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jeudi 30 octobre 2014

Qu'est ce qu'être catholique ?

Ces derniers temps, les religions sont très présentes dans les médias mais essentiellement pour les opposer les unes aux autres. En tant que personne (j'ai reçu une éducation catholique mais je n'ai pas trouvé la foi), je trouve qu'on en parle mais sans jamais expliquer en quoi cela consiste. Ainsi, catholique, juif, musulman, … deviennent de simples éléments du langage dont la réalité quotidienne n'a plus aucun contenu.
J'ai eu envie, en tant que blogueur, de revenir à la dimension humaine de la religion et de faire une série d'articles sur le sujet. Via Twitter, j'ai cherché et trouvé des pratiquants de chaque religion. A chacun, j'ai posé les mêmes questions par mail.
Jusqu'à vendredi, je te présente leurs réponses. L'ordre de parution a été tiré au sort.
Qu'est ce qu'être catholique ?

Bonjour @Thierry_PELTIER

Pour illustrer l'article, peux-tu me trouver une image sur internet qui représente, symbolise ou fait sens dans ta foi catholique ?

«Sur cette icône, deux personnes côte à côte.
Ils se ressemblent : même taille, même silhouette, même regard, même rayonnement de lumière. Ils ne sont pourtant pas identiques : leurs couleurs,
leurs amples vêtements et leurs gestes diffèrent. Ils ne sont pas face à face
dans une relation qui nous exclurait, mais ils partagent la même perspective.
Leurs visages silencieux, leurs yeux larges ouverts nous accueillent en paix.
Le Christ est reconnaissable par la croix évoquée dans son nimbe.
A son côté un compagnon de route. Jésus pose son bras sur son épaule
d’un geste qui ne retient pas mais qui montre le lien qui les unit et aussi
la responsabilité qu’il lui confie. Il s’appuie sur son ami et l’envoie au devant de lui.
Le compagnon montre le Christ et bénit. Ce dernier geste du Christ sur la terre
(Luc 24.50), propre au Sauveur sur les icônes, est accompli ici par le disciple, encouragé par son Seigneur. Bénir, c’est manifester et célébrer que Dieu veut donner la vie en plénitude. Le Christ porte un gros volume, le disciple un rouleau :
la Bonne Nouvelle. Le Christ est la Parole en personne, il a transmis à ses amis
tout ce qu’il a reçu de son Père et leur demande de proclamer
l’Evangile par toute la terre.»
 
 

Peux-tu m’expliquer pourquoi tu es devenu catholique ?
Quel a été le parcours personnel qui a fait de toi, aujourd'hui, un croyant ?


J’ai été élevé dans une famille catholique, mais je peux dire que ce n’est qu’à l’âge de 20 ans que je le suis devenu réellement. A cette époque, j’ai connu une communauté qui proposait aux croyants une spiritualité très vivante et très simple. Cette communauté s’appelle les Focolari. Elle est née en Italie, mais s’est répandue partout dans le monde maintenant. Ils proposent de vivre vraiment l’Evangile par sa mise en pratique toute simple dans le milieu même où nous vivons. Ses grandes valeurs sont l’amour réciproque, l’unité, la relation avec Jésus sur la croix…

Est-ce que tu es pratiquant ?

Oui, pratiquant régulier. Je vais aussi à la messe en semaine bien souvent.
As-tu déjà pensé pouvoir être croyant sans être dans la pratique ?
Non. Pour moi, c’est essentiel. A-t-on déjà entendu dire «je suis un nudiste non pratiquant» ou «je suis un haltérophile non pratiquant» ?
  
En quoi consiste concrètement ta pratique religieuse, par exemple sur une semaine ? Quelles sont les actions que tu dois mener ?
La journée : je prie le matin et le soir, parfois la messe, temps de lecture de la Parole de Dieu dans la Bible.
Pour la semaine : messe le dimanche.
Toutes les 3 semaines environ : sacrement de la réconciliation.
3 fois par an : récollection ou retraite en silence.
Est ce qu’être pratiquant dans ta religion t’a déjà posé des problèmes dans ton quotidien ? Par exemple : dans les relations amoureuses, au travail, des phénomènes de rejet en société, …
Oui, il y a des milieux où ma façon d’être ne plait pas du tout. Mais très curieusement, je n’ai aucune difficulté avec les athées. C’est avec certains catholiques que ça ne tourne pas bien. J’ai même été cité en justice par l’un d’eux. Ils ne supportent pas mon ouverture et mon esprit de tolérance. Mais à part ça, je n’ai jamais eu de problèmes avec d’autres croyants ou des incroyants.

Est ce que tu trouves qu’être catholique est une bonne chose ?

