Stephen Adams «the impasse», 1979 [source]
«Il faut sortir l'Europe de l'impasse»
Voilà l'argument massue qu'on nous sort pour modifier notre Constitution afin de pouvoir voter le Traité de Lisbonne. Mais si l'on se souvient des épisodes précédents, c'est bien le refus par le peuple français de ce même texte, qu'on nous propose aujourd'hui à peine ripoliné, qui a créé cette impasse.
Une question fut posée aux électeurs à laquelle, en leur liberté de citoyens, ils ont décidé de répondre non.
Expliquer à présent qu'il faut «débloquer la situation» et avancer dans la construction européenne, n'est pas seulement refuser un nouveau referendum. C'est en vérité conchier le vote.
Considérer et dire publiquement qu'on tient le peuple comme partie congrue du processus.
Nul besoin de souligner la lâcheté de tel ou tel parti [dont le PS dans un nouveau sketch comique], presque tous y sont et l'ensemble des opérations est une insulte à la démocratie.
Et puisqu'on me dit trop con, trop têtu, trop je ne sais quoi encore pour avoir une vision claire sur ce que je veux comme Communauté Européenne, je cesse d'être européen.
J'aurais aimé comme vous que cela se fasse. Que se réalise le vieux rêve d'un continent pacifié et vivant en harmonie. Je suis viscéralement attaché à cette idée. Mais puisque je ne suis pas consulté sur sa construction, sur les choix qu'il s'agit de faire pour son fonctionnement, sur les mesures qu'elle imposera demain et qui changeront concrètement ma vie, je l'annonce publiquement :
je cesse d'être européen.
Messieurs-Dames les politiques, oubliez mon adresse. Ne m'envoyez plus vos professions de foi ni vos photos de premier de la classe [ou de première communiante]. Je ne prendrais désormais plus part à cette mascarade.Puisque mon avis ne vous intéresse pas, je le garderais pour moi et je voterais désormais blanc à toutes les élections concernant ce sujet. Cette Europe n'est plus la mienne, je vous la laisse…
Pas mieux, mon cher légume!
RépondreSupprimerSauf que je ne vois pas de raison particulière de me limiter aux scrutins (si rares!) concernant l'Europe.
Il s'agit là des nos députés... mais si, tu sais, ceux qui sont censés nous représenter!
J'ai fêté pour ma part mon "suicide de citoyenne française" aujourd'hui... si nos "représentants" ne respectent même plus un vote, je ne vois en effet pas à quoi servent mes "droits et devoirs" de citoyen. Quant à cesser d'être européenne, dans le sens où l'on ne m'a jamais demandé mon avis sur la question et où, lorsqu'enfin questionnée, on jette mon vote à la poubelle, je ne peux pas dire que je cesse d'être quelque chose que je n'ai jamais été.
RépondreSupprimerBon courage à tous!
LeMonolecte : bon, je crois encore un peu à la démocratie, quand elle a lieu ! :-)))
RépondreSupprimerAnonyme (eh bé, faut signer !) : je me pose la même question mais juste sur les scrutins européens. Sinon, quoi ? On les laisse tout faire ? :-)
non mais sréieux, tu provoques là, me mettre derrière "vieux rêve"... rêve je veux bien bien, mais vieille, tsss^^
RépondreSupprimernea : "vieux rêve" était plutôt pour le concept ancine d'Europe, ce qui fait de toi, en comparaison, une jeunette ! :-)))
RépondreSupprimer(faut pas faire trop attention à l'endroit où je mets les liens, hein ?).
:-))
je fais atttnion à tout, monsieur, et je note dans mon carnet à spirales^^
RépondreSupprimernea : oh ! encore une manifestation de ta maniaquerie ? :-)))))))))
RépondreSupprimer(t'as vu, j'ai mis plein de sourires !).
amertume plus que comprise ....je comprends ton sentiment et je le partage ....
RépondreSupprimercela fait mainetenant six ans que je dis que voter est devenu inutile .......(même si au fond de moi cette constatation m'est douloureuse )
refuser de voter c'est accepter l'ordre dominant. On est plus efficace à voter pour les personnes qui comdamnent le système que à rester chez soi le jour du vote
RépondreSupprimerPour ma part la vengeance passera par les urnes.
