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mercredi 20 mai 2009

Des livres et vous [papier inflammable !]


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Ce qui marche bien en ce moment, c'est le livre politique. A croire que dès qu'un putatif dirigeant aligne trois chapitres dans un bouquin, tout le monde à travers le pays s'en va, toute affaire cessante, chez le libraire du coin pour s'en délecter.


Adieu la crise et la perte de pouvoir d'achat, finie la misère des fin de mois difficiles, oubliée l'inflation galopante et larvaire, chaque français veut aussitôt claquer 20 euros au moins pour se repaître de la haute pensée du potentiel potentat [qui est un potenciel tyran]. Il n'est plus question un seul instant de la baisse perpétuelle de la part du budget consacré par chaque ménage à l'achat de biens culturels, plus un mot à propos du serrage des ceinture généralisé [une crise de régime ?].

Au lieu de perdre du temps sur des lois prématurément décédées, ce pourrait être une bonne idée que notre élite d'élus profitent de ce véritable succès pour venir au secours des grossistes de CD en leur produisant quelques disques à haute teneur politique. J'ai toujours personnellement rêvé de voir Alain Juppé danser le jerk ou François Fillon s'éclater sur des beats affolants.

Il s'agit ici, bien sûr de la partie people de l'analyse politique composé de bien plus de petites phrases que de grands mots. Quand il y est question de profondeur, on y parle des seins de Roseline Bachelot et la durée ne se mesure pas en âge de l'Histoire mais en nombre de mandats.

On aurait vu déjà 80.000 habitants de France se précipiter sur le livre de François Bayrou. Pour mémoire, je vous rappelle que c'est le gars qui n'a pas réussi à se qualifier en finale à la dernière présidentielle et qui se retrouve à la tête d'une troupe de 4 députés. Toute une armée d'imprimeurs serait déjà au travail afin de ravitailler au plus vite jusqu'au moindre village du pays et l'on songe fortement, du côté de l'éditeur, à créer une chaîne de magasin entièrement dédiée à la diffusion des belles paroles du béarnais.

Sérieusement, un nouveau bouquin signé par François Bayrou, c'est un peu comme le calendrier des Postes au moment des étrennes : comme on connait par avance le contenu, on s'extasie à propos de la nouvelle photo choisie pour illustrer la couverture. Au cas où vous l'ignoreriez encore, le programme du Modem est assez simple à comprendre : il ne sert à rien d'être de droite ou de gauche puisqu'il y a François Bayrou [et qu'il est le grand tout]. Nous devrions cesser de ne pas avoir la même analyse de la société et simplement déléguer les meilleurs de chaque camp afin qu'ils travaillent ensemble sous les ordres de François Bayrou [qui est le grand centre].

Evidemment, il existe au-delà du show-buziness et des têtes de gondole, derrière les boîtes de cirage et les brosses à reluire, de véritables publications politiques. Des gens qui ne se contentent pas de vouloir produire et reproduire à l'infini ce système de société dans lequel nous tentons de survivre mais qui en cherchent la sortie. Ils posent des questions, soulèvent des interrogations, ouvrent des débats et interrogent notre intelligence collective. Ils ne se présentent pas à nous, un tournevis cruciforme à la main en nous racontant qu'ils ont trouvé comment tout réparer.

Nos dirigeants pensent que la crise que nous traversons pourrait être éteinte en versant des milliards de litres de liquide dans des paniers percés. Nous pouvons imaginer d'explorer d'autres solutions, de chercher l'entrée d'autres chemins qui nous sembleraient praticables. Nous pourrions lire d'autres avis dans d'autres livres que ceux qu'on présente en vitrine.

Il doit bien s'y dire des choses graves, d'ailleurs puisque voilà qu'on met aux fers les éditeurs responsables. Après la conduite au poste d'un directeur de publication de Libération pour une fouille avancée de son mobilier intérieur [la partie porte-plume !], le journaliste accusé d'espionnage pour avoir enquêté, l'invention de la littérature terroriste. On aurait même vu l'un de ces trois dangereux personnages passer près d'une gare TGV. C'est vous dire s'ils sont louches…

La censure n'a plus lieu dans ce pays depuis belle lurette. Les ciseaux sont rouillés qui découpaient la presse. On s'affaire à présent de bien organiser en amont la possibilité des parutions. La peur est leur nouvel outil, le régulateur. Nous nous amusions à suivre le procès de ces inoffensives poupées vaudous tandis qu'apparaissait déjà, au delà des broutilles, la main du pouvoir débutant son travail.

On est prié de n'écrire que selon l'ordre établi et de se conformer à la vision du pouvoir. Tout manquement à cette règle vaudra emprisonnement…

4 commentaires:

  1. J'aime bien ta description de François Bayrou ! Tu devrais ouvrir un blog.

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  2. Nicolas : j'y songe ! :-))
    [Pour Bayrou, c'est bien ça, non ?].

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  3. Fais gaffe, les blogs sont très inflammables. Désolé, je ne sais pas faire les trucs avec les parenthèses, j'essaye quand même de t'envoyer une bibliothèque ignifugée :
    [[[[[[[ [[[[[[[[ ///////////////////]]]\\\\\\

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  4. mtislav : Il reste à inventer le blog ignifugé, certes !
    ].[

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