lundi 31 octobre 2011

Le beurre […et l'argent du labeur !]



Le détail qui me pose problème dans l'intervention de Nicolas Sarkozy concerne encore et toujours le travailler plus, qu'il nous a recasé. Je ne sais pas si c'est une obsession qu'il a mais si quelqu'un pouvait lui expliquer que les gens* en cherchent de la besogne, justement. C'est peut-être qu'on en manque, simplement. Et ce n'est pas en sautillant sur sa chaise en disant "boulot, boulot, boulot !" que ça va changer quelque chose au réel.

Pour l'âge de la retraite aussi, ça le reprend. Puisque les gens* vivent plus longtemps, ils faut bosser plus longtemps ! Et pas un seul journaliste pour remettre en question le bel équilibre du théorème. C'est comme ça, c'est la vie, il faut aller au turbin aussi longtemps que ton corps le permet. L'exploitation de l'homme par l'homme, ça vous rappelle quelque chose ?

Le pire c'est que ce sont les ouvriers eux-mêmes qui ont provoqué tout ça. 1936*, les congés payés, le Conseil National de la Résistance, la Sécurité Sociale, la médecine du travail*, le repos du dimanche. C'est à coup de grèves que nos aînés ont conquit notre droit au repos en bonne santé après la carrière. C'est tout de même amusant que par ce biais, le patronat récupère ce qu'il avait cédé de l'autre main.

La bonne santé, l'hygiène publique*, la vaccination, les soins médicaux accessibles à tous sont autant des droits sociaux qui nous ont permis de vivre plus vieux et plus alertes. Il n'a jamais été question d'arracher ça de la main de nos exploiteurs pour que ça serve à nous ajouter de l'ouvrage après l'heure de fermeture. A croire qu'ils veulent le beurre et l'argent du labeur.

La progression du PIB de ces cinquante dernières années démontre l'accroissement des richesses produites tant en quantité qu'en valeur. Alors ? Il passe où tout cet argent ?

Illustration : Histoires de vacances que je conseille*

jeudi 27 octobre 2011

Impair à l'hôtel [de passe !]




Dans l'affaire de l'hôtel Carlton de Lille, apparait le nom de Dominique Strauss-Kahn. Si j'ai bien tout compris, c'est un lieu de rendez-vous pour hommes d'affaires assoiffés de contrats et la direction a jugé pouvoir en soutenir un bon paquet en offrant à quelques notaires de dénouer leur cravate* en très galante compagnie.

Le lendemain, plus détendus du gland, ils signent et se paient un bon repas. Ils repartent avec le souvenir d'une addition douloureuse mais avec la certitude d'avoir gagné, par ce paraphe apposé, que la vie ne sera plus que gloire* et beauté à bord d'une voiture de sport.

C'était de la prostitution* et puis quoi ? Quel est le sujet ? Dominique Strauss-Kahn, adulte sain de corps et d'esprit fait ce qu'il veut avec sa bite. Pourvu que ce soit en compagnie d'une personne en parfait accord avec la pratique.

Bon c'est sûr qu'avec cette histoire* de Sofitel, DSK n'a pas fini de se faire chambrer.


Nota Benêt : Dans l'affaire Carlton,
où le nom de DSK circule,
l'instruction se plaint d'avoir été violée.

Emprunt d'image*


mardi 25 octobre 2011

Orange [Ô désespoir…]



Je ne sais pas où on le range entre deux élections mais à l'approche de la présidentielle de 2012, revoilà le Bayrou. On dit qu'il passe ces longues années à errer parmi les ours sur les sentiers du Haut-Béarn*. Comme il n'a l'air d'exciter ni les plantigrades ni les agriculteurs du coin, on le laisse tranquille.

Je l'ai vu l'autre jour dans une interview télévisée. J'avais l'impression étrange de regarder un documentaire à propos de la campagne de 2007*. Il n'a pas changé une virgule à son discours. Tout comme s'il s'apprêtait à succéder à Ségolène Royal ou quiconque d'autre qui aurait pu se faire élire lors de ce dernier scrutin.

