jeudi 10 janvier 2008

L'humanité [tout en un !]


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Les psychiatres, ce sont des types qui prenaient la féminité pour une maladie mentale et qui pensaient que les électro-chocs pouvaient réellement soigner.

[sans même oser ouvrir ici le dossier lamentable de la lobotomie comme moyen légal de l'État].

D'ailleurs, Sigmund Freud n'a-t-il pas écrit autre chose qu'une théorie ?

Puisque l'homme est «en travail», qu'il change et évolue en traversant les longues plaines de son histoire, il est assez raisonnable d'accepter que l'être humain d'aujourd'hui, diffère quelque peu de son représentant d'il y a trois cents ans, s'il était toutefois possible de l'amener sur le canapé du psy.

Pour ce qu'ils en comprennent par l'écoute, la parole et l'observation de leur patient, les spécialistes du fonctionnement de notre psyché seraient ainsi capables d'annoncer ses futurs comportements ?

De prédire, en quelque sorte, s'il va de nouveau se noyer dans les eaux sombres de la dépression dans les cinq ans à venir ou boire le petit-lait du bonheur d'être pour le reste de ses jours.

Un type qui arrête l'alcool, quand il sort de clinique à la fin de la cure, il est toujours hyper décidé à ne pas boire, gonflé à bloc d'une volonté opiniâtre que la vie, insatiablement taquine, s'amusera à user par le sac et le ressac de ses petites inventions journalières et que nous classons, suivant nos états d'âme, en bonnes ou en mauvaises nouvelles.

[Je me demande si cette phrase n'est pas un peu longue].

Un pédophile, quand il a purgé sa peine, il est ravi de retrouver la vie normale et la vraie dimension du ciel. Le plaisir de pouvoir prendre plus d'une douche par semaine et de ne plus être regardé chaque jour pendant la grosse commission.

Dans la très grande majorité des cas, de sa propre réflexion sur ses actes et de l'armement mental
[les limites du bien et du mal, la réflexion sur le ressenti de l'autre, …], voire chimique, dont on l'a équipé, le pédophile retire la force nécessaire pour être victorieux de ses propres pulsions, de cette partie de lui qui restera dans l'ombre.

Cultiver le doute de ses futures actions, parier sur le prochain réveil de son monstre intérieur, c'est ne pas croire que l'humain puisse être plus fort que le non-humain. C'est renoncer en sa confiance en l'homme et à ses capacités d'adaptation.

Préjuger de l'absence d'évolution d'une personne en particulier, c'est en quelque sorte l'exclure de notre humanité.

[C'est donner victoire aux ténèbres, comme dirait Benoît XVI qui a toujours la bonne blague au bon moment].

Parce que nous avons conscience de nos propres défauts et que nous savons parfois comment nous améliorer, nous croyons chacun que l'homme est perfectible. Nous en avons l'expérience et de nombreux témoignages.

Aucune commission d'experts, encore moins de psychiatres, ne peut avoir cette responsabilité. Elle ne pourrait y répondre que de manière erronée en relâchant sous le profit du doute ou en enfermant sous la pression du doute.

Il n'y a pas la société, la communauté humaine et «les autres». Il y a nous, à cette époque, nous sommes au bord du même bateau sans pouvoir jeter personne par dessus bord. Que nous le voulions ou non, ici et à cet instant, l'humanité c'est nous [je crois que cette phrase vient de la pièce de théâtre : "En attendant Godot"].

L'humanité, nous en sommes à la fois membre et responsable, c'est pour cela qu'on parle de communauté. Et nous avons ainsi à soigner les victimes et les coupables…

Si l'on voulait vérifier l'état d'un pédophile au moment de sa sortie, ne faudrait-il pas commencer par mettre les moyens en unités de soins, tout au long de son enfermement ?

18 commentaires:

  1. "Que nous le voulions ou non, ici et à cet instant, l'humanité c'est nous"

    C'est peut-être sorti de quelque part cette phrase, mais tu as le mérite de l'avoir affichée.

    Cette phrase devrait être méditée chaque matin et chaque soir. Et le midi en cas de crise.

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  2. tout cela nécessite de croire en l'éducabilité et de faire preuve d'humilité... pas vraiment à la mode tout ça, quand on met l'inné à toutes les sauces...