Oui, si on place résolument sa relation à Dieu comme plus importante que tout ce qui en découle : l’obéissance à l’Eglise, par exemple. Si je n’ai pas une relation soumise et régulière avec Dieu, inutile de défendre quoique ce soit. On est alors dans la peau des Pharisiens de l’Evangile.

 Est-ce que c'est une croyance que tu recommandes autour de toi ?
Jamais, je ne prêche. Mais ma façon de vivre a déjà interpellé des gens qui me demande de me justifier. Alors, oui, je recommande.

Si oui, pourquoi ? Dans l'absolu, qu’est-ce que cela pourrait m’apporter de devenir pratiquant dans ta religion ? 
Rien. Fréquente d’abord Dieu, laisse-toi séduire par Lui, guette chacun des signes qu’Il t’adresse dans ta vie. Après, il te montrera lui-même l’importance de ta pratique.

Quelles sont les contraintes de ta religion ? Par exemple au niveau alimentaire ou dans la vie quotidienne, que t’impose-t-elle ?

Le catholicisme n’est pas une religion des contraintes. Il n’impose aucune façon de s’habiller, de se nourrir, etc. Il demande aux chrétiens de faire pénitence le vendredi et pendant le carême et de jeûner le mercredi des cendres et le vendredi saint. En Belgique, il n’y a plus aucune obligation de ne pas manger de viande.
Que sais-tu des autres religions ? Est ce que tu sais ce que c’est être catholique, bouddhiste, juif, ou musulman ?
Oui, cela m’intéresse beaucoup.

Si oui, est-ce que tu as des amis dans ces autres religions ?
J’ai des amis Juifs, musulmans, protestants, orthodoxes et je connais des bouddhistes.
Si oui, est-ce qu’il arrive que vous discutiez ensemble de vos croyances respectives ?
Oui, bien sûr. Comment peut-on aimer sans connaître l’autre ? Cela se fait dans un esprit d’ouverture et de tolérance.

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Déjà en ligne : être juif, être musulman, être protestant. Demain, ultime épisode de la série avec : être bouddhiste.
 

mercredi 29 octobre 2014

Qu'est ce qu'être protestant ?

Ces derniers temps, les religions sont très présentes dans les médias mais essentiellement pour les opposer les unes aux autres. En tant que personne (j'ai reçu une éducation catholique mais je n'ai pas trouvé la foi), je trouve qu'on en parle mais sans jamais expliquer en quoi cela consiste. Ainsi, catholique, juif, musulman, … deviennent de simples éléments du langage dont la réalité quotidienne n'a plus aucun contenu.
J'ai eu envie, en tant que blogueur, de revenir à la dimension humaine de la religion et de faire une série d'articles sur le sujet. Via Twitter, j'ai cherché et trouvé des pratiquants de chaque religion. A chacun, j'ai posé les mêmes questions par mail.
Jusqu'à vendredi, je te présente leurs réponses. L'ordre de parution a été tiré au sort.
Qu'est ce qu'être protestant ?

Bonjour @pasteurwoody

Pour illustrer l'article, peux-tu me trouver une image sur internet qui représente, symbolise ou fait sens dans ta foi protestante ?

«Cette image issue du film "intouchable" évoque la question du regard
qui me semble fondamentale en protestantisme : j'existe dans le regard de l'autre qui me renvoie à l'Autre, le divin qui transcende mon état, ma situation, ma personnalité.
Le protestantisme est une manière de se tenir face à l'Autre qui me permet
de meilleures relations avec les autres. Surtout, c'est le sens de la grâce, ma dignité m'est offerte par un regard bienveillant non conditionné par ma ma profession,
ma famille d'origine, mon travail, mes réalisation. L'expression protestante de la foi chrétienne me révèle ma valeur intrinsèque par delà les étiquettes qu'on a pu m'imposer et qui ne disent qu'une partie infime de mon être
qui est, au regard de Dieu, infini.»
 
 

Peux-tu m’expliquer pourquoi tu es devenu protestant ?  Quel a été ton parcours pour devenir croyant ?

Je suis né dans une famille chrétienne, mon père étant protestant, ma mère catholique. La question de la foi n'en était pas une. Je dirais que nous étions tous des croyants par tradition familiale, assistant aux célébrations de manière épisodique. L'éducation religieuse fut essentiellement catholique pendant l'école primaire jusqu'à ce que je ressente une insatisfaction : cet univers religieux me semblait très éloigné de la vie quotidienne. C'est alors que j'ai basculé dans le protestantisme où le pasteur avait une approche de la religion qui était à la fois plus sous forme de dialogue et laissant plus de place aux questions, à la critique, à la vie de tous les jours.

