Les espoirs quand ils fondent ne laissent aucun résidus. A croire qu'ils s'évaporent pour retourner à l'air libre dont ils étaient issus. Après avoir mentis comme on respire, ils repartent vers d'autres victimes. A leur place, nous revient le réel avec sa vieille face blafarde, le visage moqueur et grimaçant du destin. C'est comme de la roche parmi la virginité de la neige en montagne, le noir de la dent carriée parmi la dentition d'une éclatante blancheur.
La trahison d'un ami, une femme qui vous lache, un projet qui périclite et plus généralement sa propre nature qu'on trouve si différente qu'elle ne pourrait plus longtemps être contrainte à cette vie en société ; à ce jeu de société dont les règles vous échappent autant qu'une émission de télévision regardée sur une chaîne en langue étrangère. Des gens sautent de joie, des gens sourient, se congratulent et s'attrappent à pleins bras, des chiffres clignotent de lumières aveuglantes et nous révèlent la vraie nature du monde : une vacuité dans laquelle se multiplient les zéros comme à l'infini.
Les illusions dans lesquelles nous vivons sont nos propres fictions fabriquées de toutes pièces. Héros majestueux, marin exilé dans les terres, petit être sans importance, roi des pitres et des drôles, il nous appartient à chaque instant de coller nos pas sur les chemins auparavant imaginaires. Tracer sa route consiste essentiellement à s'en tenir au bitume. Et quant à l'aventure, la vraie, celle qui vous colle des frissons pour dix ans, elle reste pour l'heure à inventer…
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Vindiou de vindiou, c'est une magnifique mélopée, ce billet.
RépondreSupprimerTrès beau billet... Un peu triste ?
RépondreSupprimerBalmeyer : merci !
RépondreSupprimerZoridae : triste ? Je ne sais pas. Je trouve ça trop réaliste parfois, c'est peut-être ce qui parait triste ?
:-)
triste réalité.
RépondreSupprimerSinon, ça va ? pas de casse avec ces chutes de glace, l'autre soir ?
Voilà notre Poireau tout mélancolique. Il devrait l'être plus souvent, il fait des beaux billets (encore plus beaux que d'habitude !).
RépondreSupprimert'aurais pas mis un pied dans l'éducation nationale toi par hasard ? ^_^
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