Sa grande idée, c'est toujours de vouloir faire travailler ensemble des gens qui ne sont fondamentalement pas d'accord. Il y a ceux qui croient plus à la solidarité* qu'à la liberté et il y a les autres. Chacun pour l'autre est dans l'erreur. Ça laisse augurer un joyeux bordel dans les couloirs du futur Conseil des Ministres.

Alain Juppé* aux Finances œuvrant à l'exonération d'impôt la moins visible possible en faveur des moins démunis et Ségolène Royal aux Affaires Sociales réclamant la création d'un budget d'aide aux entreprises volontaires pour concrétiser dès maintenant l'égalité salariale entre hommes et femmes.

Et puis si c'est pour bosser réellement tous ensemble*, au delà de nos convictions — tels des robots obéissant à l'intérêt supérieur du devoir — pourquoi François Bayrou n'a pas accepté d'être ministre de Nicolas Sarkozy ? Il aurait pu être utile à son pays, selon la formule qu'il a sans cesse à la bouche.

Vous n'avez pas un peu l'impression que la grande idée* qu'il a, c'est un tout petit peu attaché à la condition de sa propre élection ? Le genre de gars qui veut bien sauver la France mais uniquement si c'est lui le chef de chantier… 


Illustration : le tee-shirt officiel Bayrou 2012, en vente ici

vendredi 21 octobre 2011

La dette [deux cafés, l'addition !]




J'aimais bien recevoir trimestriellement mon bulletin*. Il était chargé de bonnes notes ce qui le transformait en un plaisir trop rare. Il y avait les commentaires manuscrits des professeurs : élève attentif mais devrait plus participer en classe, de bon progrès en calcul, à persévérer.
Au contraire, les agences de notation délivrent des livrets bien trop fréquents. Le lundi tu apprends que l'Espagne va devoir réaliser de grands progrès et le lendemain, qu'on lui a déjà saqué sa note.

Avec un tel rythme de critique, les élèves n'ont plus le temps de poursuivre assez longtemps leurs efforts. Ils se découragent et finissent par ne même plus vouloir suivre les cours. Je pense qu'est venu le temps de remettre en cause cette pédagogie.

Parce que c'est bien une pédagogie, n'est-ce pas ?



Tout le monde nous parle de la catastrophe de la dette et de la nécessité de la rembourser dans les plus brefs délais. Des spécialistes* de la chose nous expliquent les rouages de l'économie nous détaillent leurs analyses mais toujours selon LEUR avis.

Tu n'es pas obligé de les croire*.

Les docteurs es finance qui pérorent aujourd'hui sont les mêmes qui t'offraient des conseils sur l'ultra-libéralisme* hier. Ils hurlent contre la branche coupée où ils sont assis mais sont couverts de sciure.

S'il est vrai que nous avons dérapé dans les virages*, n'oublions pas que ce n'est que ponctuel. Le monde change, évolue, les systèmes naviguent entre progrès social et déséquilibre.

Nous avons des pays dont les démocraties fonctionnent, nous devrions utiliser cet outil formidable qu'on nous donne. Nous accorder de la confiance. C'est aussi* par les urnes que l'on s'indigne. Les systèmes ne sont jamais durablement dans l'équilibre.

Tout le monde nous parle de la catastrophe de la dette* mais qui nous explique pourquoi nous devrions rembourser là, tout de suite ? Le poids des intérêts ? Et alors, on prend rendez-vous, on négocie les taux et l'affaire est dans le sac. On est l'État quand même ! Non ?

Cet article était une réponse à la chaîne de blog de Yann. Et sinon, contre la dette, il suffit de lâcher un peu d'inflation. L'épargne qui va sortir alimentera l'économie réelle. 

