samedi 28 janvier 2012

Le virage [Toute sortie est définitive !]




Je ne sais pas dire quel âge il a. En général, je me plante. Tu me demandes : — celui-là qui passe, combien tu lui donnes ? Il y a nonante cinq pour cent de chances que je tombe à côté. Les cinq pour cent qui restent, c'est quand le hasard fait bien* les choses.

Je le croise dans l'ascenseur. Ou plutôt, je le suivais à l'instant dans le couloir. Il traine un peu la patte gauche* comme un qui n'accepte pas de l'afficher. Un qui ne veut pas que ça se voit. Un détail ou je ne sais quoi dans sa démarche atteste pourtant que, sans cet effort du paraître, il lui faudrait vraisemblablement se déhancher un peu plus.

Un tango avec la mort dans lequel il n'y aurait qu'une seule chaise et de la musique funèbre. Est ce que vous aussi, vous le sentez quand quelqu'un approche de la fin ? Une sorte de signe à la limite du perceptible, un très léger* changement dans l'apparence. Sans savoir précisément s'il ne fera que frôler la Fraulein ou s'il s'en ira déraper dans le virage. Evidemment le croiser dans un hôpital, ça aide à deviner qu'il ne va pas très bien.

Il porte un petit bonnet vert sur le sommet du crâne, un peu comme une kippa de laine, trop grande et tricotée à grosses mailles. Je pense qu'il sort d'une opération au cerveau. On est tous les deux dans l’ascenseur puisque je l'y ai rejoint. Je me sens comme un touriste* de la santé face à l'apparente gravité de son état, une sorte de passager clandestin à bord du grand navire. J'ai dans la poche l'assurance de disposer de ma propre chaloupe.

Avec un sourire de gentillesse, je lui demande s'il va bien. Il répond avec le même modèle de zygomatiques* que c'est la forme. Il éclate de rire, se met à tousser, se reprend et devient sérieux.

— Non ça ne va pas tellement dit-il avec gravité et quelque chose de flou dans le regard. Il exécute avec les bras, cette sorte de geste qu'on fait quant on témoigne de notre impuissance commune. Mais ça va aller, ajoute-t-il, reprenant place* dans son sourire, ça va aller.

Le lendemain matin, je le croise dans le couloir*. Je pense qu'il doit avoir cinquante-cinq ans. Dans ces eaux-là. Je suis allé à l'extérieur fumer une cigarette tandis que lui se dirige vers la sortie. Je lui souris et je lui tend la main. Il me regarde avec franchise et gentillesse mais insistance.

— On s'est croisé hier dans l'ascenseur, je vous ai demandé comment vous allez, précisé-je.

— Je ne sais pas, il monte la main* droite vers sa tempe, le geste pour montrer, avec mon alzheimer, je ne sais pas, souligne-t-il.

— bah, ce sont les mauvais souvenirs qui s'en vont les premiers, y'a un bon côté, me réjouis-je.

Il me dévisage, hésite à lâcher une sourire qui finalement lui échappe, il se retourne et il repart vers l'ascenseur. Il n'a pas vraiment l'air de boiter.

J'espère qu'il va bien négocier ce virage…


Photo de John Dugdale*

jeudi 26 janvier 2012

Nicolas Sarkozy [un père et passe !]

Dites, je retombe sur ce «portrait psychologique» de Nicolas Sarkozy que j'avais essayé de dresser le 1er mai 2007*. Ça ne me parait pas totalement désuet/ Non ?
Note : je republie tel quel, sans vérifier les liens. Pardon pour les bugs éventuels !


 

Moi, bêtement, j'avais cru que dans une élection présidentielle, il s'agissait de donner notre avis. De regarder le monde autour de nous, de voir ce qui s'y passe et, en fonction de ce que nous pensons être des blocages, décider de voter pour telle ou tel.

Au lieu de cela, nous assistons benoîtement, à une véritable psychothérapie du candidat de la droite désormais extrème.

