dimanche 28 mars 2010

L'emploi [Ça me travaille…]


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Quand Alain nous a appris son licenciement, nous avons tous eu du mal à le croire. Il était tellement passionné par son travail, tellement investi dans la réussite de son entreprise. Il ne comptait d'ailleurs pas ses heures malgré une rémunération à peine suffisante pour joindre les deux bouts. Quand nous l'encouragions à négocier une augmentation, il nous disait : «Ce n'est pas comme ça qu'il faut raisonner. Ce que je fais, c'est un investissement sur l'avenir». Il était certain que si la boîte passait cette période difficile, ses patrons lui montreraient de la reconnaissance. Au lieu de cela, il a été remercié et il lui ont montré la porte.

En réalité, son poste a été déplacé en Asie. Là-bas, pour l'équivalent de son salaire, ils emploient une bonne vingtaine de personnes. Les prix de vente ont à peine baissé et même sans sa formation ni son expérience, vous imaginez la rentabilité.

Le service de l'emploi a bien fait son boulot. Il ont aidé Alain à peaufiner son CV, lui ont appris à bien se présenter. Il suffit parait-il de savoir se vendre pour décrocher un job. Il lui ont offert un tas de formations très impressionnantes. Il lui ont même appris à bien plier une feuille A4 en trois partie pour que sa lettre de motivation fasse bonne figure.

Ils lui ont enseigné comment passer un entretien d'embauche et comment éluder les questions gênantes à propos des trous de plusieurs mois dans son chemin de vie. Il lui ont filé toutes les ficelles pour embobiner un recruteur, il devait mieux mettre en œuvre son capital séduction envers les employeurs.

Et dix-huit mois plus tard, Alain en est toujours à guetter les annonces. Les journaux gratuits, le bureau de chômage et même sur internet, il répond à chacune. Ce n'est quand même pas possible qu'il ne trouve rien. Il ne doit pas faire suffisamment d'efforts, ne pas suivre les conseils qu'on lui a prodigués. Ça doit venir de lui. je me demande s'il veut vraiment re-travailler. Dans le fond, c'est peut-être bien un fainéant, Alain…


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Nota Bene : besoin d'un web rédacteur sur Bruxelles ?


mercredi 24 mars 2010

Dans le lointain [avant de partir…]




New York, ce sont les rues gigantesques au pied des buildings immenses, les titans de bétons qui surplombent une armée de fourmis agitées d'une étrange manière, les longues avenues qui se croisent au carré, la cinquième qui étire son bitume jusqu'à Harlem en longeant Central Park. C'est le métro partout dont le bruit de tôle en vadrouille s'ajoute au capharnaüm sonore ambiant, un empilement de bruits tel un orchestre de jazz perpétuellement ivre de sa propre musique. C'est Manhattan qui s'offre d'amplifier encore cette exagération urbaine : les bâtiments les plus hauts, les foules les plus denses et la vie la plus chère.


Je connais l'opéra de Sydney pour son architecture de pavillons surnuméraires et Saint-Petersbourg pour son intacte magnifi- cence après ces décades mouvementées. Quelques malentendus seulement, quelques malentendus.

La solaire Argentine, le Brésil pour ses forêts et ses plages couvertes de mannequins luxuriants comme autant d'arbres aux formes élancées.
Je sais le silencieux Japon et la bruyante Chine, les palais de Lhassa qu'un mandarin grignote et, au delà des mers, je sais les îles posées dans la paume d'un océan pacifique.

Je peux citer l'Anapurna, le kilimanjaro et épeler le nom de quelques grands sommets du monde. Je peux laisser ma langue, de vive voix, s'exercer à la poésie toponymique : Kuala Lumpur, Vladivostok, N'Djaména, Oulan-Bator ou bien Wrosław que la rime enseigne à bien prononcer suave.

J'imagine le Kenya, la steppe ou la toundra. Je voudrais parcourir les rives du lac Baïkal. Je pressens les déserts du monde comme autant de passages vers soi-même et les cités cosmopolites, des chemins vers les autres.

J'ai devant moi le spectacle du monde tel qu'il se joue dans le lointain. Les mappemondes, les planisphères et la cartographie de tous les déplacements. Je déplie dans mon crâne un millier de neurones pour figurer la transhumance et la trace discrète des grandes randonnées.

