mardi 11 août 2009

Les marques [le prix de la consolation…].

299ème article de ce blog




[Villemot pour Orangina]


Avant, si tu voulais manger un bon couscous, tu retournais chez ta mère ou chez celle de ton pote et si tu avais de la chance, tu tombais sur le bon plat et le bon jour. Les autres menus, c'était variable, en fonction des saisons et des prix du marché du dimanche. Tu achetais ton pain chez Desreumeaux dont le fils était dans la classe de ta fille et choisissais ta viande chez Henri qui était copain avec pépé.

Après, Monsieur Ducros s'est mis à se décarcasser avec William Saurin et la mère Garbit pour tout fabriquer dans de très grandes usines qui ne sentent pas très bon mais produisent pour moins cher tous ces plats que des journées de travail bien remplies ne te permettent plus de cuisiner. Tu bosses toi-même durant plus de huit heures à concevoir d'autres produits pour d'autres gens pressés.

L'industrialisation avait commencé pour toi.

Après, Mesdemoiselles Carrefour, Auchan et E.Leclerc [qui ont depuis lors perdu leur pucelage] sont allées dans les rayons mousqueter contre la vie plus chère. Pour une raison assez étrange, la quantité de travail que tu leurs fournissais selon ta partie du contrat, n'avait plus la même valeur d'échange. Alors même que ta capacité à produire avait cru au delà de toutes les glorieuses espérances. Il te fallait, de plus en plus souvent, choisir entre la poire et le fromage, entre le superflu et l'accessoire, entre Procter et Gamble.

Elles ont trouvé à leur disposition des fabricants pour qui la simple présence dans les rayons des grandes surfaces, fusse-t-elle sous couvert de l'identité propre du commerçant, représentait la possibilité de ne pas fermer l'usine et de continuer à employer leurs employés. Il suffisait de modifier légèrement la recette du produit leader du marché pour la proposer aux clients à un prix légèrement inférieur. Un peu plus d'eau dans la sauce, un peu moins de farce dans les ravioles, une plus grande part de semoule dans le coucous pour augmenter le rapport de rentabilité.
Bien que devenus beaucoup moins coûteux à sa mise en boite, il est à peine moins cher à la sortie des caisses et permet ainsi un meilleur rendement.

Ta valeur travail a tellement continué de faiblir que tu as fini par ne plus manger que cela, encore et encore. Tu en viens à rêver de produits de marques. Herta est devenu un luxe. Une simple pâte de préparation industrielle te semble avoir acquis des lettres de noblesses tant les copies qu'on t'en propose s'éloignent de toute référence gustative existante. S'offrir un véritable camembert Président, un authentique yaourt Danone, déguster un jambon Madrange sont devenus des gestes de raffinement.

Mais une question me taraude soudain : si tu parlais pour ceux-là de «produits industriel», comment convient-il d'appeler aujourd'hui, les sous-produits qui en découlent ?


Nota bene : aucune des marques citées n'a été blessée pendant le tournage de cet article.

17 commentaires:

  1. il faut vraiment répondre à la question ? parce qu'autrement beaucoup de sous-marques sont en fait préparées dans les mêmes usines avec les mêmes ingrédients

    (tout ça pour pas répondre au tag de Polluxe...)

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  2. Gael : je pense qu'on connait tous la réponse, je voulais vraiment souligner ça !
    Pour le tag, non, j'avais déjà commencé cet article-ci quand la nouvelle est tombée sur nos telescripteurs. On a mis toute l'équipe au boulot sur le sujet !
    :-))

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  3. Pour la provenance de ces.... choses, cela ne fait aucun doute : le jambon de la belle Madrange et celui du carouf du coin ont le même numéro de provenance, j'ai vérifié.
    En revanche, je dubitate mes avant-bras au sujet des pouces levés et autres machins de la rangée du bas. Je pencherais pour Bouygues, Eiffage, Lafarge et autres Wendel, qui écouleraient ainsi les sous-produits de leurs....
    ....laisse béton !
    Eh les amis, à cette évocation, vous n'êtes pas encore morts d'impatience ? Sllllurp!

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  4. Mince, l'anonyme, c'est moi ! Pas compris....

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  5. J'en suis restée à faire mes carottes râpées moi-même, le couscous itou et la poule au pot quand j'en ai envie mais pas au mois d'août.

    Je suis une mauvaise consommatrice et me refuse à acheter des plats cuisinés pour toutes les raisons données dans ce billet notamment gustatives et économiques.