RépondreSupprimerBravo M. Le poireau.
RépondreSupprimer100 % d'accord.
Cessons tous d'être des Européens.
Laissons-les construire leur coquille vide.
Elle s'effondrera un jour ou l'autre comme un chateau de cartes.
@ anonyme qui dit : "refuser de voter c'est accepter l'ordre dominant. On est plus efficace à voter pour les personnes qui comdamnent le système que à rester chez soi le jour du vote",
je réponds que ne pas voter n'est pas forcément se désintéresser de la politique. Cela peut même être tout le contraire. Plutôt que de se contenter de voter pour s'accorder une bonne conscience de citoyen, pourquoi ne pas s'investir pour agir en dehors du vote afin d'essayer de faire bouger les lignes dans le bon sens. Cela n'a rien d'aisé. Mais enfin, soyons réalistes, tout ce qui s'est passé de bien et de grand dans ce monde n'a jamais été le résultat d'un vote. Ou si peu...
TU N'AS PAS LE CHOIX !
RépondreSupprimerDe toutes façons tu es Européen et à défaut d'être un citoyen européen tu es un sujet Européen !
CM
Se soumettre est toujours un choix.
RépondreSupprimerJe ne suis pas du tout d'accord avec cette logique abstentionniste qui n'est que capitulation !
RépondreSupprimerAvez-vous si peu de considération pour vous même pour vous laisser ainsi piétiner par nos soit-disant "représentants" ?
==> Personnellement, si je renonçais à la démocratie, ce serait pour "les butter jusque dans les chiottes" comme dirait Poutine, un grand démocrate comme chacun sait.
quote : De toutes façons tu es Européen et à défaut d'être un citoyen européen tu es un sujet Européen !
RépondreSupprimerLe plus effarant, dans cette histoire, c'est qu'il y a une majorité de personnes pour croire fermement à ce genre d'axiomes. T'est né à Paname, donc t'es Français (corollaire : voilà un flingot, va tirer du Boche sur la Ligne Bleue des Vosges).
Si on se fait pas péter la yeule, on va drôlement passer pour des charlots aux yeux de nos descendants.
Il a pas dit ne pas voter, il a dit voter blanc... imaginez 70% de votes blancs et une forte participation... Ca ferait sans doute verdir certains plus rapidement qu'on pourraît croire.
RépondreSupprimerUne fois n'est pas coutume Monsieur Poireau, je ne te suis pas du tout là dessus. Le non référendum est un leurre. Personne ne parle des effets collatéraux qui vont être provoqués par le texte in situ, telle qu'il va être remodelé.
RépondreSupprimerLes altermondialistes et antilibéraux se sont à mon avis trompé sur le sens du traité entier et ils oublient aujourd'hui de décrypter le sens des incisions réalisées pour soi-disant alléger le traité...
On se trompe de cible là, en abordant pas le fond, on lui file la meilleure main du jeu de cartes...
Alors quoi ? Il a gagné les élections, il gagne également les conflits sociaux et on va encore le laisser remporter la mise ?
Non, vraiment, je ne comprends pas...
Alain : je n'en suis pas encore là, bien que l'élection de Nicolas Sarkozy, dans les conditions sociologiques que l'on sait (élu sur le thème du travail par les retraités !), me laisse pantois.
RépondreSupprimerMais je dis bien que j'irais voter blanc ! :-)
Anonyme (eh bé, faut signer !) : j'irais voter pour condamner le système, j'irais voter BLANC ! Mon avis ne sert à rien, donc mon vote ne sert à rien. J'applique la nouvelle règle qu'on m'impose ! (j'ai voté NON précédemment…).
L'autre : même réponse. D'une certaine manière ma colère passera par le blanc ! :-)
Sol : oui, l'engagement citoyen ne se limite pas au bulletin de vote. C'est même plutôt le contraire. «La liberté est un travail quotidien» disait Castoriadis, je ne sais plus où ! :-)
Christian M : j'ai le choix de ne pas en faire un acte volontaire ! C'est exactement l'opinion que j'exprime. Qu'on continue à me compter m'importe peu, je ne participe plus. Je ne collabore plus ! :-))
Bruno : n'inverse pas la logique. Ce n'est pas moi qui quitte la démocratie ! On la baffoue et je ne fait qu'en tenir compte. :-)))
Greg : on ne nait pas européen, on le devient ? :-)
Elgui : ah merci ! J'ai bien ecrit que j'irais voter mais blanc. C'est une forme de protestation aussi (même si elle n'est pas ENCORE entendue !). :-)))
Dorham : chacun son avis !