Illustration : la courbe qui fait peur, piquée ici* 

mercredi 19 octobre 2011

Le fond bleu [et au delà !]




Tu loues une salle, un fond bleu, deux bancs et deux caméras et tu as une convention de l'UMP. Je ne sais pas si c'est à cause de la mise sous tutelle de mamie Bettencourt mais ça sentait quand même la fin de règne difficile. On a même entendu le présentateur rappeler plusieurs ténors de la majorité à l'ordre :
— Non, Jean-Bernard reste assis, les caméras ne vont pas pouvoir te suivre.

Après deux mois à ne parler que du Parti Socialiste* et des primaires, l'UMP piaffait d'impatience de remettre la main sur les médias. Ils avaient convoqué le banc des ministres et l'arrière ban des secrétaires, ils avaient alerté les journalistes, prévenu le tout-Paris* : le parti présidentiel était de retour… pour nous parler du Parti Socialiste pendant trois heures.

Je ne sais pas qui s'occupe de la partie "Création des Concepts" dans l'équipe de campagne mais j'ai comme l'impression que c'est le même qui avait inventé le truc des créateurs des possibles. Vous avez oublié le site participatif qui devait conquérir l'infini et au delà la France entière ? La dernière fois que j'y suis passé, ça frôlait les 15.000 inscrits. Pour un budget à 1,2 millions d'euros* !

Parce que, si le cadre est tout pourri, le but de cette convention est habile* : créer de la fumée médiatique autour du coût du programme décidé par les membres du principal parti d'opposition comme meilleure solution pour le pays dans l'état où ils le récupéreront afin de masquer le délabrement dont Sarkozy et ses gouvernements successifs sont responsables.

[J'ai trouvé la phrase ci-dessus trop longue ? Et toi ?]

Au lieu de reconnaitre ses torts, de s'engager sur le chemin de la repentance et de l'engagement à corriger ses erreurs* pour les cinq années à venir, l'UMP passe directement à l'étape suivante : vous voyez bien que les caisses sont vides et que vous ne pourrez donc rien faire sans argent. Sans préciser bien entendu de qui s'est occupé à vider ces caisses.

Tu as la droite au pouvoir depuis le début de la ruine de la France et, en face, tu as le Parti Socialiste qui déplace près de trois millions de supporters qui viennent payer de leur poche pour voter et élire majoritairement François Hollande. Le parti des droits* et des devoirs peut prendre ça à la légère, c'est quand une bonne première leçon de saine gestion !

J'ai piqué l'image sur Rue89 (capture d'écran UMP, LCP).

lundi 17 octobre 2011

L'auteur [Le lecteur !]




L'auteur n'a que la capacité des mots*. S'il n'a qu'un seul talent qui le différencie parmi les siens, c'est d'être plongé vivant dans le langage. Comme une sorte de liquide amniotique dans lequel il baigne, qui circule en ses vaisseaux, au plus intime de sa chair intérieure. Il en connait ainsi les plus secrètes senteurs, les zones d'ombres.

Il connait le goût* de chacun d'entre eux posé sur la langue, en cherche d'autres dans le langage, il aime le métissé des épices et des herbes.

Il plonge sa plume au liquide alentours, en extrait quelques particules* qu'il assemble. Selon la manière, le verbe change d'allure, il s'étire au calme des saules pleureurs d'une rive alanguie ou s'agite et bouillonne pour la cambrure d'une roche offerte à ses assauts. Les obstacles génèrent autant d'énergie qu'ils en coûtent.

L'auteur assemble la grammaire comme un nez tisse le parfum, en trames successives. Il crée une fragrance par la mêlée des syllabes et du rythme. Les mots à son oreille contiennent leur propre danse, le pas qui les anime pour agiter* le monde. La main sur la cambrure vivante et chaude, mouvante et rude, il remue de l'intérieur.

