Voyez un peu la vie qu'on a avant de nous juger négativement. Nous, on l'aime bien le travail, y'a pas à dire. Ça évite de tourner en rond chez soi à devenir fou et ça paie les courses une bonne partie du mois. De toute façon, maintenant que Derrick est mort, on ne va pas se taper les rediffusions en attendant qu'ils rouvrent une usine par ici.
Au début, nous aussi, on a trouvé ça distrayant, la mondialisation. Quand il était juste question de dépouiller les papous en leur fourgant nos breloques, on ne trouvait rien à redire. Il était pourtant facile de prévoir que, ayant pris connaissance de nos goût en la matière, ils allaient se mettre à les copier dans leurs fabriques. A présent, non seulement ils n'achètent plus nos babioles mais ils leur revient de nous les exporter en compagnie des leurs afin de satisfaire notre désir de consommer sans fin.Et du boulot, quand on en a et que ça dure, c'est juste qu'on y est un peu mieux traîtés que les chiens : notre maître ne nous regarde pas pisser.[source]
J'ai tellement effectué de missions dans ma vie que mon CV, tu peux le lire comme celui de James Bond. Agent spécial de la précarité. il parait même qu'on a le droit de tuer. Deux jours ici à ranger des cartons, trois jours là-bas à emballer des commandes, une ombre parmi les entrepôts.
On y gagne un peu plus mais seulement de quoi attendre le contrat suivant.
Le moins triste de cette catégorie d'emploi, reste ces très vieilles dames chez qui l'on dort inconfortablement sur le canapé, histoire d'assurer une présence en cas d'urgence nocturne [la mort c'est ouvert 24 heures sur 24] et qui, vous attrapent le bras de leurs doigts qui ne sont déjà plus que des souvenirs de doigts et vous le serrent, pour avoir oublié, elles aussi, votre prénom, alors qu'elle ont pour excuse la compagnie d'Aloïs Alzheimer.
Ce que je pouvais l'aimer le boulot, quand j'étais plus jeune ! Le goût du travail bien fait me faisait monter l'eau à la bouche, la belle ouvrage enthousiasmait mon âme. Je me serais tué à la tâche. Dévoué corps et âme à mon premier patron jusqu'à ce qu'il parte avec la caisse.
Sur les quinze employeurs qu'a croisé ma sinueuse vie professionnelle, un seul qui m'ait appris quelque chose, transmis un savoir au point de progresser.
Les autres n'ont en somme œuvré qu'à saper en moi la valeur travail…
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J'aime autant que mon patron ne me laisse pas pisser !
RépondreSupprimerBobiyé. Si effectivement, une grande partie des patrons aimaient leurs employés, on aimerait bien plus le travail... J'ai été pendant 9 ans salarié d'un type qui ne pensait qu'à améliorer ses indicateurs boursiers (à la fin, il a vendu "ma structure" après l'avoir rentabilisée de force !).
Tiens ! J'arrête là mon commentaire : j'ai trouvé l'inspiration pour mon billet matinal.
Je ne commenterai pas jusqu'à trouver l'inspiration, ça pourrait être long dans mon cas nonobstant la qualité de ton billet.
RépondreSupprimerNicolas : et le billet matinal alors ? Tu l'as laissé dans les chaussettes ? :-))
RépondreSupprimermtislav : un commentaire me ferait honneur pourtant... :-)
Wop !
RépondreSupprimerBobiyé en effet et surtout particulièrement juste...
J'ai l'impression que c'est aussi un truc bien français. Un jour, il faudrait qu'un chercheur étudie le comportement du patron français et le compare au fameux modèle anglo-saxon.
Les mecs demandent la modernité à tous les étages, ils ont des méthodes de brontosaure... Enfin...
Courage, un nouveau patronat t'attend...
(tout en étant patron de toi-même ; tu vas devenir schizo)
Dorham : Argh cette mise en page n'a rien à voir avec ce que j'avais en preview, ça m'énerve. A quand une plate-forme spéciale maquettiste ? :-))
RépondreSupprimerMerci pour le compliment.
Tu as mille fois raison sur le patronat et malheureusement les jeunes chefs d'entreprises que j'ai croisés sortent du même moule apparemment. C'est difficile à supporter quand tu es des deux côté de la barrière, effectivement !
:-))
Dorham m'a piqué mon commentaire !
RépondreSupprimerMoi aussi j'aimerais voir une étude comparative sur cet "esprit français"... j'ai pu voir ce que provoquait comme miracle un "vrai chef", celui qui donnait goût au travail et savait diriger les hommes. J'ai pu aussi constater les dégâts, ou plutôt, l'inertie, répandus quand le personnel est essentiellement pensé comme un poids, "une charge".
(M. et Mme Hillet ont un fils ? Bob. Parce que Bob Hillet.)
Ayant bossé dans un syndicat patronal, je confirme l'odeur de rance qui se dégage du patronat français.
RépondreSupprimerJ'ai cité MPoireau dans mon bobiyé.
Bien vu Monsieur Poireau :-)
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