J'ai expliqué quelque part (sur un ancien blog aujourd'hui endormi ?) ma vision de l'Europe. En résumé : un minimum pour pouvoir en faire partie : droits sociaux, salaire minmum, fiscalité, durée du travail annuelle, …
On crée une communauté avec l'ensemble des pays qui remplissent ces conditions et on passe des partenariats avec des pays candidats. Toute nouvelle entrée se fait une fois les critères atteints.
Aujourd'hui, on fait l'inverse !
On laisse entrer (d'où concurrence sociale et fiscale) et on attend que ca se passe !
Donc, pour cette version de l'Europe, je dis non !
Mais tout le monde n'est pas obligé d'approuver, hein ? :-))))
:-))
les slogans débiles et mensongers des politiques ont fait long feu : l'Europe n'a jamais été "dans l'impasse", le lobby des kakarante est simplement pressé de tomber sur des régions libérées des protections contre leur concurrence sauvage, tous les traités signés jusqu'à présent en Europe visaient à interdire qu'un Etat, une législation, des services publics, la protection de l'environnement, le droit du travail, etc.. empêchent pour EUX seuls, la pratique d'une "concurrence LIBRE et NON FAUSSEE" que nous imposent, par trahison de la souveraineté des peuples, tous les parlementaires européens par ce traité de Lisbonne.
RépondreSupprimerLa mascarade de l'abstention des élus du PS notamment, déni grave de démocratie, n'appelle en réponse en effet qu'un vote blanc massif à tous les futurs scrutins. Puisqu'ils viennent en choeur de nous dire vos votes on s'en torche.
Le 29 mai 2005, 55% des français ont voté contre ce traité constitutionnel européen, car ce n'est pas l'Europe de la dictature des marchés, ni aucune Europe néolibérale que nous voulons.
Je conseillerai à ceux qui se contentent de croire ce que leurs élus leur serinent pour les endormir et usurper des votes, et que taisent les médias, de lire les traités qui vont concerner directement l'intégralité des faits de leur vie et celles de leurs enfants.
Seuls 181 de nos parlementaires ont respecté hier le vote majoritaire du peuple du 29 mai 2005.
A tous les autres, le mandat représentatif des citoyens qu'ils ont obtenu par fourberie et mensonge, devrait être immédiatement retiré.
Ceux-là, ne nous représentent plus. Ils ne représentent plus que les intérêts des transnationales, du kakarante, des esclavagistes milliardaires, des marchands d'armes, des fauteurs de conflits, des impérialistes.
Voter blanc c'est au contraire leur dire que nous sommes des citoyens européens et qu'ils ne sont plus dignes de nous représenter.
Car ils ont oublié cela : nous leur déléguons notre pouvoir en les élisant. Cette délégation ne vaut pas blanc seing.
http://tseaparis.noosblog.fr
Tiens ! Un billet que je n'avais pas vu. Je fonce le lire.
RépondreSupprimerJe suis bien content. Le député pour qui j'ai voté à voté "non".
RépondreSupprimerIl n'empêche que je ne suis pas d'accord avec ta position, Poireau : il faut continuer à voter... Notamment pour les prochaines élections Européennes.
Tseaparis : rien à ajouter, je suis d'accord ! Merci ! :-)))
RépondreSupprimerNicolas : ma logique est celle-ci : cette Europe qui démarre avec le traité de Lisbonne n'a pas été approuver par le peuple (donc pas par moi). Donc toute la suite est illégitime.
Mais j'irais voter à cahque fois. Je mettrais juste un bulletin blanc pour désapprouver !
:-)
Pour ma part, j'avais annoncé que je boycotterai ceux qui ne daigneraient pas nous répondre sur le référendum (Rousset à Bordeaux). Je voterai donc "Démocratie participative" aux municipales
RépondreSupprimerSite alternatif du Forum Social de la Gironde
http://fsl33.apinc.org/bb/viewtopic.php?t=1729
"la pratique d'une "concurrence LIBRE et NON FAUSSEE"
RépondreSupprimerEt bien voilà, on y est. Cet article n'est pas, il me semble, dans le traité simplifié et c'est bien dommage.