L'auteur n'a que la capacité des mots. C'est le lecteur qui a de l'imagination… 


Illustration par monsieur Botero, The Reader*

samedi 15 octobre 2011

Plus d'impôts [ça râle !]




Comme je le disais l'autre jour, je suis plutôt content de ne pas être de droite. Encore en ce moment, un nouveau cas de conscience pour les pauvres électeurs férus de la libre liberté sans entrave. Vous connaissez Warren Buffet* ? Non moi non plus, je ne le connais pas personnellement. Juste de nom.

En fait c'est une célébrité parce qu'il récolte de pleines brassées* d'argent à la Bourse. Si j'ai bien compris, c'est ça son métier : ramasseur d'oseille. En clair, il est connu parce qu'il engrange les radis*. Ce qui est déjà étrange. Je capte moi aussi un peu de richesse mensuellement, pas de quoi en faire un fromage* .

Le parfait exemple de la réussite libérale*. Le gars a tellement de pognon qu'il ne sait plus quoi en faire. A tel point, qu'il a commencé depuis quelques années à le distribuer afin de protéger ses enfants d'une telle richesse. Vous pouvez vérifier, le gars a connu l'hyper-richesse et veut absolument épargner ça à ses enfants.

Et voilà maintenant qu'il a appellé l'Etat américain à lui réclamer plus d'impôts. Il a du se douter de quelque chose en voyant* leur train de vie et le sien, il a constaté que ses employés était largement plus taxés que lui. Dix-sept pour cent contre trente-six d'après la moyenne qu'il a établie. Je pense qu'on peut lui faire confiance pour les chiffres.

Il a trouvé cela injuste et a réclamé qu'on révise* les lois fiscales des ultra-riches. Et avec lui, tout un tas de types pleins aux as sont venus se plaindre dans nos journaux : la collectivité est trop gentille avec Nous, Nous ne le méritons pas Nous sommes de vrais salauds d'exploiteurs Nous n'avons fait que Notre travail, il est normal que Nous participions à l'effort de tous.

Je me demande si, quatre ans après L'insurrection qui vient*, quelques mois après Indignez-vous* et tandis que les indignados se parlent dans toutes les langues de la rue, ils ne sont pas en train de prendre conscience de ce qui se met en branle…

En illustration : la maison-buffet avec son toit en salami*

jeudi 13 octobre 2011

Le débat [le poids des mots…]




Tu laisses un homme et une femme* ensemble pendant un bout de temps, il y a forcément un moment où ça converge. C'est un peu primaire comme logique mais c'est ce à quoi nous avons assisté dans ce débat. Deux membres d'un même parti défendaient les mêmes idées, le même programme. Martine annonçait, François approuvait. Hollande s'engageait, Aubry confirmait, …

C'est encore une fois dans les détails que se forge mon opinion*. Par exemple, sur le fait qu'elle soit maire de Lille, une grande communauté urbaine et lui simplement maire de Tulle et responsable du département de la Corrèze, zone assez pauvre en problèmes d'urbanismes. Je me laisse penser qu'elle est plus au fait de la situation actuelle.

Durant son temps de parole, si elle a cité ce soir : Molex, Peugeot, Renault, Moulinex et Pechiney. Ce n'était pas pour leur faire de la pub, c'était pour souligner cette prise directe avec notre monde quotidien*. François Hollande de son côté restait dans les concepts, les généralités.

Il a reparlé de La Grande Idée qu'il a : «le contrat de génération». Je n'y crois pas une seule seconde. Au mieux, ça va permettre à un employeur de faire pression sur des retraités de 67 ans* pour qu'ils restent à leur poste, le temps qu'il ait fini d'empocher les aides sur le contrat du gamin. Et puis, si le vieux finit par craquer et ne plus pouvoir travailler, on fait quoi ? On jette le morveux avec l'eau du bain ?

