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mercredi 16 juillet 2008
Les procédures [un titre qui transporte !]
L'aéroport de Bruxelles, ce lundi 14 juillet 2008
Si vous me dites que les gens, dès qu'ils se transforment en touristes, perdent toute forme d'intelligence, je veux bien vous croire. Il faut néanmoins reconnaître que sont parfois les conditions du voyage qui leur donnent l'occasion de devenir chèvre.
Par exemple, tu leur fais prendre un Toulouse-Bruxelles avec une escale à Paris lors de laquelle l'Airbus A320 se transformera comme par magie en TGV. Une fois sur place, tu les lâches dans l'aéroport Roissy-Charles de Gaulle, un jour de grand départ en vacances [que même Bison Futé vit noir] afin qu'ils retrouvent par eux-mêmes leur chemin.
Bien entendu, tu auras auparavant lestés tes cobayes de la totalité de leurs bagages pour corser l'exercice et être bien certain que seuls les plus forts survivront.
Quel plaisir de les voir alors déambuler et s'égarer, le ticket à la main à la recherche de leur destination. Ils ont l'air hagards en ce lieu où tout se ressemble de verre et de métal et jusqu'aux escaliers mécaniques construits identiquement à chaque étage.
Il faut reconnaître que la tâche est ardue et la mission difficile : il s'agit d'échanger le billet d'avion contre un ticket de train et, pour ce faire, de retrouver, parmi les centaines de milliers de mètres carrés du lieu, la guitoune, d'une surface inférieure à un mètre, réservée à cet usage.
J'avoue que l'idée même de leur imposer ce changement de titre de transport est assez géniale. Ils ont bien un document qui mentionne le numéro de siège et de voiture qu'ils occuperont s'ils trouvent un jour le chemin de fer mais tu les obliges quand même à se présenter en un lieu précis pour la régularisation. Mais là où cela touche carrèment au grandiose, c'est quand ils s'apercevront que le mini guichet qu'ils viennent de dénicher coincé entre une porte et un ascenceur [donc totalement masqué par la marée humaine de ce jour de transhumance] restera fermé jusqu'à une demie heure avant le départ annoncé.
Quel plaisir de les voir alors s'aligner et se garer, le ticket à la main et les yeux dans le vide.
Certains s'assoient à même le sol et provoquent aussitôt quelques bouchons parmi les voyageurs à la recherche de tout autre chose. D'autres tournent en rond, font les cent pas, se balancent d'un pied sur l'autre, téléphonent à voix haute, s'embrassent quand ils sont couple, bref s'occupent à inventer la patience, jusqu'à ce qu'enfin arrive l'équipe chargée des opérations de transfert.
Sa mission est double : Offrir contre leur billet avec toutes les mentions, un autre présentant exactement les mêmes informations. Ce qui n'est même pas une histoire d'arrangement entre la compagnie aérienne nationale et la SNCF puisque c'est bien le personnel Air France qui les accompagne aussi sur rails. Ce qu'ils découvrent quand les stewards et les hotesses s'empressent de reprendre tous les bagages qu'ils ont jusqu'ici trainés pour les entasser à la suite sur un chariot de fret qui aura son propre wagon.
C'est vraiment mettre en place des procédures pour l'amour des procédures, non ? Il serait peut-être plus simple de ne pas changer de ticket et de flécher clairement le parcours jusqu'aux quais tout en s'occupant directement du transfert des bagages. Cela permettrait pour le moins de leur éviter un peu de stress inutile.
Et temps que j'y suis à vous causer de procédures inutiles, au retour, j'ai eu la joie, que dis-je l'honneur, de faire halte à l'aéroport de Clermont-Ferrand. Ne riez pas, c'est une grande ville et il n'y a pas de raison qu'elle échappe au bruit des réacteurs de l'aviation civile.
D'ailleurs, ils doivent en être assez fiers de leur terminal aérien parce qu'ils te le font visiter.
Ainsi, dès que ton avion atterrit, tu descends à pied sur le tarmac pour monter dans un bus qui t'emmène aussitôt à l'autre bout du bâtiment afin de te présenter à la douane. C'est assez étrange parce que tu as décollé de Bruxelles et que tu n'as pas mis un seul orteil hors de l'espace Schengen mais passons car c'est après que c'est cocasse.
Une fois que l'agent a rempli son office en vérifiant la validité de ton passeport et constaté à plusieurs reprises que tu es bien la même personne en photo qu'en vrai [s'il venait à l'idée d'Al Qaïda d'envahir le Massif Central, les voilà prévenus], tu t'engages dans un très long couloir. Lequel débouche dans un second, qui s'enchaîne avec un troisième, qui se continue d'un quatrième et tous recouverts de la même moquette grise mais impeccablement neuve et te conduisent jusqu'à la porte d'embarquement. C'est à dire pour rejoindre et monter dans l'avion garé juste à côté de celui qui t'a amené là !