Or, je sais d'ores et déjà que ma vie manquera de la durée nécessaire pour accomplir autant de voyages…

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jeudi 18 mars 2010

Ne te retourne pas [J'aurais pas du !]


Sophie Marceau et Monica Belluci, sur les marches de Cannes lors de la présentation de «Ne te retourne pas». [source]



Dans les films américains qui font peur, la petite fille qui était morte, quand elle revient hanter les héros, elle est méchante. C'est comme ça.
Il n'y a nul besoin de tortiller de la culpabilité, il n'y a pas à réfléchir, c'est un standard, une règle, une obligation.

Même si tu n'en découvres que plus tard les raisons (elle a été maltraitée par ses parents, a toujours été privée de hamster, a été obligée de vivre dans un placard trop petit pour les balais ou bien fut sauvagement assassinée par sa mère, une nuit de pleine lune et de tempête [plusieurs réponses possibles]), elle revient et elle n'est pas contente.

C'est son irrépressible désir de vengeance qui l'amène à tuer l'un après l'autre les différents protagonistes. Le scénario du long métrage consiste essentiellement à préserver l'effet de surprise quant au moment exact et quant aux circonstances du passage à l'acte.

Sauf, bien entendu, l'héroïne principale qui parvient à dénouer la situation. Elle dispose d'une grande capacité d'empathie, d'une logique insubmersible ou d'un talisman hérité de par sa mère depuis des générations immémoriales grâce auxquels elle résorbe le traumatisme. C'est suffisamment épatant pour te rappeler que tu paies un psy depuis des années et qu'il ne doit pas avoir la même formation.


[Avertissement au lecteur :
si tu désires voir le film «Ne te retourne pas» sans en connaitre l'histoire,
il est préférable que tu abandonnes cet article ici].



Dans «Ne te retourne pas», la petite fille qui était morte ne tue personne. Elle habite l'héroïne et lui montre la vie à la manière qui aurait du être la sienne. Les appartements changent de décoration, les meubles de place et les intimes eux-mêmes prennent un autre visage. Elle-même, sur les photos, finit par apparaître différente.

C'est évidemment à l'insu de son plein gré que l'héroïne se dope à forte dose de culpabilité. Elle a été horriblement abandonnée par sa mère qui préférait son père. La petite fille de la famille à laquelle elle a été confiée enfant meurt dans un accident de voiture et elle n'accepte pas l'injustice incompréhensible de cette survie. Elle vit tout à la place de la jeune enfant décédée.

Les actrices sont époustouflantes, les effets spéciaux sont à couper le souffle, c'est techniquement du très bon cinéma. Mais qu'est ce qui est passé par la tête des scénaristes pour nous détailler autant les explications ? Il n'y avait personne pour relire ?
Qu'est-ce que c'est que ce freudisme de Prisunic [3,99 euros la litre, deux achétés, le troisième gratuits] à longueur de pellicule ?

C'est un film superbement interprété par Sophie Marceau qui montre qu'en matière de beauté, elle est un peu au dessus et par Monica Bellucci qui prouve qu'en matière de jeu, elle est à la hauteur. Les trucages sont prodigieux et visuellement très forts mais qu'est ce qu'on s'ennuie…

lundi 15 mars 2010

Populaire [Ça s'en va et ça revient…]


Sappymoosetree



Je veux bien comprendre qu'à chaque scrutin perdu, le parti qui se prend la porte dans les dents ait un peu de mal à l'avouer. Mais, le gouvernement-là, celui qui prétend à longueur de micros, surfer sur la liesse populaire, comment peut-il ?

Ils s'en réfèrent à leur popularité pour coller des réformes où un chien ne mettrait pas sa queue. Ils s'appuient sur la certitude du soutien de l'ensemble des français pour y aller avec bien plus que le dos de la cuillère. Ils rhétorisent sur les milliers de nouveaux adhérents qui déferlent pour avoir leur place dans le cortège fier et victorieux.

Et ce soir, je les entends parler, ils disent que malheureusement, l'abstention empêche de pouvoir donner un sens à ce scrutin. Cinquante-trois pour cent des électeurs qui préfèrent ne pas se déplacer, ils vont avoir du mal à ne pas changer de nom. Un Mouvement Populaire, c'est pas mal grillé, à mon sens.