Tu es pratiquant. As-tu auparavant pensé pouvoir être croyant sans être dans la pratique ?

Etre croyant et pratiquant m'a toujours semblé une évidence. Qu'est-ce que serait croire sans agir en conséquence. De mon point de vue, la pratique religieuse ne se limite pas à la participation aux offices ou à l'usage courant, mais à vivre avec cette dimension religieuse bien active. Etre croyant sans aimer, par exemple, me semble assez contradictoire. Ne jamais lire la Bible, me semblerait problématique également.
En quoi consiste concrètement ta pratique religieuse, par exemple sur une semaine ? Quelles sont les actions que tu dois mener ?
Le protestantisme ne m'oblige à rien. Je n'ai donc pas actions particulières que je doive mener. En revanche, ma foi se nourrit chaque semaine du culte, de la lecture personnelle de la Bible, de la méditation qui est pour moi synonyme de prière.
J'ajoute que pratiquer ma religion, c'est rencontrer du monde, être à l'écoute de l'actualité, m'intéresser à ce qui se passe à proximité et au loin, m'intéresser à toutes les dimensions de la vie, prendre soin de l'environnement, de mon corps... mais sans suivre des prescriptions particulières. Je dirais que le protestantisme m'encourage à vivre selon une éthique de responsabilité.
Est ce qu’être pratiquant dans ta religion t’a déjà posé des problèmes dans ton quotidien ? Par exemple : dans les relations amoureuses, au travail, des phénomènes de rejet en société, …
Etre protestant pratiquant ne m'a jamais mis en difficulté (moins encore dans mon travail étant pasteur et donc salarié par mon Eglise).
Cela a plutôt été une aide en m'apportant une histoire à laquelle me référer, des figures auxquelles m'identifier et une grande tradition d'interprétation des textes bibliques, des idées, qui m'a permis d'apprendre à penser par moi-même, à faire des choix aussi librement que possible. Certes, être croyant a pu être l'objet de quelques railleries de la part de personnes ayant une image dévalorisée de la religion. Certes j'ai rencontré des personnes regrettant que les protestants n'aient pas été tous massacrés en 1572 lors de la Saint Barthélémy, mais cela ne m'a jamais posé de problème sérieux.

Est ce que tu trouves qu’être protestant est une bonne chose ? Est-ce que c'est une croyance que tu recommandes autour de toi ?

Etre protestant est selon moi une excellente chose dans la mesure où cela m'apprend à être libre et solidaire, à être heureux avec les autres (et non contre les autres). Sans l'imposer, je recommande chaudement le protestantisme.
Si les religions sont comme des langues, je dirais que le protestantisme est une excellente langue pour raconter la vie dans toute sa splendeur et la faire aimer autour de soi.

Si oui, pourquoi ? Dans l'absolu, qu’est-ce que cela pourrait m’apporter de devenir pratiquant dans ta religion ? 
On peut déjà considérer que le protestantisme ne cherche pas à être utile ou à apporter quelque chose. Le protestantisme n'envisage pas non plus qu'il soit la seule manière possible d'être croyant. Je dirais que le protestantisme pourrait t'encourager et t'accompagner si tu apprécies de vivre la religion de manière libre et donc responsable, si tu apprécies que la religion t'aide à mieux comprendre l'existence, si tu souhaites développer une compréhension de l'humanité qui s'ouvre à l'universel, si tu veux mettre des mots sur la foi qui naît en toi.

Quelles sont les contraintes de ta religion ? Par exemple au niveau alimentaire ou dans la vie quotidienne, que t’impose ta religion ?

Pas de contrainte, notamment au niveau alimentaire. Tout est permis, mais tout n'est pas utile, écrivait l'apôtre Paul. Cela signifie qu'il m'appartient d'ajuster mon comportement à la situation dans laquelle je suis. S'il y avait une contrainte à noter, c'est celle de ne se soumettre à aucune contrainte et de préférer l'obéissance qui est une manière de se mettre à l'écoute d'une autre parole que la mienne.
Nous voyons, avec Jésus, de quelle manière les usages de l'époque étaient transgressés pour que la vie puisse se frayer un chemin. Les apôtres ont poursuivi dans cette voie.
Que sais-tu des autres religions ? Est ce que tu sais ce que c’est être catholique, bouddhiste, juif, ou musulman ?
On ne sait jamais ce qu'est une religion aussi bien que celui qui la vit de l'intérieur. Je sais la plupart des usages, je connais certains de leurs textes de références, je reconnais leur qualité, mais je n'ai jamais éprouvé de l'intérieur ce que peut être le bonheur d'être juif ou musulman, par exemple.
Si oui, est-ce que tu as des amis dans ces autres religions ? 
Oui, j'ai des amis dans ces autres religions.
Si oui, est-ce qu’il arrive que vous discutiez ensemble de vos croyances respectives ?
Il y a beaucoup de discussions sur la théologie, sur les pratiques religieuses, souvent pour avoir mon avis. C'est aussi l'occasion de se demander ce qu'un protestant pense de tel sujet de société et comment cela est pensé dans d'autres religions.

