lundi 25 février 2008

Une réalité [intersection dangereuse]


[Source]


C'était quand même bien vu, le coup du Conseil Constitutionnel.
D'un côté, il allume un incendie sur sa propre légitimité présidentielle et de l'autre, il descend parmi la foule nous réciter son petit lamento : «nous ne voulons pas que d'autres enfants meurent» [je cite de mémoire].

Il y a toujours chez Nicolas Sarkozy ce bon vieux relent de populisme à l'ancienne, celui qu'on fait à la main et qui sent la sueur. Le Conseil Constitutionnel, clé de voute de l'équilibre des pouvoirs républicains présenté comme un fourvoyeur d'assassins et de pédophiles. C'est vous dire si on est allé loin dans le délire sécuritaire.

Le Président et ancien avocat n'est pas sans ignorer la position éminente de l'instance qu'il semble bafouer. Il est aisé pour lui de prévoir que la Cour de Cassation n'aura pas le toupet de déjuger ses supérieurs en Droit. Mais il en a quand même profité pour marquer un point sur la droite dure de son électorat. Celle qui votait peu ou prou pour Jean-Marie avant de quitter son paquebot.

Mais ce que n'avait pas prévu le Néo-Président, c'est le salon de l'Agriculture. A priori, rien d'extraordinaire, c'est un peu comme tous les ans. Les éleveurs emmènent les bêtes voir un peu les parisiens. Veaux, vaches, cochons, tiens t'as vu, ils ont changé de président, poules, canards et ratons-laveurs. Une manière de rappeler à quoi ça ressemble avant que Garbit il se décarcasse.

Mais là, 2008, c'est à graver sur les tablettes, c'est un crû exceptionnel.

Non seulement on a pu découvrir à quel niveau d'estime Nicolas Sarkozy tient le peuple mécontent mais en plus, on peut ouvrir les yeux sur une réalité concrète : nos produits sont de plus en plus chers dans les rayons mais les agriculteurs s'appauvrissent de jour en jour. A croire que l'argent disparait quelque part entre les deux opérations. A croire que les hypermarchés ont décidé d'anticiper la suppression des marges arrières.

Souvenez-vous comme ils nous avaient fait le coup avant le passage à l'euro. Tous les prix avaient augmenté dans les derniers six mois autorisés pour ce faire [puis avaient de nouveau augmentés dans les six mois après le passage à l'Euro pour cause d'arrondi supérieur]. Et comme on les a prévenu bien en amont que le réglement va changer, ils reprennent la méthode.

Il se pose un peu là comme Président du pouvoir d'achat, tiens ! Jusqu'à cinquante pour cent d'inflation sur des produits alimentaires de base. Mais au fait, si l'inflation revient à la vitesse d'un Mont Saint-Michel au galop, ce sont les rentiers qui vont descendre dans la rue avec nous !

Information : entre mercredi et dimanche soir
ce blog risque de rester muet.
Monsieur Poireau monte à la Capitale !

6 commentaires:

  1. Le radeau prend l'eau.
    Bah, il y a encore un mois je crois que ça m'aurait réjouie. Mais aujourd'hui, ça me fait un peu peur. Etre assise dans un autobus dont le conducteur fait de grands gestes virulents sans regarder la route est inconfortable au possible...
    Kiki

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  2. C'est toujours bon de resortir le NAIRU !

    Tu viens à la capitale ? On pourrait en profiter pour se rencontrer.

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  3. L'homme politique, quel qu'il soit, de toutes tendance, a inspiré à Colucci, cette réflexion :
    (pardon de me référer aux citations encore une fois !)
    "Si jamais nos hommes politiques se mettaient à tenir les promesses qu'ils font, il leur faudrait le budget des Etats-unis."
    Desproges et Collucci doivent bien rigoler depuis le paradis des humoristes !

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  4. Aimé Prévert, au passage, dans cet inventaire plutôt lugubre des méthodes de l'autre... Populisme baveux, bien vu.
    Tu m'as aussi rappelé ma colère au passage à l'euro...

    Bon, ben, c'est pas tout ça, vous me mettrez un camembert au prix de l'or... et trois ou quatre ratons laveurs, s'il vous plaît, monsieur poireau, aujourd'hui, je peux encore, je viens de toucher mon mois.

    A la CAPITALE !!! ouaouh !!! Y en a qui s'emmerdent pas !
    Bonnes vacances...

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  5. c'est la faute à Balmeyer si je te tague

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  6. On m'avait dit de passer ici pour un exposé sur Kant ... j'ai dû me tromper ...

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