Ainsi, après qu'il nous ait raconté, par l'entremise de M. Onfray, ne s'être jamais interrogé sur sa propre sexualité, être constitué d'un seul bloc hétérosexuel génétiquement inscrit en lui une fois pour toutes, voilà qu'il revient sur ce qui constitue, sans doute, le drame de toute son existence : Mai 68 et la libération qui s'en suivit.

Non pas la grève générale de tout un peuple contre ses élites dirigeantes qui le tenait sous l'éteignoir de ses valeurs bourgeoises,
non pas les 35% d'augmentation du Smic obtenus de haute lutte sur le terrain par 11 millions de grévistes, non pas l'ouverture des esprits dans les universités vers des domaines tenus jusque là pour vulgaires par les bien-pensants doyens de facultés d'alors, ni encore moins le premier pas des femmes vers une libération enfin possible.

Ce qui gène essentiellement Nicolas Sarkozy dans le souvenir qu'il a de cette période, c'est ce qu'il appelle la morale et les valeurs, notamment, le rapport entre le maître et l'élève.

Pour qui s'intéresse un peu à la psychologie, il est aisé de comprendre comment le drame que représente pour tout enfant le divorce de ses parents
articule et marque profondèment la personnalité. Combien pèse la part de culpabilité que porte celui qui, issu de ce couple et impuissant par son jeune âge, assiste aux orages parentaux.

Si l'on reprend pas à pas, les étapes de la construction de son être intime, on trouve continuellement chez Nicolas Sarkozy, ce rapport défectueux au père après le départ du sien propre du domicile conjugal au début des années 60.

Le général De Gaulle, Jacques Chaban-Delmas, Charles Pasqua, Jacques Chirac puis Edouard Balladur ont ainsi tour à tour été investis dans ce rôle.
Il est depuis comme un enfant qui cherche autour de lui un substitut paternel à la fois porteur d'une autorité symbolique et capable de lui donner en retour l'affection dont l'enfance l'a privé.

Je ne sais pas si le candidat de l'UMP, qui revendique ouvertement son désintérêt pour toute intériorité, a même conscience de l'autre conséquence de sa blessure narcissique initiale, à savoir le meurtre symbolique du père. En effet, à peine a-t-il trouvé chez l'autre la reconnaissance, une certaine forme d'affection virile, qu'il lui faut bientôt en détruire l'image publique et le pouvoir affirmé.
Adorer puis détruire. Aimer puis incendier. Cajoler puis mettre à sac.

Charles Pasqua le protège, il lui pique la mairie de Neuilly. Jacques Chirac l'adopte, il le trahit pour Edouard Balladur. Il se réconcilie avec le président sortant pour lui voler aussitôt son outil de pouvoir : l'UMP.

La longue litanie des vengeances ne comble pourtant jamais, bien entendu, son manque initial du regard paternel et il lui faut continuellement se remettre en quête d'un nouveau symbole porteur de cette autorité qu'il pourra briser.

Comme un balancier sans fin, une sorte de culbuto devenu fou, Nicolas Sarkozy traverse sa vie d'un bord à l'autre de l'extrème, sans jamais prendre le temps d'assagir en lui-même cette colère d'origine. Il se dépêche, il se presse, il éructe, s'exalte, s'agite, ne s'accorde aucun repos, étant sans aucun doute incapable de se penser lui-même en terme d'équilibre, en terme de paix intérieure.

A présent, au sortir de cette analyse à la va-vite, au vu de ce parcours d'Attila dans les prairies de la pensée politique, ce qui m'inquiète, c'est ce qu'il adviendra de notre pays si celui-ci l'accepte à sa tête.

Combien de temps faudra-t-il à Nicolas Sarkozy, enfant blessé de lui-même, pour en détruire l'autorité ?


Je note aussi que, comme son père biologique,
il est d'une grande instabilité amoureuse,
préférant sans doute l'assaut de séduction
des débuts
à la construction relationnelle…
Illustration : Nicolas Sarkozy et Edouard Balladur* 

mercredi 25 janvier 2012

Le scénario [un pas de côté !]




Toute cette scénarisation pour arriver à la candidature de François Fillon*. Plus tard, on dira que c'était un coup de génie de Nicolas Sarkozy.