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  3. "Un type qui arrête l'alcool, quand il sort de clinique à la fin de la cure, il est toujours hyper décidé à ne pas boire"

    Je ne peux pas savoir. Pour le reste, peux-tu consulter mes trolls qui pensent que la pire régression sociale des 100 dernières années est l'abolition de la peine de mort ?

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  4. (et l'IVG)

    C'est chiant blogger de devoir envoyer un deuxième commentaire quand on a oublié de cliquer sur "commentaires de suivi...".

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  5. En même temps, Monsieur Poireau, c'est la base même de toute la politique Sarkozy : le renoncement, l'absence de confiance en l'homme.

    Les franchises médicales sont là parce que Sarkozy est persuadé que les malades ne peuvent se responsabiliser.

    Le contrôle abusif est mis en place des chomeurs parce que l'homme par nature préfère la paresse au labeur...

    Les expulsions sont faites au nom d'une prétendue incompatibilité de "civilisation".

    La rétention de sureté parce que le démon est forcément incurablme, dès lors qu'il s'agit d'une tare génétiquement explicable.

    Etc...
    Etc...

    Finalement, on devine aisément le type de névroses auxquelles notre président doit être chaque jour soumis ; il sait mieux que quiconque que la faiblesse est la chose la mieux partagée...

    Syllogisme sarkozyste :

    je suis un homme,
    je suis fou,
    donc,
    tous les hommes sont fous.

    ça fiche les jetons.

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  6. Franssoit : ah ça sert d'aimer le théâtre, hein ? :-)))

    nea : comme je le dis dans le texte, nous avons sous les yeux, dans notre Histoire, la preuve de l'éducabilité ! Y'a plus qu'à en tenir compte ! :-)

    Nicolas 1 et 2 : arrête de garder les bons trolls pour toi ! :-)))

    Dorham : je suis d'accord en tout point avec ton analyse ! C'est exactement ce qui se passe ! :-))

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  7. Poireau,
    Je suis inquiet, ça fait 2 jours que je n'ai pas été trollé !

    N.B. : L'activation des notifications de commentaires par mail, c'est récent chez toi ? Oui c'est moi qui ne le faisait pas ! Tu vas voir, c'est génial, ça multiplie les échanges !

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  8. perso je ne crois pas que l'homme soit perfectible; même le pire des tortionnaires est un homme !et je le considère comme tel; que nous le voulions ou non , l'humanité c'est nous, tout à fait d'accord; mais ça n'est pas un message d'espoir; plutôt de désespoir; ne nous faisons aucune illusion sur nous-même
    et je ne crois pas en l'Homme
    quel qu'il soit
    ni en Sarko, ni en un autre, ni en vous, et surtout pas en moi

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  9. @ Frisaplat - ça m'a tout l'air d'être une excuse pour rester confortablement tel qu'on est. Au contraire, la nature même de l'homme (même du monstre) est de toujours tendre vers le bien, vers le mieux.

    Individuellement, on change, je suis meilleur à 30 ans que je ne l'étais à 20 et j'espère être meilleur à 40.

    Dire que l'homme est incurable, c'est renoncer à tout. On a pas le choix de croire en lui ; c'est une obligation.

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  10. @dorham
    pas du tout d'accord avec toi
    il suffit de nous observer,tous autant que nous somes, pour constater que c'est définitivement immuable
    et tout vos jolis mots n'y changeront rien; ce ne sont que des mots, c'est à dire du vent
    je trouve ta vision de l'humanité bien rose et très naîve; "tendre vers le bien", je ne vois pas ce qui te fait dire ça; qu'est-ce que le bien ?
    on peut rêver et croire en ses rêves, mais ça ne change rien à la réalité des choses

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  11. "Préjuger de l'absence d'évolution d'une personne en particulier, c'est en quelque sorte l'exclure de notre humanité."

    Exact.
    Bonne réflexion. Notamment sur le caractère "théorique" et non scientifique de la psychanalyse.

    Eric

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  12. Nicolas : les trolls sont partis au mariage de qui tu sais ? :-))

    Frisaplat : c'est super sombre comme vision ! Pourtant tu as sous les yeux le fruit de notre évolution en tant que groupe. Il te suffit de bien vouloir ouvrir les yeux ! :-)

    Dorham : oui ! (pas mieux mais sur une plus grande échalle !).