Si vous me dites que les gens, dès qu'ils se transforment en touristes, perdent toute forme d'intelligence, je veux bien vous croire. Il faut toutefois reconnaître que sont aussi les conditions du voyage qui leur donnent l'occasion de devenir chèvre…
[Nota : le passage de l'avion au TGV n'est pas mal du tout puisque tu te retrouves en première classe et qu'on t'amène, comme à bord de l'aéroplane, de quoi boire et grignoter. C'est plaisant…].
Et tout ça pour te taper un festival, à liège, dans la boue??? Ben mon pauvre, t'aurais mieux fait de rester chez toi à regarder l'arrivée du tour de france!!!
RépondreSupprimerMamzelle Ciguë : Liège, ça vaut bien tout ça, en même temps.
RépondreSupprimer(Marie-Georges ex liégeoise)
C'est vrai qu'un voyage galère se finit souvent dans le champagne ;)
Hé! Je reconnais! De part et d'autres du tapis roulant, il y a des toilettes...Quand je pars via Zaventem, c'est là que je vais fumer ma dernière cigarette de condamnée...
RépondreSupprimer"ont l'air hagards". Du nord ?
RépondreSupprimerJe suis pour l'allongement et la complexification des procédures aéroportuaires : on ne fait JAMAIS assez chier le touriste.
RépondreSupprimerJe me suis cru dans le Château de Kafka. Tout roule.
RépondreSupprimerTu deviens toi-même un bagage. Hein, une fouille au corps...hein ? Une fouille dans le corps ? Ah, ça non, je vous jure Monsieur l'agent, je suis Monsieur Poireau, vous voyez bien que je ne peux pas avaler des sachets d'héro...je suis végétarien, mon patronyme l'indique...
L'aéroport de Perpignan est bien plus simple.
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Marie-Georges liégeoise ?
ça veut dire que tu es surmontée d'une calotte de crème chantilly. Sexy a donf !
Et à Zaventem, on t'a laissé passer la frontière linguistique sans test de flamand ?
RépondreSupprimerMademoiselle Ciguë : je n'ai pas fait que ça mais ça en faisait partie ! Le reste n'était pas mal non plus, mieux que le Tour de France en tout cas ! (que j'aime bien, je précise...).
RépondreSupprimerMarie-Georges Profonde : si tu as des contacts à Liège encore, demande leur de supprimer le marché les jours de festival ! Ca permettrait de circuler ! :-)))
Mag : même à Francfort, chez nos très diciplinés voisins teutons, il y a un coin fumeur ! Mais à Bruxelles, non !
:-))
Nicolas : hagards de lest ? :-))
Didier Goux : encore n'ai-je point mentionné qu'à l'embarquement à Bruxelles, la police de l'air m'a piqué ma petite bouteille de boisson sucrée et gazeuse, des fois que ce serait une arme chimique à bord de l'avion !
Je pense que le monde est cinglé !!!
Dorham : honnêtement, ils cherchent surtout des trucs métalliques ou coupants, voire des bouteilles plastiques de boisson mais rien d'autre !
(alors que dans le Thalys, ils passent avec un chiant anti-stups pour info !).
Marie-Georges est finalement belge. A mes yeux, cela ne la rend que plus sympathique ! :-)))
=:-| : j'ai trouvé la barre verticale ! Je progresse tous les jours sur ce PC de m...
Oui ! Pas de test linguistique. Par contre, je ressens de plus en plus le racisme anti francophone. Vivement que vous larguiez ces charmants néerlandophones ! :-)))
Las, je ne suis que française ex belge d'adoption (pour quelques royales études artistiques), mais j'ai adoré être liégeoise (sans chantilly, Dorham !)
RépondreSupprimerQuant au marché effectivement bien achalandé, j'ai tellement aimé l'arpenter frites à la main, que je ne peux que militer pour son expansion :)
J'ajoute et me permets : même avec ta description du dédale à touristes, je souhaite me joindre au prochain convoi !
marie-georges : habituellement, je suis à Bruxelles, je n'étais à Liège qu'à cause du festival Les ardentes !
RépondreSupprimerCela dit, pourquoi pas se croiser un jour ne Belgique. Je n'ai rien contre ! :-))
Monsieur Poireau, loin de moi l'idée de me moquer, mais j'ai beaucoup, beaucoup ri !
RépondreSupprimerNul doute que si je t'avais vu dans cette scène d'anthologie, j'aurais souffert avec toi, mais n'empêche, combien de fois me suis-je régalé en observant, pendant mes temps de pause, les passagers lâchés dans un aéroport ... c'est riche d'enseignements !
Fiso : ah mais je suis ravi que tu aies ri ! J'étais sûr qu'un jour tu nous dévoilerais ton côté sadique ! :-))))))))
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