L'avenir de l'emploi est dans les nouvelles technologies*, les énergies vertes suite à l'arrêt progressif du nucléaire et ses nouveaux pôles de croissance et François Hollande entend lancer la gratuité des charges sociales sur le maintien des petits métiers d'antan. Le tutorat d'un gamin par un aîné sur sa fonction* appelées à disparaitre du fait de l'évolution technique. A part servir la mémoire des siècles, je ne vois pas ce que ça nous apporte. Au mieux on aura des tweets et des photos sympas de quelques anciens maréchaux-ferrants encore au travail.

Martine Aubry a eu beau lui rappeler que cela avait déjà été essayé mais que ça ne marche pas. A eu beau de lui souligner que les syndicats n'en voulaient pas, François Hollande l'a répété : il le fera. En clair*, contre les entreprises et contre les syndicats, il sera Président et il le fera.

François Hollande va décider, de sa seule volonté désormais présidentielle, de lancer toute une procédure de textes au Parlement, va mobiliser nos Députés et l'ensemble de nos institutions, va batailler sur le plan politique avec son opposition pour créer de toute pièce, tout un arsenal législatif et de décrets d'application dont les deux côtés paritaires décisionnaires et experts du monde du travail ont annoncé qu'il n'était d'aucune utilité ?

Ici comme ailleurs, François Hollande* m'a donné l'impression de parler d'un idéal, d'une théorie à venir. En face, Martine Aubry paraissait déjà branchée sur la réalité. Sur le plateau, elle avait apporté tout un dossier, posé près d'elle quand il n'avait face à lui qu'un ou deux feuillets. Elle prenait régulièrement des notes tandis qu'il n'avait aucun stylo visible.

Tiens par exemple, quand il a été question du nécessaire changement du fonctionnement* européen dont ils sont tous les deux d'accord, il s'est contenté d'évoquer les grandes lignes d'un projet quand elle a cité plusieurs responsables des PS d'autres pays qu'elle a déjà rencontrés, avec qui elle a déjà avancé des idées de réforme.

Tout cela n'est que mon avis bien sûr. C'est entièrement basé sur ma subjectivité puisque vous êtes ici sur mon blog. Mais sincèrement*, je crains avec François Hollande le retour d'un Chirac aux manettes regardant passer les jours. Je ne le sens pas dans l'action, dans le concret, dans les dossiers.

Je trouve au contraire Martine Aubry mieux à même de comprendre les problèmes dont nous souffrons aujourd'hui. Plus motivée* pour tenter d'en modifier le cours. Pour chacune de ses réponses, j'ai entendu et perçu tout ce qu'elle a retiré de son expérience d'élue que ce soit sa manière de décider ou de choisir une manière qui permettra de le faire. Tiens, je vais faire comme vous à la fin de ce débat, je décide de voter pour elle.

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Légende de l'illustration : depuis que Kevin a commencé son contrat de génération, Pierre peut arriver plus tôt et plus riche au bistrot* (source)

mardi 11 octobre 2011

Primaires [secondaires !]




Je voudrais ne me fâcher avec personne mais le meilleur candidat* pour représenter le Parti Socialiste (et donc une grande partie de la gauche) aux élections présidentielles sera celui ou celle dont le nom* sortira vainqueur des primaires en cours.

Je m'excuse de vous rappeler ce principe* mais j'ai croisé dès hier soir, des supporters de tel ou telle qui affirmaient leur dégoût pour les résultats du premier tour et décidaient publiquement d'aller seconder le docteur Mélenchon dans ses efforts pour réanimer une extrême gauche actuellement décédée.

Ainsi, s'ils se sont engagés dans le soutien à une personne* qui a prêté serment sur le socle commun du programme du PS, s'ils sont allés déposer leur bulletin dans l'urne au nom de ce ou cette candidate, s'ils ont signé au passage une charte des valeurs de la gauche et s'ils ont versé un euro afin que les organisateurs compensent en partie les frais de cette opération démocratique inédite, c'était pour le lendemain matin, retourner leur veste et fouler d'une Nike méprisante leurs propres engagements.

