mardi 1 juillet 2008

La maison [domicile adoré !]


La maison qui attend [source]




Quand une maison est punie, nous la laissons toute seule. Nous lui fermons les yeux et lui disons au-revoir mais en évitant surtout de préciser la date du retour.

Elle attend alors des retrouvailles comme après les vacances ; après trois semaines d'indolence puis le retour de la marmaille au bercail. Mais nul ne rentre et elle se morfond à compter pour elle-même, les jours qui passent.

Elle se renfrogne, se tourne en elle-même pour retrouver des bribes de souvenirs en miettes. Calvacades aux escaliers, patience des siestes estivales et jusqu'à l'énervante horloge qui lui manque. Bruits de vaisselle, fumets des cuissons, rires des enfants qu'elle portait autrefois dans son ventre aujourd'hui délaissé, tout empoussiéré de silence.

Elle finit par se laisse aller, oublie de se refaire une beauté. Elle prend des allures hirsutes et cesse de rêver…

7 commentaires:

  1. Les choses, bien souvent, sont des êtres vivants... :)

    RépondreSupprimer
  2. Cette maison est belle. Ca a l'air idiot mais j'aime les maisons. Elles ont une âme.
    J'ai moi-même acheté une vieille école (celle d'un village, une classe, une maison pour Monsieur l'Instituteur et une pièce pour la bibliothèque). Elle a été abandonnée 10 ans, elle a perdu des pierres magnifiques, un oeil de boeuf, les gamins ont cassés les fenêtres mais quand on a tourné la vieille clé, la porte s'est ouverte. Elle nous a accueilli ...

    RépondreSupprimer
  3. Voilà qui me plonge dans une rêverie mélancolique... En peu de mots et simplement l'émotion naît, quel est ton secret ? Les fameuses piqûres et les cachets ?
    J'ai failli acquérir l'an dernier de la vieille pierre moyenâgeuse du bourbonnais, et finalement ce sera un appart parisien datant de la Commune. Je vous l'accorde, ce que je raconte n'a aucun intérêt. Mais je tenais à témoigner ici, sans voyeurisme aucun, de ma gérontophilie immobilière avancée.

    RépondreSupprimer
  4. dorham : oh que oui !
    J'aime particulièrement les maisons anciennes qui contiennent forcèment toutes les histoires ! :-)

    =:-| : Je ne suis donc pas seul à trouver que les lieux ont une âme ! :-)
    Ca doit etre bien, question souvenir du lieu, d'habiter dans une ancienne école ! En tout cas, le tournage de clé fait bien la suite de cette attente ! :-))

    Marie-Georges : Je ne sais pas ce que ça fait quand on le lit !!! Merci du compliment !
    Tu es du genre à, un de ces jours, chercher dans les livres l'histoire de cet appartement ? Moi, je pense que je le ferais ! :-)))
    [Dans les commentaires de l'article précédent "les cachets", on parle un peu de toi ! :-)) ]

    :-)

    RépondreSupprimer
  5. Oui ! D'ailleurs (pour poursuivre mes propos sans intérêt pour tes lecteurs) il paraît que mon immeuble fut construit pour loger les nonnes du dispensaire d'à côté, l'hôpital Saint-Louis. Quand j'aurai emménagé, j'écrirai peut-être un billet là-dessus ("Marie-Georges Profonde chez les bonnes soeurs" ?)
    [et comment que j'ai vu ! :)))]

    RépondreSupprimer
  6. Il y a cette ville extraordinaire qui m'a bouleversé en Sicile. Noto ! C'est ça sur des kilomètres en colimaçon, de la vie immobile (enfin immobile à l'oeil nu) qui vieillit, survit, se transforme à une vitesse invisible et inqualifiable...

    Alors, les vieilles maisons, sûr. Dans mon ancien appartement minuscule, un escalier tout bancal et tordu reliait les étages. Il datait d'Henri IV et presque rien n'avait été changé. C'était le même bois. Quand on sait que quelques 100aines de mètres plus bas, sur le parvis de St Médard s'était déroulé une lutte terrible entre catholiques et protestants, préfigurant la St Barthélémy. Toute cette histoire, encore présente, crée comme des dimensions parallèles, des allers et retours, des mystères, qui a posé son pied là, qui a vécu ici, dans les mêmes murs, qui y est mort, qui y a aimé...

    Bon, je sais, c'est un peu mystique et ridicule comme approche, mais ton très beau texte fait remonter tout ça...

    RépondreSupprimer
  7. J'aime bien moi ! Surtout les p'tites vieilles, celles qui ont du caractères avec un jardin en friche...

    Il ne manque plus que les finances...

    RépondreSupprimer