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mercredi 25 octobre 2017

Apple fiscal [les fruits de la croissance…]



Si j'étais communicant chez Apple, j'appellerais Tim Cook à prendre la tête d'une nouvelle bataille avant d'en être la victime. Tout comme la compagnie californienne a su, face aux critiques légitimes des associations, se transformer pour devenir plus écolo*, il est temps pour elle aujourd'hui de payer ses impôts.

Le vent a tourné et l'opinion publique* prend de plus en plus conscience qu'on ne peut pas vivre dans des pays de plus en plus pauvres pendant que les multinationales font du slalom entre les différentes législations nationales pour échapper à l'impôt.

Apple est une entreprise mondiale dont les valeurs sont humanistes et cet humanisme passe aujourd'hui par la contribution au bien-être des populations par le paiement de sa contribution au budget des États*. Il ne peut plus être question de vendre du bonheur d'un côté si de l'autre, tu continues à afficher un comportement d'égoïste.

Surtout, Apple a tout à gagner dans cette bataille. Prenant la tête d'une campagne de moralisation financière, elle confortera son image de marque positive face à des concurrents bien incapables de l'y suivre. Elle a déjà le slogan et les arguments pour vendre l'idée d'un meilleur partage des fruits de la croissance : Think different*

Parce qu'Apple a développé un modèle qui intègre la totalité de la chaîne de production, elle a moins que d'autres à craindre de la fiscalité. Il est inscrit dans le code génétique de l'entreprise développée par Steve Jobs que pour garantir à l'utilisateur le meilleur appareil possible, elle doit en contrôler tous les composants.

C'est ainsi qu'Apple est autant propriétaire de la partie matérielle que de l'iOS qui constituent aujourd'hui l'iphone X, qu'elle fabrique autant la coque en aluminium du MacBook Pro que le MacOS qui lui permet de fonctionner de la meilleure manière possible au service de l'utilisateur.

En changeant de cap pour devenir aujourd'hui fiscalement responsable, Apple a l'occasion de renverser la table et de mettre à mal la totalité de ses concurrents. Facebook qui ne vend que du vent ne pourra pas survivre à ce sursaut d'impôts, quant à Google qui se développe au travers d'une multitude d'entreprises pour masquer sa position de monopôle, elle verra sa fiscalité exploser son business modèle*.

En terme d'image de marque tout comme sur le plan des valeurs, Apple peut conforter sa position de leader d'un avenir numérique humaniste. En lançant une campagne d'adhésion à la fiscalité juste et pour tous, Tim Cook peut frapper un grand coup dans ce milieu à forte concurrence et s'accaparer pour longtemps la place de chevalier blanc des entreprises responsables.

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Source image*

jeudi 19 octobre 2017

Ce que nous sommes [ça commence à faire beaucoup…]




Nous ne sommes pas une armée d'imbéciles gouvernée par des cons, nous sommes des gens instruits* à qui l'on vend des vessies pour des lanternes.


Nous ne sommes pas des personnes qui méritons d'être pauvres par manque de talent, nous sommes des citoyens trop tolérants pour gifler les bourgeois pour ce qu'ils nous volent.


Parce que oui, la bourgeoisie, l'élite*, l'oligarchie, celle qui prend plusieurs noms comme pour mieux se cacher, est une troupe de voleurs.


Ils ne te le disent pas, ils emploient d'autres mots*. Par exemple, pour expliquer qu'une personne reçoive mensuellement et à elle seule de quoi rémunérer une bonne centaine de salariés, ils parlent de la «méritocratie».


La méritocratie* est le fruit de l'entre-soi. Elle est revendiquée par ceux qui ont le pouvoir afin de récompenser ceux qui leur en procurent d'avantage.


La méritocratie est la manière élégante qu'ils inventent pour justifier que nous ne sommes pas égaux en droits et que certains en méritent plus que d'autres.


Nous sommes quatre-vingts pour cent d'une classe d'âge depuis les années 80 à avoir obtenu le baccalauréat. Nous ne sommes pas des ignorants ou des analphabètes.


Nous avons l'intelligence et le savoir, nous possédons la capacité de comprendre l'ineptie de la politique menée. Enrichir les plus riches, ce n'est pas lutter contre la misère. Nous décidons tous ensemble, tous ensemble de les laisser faire.


Nous sommes, en république, une assemblée de citoyens égaux. Le plus pouilleux des pouilleux est l’exact égal d’un Pierre Gattaz et d’un Emmanuel Macron.