Nous souhaitons bien du courage à monsieur Melenchon pour s'accoutumer à un tel niveau de volatilité dans les engagements.

Je croyais sottement que les primaires* ainsi organisées étaient une avancée intéressante dans la décorsetisation de notre démocratie, une manière de pouvoir présenter au suffrage du peuple, toute l'étendue de ces conceptions en matière de société, sans avoir à fricoter longtemps dans un parti afin d'en gravir les rouages.

A en juger de cette réaction de certains, il reste encore des explications à donner sur le fonctionnement de la démocratie et du scrutin majoritaire à deux tours. En gros, tu exposes tes idées et si les gens à qui elles sont destinées s'appliquer n'en veulent pas, ils ne votent pas pour elles*. Et tu es éliminé. Voilà.

Personnellement, j'avais choisi Arnaud Montebourg* pour sa volonté affirmée de réguler le système financier. Face aux remplumés de 2008 qui nous reviennent le cul à l'air et la gueule enfarinée, il me semble qu'il serait bon de changer les régles bancaires. Je veux bien qu'on produise de l'argent à foison mais je tiens un petit peu à ce qu'il serve à autre chose qu'à indemniser les financiers.

L'État (coucou, c'est nous !) n'a pas pour vocation* de sauver de la faillite tout un tas d'entreprises privées qui gèrent aussi mal leurs affaires !

Même s'il a mis une bonne petite claque aux résultats pressentis par les sondeurs, Arnaud Montebourg* n'est pas qualifié pour le tour suivant. Seuls Martine Aubry et François Hollande sont en position d'être choisis pour représenter le Parti Socialiste (et donc une grande partie de la gauche) à l'élection présidentielle.

J'offrirai ma voix à l'un ou à l'autre selon les réponses* qu'ils donneront aux questions que Montebourg leur posera par écrit. Mais que dimanche soir puisse voir la victoire de l'une ou de l'autre, ne changera rien à mon vote. Après les primaires, c'est le secondaire qui commence avec le collège. On se rassemble.

Je me souviens d'avril 2002 et de tous ces candidats de la gauche qui folâtraient gaiement avant l'arrivée du résultat du premier tour. La gauche en tête de l'élection mais éliminée dès le premier tour par un Jean-Marie Le Pen tout surpris lui-même de s'y retrouver. 

Je soutiens le Parti Socialiste* pour qu'il soit en mesure de convaincre la majorité des électeurs de ce pays que la gauche au pouvoir c'est meilleur pour nous tous. Les primaires ont déjà permis de rendre audibles par le plus grand nombre, une bonne partie de ses idées. Je me réjouis déjà de cette première victoire qui n'est qu'un premier pas…

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Note : à l'heure où j'écris ces lignes, je penche pour Martine Aubry. Lors de la conclusion du troisième débat, elle a rappelé aux français que ce n'est pas seule qu'elle pourra changer les choses mais avec l'aide de tous. François Hollande prend la pose de l'homme providentiel…

Emprunt d'image*


dimanche 9 octobre 2011

La course [chute à l'arrière !]




Ils sont bien embêtés à l'UMP depuis qu'il y a le petit qui rame. Non, pas le futur-né de Carla, le Président, imbécile. Ils ne savent pas trop comment faire pour s'en dépêtrer. Il y a bien quelques tentatives de proposer* des primaires pour choisir le candidat mais personne n'ose l'avancer pour 2012.

Ils pensaient miser sur le champion du monde de la gagne électorale et ils se retrouvent avec un tocard de tiercé en province. En même temps, si tu es attentif, tu ne les sens plus très motivés* pour engager les paris. Tu penses, avec la somme de dégâts qu'ils ont causés au pays, ils calculent déjà que la gauche va redresser les comptes pendant cinq ans pour leur rendre les rènes du pouvoir en 2017.

Ils pourront alors retoucher le pactole*. Je me demande si ce n'est pas ça qu'on appelle la fuite des capitaux, finalement.