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Déjà en ligne : être juif, être musulman. A suivre dans l'ordre et jour après jour : être catholique et être bouddhiste. 

mardi 28 octobre 2014

Qu'est ce qu'être musulman ?

Ces derniers temps, les religions sont très présentes dans les médias mais essentiellement pour les opposer les unes aux autres. En tant que personne (j'ai reçu une éducation catholique mais je n'ai pas trouvé la foi), je trouve qu'on en parle mais sans jamais expliquer en quoi cela consiste. Ainsi, catholique, juif, musulman, … deviennent de simples éléments du langage dont la réalité quotidienne n'a plus aucun contenu.
J'ai eu envie, en tant que blogueur, de revenir à la dimension humaine de la religion et de faire une série d'articles sur le sujet. Via Twitter, j'ai cherché et trouvé des pratiquants de chaque religion. A chacun, j'ai posé les mêmes questions par mail.
Jusqu'à vendredi, je te présente leurs réponses. L'ordre de parution a été tiré au sort.
Qu'est ce qu'être musulman ?

Bonjour @KarimBen21

Pour illustrer l'article, peux-tu me trouver une image sur internet qui représente, symbolise ou fait sens dans ta foi musulmane ?

«La photo illustre les fidèles au moment de la prière dans la mosquée
«Masjid al-Haram» à La Mecque, premier lieu saint en Islam»
 
 

Peux-tu m’expliquer pourquoi tu es devenu musulman ? 
En islam, la religion se transmet par le père, donc je suis né musulman. J'ai eu une éducation dans se sens (tolérance, respect des autres, ramadan, ne pas manger de porc, pas d'alcool, etc.) mais pas approfondie et à l'adolescence, sans obligation particulière.
Je suis resté musulman avec quelques pratiques mais pas grande conviction, mais j'ai toujours cru en dieu !

Quel a été le parcours personnel qui a fait de toi, aujourd'hui, un croyant ?

A l'âge de 25 ans, je me suis plus intéressé à cette religion qui est vaste… J'ai beaucoup lu sur ma religion et les autres et j'en ai conclu que l'islam est l'aboutissement du message divin. Plus je lisais, plus tout m'est apparu plus logique, la découverte de soi…
On ressent beaucoup de chose pendant cette période, sensations inexplicables !

Est-ce que tu es pratiquant ? 

Oui, chaque jour !

As-tu déjà pensé pouvoir être croyant sans être dans la pratique ? 

Jusqu'à mes 25 ans, oui mais aujourd'hui, non.
Concrètement, en quoi consiste ta pratique religieuse ? Par exemple sur une journée ou sur une semaine, quels sont précisément tes actes religieux ?
Au quotidien, j'accomplis mes 5 prières obligatoires, mon comportement avec les autres, mes parents, ma famille… Le respect de mon prochain (associatif, aider les autres famille et ami)

Est ce qu’être pratiquant dans ta religion t’a déjà posé des problèmes dans ton quotidien ? Par exemple : dans les relations amoureuses, au travail, des phénomènes de rejet en société, …

J'ai beaucoup de chance car je suis dans une entreprise avec des gens très bien et respectueux.

Est ce que tu trouves qu’être musulman est une bonne chose ?

Oui, pour l'ouverture d'esprit. Musulman, je relativise beaucoup, je vois du positif dans tout, j'aide les autres… Ça me permet d'être plus en phase avec moi même et j'assume !
Est ce que c’est une croyance et une pratique que tu recommandes autour de toi ? 
Oui, sur le plan spirituel et pour la découverte de soi… On apprend à vivre avec les interdictions mais dans chacune d'elle, il y a une raison.

Si oui, pourquoi ? Dans l'absolu, qu’est-ce que cela pourrait m’apporter de devenir pratiquant dans ta religion ? 

Je ne sais pas vendre mais cette religion m'apporte énormément, c'est presque indéfinissable ! On est guidés par le Coran et on est fiers d'être se que l'on est…

Quelles sont les contraintes de ta religion ? Par exemple au niveau alimentaire ou dans la vie quotidienne, que t’impose ta religion ?