La plus souillon des souillons mérite exactement de porter gratuitement* les mêmes jupes ou robes ou pantalons Vuitton que Marie-Antoinette Brigitte Macron.
L'argent qui manque à notre république pour accomplir son rêve d'égalité est là, dans le coffre des banques et chez les milliardaires et leurs amis.


Nous ne sommes pas une armée d'imbéciles gouvernée par des cons, nous sommes des citoyens trop gentils pour reprendre l'argent qui nous a été volé. Et pourtant notre révolte est pavée de bonnes intentions.

Nota benêt : Franck Riboud était PDG de Danone.
Pour sa retraite qui débute au 1er décembre 2017,
il touchera 10.082 euros par jour.
Dix mille quatre vingt deux euros chaque jour…


Source image : set sel et poivre Marie-Anoinette*

 
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samedi 14 octobre 2017

La classe politique [costume-cravate]



Je pense que notre analyse des politiques est tout simplement erronée. Nous leur prêtons sans cesse une volonté d'améliorer notre société comme s'ils étaient des saints ou des humanistes ou missionnés par je ne sais quel mystère pour nous sauver du désastre.

Parce que, tu as vu, il y a toujours un désastre à venir dont il s'agirait que nous soyons préservés ; une catastrophe toujours future qui justifie à elle seule que l’on agisse comme ils agissent.
 

Je pense qu'en réalité, on peut mieux comprendre la nature des politiques* en les regardant pour ce qu'ils sont : des adorateurs du pouvoir. Ce que veulent les politiques n'est pas de faire baisser le chômage ou de trouver un toit à chacun, de prendre soin de la veuve et de l'orphelin, ni de préserver nos valeurs, ni de répandre le bonheur sur la terre.

La seule réelle volonté des politiques est de conquérir le pouvoir et d'en récolter les fruits.

Même en cas de crise économique, ils le conservent et ne sont pas affectés réellement. Ils ne sont pas comme des généraux qui prendraient la tête de leurs troupes durant la bataille, ils sont comme des colonels qui restent à l'abri de leur QG pour mieux compter les morts.

Les politiques ne font pas face au danger, ils le contemplent du haut de leur tour d'ivoire. Citez moi un seul élu qui après avoir échoué dans sa mission se serait retrouvé à la rue ou dans un dispensaire à se gratter les poux ? Citez-moi un seul politique qui se soit retrouvé dans la difficulté pour ne pas avoir accompli la mission que nous lui avions fixée ?

À part François Mitterrand rattrapé par l'arbitre avant la fin du match, nos anciens présidents poursuivent leur existence dans le confortable standing que leur procure la République. Notre République.

Si j'en crois les commentaires sur la situation actuelle, notre pays serait au bord de la ruine. Et Giscard, Chirac, Sarkozy et Hollande qui ont amené ce résultat vivent dans le confort douillet que le pays leur offre. Que NOUS leurs payons. Et si nous voulions comparer le pays à une entreprise, ils sont comme des dirigeants qui après avoir failli couler la boîte* continuent d’en percevoir une grasse rémunération.

Ils ont consacré leur vie à la conquête du pouvoir, ils ont régné quelques années avec un résultat largement décevant et ils finissent leur existence avec la garantie du luxe permanent.

Ils ne sont pas en place publique à se flageller de leurs erreurs. Ils ne se terrent pas dans l'ombre, couverts de la honte de leurs échecs. Ils vont en ville se faire admirer, se prêtent aux selfies, serrent quelques mains et pérorent* encore d'avoir pu conquérir le pouvoir mieux que les autres. Ils vont dans les dîners et ils narrent leur merveilleuse aventure* personnelle. Ils sont auréolés d'une gloire qui masquent leurs échecs.

Nous avons laissé se créer et prospérer une «classe» politique qui n'a que faire des conséquences de ses propres agissements. Quand ils échouent, ils continuent, qui de briguer d'autres mandats, qui de profiter de leur réseau pour trouver refuge dans le privé. Comme s'ils vendaient leur naufrage* au plus offrant.

Et Emmanuel Macron qui échouera comme d'autres avant lui pour avoir tenté les mêmes stupides approches libérales* face à une crise de société, nous savons déjà qu'il ne paiera rien de sa faillite. Il retournera d'où il vient, de la finance internationale, de la banque d'affaire ou bien coulera des jours heureux à briller encore et encore de son merveilleux destin.

Il racontera longtemps, laissant dans le non-dit l'armée des miséreux qu'il aura créée, comment son parcours fut un complet succès. Emmanuel Macron n'a pas besoin de réussir son quinquennat, sa gloire est déjà là : l'accomplissement politique est tout entier contenu dans la conquête du pouvoir.