Tous les autres sont partis bille en tête à taper sur le petit nerveux, à casser son bilan, à le désigner systématiquement comme responsable de l'état du pays pendant que l'autre bellâtre du cheveu* reste à l'abri des attaques.

Pour tromper son monde, il est même allé jusqu'à annoncer son arrivée à Paris. Il compte se faire élire juste dans la circonscription de Rachida Dati, la petite arriviste qui se croyait arrivée. Il fait d'une pierre, deux coups : il détourne l'attention et il en profite pour expulser la gamine* en disgrâce.

Tous les adversaires ont monté leur communication sur l'impossible continuité avec ce président instable et inconstant. Pendant que l'autre garde l'air de celui qui a inventé la ligne droite. Lorsque tu imagines François Fillon*, est-ce que les défauts auxquels tu penses sont "énervé" ou "fluctuant" ?

Le moment venu, sans doute vers la fin février, Nicolas Sarkozy annoncera qu'il préfère se consacrer à cette toute paternité toute neuve. Qu'il y a encore beaucoup de réformes à réaliser pour la France et que, parce que l'avenir de Giulia* compte pour lui plus que tout, il en confie la charge à François Fillon*.

Juste un pas de côté, tous les opposants loupent le virage et la machine UMP est relancée !

Copie de tweet* :
«Eh t'as vu Fillon, à l'envers, ça fait Nollif».

Illustration : résultat de la recherche "Fillon" dans Google Images (détail)


dimanche 22 janvier 2012

Uccle [de l'air !]




Je tiens d'abord à offrir quelques précisions linguistiques à destination de mon lectorat de France*. Quand dans l'article ci-dessous, je parle du bourgmestre, il s'agit du maire et la maison communale, c'est simplement la mairie. Il y a un tas de variations formelles dans le français, suivant les courants géographiques. Les adopter c'est faire le pas nécessaire pour être d'ici.

On considère communément que le niveau municipal est la base de la démocratie. C'est l'échelon de pouvoir le plus proche de l'électeur*. Un ministre peut bien partir deux trois jours en vacances ou s'offrir des putes au Château, ça passera à peu près inaperçu. Mais que le bourgmestre sorte un soir au restaurant avec sa secrétaire pour mettre au point la réunion du lendemain et toute la ville bruisse déjà des amours secrètes du chef de la ville.

C'est une mission pour laquelle il faut, à mon sens, être totalement engagé envers ses électeurs. Tu peux les croiser dans la rue ou chez le boulanger le dimanche matin, tu as intérêt à respecter la parole que tu leur as donnée. Un édile communal qui perdrait le contact avec ses concitoyens, ce serait une réelle catastrophe pour sa carrière*.

J'ai connu un ancien maire (par le retour de ce mot, je souligne que c'était en France, tu suis ?) qui, pour des raisons trop longues à expliquer ici, n'avait pas pu remplir sa mission. Il avait été empêché dans la concrétisation du projet qu'il portait pour son village* et pour lequel il avait reçu mandat. Il a bien évidemment été jeté quand il s'est agi de le renouveler par les urnes. Je témoigne qu'il en a gardé la blessure et l'amertume jusqu'à la fin de ses jours.

Je suis arrivé à Uccle, il y a un an, du côté du Bourdon pour être plus précis. Je n'ai pas d'autre recul que celui-là pour jouer les observateurs* quant à la politique locale. Puisque Didier Reynders vient renforcer l'équipe en place dans sa demande de reconduction et que je serai amené à donner mon avis, je constate de visu, la concrétisation de son projet actuel.

Le Bourdon est un quartier vraiment sympa, entre une forêt* classée en partie Natura 2000 et une friterie qui reste l'une des meilleures de Bruxelles. Mais depuis cinq ou six ans, c'est aussi un secteur d'Uccle dont la tranquillité a été perturbée. Figure-toi que pour permettre à plus de flamands de venir bosser à Bruxelles, il a été décidé de créer une ligne RER. Ce n'est pas tout à fait stupide mais le tracé a eu la malheureuse idée de longer tout un tas de maisons et de découper la forêt* en plusieurs endroits.