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  6. Babelouest : aucune marque identifiable pour l'origine, aucun goût particulier reconnaissables, les produits de la "gamme du bas" sont vraiment un mystère ! :-))

    Fleche : bravo ! Tu vas désespérer toute une armée d'industriels !!! :-))

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  7. Tout comme Fleche, et ne pas fréquenter les "grandes surfaces" m'a permis de diminuer mon budget bouffe, et de tout acheter bio/local du coup (mais rien de déjà préparé, c'est ça qu'est cher).
    Surtout : est-on sûr qu'on avait moins de temps âââââvâââânt ? Ou est-ce qu'on le découpait différemment, plutôt ? le temps gagné avec les plats tout préparés, les micro-ondes, ect., est-ce qu'on le passe pas plutôt face à un écran, qu'il soit de télé ou d'ordi ?

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  8. il faut vraiment répondre à la question ?

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  9. Je ne répondrais pas à la question. Je fais mon jambon moi-même et je cultive le riz derrière chez moi. J'ai un petit moulin pour moudre mon blé et une cave isolée pour fabriquer mon alcool. Je n'achète pas en magasin. J'irradie mes légumes au plutonium. Tout va bien. J'ai mal aux têtes. Je sors.

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  10. Je viens de me lancer dans la blogosphere et pour progresser je souhaiterai avoir un avis des lecteurs avises du blog de Monsieur Poireau; donc si vous voulez m'aider jetez un oeil sur:
    http://lhommequitombeapique.blog.lemonde.fr
    Merci!

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  11. Je pique régulièrement une crise de rage avec les produits "distributeur". C'est dans les variations de qualité de leur composition que se dissimulent les augmentations de prix qui continuent de plus belle: à la lettre des étiquettes, rien ne change, ou si peu, mais la flotte augmente, comme tu le dis, la médiocrité des produits utilisés s'aggrave, etc.
    Bon, je retourne battre mon blé à la tapette à mouche: je dois encore passer le grain au moulin à café et faire ma farine cette nuit pour les croissants de demain matin!

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  12. J'aime pas les questions ???
    J'aime que les réponses !!!
    Et les réponses de Monsieur Poireau me laissent "béate d'admiration" c'est qu'il va les chercher loin, le coquin ....

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  13. Bonjour,
    Comme Fleche et Ko, aucun produit fini. Trop de sel, d'eau et de... J'ai renoncé à la viande, au poisson et à la charcutaille ce qui me permet avec mon budget de minimum social de pouvoir acheter des oeufs et du lait bio. Pas de jardinet, j'habite Paris, sniff
    Par contre, j'ai remarqué qu'il existe de moins en moins de légumes surgelés "seuls" ils sont de plus en plus vendus en poelées, ce qui permet de multiplier leur prix.
    D'ailleurs, comme j'adore faire la nique aux industriels, je fais même la plupart de mes produits d'entretien, et toc !

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  14. ko : pour le temps, je ne sais pas. Je me méfie beaucoup d'une vision idéalisée des "choses d'avant". Je crois surtout pour ma part que nous consommions moins avant, en dehors du nécessaire !
    :-))


    Nicolas : oui ! Je crois me souvenir que tu es voisin avec notre ami E.Leclerc ! :-)))

    Homer : en fait, c'est en discutant avec une copine qu'est né cet article. Elle n'a JAMAIS mangé de jambon "maison" cuit et préparé par un boucher ! Je crois que c'est le cas de beaucoup de gens malheureusement !
    On peut ne pas faire tout soi-même [quoique l'alcool de blé, hein ?] mais peut-être essayer de n'acheter que des produits fabriqués par quelqu'un qu'on connait ! :-))

    Matt : ce n'est pas mal mais tu as encore des efforts à faire, au boulot ! :-))

    Le coucou : des fois c'est dans l'autre sens aussi ! Par exemple, j'ai regardé des pâtes fraîches de marque distributeur d'ici, à Bruxelles. Un modèle bio et l'autre non. Figure-toi que le bio, vendu plus cher contient moins d'œufs que le modèle standard !
    Je suis un grand lecteur des compositions de produit qu'on nous vend. C'est parfois effrayant et ça me pousse à moins acheter !!!

    jeffanne : merci ! :-))


    Anonyme : bonne remarque sur les légumes surgelés, ça disparait effectivement des rayons. Je déteste les poelées, c'est toujours trop salé pour cacher l'absence de goût !
    Pour l'entretien, je suis passé récemment au vinaigre blanc, c'est super efficace et pour pas cher ! :-))

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  15. Pourquoi "Mesdemoiselles Carrefour, Auchan et E.Leclerc " ? Pourquoi Mesdemoiselles ! merde quand même ! Pourquoi ce seraient pas des hommes d'abord ? Merde quoi ! Pfff, c'est toujours pour la gueule de nanas !
    Ce monde est injuste !

    je sors...

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  16. Mademoiselle Ciguë : parce qu'à l'époque elles avaient la fraîcheur et la candeur qu'on prête aux jeunes filles honnêtes !
    On sait depuis qu'elles n'en sont pas…
    :-))

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