Tu t'étais unie, disais-tu, avec quelqu'un qui ne pouvait vivre sans écrire et tu savais que celui qui veut être écrivain a besoin de pouvoir s'isoler, de prendre des notes à toute heure du jour ou de la nuit ; que son travail sur le langage se poursuit bien après qu'il a posé le crayon, et peut prendre totalement possession de lui à l'improviste, au beau milieu d'un repas ou d'une conversation. «Si seulement je pouvais savoir ce qui se passe dans ta tête», disais-tu parfois devant mes longs silences rêveurs. Mais tu le savais pour avoir toi-même passé par là : un flux de mots charchant leur ordonnancement le plus cristallin ; des bribes de phrases continuellement remaniées ; des aurores d'idées me naçant de s'évanouir si un mot de passe ou un symbole ne réussit pas à les fixer dans la mémoire. Aimer un écrivain, c'est aimer qu'il écrive, disais-tu. «Alors écris !».André Gorz - Lettre à D., Hisoire d'un amour - Editions Galilée, 2006
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C'est limpide, ça fait honte... :)
RépondreSupprimerJe ne sais pas si Dorham a vu quels liens tu avais choisis...
RépondreSupprimerJe te trouve bien taquin :))
J'oublie de dire que ce texte est magnifique et que je te remercie de nous le donner à lire...
RépondreSupprimerVous auriez pu me mettre en lien, quand même !
RépondreSupprimerDorham : c'est épuré, c'est clair !
RépondreSupprimer:-)
Zoridae : taquin ? Mais nan !
En tout cas plutôt pour la réconciliation que pour mettre de l'huile sur le feu.
:-))
André Gorz : l'intervention des personnes décédées n'est pas autorisée sur ce blog ! :-))
Oui, oh, gentiment taquin tout de même.
RépondreSupprimerSe réconcilier, je ne sais pas, mais en tous cas, cesser le feu, c'est déjà bien...
...
RépondreSupprimerAlors écris!
...
;-)