A l'origine, ce parti, c'était un mille-pattes qui grouillait d'énergie et de foi. Ça devait être une force terrible, une majorité présidentielle et ça n'a finalement été qu'un marche-pied pour le porteur de talonnettes. [je ne me moque pas du physique, c'est pour caser un marche-pied !].

Si le message envoyé par les électeur n'est pas clair, si la droite au pouvoir se refuse à l'entendre. Au moins, lui sera-t-il désormais difficile d'arguer de sa popularité…


Et qu'on ne vienne plus nous bassiner avec le Modem…

mardi 9 mars 2010

Les semailles [arrosage intégré !]

i need to feel your hands all over me par RosieHardy



Les femmes sur internet, sont toujours prêtes à l'amour. Elles sucent des bites à pleine gorge et adorent se faire mettre de partout par des queues énormes, parfois par plusieurs en même temps. Elles crachent de la salive entre deux cris de plaisir et sourient en recevant des giclées de sperme en pleine face.

Elles aiment tant le mâle qui est en nous qu'elles ne peuvent s'empêcher de lui tâter le matériel en toute occasion. Le zob est le hobby des bobos qui forniquent en plein champ. Rasées du pubis mais terriblement naturelles dans leur sexualité, jusqu'à n'aimer se faire pétrir qu'en levrette au milieu des forêts.

Des maris prêtent avec un bonheur contagieux, leur épouse aux amis de passage. Ils offrent d'essayer la bouche et tous les orifices puis se font liposucer les accessoires par l'épouse d'un autre. Ils prennent un tas de positions d'athlète multirécidiviste et liment des heures et des heures durant. Jamais ils ne débandent ni ne jouissent contre leur volonté et ce malgré toutes les stimulations humides que de très jeunes femmes leurs prodiguent, parfois à plusieurs en même temps.

Des bourgeoises se tapent des ouvriers du gaz parmi les dorures et le marbre, des milfs embrassent à pleine bouche de grands blacks sur-membrés sur des canapés en cuir naturel, des cougars se font brouter le minou par des minets au drugstore et même les plus adipeuses femelles trouvent de quoi combler leur grand appétit de la chose.

Il n'y a qu'à cliquer ici ou pour découvrir en haute définition, tous les ébats de la planète. A croire qu'une bonne partie de l'humanité passe son temps à se défoncer par tous les trous. Un milliards de coïts cumulés et parfois par des gens du même sexe, vous imaginez l'orgie.

Bien entendu, dans la real life, il en va tout autrement.

Des solitaires attrapent froid, des regrets ensemencent les pensées, la fatigue ensevelit les membres et la simple chaleur d'une tasse de café apaise notre besoin de sensualité.

On frappe la chair pour des colères contre soi. On prend de force, encouragé par des refus et des pleurs. On omet l'attention qu'on doit à son simple prochain. On s'insulte, on s'oublie, on s'efface dans la grisaille d'un jour le jour. On routine, on remet.

On tombe enceinte sans que la pensée n'ait inventé d'enfant.
On vit sans se poser ce genre de questions. On perd un amas de cellule que l'imaginaire avait affublé de dimensions humaines. On achète une maison, on revend la voiture, on fabrique du futur. On trime des heures et des heures durant sans jamais détrimer.

On se regarde en souriant et on s'aime…

elle, deux ans à peine]

samedi 6 mars 2010

Ton prochain comme toi-même [next !]


Pendant que je vous écris ces lignes, il y a un gars à poil qui me regarde dans la partie droite de mon écran. Il me voit, lui aussi. J'ai le casque sur les oreilles, l'esprit en ballade à travers la musique et parmi les mots. Il est assis et son ventre qui déborde cache en grande partie ce que sa main caresse.




J'ai d'abord cru que Chatroulette était une de ces innovations informatiques dont les développeurs oublient régulièrement qu'il y a aussi des Macs. J'attendais sagement que l'engouement du moment nous apporte une version complète et compatible. En réalité, allez savoir pourquoi, c'est juste Firefox qui délire pour le coup [alors que franchement pour tout le reste, c'est top !] tandis que Safari est tout à fait capable de faire tourner le bouzin.