Les travaux qui ont suivi sont la conséquence des travaux précédents puisque la SNCB est occupée à déplacer la gare du Moensberg pour qu'au lieu de ne servir qu'à une seule ligne de train, elle vienne chevaucher la nouvelle voie presque achevée. J'ai vu les plans de l'architecte, le résultat devrait être assez joli mais le nouvel emplacement a eu la malheureuse idée de se trouver en plein dans les bois*.

Au bas du Bourdon, dans cet endroit très justement nommé "la plaine du Bourdon" (ce qui démontre qu'il faut arrêter de prendre les Belges pour des cons), le cirque* Pauwels, qui donnait représentations et prodiguait des cours aux enfants, a du déménager pour laisser place au projet des établissements Bouygues et fils. C'était sympa cette zone laissée sauvage par la maison communale, ça donnait encore un peu d'air à cet endroit où tous les soirs les voitures s'entassent.

C'est dans ce contexte et pour ce quartier que l'équipe chargée de la politique de construction à Uccle, sous l'autorité d'Armand De Decker, doit accorder ou refuser l'autorisation de la construction d'un immeuble de huit appartements à l'endroit élégamment triangulé sur l'image ci-dessus piquée chez Google Map (Je me demande si cette phrase est ou trop longue ou tordue).

Personnellement, sur le peu* de terrain qu'il reste de libre dans le coin, pourquoi pas un peu d'espace public ? Par exemple, un parking pour le cimetière tout proche qui permettrait aux usagers du lieu de ne plus stationner autre part qu'à cheval sur le trottoir.

De mon point de vue, sur place, le Bourdon (et peut-être Uccle tout entier !) a été assez stressé comme ça, ces cinq dernières années. Foutez-nous un peu la paix avec vos promoteurs !


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Nota : côté français, on annonce le vrai programme du PS




vendredi 13 janvier 2012

La naïveté [rupture de stock]




C'est à croire qu'il n'y a jamais eu de 21 avril 2002 qui cette année aura lieu un 22. Je veux bien comprendre que tu craignes de te salir les mains en ne votant pas pour la vraie gauche une fois dans ta vie. Nous sommes quelques uns à ressentir* un profond désir de voir partir le petit nerveux qui occupe le poste, si tu pouvais faire un effort.
Si tu veux me narrer combien sont beaux et justes les discours de Jean-Luc Mélenchon*, je te mets immédiatement en contact avec Benoît XVI. Vous pourrez comparer vos paradis respectifs et peut-être même, échanger vos icônes.
Tu sais que globalement, les gens qui croient vraiment qu'il suffit de décreter que le peuple* gouverne pour qu'il en soit ainsi sont assez peu nombreux. On me dit qu'une bonne partie du stock de naïveté a déjà été distribuée pour les ultra-libéraux. Ceux-là, tu leur donnes le pays à gérer, quinze ans après, il est surendetté jusqu'au cou.
Parce que c'est bien joli tes histoires de peuple mais il va falloir que quelqu'un t'explique le principe républicain. Tu vois la notion de peuple*, ça inclut aussi un tas de patron et de petits chefs qui ne sont pas du tout mais alors pas du tout en accord avec ton dogme. Les nazis et les islamistes font aussi partie du peuple. Ils ont aussi le droit de vote, que ça te plaise ou non.

Et puis, au pire, puisqu'on aura viré la droite, Mélenchon sera Député et Ministre du budget. 


Et toi, tu veux m'expliquer pourquoi Marine séduit* autant ! Je te mets directement en contact avec quelques Hongrois (mais c'est sûr ou pas ?). Vous pourrez comparer vos mythes monétaires* respectifs et peut-être même, échanger vos concepts.
Tu sais que globalement, les gens qui croient vraiment qu'il suffit d'élire une autre clique pour remplacer la clique sont assez rares. On me dit que ce qu'il restait de naïveté disponible a été récupéré au profit des marchés financiers*.

