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dimanche 25 septembre 2016

Trois petits tours… [C'est de la magie !]



C'est en 2011 que le Parti Socialiste mit en place la toute première primaire. Outre l'idée d'officialiser ainsi sa domination sur la gauche de l'échiquier, ce processus électoral portait aussi, en arrière-fond, la volonté de corriger le scrutin présidentiel à deux tours.

Le Parti Socialiste avait constaté comme beaucoup que l'arrivée d'une multitude de candidatures du camps progressiste au premier tour avait pour effet de diluer son poids électoral et d'entraîner sa défaite. Quoi de mieux alors que de placer en amont une épreuve de barrage pour sembler se présenter unis sur la ligne de départ.

À droite, comme il est de tradition face à toute nouvelle idée progressiste, on commença par moquer le concept, par crier que jamais ô grand jamais, par vitupérer contre le changement avant finalement d'adopter également le principe.

En 2016, c'est donc une grande majorité de l'électorat national qui est appelé aux urnes afin de sélectionner les petits chevaux qui pourront porter casaque au Grand Prix du Château de l'Élysée. Mais s'il devient de fait officiel que le scrutin présidentiel à deux tours ne suffit plus pour déterminer efficacement le choix des électeurs, l'autorité de contrôle et les pouvoirs publics ne se sont nullement saisis de la démarche.

L'UMP-rebaptisée organise donc une grande primaire de la droite et du centre, dont l'extrême droite est exclue et à laquelle le centre a refusé de participer pendant que le PS actuellement au pouvoir promeut une épreuve qualificative à laquelle une bonne partie de l'extrême gauche ne reconnait aucune légalité.

Nous assistons à une organisation amateure de deux votes parallèles censés préparer la présidentielle. Deux scrutins quasiment officialisés sans que la République, nos Institutions, ne se soient à aucun moment penchées sur l'organisation et le fonctionnement afin d'en vérifier l'équité, d'en réglementer l'accès et le financement.

Du fait de ce manquement, mai 2017 révélera vraisemblablement un élu issu d'un processus de sélection tout à fait clanique, à l'organisation obscure et pour le moins assez peu conforme à notre République. Une fiction électorale au service d'une illusion de République.

[Image empruntée ICI