Si vous avez loupé les dernières nouveautés d'internet, sachez que Chatroulette n'est pas un jeu dont le but serait de flinguer de charmants chatons au hasard et à bout portant. C'est un service en ligne qui vous met en relation sonore et visuelle avec n'importe qui sur la planète, pourvu qu'il soit connecté en même temps que vous sur le site.



Les cinq premières minutes sont assez amusante. Vous êtes emporté par l'envie de dialoguer avec quelqu'un du bout du monde, d'échanger sur le plan culturel et de découvrir la vraie vie des vrais gens. Choper ce qu'ils écoutent comme bonne musique en ce moment, ce qu'ils pensent de l'époque et comment ils s'en sortent avec la vie. Et puis, vous vous connectez et là, vous les voyez comme ils existent. C'est la plus grande étendue d'ennui connue à ce jour.




Une majorité d'homme s'affiche la queue à la main, flasque ou turgescente, de toute forme ou taille, bien visible malgré l'absence parfois regrettable d'une fonction zoom. Est-ce ainsi que les hommes vivent ? C'est à croire qu'ils sont avant tout un sexe et que la chair précède leur existence. Il y a tellement de mecs occupés à se masturber en ligne que j'en viens à m'interroger sur ma normalité. Peut-être est-ce une déficience en testostérone qui me laisse ainsi assis au bureau, le pénis au repos.


Mesdemoiselles, si vous voulez voir de la bite en action, de la biroute qui moove, du zob qui zappe, allez sur chatroulette. Vous pouvez librement et sans aucune hésitation, vous titillez le bouton NEXT et ne vous arrêtez que sur la partie qui vous intéresse, le modèle qui vous convient. On ne dira jamais assez l'importance des détails d'un joli design dans la décoration intérieure. De la molle, de la dure, de la classique à poil, de la moderne à peau nue, un grand choix de variétés vous est offert. Pour le reste, c'est relativement pauvre.


Il arrive d'échanger trois phrases avec des anonymes mais c'est avant tout un immense zapping dont rien ne ressort. Des gamins à doigt d'honneur [on montre toujours ce qui nous manque le plus…], des ados boutonneuses qui pouffent [ou l'inverse], des gros à petite queue, des gras avec du poil, des rasés de frais, des crétins qui se marrent, des photos de toute sorte, des chambres vides, des endroits sans personne.



C'était amusant jusque là internet. On discutait avec des inconnues par mails. Puis MSN ouvrait d'autres conversations en plusieurs chapitres et de plus longue haleine. Quand nous venait l'envie de prendre un verre ensemble [IRL : In the Real Life], celle qui apparaissait à nos yeux était déjà porteuse de toute la grâce du langage qui l'avait précédée.



Au commencement était le verbe. On draguait à coup de formule magique, du tricot de phrases à l'envers à l'endroit, à s'en faire perdre la tête. On grattouillait le langage afin de lui faire dire au mieux notre balbutiement. On tâtonnait les métaphores, on cajolait le petit bout rimé. On riait devant son clavier comme un imbécile tandis que, sans que notre propre volonté n'y puisse rien, on inventait un sourire véritable sur à une personne faite de mots. On palpitait de l'azerty à des vitesses foudroyantes.




Chatroulette est à l'exact opposé. On ne se parle pas, on se marre et on zappe. Le physique avant tout sert de déterminant. On regarde qui est là, on jauge et on jette. C'est un véritable duel en ligne, à celui qui dégainera son next le premier. On veut juste mater, admirer, contempler et éventuellement s'exciter. Il s'agit avant tout de se moquer de tous ces crétins qui passent leur soirée connectés là…


Si j'ai pris votre image au hasard de Chatroulette,
ne dites rien, personne ne sait que c'est vous !




jeudi 4 mars 2010

Les actions [de l'action !]




















[source de l'image]



Quand tu discutes avec un libéral, c'est toujours la même chose. Le gars te sort l'inévitable laïus sur l'importance exagérée de l'Etat, voire son existence tout court.



_Tu comprends, il faut laisser la liberté libre d'aller et venir !
_Où ça ? Entre tes reins ?