    Frisaplat : tu es définitivement trop négative. C'est effectivement sans espoir !

    Eric : oui, on l'oublie un peu ! Théorie, ca ne veut pas dire que c'est faux mais bien que ca peut etre amélioré voire dépassé !
    :-)

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  13. un an de blog m'a rendu comme cela
    et quelques rencontres
    intéressant non ?

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  14. Frisaplat : d'une part ton état serait du au blogs (et à des rencontres !) et d'autres part, tu considères qu'on ne change jamais…
    Faudrait choisir ton concept !
    :-)

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  15. @ Frisaplat :

    La naïveté, on me l'objecte bien souvent.
    La naïveté selon les autres, c'est de la volonté selon moi.

    Ma vision de l'humanité n'est pas rose. De ma fenêtre, je vois des hommes et des femmes qui dorment tout l'hiver dans la rue.

    Quand j'allume ma télé, je vois des choses que je ne peux décrire, nommer, comprendre.

    Quand je dis que l'homme tend quoi qu'il fasse vers le bien, cela signifie que c'est l'objectif qui guide chacune de ses actions.
    Cela signifie que même lorsque l'homme fait une chose mauvaise, il le fait avec l'illusion qu'il s'agit d'un bien.

    Un bien pour lui, pour une catégorie d'autres, pour son peuple ; le bien, toujours guide ses actions, et ce, même lorsqu'il fait le mal.

    Je ne vois pas ce que cela a de naïf ou de rose.

    Partant de ce principe et n'ignorant rien du monde qui nous entoure, je peux espérer que le bien réel remplace l'illusion du bien.

    Les mots ne sont pas du vent, (pourquoi blogues-tu sinon ?) car sans mots, Frisaplat, nous serions seulement des bêtes et ne pourrions en aucun cas vivre ensemble, nous ne serions que somme d'individus.

    Je crois que c'est au contraire ton propos qui est naïf, parce qu'il décrit l'homme et le monde à gros traits (un peu comme dans la peinture du même nom), une non-philisophie qui vide l'existence, l'humanité, et la vie de toute substance.

    C'est nihiliste, et vu que ce propos est le même que ce qui constitue toute la politique sarkozyste, je pense même que c'est dangereux...

    Finalement, n'est-ce pas cette idée qui légitimerait la peine de mort, les guerres ? Je veux dire, l'incapacité de l'homme ou du criminel à changer, de l'étranger à vivre en harmonie avec nous...

    Alors non, ce n'est pas de la naïveté, c'est de l'espérance, de la volonté, de l'ambition (et non pas de l'ambition de VRP en aspirateur), de l'ambition vraie, et surtout, ce qui nous permet à chacun de vivre...

    PS - si rien ne peut changer, si tout est "figé", il ne sert à rien de bloguer, de partager, d'échanger, de débattre...

    Nicolas m'a dit il y a quelques jours que cela ne servait à rien de s'adresser à ces trolls. A la réflexion, je ne crois pas en cette antienne. Il n'est jamais inutile de dire ce qui nous semble bon à quelqu'un dont l'on croit qu'il se trompe. C'est une forme de partage, humain...

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  16. @dorham
    t'inquiète
    je ne vais pas jouer les trolls trop longtemps

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  17. Je crois qu'il ne faut pas confondre psychiatre et psychanalyste. Ils ne font pas le même travail.
    En ce qui concerne la fin de votre message, tout à fait d'accord avec vous, c'est dès le début de l'incarceération que devrait être entrepris un nécessaire travail de soins et de suivi.
    En utilisant tous les arguments déployés par le sieur NS et sa clique, est-ce que l'on ne devrait pas intervenir dès maintenant pour qu'il ne devienne pas le prochain dictateur ?

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  18. Circé : je ne pense pas faire la même confusion, mais bon…
    Evidemment, il faut des soins permanents et pas simplement un test à la fin !

    Pour le "dictateur", c'est comme un mauvais fruit, il tombera de lui-même, vous verrez ! :-)
    (enfin j'espère qu'on le verra !)

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