La seul contrainte est alimentaire. Lorsque je suis invité chez des amis je ne manges pas de viande…
Que sais-tu des autres religions ? Est ce que tu sais ce que c’est être catholique, bouddhiste, juif, ou protestant ?
Je pense en savoir plus que certains pratiquants sur leur religion, sauf sur le bouddhisme !
Si oui, est-ce que tu as des amis dans ces autres religions ? 
J'ai des amis juif, catholique et protestant.
Si oui, est-ce qu’il arrive que vous discutiez ensemble de vos croyances respectives ?
Oui souvent… mais j'ai plus de mal avec mes catholiques car on revient souvent sur les incohérences de cette religion… sur un plan théologique !

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Déjà en ligne : être juif. A suivre dans l'ordre et jour après jour : être protestant, être catholique et être bouddhiste. 

lundi 27 octobre 2014

Qu'est ce qu'être juif ?

Ces derniers temps, les religions sont très présentes dans les médias mais essentiellement pour les opposer les unes aux autres. En tant que personne (j'ai reçu une éducation catholique mais je n'ai pas trouvé la foi), je trouve qu'on en parle mais sans jamais expliquer en quoi cela consiste. Ainsi, catholique, juif, musulman, … deviennent de simples éléments du langage dont la réalité quotidienne n'a plus aucun contenu.
J'ai eu envie, en tant que blogueur, de revenir à la dimension humaine de la religion et de faire une série d'articles sur le sujet. Via Twitter, j'ai cherché et trouvé des pratiquants de chaque religion. A chacun, j'ai posé les mêmes questions par mail.
Jusqu'à vendredi, je te présente leurs réponses. L'ordre de parution a été tiré au sort.
Qu'est ce qu'être juif ?
[Nota : mon répondant a requis l'anonymat, ce que je respecte]
 
Tout d'abord, pour illustrer l'article, j'ai besoin d'une image. Peux-tu me trouver une illustration sur internet qui représente, symbolise ou fait sens dans ta foi et m'expliquer ce choix ?


«La religion juive se caractérise essentiellement par son rapport au texte, l'étude quotidienne de la Thora et du Talmud. Ces nombreux textes informent sur les détails d'une pratique riche et assez complexe dans la vie quotidienne, mais ils expliquent surtout le but et la façon dont l'observance de toutes ces lois peut faire sens, et donner une consistance à la croyance».


Peux-tu m’expliquer pourquoi tu es devenu juif ? Quel a été le parcours personnel qui a fait de toi, aujourd'hui, un croyant ?
Je suis né dans une famille croyante et pratiquante. A ma majorité, je suis parti en Israël étudier les textes qui expliquent la pratique qui m'a été inculquée dès mon plus jeune age, et toute la philosophie qui correspond à nos croyances. J'ai fait le choix de prolonger ce que j'ai vécu dans ma famille et, à mon tour, je transmets ma tradition à mes enfants.
Ils choisiront par eux-même ce qu'ils feront de cette pratique et de cette croyance à l'âge adulte.
Est-ce que tu es pratiquant ? 
Oui, on peut dire que je le suis à 95% des prescriptions religieuses de la Loi juive. Être pratiquant consiste avant tout à connaitre les lois, et c'est parce que je les connais avec précision que je peux me déclarer pratiquant et donner mon niveau de pratique.
As-tu déjà pensé pouvoir être croyant sans être dans la pratique ?
Non, car je suis né dans une famille pratiquante et que j'ai été élevé là dans tous les détails de la tradition juive avant même de connaitre et comprendre le sens de cette pratique.
Concrètement, en quoi consiste ta pratique religieuse ? Par exemple sur une journée ou sur une semaine, quels sont précisément tes actes religieux ?
L'essentiel consiste dans le fait d'observer le Chabat, interdiction de travailler, qui comporte beaucoup de déclinaisons et de détails, manger casher, c'est à dire selon les règles de la cacherout, énormément de détails aussi, l'étude des textes et les prières quotidiennes, ainsi que les lois concernant l'habillement : l'obligation de porter des Tsitith (fils qui pendent sur les coté de la veste), et la Kippa pour les hommes, les limites qui respectent la pudeur pour les femmes : pas de pantalons, de jupes courtes, de décolletés ou de hauts sans manches.
 
Est ce qu’être pratiquant dans ta religion t’a déjà posé des problèmes dans ton quotidien ? Par exemple : dans les relations amoureuses, au travail, des phénomènes de rejet en société, …
Cela m'a posé des difficultés, des limites, des contraintes, mais pas de PROBLÈMES : j'ai toujours pu faire avec, les faire admettre, me faire respecter en respectant les autres.

Est ce que tu trouves qu’être juif est une bonne chose ? Est ce que c’est une croyance et une pratique que tu recommandes autour de toi ? 