Quand tu discutes avec un libéral, c'est toujours la même histoire. Les plus riches le sont grâce à leur travail et c'est la dépense régulière de cet argent à leur profit qui finira par ensemencer la communautés de mille petits bonheurs pécuniaires. Le monde est entièrement peuplé d'entrepreneurs que seule l'entrave des impôts et des taxes empêchent de croître et de multiplier. Sans tout cet arsenal de sécurité sociale, sans tout cet excès d'assistance à personnes en danger [qu'elles ont quand même bien cherché], la Frânce déborderait de richesses et d'énergie.


Et pourtant, dès qu'ils ont devant eux deux pépètes et des poussières [par exemple, cinq mille anciens francs], que font-ils nos crétins de libéraux ? Ils misent leur pognon chez Total et consorts. Ils achètent du cuivre en espérant que la pénurie fasse monter les cours, ils jouent contre la Grèce pour exploser l'Euro, ils parient sur la Chine pour conquérir tous les marché mondiaux, ils dividendent à coup de mondialisation. Ah, bravo, la volonté d'entreprendre et l'amour du risque ! Du placement de pépère avec un capital garanti et du rendement assuré [aux dires de leur banquier qui est un proche ami de maman]. Une étrange manière de défendre ses convictions, n'est-il pas ? Il y a quand même plus périlleux, si l'on est libéral.


Puisque le capitalisme financier n'est pas de votre monde, pas de votre pensée politique, puisqu'il ne faut pas confondre torchons et serviettes, cessez de vous comportez en lavettes. Retirez votre argent des banques, reprenez la pleine propriété de vos liquidités et entreprenez. Créez de la richesse locale.


Les établissements bancaires, sans votre argent ne sont rien. Alimentez, en leur place, l'économie réelle. Vous nous vantez un modèle où la sécurité n'existe pas, elle est un frein à l'avancée du monde et contraire à l'esprit du marché. Démontrez-nous que vous y croyez vraiment. Lancez-vous dans le capital-risque et le soutien à la création d'entreprise. Acceptez d'appliquer à vous-mêmes, votre vision du monde…


A moins que vous non plus n'aimiez pas perdre…

mardi 2 mars 2010

La burqa [la liberté est ailleurs !]



À propos du port de la burqa, l'ensemble des débats échoue finalement sur cette question : si c'est le choix de la femme, pourquoi s'y opposer ?

C'est vrai que si, après avoir gagné le droit de choisir son prince charmant sans l'agrément paternel, d'exprimer par son vote une opinion, de décider de sa volonté et du moment opportun pour utiliser sa capacité utérine, de disposer d'un compte bancaire personnel à mettre dans le rouge et de pouvoir librement exposer à tous, ses nichons sur la plage, elle considère comme essentiel de sortir vêtue déguisée en abat-jour, pourquoi nous y opposerions-nous ?

Pour paraphraser Coluche, soulignerons que la burqa, c'est juste moins pratique que les poubelles : il n'y a pas les poignées.

Le féminisme consiste essentiellement à laisser aux femmes, la liberté de vivre comme elles l'entendent. J'adore voir ma compagne, les cuisses gainées de bas sous une jupe relativement courte. Si elle opte pour des jeans, je ne vais pas lui interdire de sortir. Nous n'avons tout de même pas passé ces quarante dernières années à déblayer la position égalitaire de la femme dans notre société, pour que j'en revienne, aujourd'hui, à mes vieux fantasmes costumiers.

Puisqu'il est entendu que nous leur laissons le choix des vêtements et que nous bossons tous ensemble à préserver cette liberté des garde-robes, nous n'avons pas plus de fringues à interdire que de tenue correcte à exiger. Puisqu'il s'agit avant tout, de protéger leur autonomie vestimentaire, notre simple intervention devra être de garantir cette liberté.

Laissons-les elles-mêmes décider de ce qu'elles portent. Occupons-nous simplement de préserver l'expression personnelle de ce choix. Par exemple, chaque femme portant burqa devra conserver avec elle, la facture du dit vêtement. Elle pourra ainsi et à tout moment, démontrer qu'elle l'a réglé en son propre nom et, bien entendu, à partir de son compte bancaire personnel. Nous le savons déjà, l'autonomie des femmes est la meilleure garantie de la liberté religieuse.