La concurrence libre, on l'a déjà. Mais aujourd'hui, elle est faussée. Faussée par les inégalités sociales, de cout du travail en Europe.
Une concurrence libre et non faussée, ça ne veut presque rien dire, c'est tellement flou que si un juriste malin s'en empare, il peut faire dire que le coût trop bas du travail dans certains pays fausse la concurrence et donc, oeuvrer pour l'harmonisation.
Lutter contre l'Europe, c'est laisser les pays pauvres, de l'Est notamment dans le mirage libéral, à la solde des américains, tentant de courir après l'autre mirage : celui de la réussite dans une économie de marché aux dés pipés...
Cet article était une aubaine et le discours de gauche l'a foutu par terre...
Vaincre le système, c'est le pourrir de l'intérieur, le prendre aux mots ; le marché se tirait une balle dans le pied...
Quant à la souveraineté des peuples, pardon, mais je ne vois pas comment on ne peut pas voir un progrès à son élargissement. La souveraineté, ça sonne mauvais à mes oreilles...Comme si nous en avions jamais manqué de souveraineté, dans toute l'Histoire, comme si nous avions été capables d'en faire quelque chose de bien de notre souveraineté...l'Afrique doit en savoir quelque chose...
Le problème avec l'Europe, c'est qu'elle exacerbe nos propres délires existentiels.
@ Mr Poireau - sur ta vision de l'Europe en général (mais ça ne peut se faire en un jour, tu l'admets ; il faut faire évoluer les choses de l'intérieur aussi) je suis assez d'accord, je crois seulement qu'il est plus facile d'inciter les pays à l'intérieur d'une organisation plutôt que s'ils sont en dehors (dans le giron américain par exemple)...
Le problème, c'est la volonté politique. Depuis Chirac, vis à vis de l'Europe, il n'y en a plus...et ce gnome de la pensée qui nous sert de Président ne va pas améliorer la chose...
ad : quoi ? Tu ne soutiens pas le meilleur de la droite avec Juppé ? :-)))
RépondreSupprimerDorham : dans une autre vie, je suis créateur d'entreprise (tu as lu ?) et je peux te dire que "le marché", c'est une vaste fiction qu'on nous innocule comme une vérité. Il n'y a pas de marché libre, ça n'existe pas.
Nous avons laissé des mastodonte créer des monoploes ou des larrons s'entendre.
Ce n'est pas ce traité qui y changera quelque chose !
Enfin, bon, on n'est pas d'accord !
Je ne vais pas essayer de te convaincre, ça ne sert à rien. J'ai entendu ton point de vue !
:-))
[Je ferais peut-etre un article sur cette notion de marché, un de ces jours ! :-)) ].
Je le lirai avec attention...tu sais, je peux en changer d'avis...y a que les imbéciles qu'en changent pas...
RépondreSupprimerAh, et quand je dis "marché libre", je dis qu'il est faussé, que les dés sont pipés (il n'est donc en effet pas libre), c'est une vue de l'esprit...
RépondreSupprimerC'est, là on est d'accord, précisément le problème. Le marché est un gateau. En apparence, on croit qu'on va tous pouvoir en manger et dès le départ on s'aperçoit que des parts sont réservées...
et c'est particulièrement vrai dans ton domaine de compétences. J'ai travaillé au Seuil il y a des lustres. Pas plus requin en effet...je les ai vu faire pour tuer des petites maisons à coups de romans merdeux... et de gros transferts astronomiques...
Je sais...
mais je crois que l'Europe justement...enfin, tu as entendu ;-)))
Dorham : merci de cet échange, c'est intéressant ! :-)
RépondreSupprimerPour le marché, tu as bien compris ce que je voulais dire. Et c'est pareil dans tous les domaines, y compris en informatique où les mastodontes rachètent les start-up pour tuer les bonnes idées… Tu parle d'un marché ! :-)))
[Note : cette illustration, que je redécouvre est vraiment bien avec le sujet ! :-)) ].
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