Contrairement au christianisme qui se choisit par le baptême, être juif ou juive ne se choisit pas. On nait ainsi si notre mère est juive, et d'après la loi juive, on le reste toute notre vie qu'on le veuille ou non.
Être juif n'est ni une bonne ni une mauvaise chose, c'est un destin auquel on répond comme on l'entend, comme on le désire, comme être vivant, comme être homme ou être femme.
C'est une bonne chose que de choisir librement d'en faire ce que l'on pense bon d'en faire…
Il n'y a donc pas à recommander à qui que ce soit d'être juif, on peut juste aider quelqu'un qui l'est à trouver la voie qui lui correspond le mieux pour le vivre et éventuellement l'exprimer.
Si oui, pourquoi ? Dans l'absolu, qu’est-ce que cela pourrait m’apporter de devenir pratiquant dans ta religion ? 
Si tu ne te sens pas juif, rien je crois…
C'est parce qu'on a à répondre de quelque chose que cela prend du sens. Pour quelqu'un qui est né juif, je pense que la pratique donne du sens à son identité, au fil de certains actes, il se rapproche de son essence, de cette définition qui le précède, et dont il peut rendre compte personnellement déjà par l'étude des textes, puis par la pratique, puis par la prière.
Quelles sont les contraintes de ta religion ? Par exemple au niveau alimentaire ou dans la vie quotidienne, que t’impose ta religion ?
Manger casher consiste en beaucoup de choses.
Tous les végétaux et leurs dérivés sont permis, donc les alcools aussi par exemple, sauf le vin qui a un statut à part.
Pour les aliments d'origine animale :
- Les mammifère doivent être des ruminants qui ont aussi le sabot fendu. Le porc a le sabot fendu mais ne rumine pas, le cheval c'est l'inverse, les deux ne sont pas casher.
- Ils doivent faire l'objet d'un abattage rituel puis la viande doit être salée avant cuisson.
- Pour les poissons et tout ce qui nage : ils doivent avoir des écailles et des nageoires. Tous les fruits de mer sont interdits par exemple.
- Les poissons ne doivent pas faire l'objet d'un abattage rituel, ni de salaison ou préparation particulière.
- Tous ces aliments casher doivent être cuisinés dans un certain ordre :
on ne peut mélanger les viandes et les laitages ; les poissons et les végétaux sont considérés comme neutres, on peut les mélanger à la viande ou aux laitages.
Que sais-tu des autres religions ? Est ce que tu sais ce que c’est être catholique, musulman, protestant ou bouddhiste ?
Je me suis beaucoup intéressé au sens des messages que les autres religions monothéistes véhiculent, et notamment à la finalité de l'homme sur terre, ainsi qu'à l'essentiel de leurs pratiques.
Je ne connais quasiment rien au Bouddhisme.
Si oui, est-ce que tu as des amis dans ces autres religions ?
Oui, et même chez les témoins de Jehovah, mais pas chez les bouddhistes, ce n'est absolument pas un refus, mais je n'en ai pas rencontré.
Si oui, est-ce qu’il arrive que vous discutiez ensemble de vos croyances respectives ?
Oui, c'est spontanément un sujet que nous abordons, régulièrement, facilement; car il nous préoccupe. Nous échangeons sur nos idées, nos idéaux, nos doutes et nos convictions avec beaucoup de curiosité et d’intérêt mutuel

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A suivre dans l'ordre et jour après jour : être musulman, être protestant, être catholique et être bouddhiste. 

lundi 20 octobre 2014

L'entre-soi de la république



C'est au moment de sa réélection à la tête du Sénat, que je me suis un tout petit peu intéressé à @Gerard_Larcher sur Twitter. Je ne l'avais jusque là que très peu croisé sur les réseaux sociaux, et pour cause. Voici, au moment de la rédaction de cet article, ce que sont les 5 derniers tweets de ce monsieur :













Autrement dit, voici un élu de la République qui utilise les médias sociaux pour ne parler que de lui-même, de sa grandeur, de ses brillantes déclarations, de son image médiatique. 100% des tweets de @Gerard_Larcher parlent de @Gerard_Larcher, de lui, de lui, de lui…

Mais là où les choses s’aggravent encore, c'est quand j'observe avec attention les 154 profils dont il a choisi de suivre l'actualité ; c'est à dire l'ensemble des personnes à qui il s'intéresse sur cette place publique qu'est Twitter : 

 
Les gens à qui s'intéresse @Gerard_Larcher [extrait]

Si tu veux voir le détail, clique >là<. En clair, il s'agit d'un aréopage d'élus, très majoritairement de son propre camp auquel s'ajoute un minuscule florilège de quelques journalistes ou organes de presse.