Ils se tiennent tous déjà prêts pour la prochaine* et vont laisser le président sortant s'en sortir seul. Tu les vois les Fillon, les Copé, les Bertrand, comme ils se poussent du coude pour ne plus être sur la photo ? Tiens, le premier ministre vient même de reconnaître que finalement faire élire son candidat par l'ensemble de l'électorat était une avancée pour la démocratie.

Tu te souviens comment Jean-François Copé était monté sur ses grands chevaux pour, selon lui, des risques d'atteintes à la vie privée par l'utilisation des listes électorales ? Tu te rappelles des éléments de langages de l'UMP d'avant l'été pour dire pis que pendre de ce processus ?

Après quelques mois en queue de peloton, les voilà qui tournent casaque et se réjouissent du processus. C'est à peine s'ils n'appellent pas à voter pour tel ou tel. François Hollande*, par exemple, ne les dérangerait pas trop…


Nota Benêt : ah tiens en mars 2010, Xavier Bertrand
prônait des primaires à l'UMP, y compris pour Sarkozy

Emprunt d'image*

vendredi 7 octobre 2011

La crise financière [stop ou… encore ?]


La banque Dexia s'effondre, les Etats et les contribuables vont encore devoir payer. Et voilà que les agences de notation dégradent à nouveau la note de l'Italie.
Tout recommence comme avant. Alors, la crise, STOP ou ENCORE ?
La candidature d'Arnaud Montebourg est la seule qui vise clairement et précisément à mettre fin au cycle de la crise en s'attaquant aux marchés financiers. C'est le seul moyen de faire payer la crise par ses responsables et de protéger les classes moyennes et populaires.

Pour tout savoir d'Arnaud Montebourg et de son projet
Pour savoir comment et où voter dimanche 9 et 16 octobre.

Nota Boulet : si la video ne fonctionne pas, c'est ici

mercredi 5 octobre 2011

Les politiques [pour être honnêtes !]




On peut toujours s'en prendre aux hommes* politiques. On peut en vouloir aux gars qui récupèrent de l'argent au noir aux noirs de la France-à-fric. On peut insulter les corrompus et vilipender les corrupteurs. On peut leur reprocher de ne pas tenir les belles promesses aux ailes dorées qu'ils avaient pourtant lâchées dans l'air d'un air sincère.

On peut toujours les traiter de tous pourris jusqu'à l'os et les montrer du doigt*. On peut se moquer de leur inépuisable capacité à mentir. On peut s'en prendre à leur statut social de nouveau riche pour accepter de bien vouloir se mettre au service de la chose publique. On peut deviner facilement qu'à ce prix-là, s'ils cumulent c'est qu'ils sont vraiment avides.

On peut considérer qu'il n'y en a pas un pour rattraper l'autre dans leur manière de s'acoquiner avec les forces de l'argent*. On peut s'étonner de leur surdité aux vrais problèmes des vrais gens qui sont souvent les tiens. Les soucis comme les personnes. On peut trouver qu'ils sont la honte personnifiée, la lie de l'humanité, le résidu des déchets du monde.

On peut regretter qu'ils ne soient pas très efficaces dans la gestion de la commune, de la région, du pays. On peut s'éberluer de leurs échecs successifs non à changer la vie mais au moins améliorer l'ordinaire. On peut constater le recul* qu'ils acceptent de nos droits acquis comme, par exemple, un salaire suffisant pour vivre et ne pas mourir de faim dans la rue. On peut s'énerver de la manière dont ils essuient leurs belles godasses sur le tapis de nos valeurs.

Mais alors, il reste deux questions auxquelles on est confrontés : 

. Pourquoi sont-ils sans cesse réélus ?

. Pourquoi n'est on pas nous-mêmes engagés plus avant dans un véritable projet politique ? 


Dessin de Franck Chartron, Giant King Option ?*