Source image*

 
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mercredi 11 octobre 2017

Vers l'avenir [C'est où ça ?]





Est ce que quelqu’un sait encore où nous allons ?

Si vers 1850, nous avons lancé la société industrielle, c’était dans le but louable que chacun puisse être équipé d’un minimum de confort. Nous avons constaté que l’artisanat, tout noble qu’il soit, ne suffirait pas à apporter à chacun, les éléments jugés indispensables à la modernité.


Nous avons conçu les usines et les machines pour que chacun ait des vêtements, chacun son assiette, chacun une chaise et une place à table, chacun son poste de radio, chacun sa voiture et c’est ainsi, à force de progrès technique, qu’à partir des années 1960, chaque nouveau logement disposait enfin de sa propre salle de bains.

Parallèlement, cela nous a permis d'instituer une société du travail où chacun a pu louer sa force de production en échange d'une somme d'argent supposément suffisante pour profiter de l'effort de tous dans le but d'améliorer le quotidien.

Si nous constatons, quelques 167 ans plus tard, qu’il reste encore plus dix milles personnes qui vivent sur le trottoir, pourquoi consacrons-nous notre énergie à fabriquer autant de babioles* et de breloques inutiles ? Je n’ai rien contre le hand–spinner, ni le nouvel i-Phone, mais quel sens cela a-t-il dans notre société ?

Quel sens cela a-t-il pour notre avenir commun de nous préoccuper de changer de voiture tous les trois ans alors que notre mission de départ n'est toujours pas accomplie ? Nous disposons de montagnes de beurre, d’océans de vins et de bières, nous profitons chaque jour de kilomètres de programmes télévisés, de tonnes d'objets plastiques de toutes sortes, nous avons un choix infini de yaourts et de plats industriels, sans parler de la multitude d'ultra-riches et de leur matelas d'or et d'argent. Mais quel est le but de tout cela ?

Est-ce que quelqu'un sait encore où va notre société industrielle ?  Quel est notre objectif en tant que communauté humaine dans cette accumulation sans fin ? Si nous devions aujourd'hui débarquer aujourd'hui sur cette planète Terre, est-ce là le modèle d'organisation que nous mettrions en place ?

Source image*

lundi 9 octobre 2017

Manuel Valls [et tu danses avec lui !]

 
 
 
Selon le principe de la démocratie qui est le notre, Manuel Valls s'est présenté face aux électeurs qui ont choisi de l’éjecter. Tout d'abord parti fièrement pour être le favori des pseudos-sociaux-démocrates à la présidentielle, il s’est présenté à la primaire du-PS-et-du-PS où il a maigrement ramassé quelques 41% à la sortie* ; qu’il aurait déjà dû prendre à ce moment-là.

Candidat ensuite à la députation, il n’a été élu que de toute justesse. Un tout petit coussin de 139 voix* (sur une population de 71.200 électeurs) lui a permis de poser ses fesses sur les bancs du Palais Bourbon. Il s’y montre, de temps en temps, avec une étiquette «divers gauche» qui souligne déjà l’étendue de son isolement politique. Il n’a pas plus le dossard du Parti Socialiste et encore moins celui des zozios d’enmarche qui lui ont fermé la porte puis la fenêtre avant de le voir tenter de passer par le toit.

Si nous vivons dans un régime démocratique qui, pour le coup fonctionne, force est de constater que les électeurs ont décidé de ne pas porter Manuel Valls au pinacle.
 
Dans ces conditions, comment se fait-il que BFM décide d'en faire son invité pour sa grande émission politique du matin ? À quel public s'adressent-ils ? Quelle est la raison PO-LI-TI-QUE qui justifie qu'un gars éjecté par l'expression citoyenne se retrouve mis en vedette par un média national ? Compte tenu de l'impopularité du personnage, il n'est pas possible d'espérer tabler sur un soudain sursaut d'audience, alors pourquoi ?

Je pose sérieusement la question.

Qu'on ne me réponde pas «c'est parce que Manuel Valls a été premier ministre» ! Il est bien évident que chacun des votants au moment de glisser son bulletin dans l'enveloppe avait cette information et en a tenu compte dans son choix de l’écarter du pouvoir.

Dans quel genre de démocratie sommes-nous pour qu'une chaîne nationale d’information privée utilise son antenne pour remettre en selle un ex-représentant du peuple que le peuple a déchu ?
 
Dans quelle démocratie sommes-nous ?
 
Source image : Le Figaro