Le profil de @Gerard_Larcher sur Twitter est à mes yeux la plus belle démonstration de cet «entre-soi» de la République. Cet homme, second personnage de l'Etat, de notre système démocratique par représentation, ne parle que de lui-même. Et s'il lui prenait l'idée de vouloir prendre quelques nouvelles du monde au travers des tweets de sa TL, il ne pourrait lire que les messages de ses propres amis de droite et de quelques journalistes.

@Gerard_Larcher ne s'intéresse à aucun citoyen, n'entretient aucun dialogue et n'a aucun contact avec une quelconque réalité sociale au quotidien. Je l'ai aussi testé durant ces dernières semaines, @Gerard_larcher ne prend pas non plus la peine de répondre à ses mentions ; je ne suis même pas sûr qu'il les lise.

Pour lui, Twitter est comme un panneau publicitaire sur lequel il vient punaiser sa photo, afficher ses déclarations, illustrer à l'infini sa grandeur et sa gloire. Les Françaises-Français, le peuple des électeurs n'existent pas dans sa réalité. Cela ne l'intéresse pas…

Pour conclure, mon conseil à @Gerard_Larcher : prendre contact avec moi au plus vite pour suivre une formation à l'usage des réseaux sociaux. Je cherche justement où investir ma passion de la communication écrite.

vendredi 17 octobre 2014

Frénésie sur les réseaux sociaux : on va où ?

Depuis la mi-2013 environ, j'avais ressenti un certain ennui sur les réseaux sociaux. Entre Facebook et Twitter et même le maigre Google Plus, les communautés étaient formées et jouaient à un entre-nous peu accessibles aux nouveaux venus. Il devenait difficile, malgré une apparente effervescence et de nombreux articles dans les médias, d'entrer sur les médias sociaux et de s'y faire une place.

L'esprit d'ouverture et d'échange qui était censé en être un des piliers avait été remplacé par des cercles fermés restant entre eux, isolant les nouveaux utilisateurs. Il n'y avait dès lors plus de social que le nom. C'était en tout cas mon diagnostic d'utilisateur intensif.

Face à cette situation, j'avais pronostiqué un retour des blogs d'avant les réseaux sociaux, c'est à dire le retour à des espaces personnels d'expression mais ouverts à tous par le biais des commentaires. Il semble que je me sois trompé… ou bien que je sois encore un peu en avance.

Mais pas sur l'ennui qui se fait jour sur les outils existants, du moins si j'en crois l'émergence ces jours-ci de plusieurs nouveaux services de présence et d'échanges en ligne. Il y a d'abord eu Ello dont on a beaucoup parlé.

Monté en opposition à Facebook et surtout vent debout contre toute publicité, le réseau n'est accessible que sur invitation. Après quelques jours d'utilisation, l'outil n'a pas l'air mauvais mais manque encore de fonctions innovantes. Je note la possibilité vraiment intéressante de pouvoir poster ses photos en version grand format.

Du coup, je pense que Ello va être un réseau très graphique est artistique mais il faut encore attendre pour savoir. Ce n'est que depuis hier que sont apparues les «mentions» sur le site au lieu de leur réception par mail.

Mon profil sur ELLO ——>  https://ello.co/le_m_poireau

Il y a aussi l'apparition de TSÜ qui promet de rémunérer ses utilisateurs. Je n'ai pas encore eu le temps de creuser le sujet mais je suis impressionné dès le départ par la multitude de fonctions déjà intégrées qui font déjà passer ELLO au rang de feignasse.

Dès la crétion de profil sur TSÜ, tu peux y adjoindre tes autres sites, blogs, Instagram, Pinterest, … Tout semble déjà prévu pour faire de TSÜ une position centrale dans la communication personnelle 2.0

Il y a la possibilité de lancer des messages privés, des tchats, des évènements… La liste est impressionnante et tout semble fonctionner à merveille. Je préconise de s'y lancer assez vite, ça risque de fonctionner.

Mon profil sur TSÜ ——>  http://www.tsu.co/Le_M_Poireau

Enfin, last but not least, il y LET qui est une application iPhone (et peut-être Android, je ne sais pas, z'avez qu'à chercher un peu), qui se positionne comme une réseau pour connecter «les jeunes». L'argument de départ me semble fallacieux, comme si «les jeunes» avaient plus besoin de se connecter que les autres. Et surtout, comment définit-on «les jeunes» ?

Je m'y suis néanmoins aussi créé un profil, c'est une habitude en tant que community manager (je rappelle que je suis à la recherche d'un nouveau poste où investir ma passion de la communication 2.0, il suffit de me demander mon CV !) mais je n'y ai pas encore croisé de francophones. A suivre tout de même, on ne sait jamais.


