On peut aimer les films avec des monstres plus ou moins poilus et qui détruisent toute une ville en quelques minutes chrono ou même les histoires de voitures qui vont très vite en faisant vroum-vroum de manière ostentatoire, ce besoin parfois de gâcher un jeu de pneumatiques juste pour faire le mariole, ça m'échappe. Et puis aussi les films où c'est de l'humain qui se fendille, presque sans bruit mais au travers de mots exprimés en présence et à d'autres humains.
Ça n'est pas moins spectaculaire.
Quel grand film.
Toute la question est de savoir comment on peut faire un film qui montre les sentiments humains au travail sans que ce soit rébarbatif parce que la règle n°1 du cinéma, c'est quand même de ne pas emmerder les gens.
Tous les acteurs sont incroyables, à tel point qu'en citer un ce serait annuler les autres alors que c'est un tout. Miou-Miou est prodigieuse parce que Fred Testot est fortement fragile, Leïla Bekhti est juste dingue parce que tout le groupe est là pour l'amplifier.
Des victimes, des agresseurs, le camp du bien contre le camp du mal, ce sont les données de départ et, finalement, ça n'est pas si simple, comme tout ce qui nous concerne en tant qu'humain, les frontières ne sont jamais nettes, les limites floues.
C'est beau, voyez-le, ça parle de nous.
[Critique écrite pour SensCritique]