Sauf à croire à la magie et au rêve américain, vous ne serez jamais plus d'une douzaine de pour cent pour la frange* qui rêve d'un peuple expurgé d'une partie de ses membres, d'une utopie de peuple. Peut-être une vingtaine de pour cent à vous baigner sans honte dans la haine ordinaire. Ceux-là, tu leur donnes le pays à gérer, quinze ans après, il est occupé jusqu'au cou.
Je te rappelle que la seule et unique chance de virer Sarkozy c'est de qualifier le Parti Socialiste pour le second tour. Dans tous les autres cas de figure, l'UMP se verrait offrir le rôle du recours. Tu sais, un peu comme Chirac fut élu. Sans même qu'à un moment il ait pensé à nous remercier…


Nota Benêt : En correction orthographique,
Blogger me propose de remplacer
Mélenchon par Enclenché.
C'est pas faux.

Illustration*

mercredi 11 janvier 2012

Jean-Claude Mas [des prothèses !]




Je ne vois pas pourquoi on dit que la création d'entreprise est nulle en France. Voyez, le type était charcutier*, il devient une sorte de chirurgien-esthétique, spécialiste du nibard de grande taille. Après tout, tailler une bavette et mettre en place une mamelle*, c'est un peu pareil, non ?

Parti de rien, il a pu trouver les financements pour se lancer. Une administration efficace lui a permis de croitre et devenir très vite l'un des dealers des leaders du marché. M. Mas est un homme ambitieux et volontaire qui devrait faire la fierté de notre pays. C'est en quelque sorte le Jeanne d'Arc du téton* national.

Les classes moyennes, vous n'avez que ça à la bouche. Mais qui pour défendre les créateurs d'entreprise, les capitaines* courages qui, sur des mers parfois démontées, gardent à la barre, sa fermeté et au cap, son maintien ? Au lieu de cela, on moque ce brave homme qui n'a eu de cesse que d'être compétitif.

Face aux armées mondiales de la prothèse* monticulaire, il a su résister pour garder haut le sein* tricolore. Il a amélioré la technique de l'implant par des recherches imaginatives. De l'audace, toujours de l'audace, Jean-Claude Mas a fait sienne cette devise pour soutenir toute sa percée.


Par sa baisse des coûts, il a cherché à offrir à toutes les femmes, l'espoir de satisfaire leurs demandes pour le pouvoir d'achat. Ce n'est quand même pas lui qui réclamait, en plus, des seins* qui pigeonnent…


Nota Benêt : Jean-Claude Mas,
ce n'est pas DSK.
On ne débat pas de
son droit à la dignité*

En illustration*, une très belle photo de Philippe Tolédano*

mardi 3 janvier 2012

Marine [changement de bord !]




Elle est amusante Marine Le Pen. Autant pour se faire élire cheftaine du Front National, elle a bien insisté sur son patronyme, autant elle parvient aujourd'hui à se faire un prénom*. Elle n'a pas tort, quand tu reprends le magasin du paternel, tu as intérêt à très vite retravailler le fond de clientèle.

Les affaires familiales ne sont pas au mieux. Le père, s'il a bien mené sa barque, n'a pas réussi à prendre plus de vingt pour cent du marché* de l'opinion. Il est temps que la boutique retrouve le chemin de la croissance. Marine a choisi la diversification.

Par exemple, ils ont investi sur le chemin de la laïcité. D'après les discours qu'ils tiennent en meeting, ce serait dans les racines du Parti. Ça devait l'être très profondément si l'on se souvient des messes qui accompagnaient souvent les cérémonies* organisées à la gloire de Jean-Marie.

Dans les autres partis, on parle de meeting mais on a, chez ces gens-là, des habitudes quelque peu différentes*. C'est basé, par exemple sur une très forte identification au leader. Il EST le parti. 

Depuis que Marine a repris le flambeau*, il n'y a plus de lepénisation des esprits mais bien une marinisation de l'opinion. Se mélange ainsi la défense de la laïcité avec la peur toujours rappelée de se voir envahis sans que personne ne réagisse.

Elle prône un Etat fort dirigé spécifiquement contre la pratique d'une religion. Vous le trouvez laïc, vous, le projet du Front National ?



Nota benêt :
d'après son discours,
Marine vient d'un peuple* 
qui a beaucoup souffert.

Photo ©Ernest Morales*