Mon profil sur LET ——>  http://www.let.com/le_m_poireau



lundi 13 octobre 2014

Mot de passe [c'est codé !]




En tant que pratiquant de longue date des internets et des réseaux sociaux, on me demande parfois en privé comment choisir un mot de passe parfaitement sécurisé, un truc en béton qui répond aux normes les plus strictes en matière de sécurité numérique mais qui reste facile à retenir.

Si jusqu'à maintenant, tu choisis comme mot de passe, le prénom de ta maman ou le nom de la ville où tu naquis, sache que c'est un tout petit trop simple pour le hacker moyen. Les normes en la matière stipulent qu'un mot de passe sécurisé est une suite d'au moins huit caractères comprenant des minuscules, des majuscules ainsi que des chiffres.

Prenant mon courage à deux mains et mon clavier de l'autre, je vais te révéler la manière dont je procède à titre personnel pour me créer un code d'accès à la fois très compliqué à retrouver mais très simple à mémoriser. Je ne me suis jamais fait dérober aucun compte, je me permets donc d'en conclure que la technique n'est pas si mal.

Que tu sois fan de littérature, de cinéma, de jeux vidéo ou de je ne sais quoi, il existe un tas de titres qui te restent en mémoire. Soit qu'ils t'aient particulièrement plu, soit qu'ils aient pris pour toi un sens particulier, peu importe. L'essentiel est que ce titre soit facile à retrouver dans ton souvenir.

Prenons pour exemple : «le petit poucet», ce conte traditionnel retranscrit à l'époque par Charles Perrault, et transformons-le en mot de passe parfaitement sécurisé. Tu vas tout d'abord supprimer tous les espaces entre les mots puisqu'ils ne sont pas admis ici. Cela donne : LePetitPoucet.

Te voici avec un mot de passe qui compte 13 caractères qui comprend des majuscules et des minuscules. C'est une première étape mais il manque encore de lui injecter des chiffres pour le rendre réellement sécurisé. Pour cela et pour être sûr de bien le mémoriser, je me réfère personnellement à la graphie approchante entre les chiffres et les lettres.

Par exemple, le E ressemble au 3, le I au 1, le O au 0, le L est un 7 à l'envers, le B une sorte de 8… A toi de choisir quelles lettres vont se transformer en nombre. L3P3titPouc3t par exemple te fournit un mot de passe parfaitement sécurisé, difficile à cracker et qu'il t'est pourtant très facile de retenir.

Citons d'autres exemples de mots de passe possibles et parfaitement introuvables :
V1ctor8uGO
Les3M0usquetairES
J3SuisUn37egende
8arryP0tter

Cette méthode te permet aussi de changer facilement de mot de passe tous les quatre mois comme il est recommandé par les normes de sécurité internet. Alors, tu le changes quand ton mot de passe ?

vendredi 10 octobre 2014

Le contrôle [Chacun son tour]





Le débat sur le contrôle des chômeurs est assez pratique pour faire un peu de mousse médiatique. Pendant qu'on discute de ceci, on ne parle pas de cela. Par exemple, des 41 milliards d'euros lâchés par le gouvernement pour plaire au Medef qui ne font l'objet ni de mesure de vérification et encore moins de contrôle.

C'est aussi une manière de suggérer aimablement que ces feignasses se la coulent douce au lieu d'aller travailler. Comme je l'ai déjà dit, nous sommes dans un système qui ressemble à un dîners de cons à variables multiples. Chaque matin, tu obliges des milliers de personnes à partir à la recherche d'un emploi quand tu sais pertinemment que seuls quelques dizaines de places seront disponibles. C'est tellement stupide et misérable que je me demande qui de TF1 (la chaîne la plus proche du zéro™) ou de M6 en fera la première une télé-réalité.

Mais puisque l'idée est lancée en haut lieu, amorçons le mouvement. Que les chômeurs acceptent et encouragent ce contrôle actif. Que chacun et chacune d'entre vous à la recherche d'un emploi appellent chaque jour Pôle-Emploi pour se renseigner sur les offres disponibles. Que chacun et chacune d'entre vous qui souhaitez bosser aillent faire la queue chaque jour chez Pôle Emploi pour exiger d'être reçus.

Que chaque chômeur démontre par l'absurde que s'il y a une chose à contrôler dès aujourd'hui, ce sont les moyens mis en œuvre par les gouvernements successifs en France pour leur permettre de se réinsérer dans le monde du travail. Chaque jour, des milliers de chômeurs qui se présentent physiquement chez Pôle Emploi pour se faire contrôler, voilà de quoi faire une jolie mousse médiatique.

On y va ? Tu fais quoi, ce lundi ?