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jeudi 4 juin 2009

La ruche [ les abeilles et le bourdon…].


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L'ambiance médiatique est à son comble, on prépare les plateaux. Les journaux d'informations télévisés servent les sondages à la louche et l'on termine de faire briller les derniers prompteurs. Les maquilleuses affutent leurs pinceaux, les coiffeurs calibrent une dernière fois leurs peignes tandis que les dernières touches de peinture sèchent sur les derniers décors. Les dispositifs sont au point, les studios déjà bruissent d'électriciens et de preneurs de sons.


Marcel fait «un - deux, un - deux» dans les micros pour les tests de voix tandis que Jacqueline essaie les fauteuils les uns après les autres pour que Magali cale les lumières. Jacky et François supervisent les mouvements de caméras. Ils doivent se synchroniser avec Hélène qui gèrera les entrées et les sorties de plateau des différents invités.

On sait que les pointures enfilent les directs comme autant de perles.

Il y a des directs prévus pour les interventions des chefs de parti qui eux ne se déplacent jamais. Martine sera sans doute à Lille, François dans son haras tandis qu'on ignore encore d'où parlera notre président en titre. Les services de communication de l'Élysée hésiteraient encore entre une plage de Normandie et une classe d'école primaire d'un centre pour enfants handicapés.

C'est qu'il y a des élections, la ruche s'est éveillée, c'est bientôt la récolte. Peu importe pour une fois, l'intérêt du public et la part d'audience, des heures de plateaux s'alignent comme autant de poncifs. C'est la gauche qui veut tout changer contre la droite pour qui le temps est plus que venu d'une mutation à l'échelle européenne. Les conservateurs accusent les progressistes de solder les "valeurs" tandis que les force du progrès se moquent de cette rigidité mentale qui fait prendre toute avancée sociale pour une perte insultante.

Le ronron habituel envahit mon espace médiatique auquel j'essaie de m'intéresser.

Mais comme à peu près soixante cinq pour cent des électeurs des vingt-sept pays participants [sauf erreur de ma part, on vote tous, non ?], je trouve cette élection quelque peu déphasée de ma réalité concrète. Déjà, le concept d'une élection européenne pour laquelle on me demande de m'exprimer de manière tout à fait locale, me confusionne le ciboulot.

Ecoutez, soit on est un pays européen et nous nous choisissons des représentants à ce titre, soit il s'agit d'une Confédération de Régions Européennes, comme j'aurais tendance à le souhaiter [considérant que l'Etat est un frein à la réalisation de la construction européenne mais ce n'est pas le sujet de cet article]. Je ne vois pas en quoi il serait nécessaire à la Normandie de se faire remarquer en particulier au parlement de Strasbourg si nos députés tricolores défendent dignement le programme pour lequel ils ont été élus.

Je me tape des heures de spots soporifiques de la campagne officielle où des gars qui ne sont pas eux-mêmes candidats viennent expliquer, tandis qu'ils marchent et exécutent avec les mains, les gestes très précis que leurs conseillers en placement des doigts leur ont appris avec patience dans le secret des ministères et des sièges nationaux, comment et combien ceux qui seront élus, seront au service de la veuve et de l'orphelin, surtout s'ils ont leurs papiers.

Chacun vient me parler de mon propre pays alors qu'il est question d'Europe. On s'interroge déjà sur la situation du Parti Socialiste en vue de 2012, on souligne la préparation éventuelle d'un François Hollande et l'on discute des chances de chacun face à un Nicolas Sarkozy qui, à force d'ouverture est quand même un tout petit peu fâché avec ses éventuelles roues de secours électorales.

Benoît Hamon sera-t-il élu et si non, que deviendra la partie gauche du PS ? Rachida Dati sera-t-elle assez loin pour nous n'ayons plus à souffrir son verbiage inconsistant ? Harlem aura-til encore un Désir d'avenir après dimanche ?

On régionalise, on nationalise, on ne me parle encore une fois que d'une Europe qu'il faudrait mettre à disposition du pays afin qu'elle soit un service national, d'un continent entier qui devrait être exactement à l'échelle de notre grandeur tricolore. Et moi qui espérais, au contraire, qu'elle nous ferait progresser…

14 commentaires:

  1. Oui, on sent bien le bourdon t'envahir devant ce spectacle ! J'ai pas la télé mais nos perceptions des choses sur cette élection sont vraiment proches.

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  2. Ah bon, on vote pour l'Europe? Je me disais aussi, on est pas encore en 2012...

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  3. Ta métaphore est juste; l'élection c'est le moment excité de la démocratie. Après, ça retombe. Et en ce moment, ça retombe bien bas!

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  4. Marie-Georges Profonde : j'aimerais tellement qu'il y ait de vrais débats de fond sur l'Europe et ce qu'on veut en faire…
    :-))

    Homer : c'est à peu près ça, les médias nous parlent encore et toujours de la présidentielle à venir. Je vais finir par devenir royaliste comme les belges ! :-))

    Eric : merci !
    On est assez loin de l'envol en tout cas !
    :-))

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  5. Entre le premier et le dernier lien, j'ai bien mis une heure à lire ton billet. Entre temps, j'ai corrigé les fautes d'orthographe sur mon blog... A part ça, après les abeilles, on a eu les guêpes !

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  6. Mtislav : le lendemain, je suis bien incapable de retrouver dans ma vieille mémoire de 4 kilo-octets intégrés ce que j'ai bien pu mettre comme liens ! Sauf évidemment les blogueurs cités dont toi qui le mérite !!!*

    Pour les fautes, bah, malgré mon attention personnelle sur ce sujet, je suis bien obligé de concéder. A force de lire et relire un article, je ne les vois plus !!!
    :-))


    * Leçon de blogage n° 17 : savoir flatter son lectorat !

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  7. Je ne l'ai pas mis dans mon dernier billet pour l'avoir déjà signalé auparavant, le billet le plus lu sur mon blog comportait un titre avec une faute d'orthographe, ce qui a contribué à l'afficher en tête des requêtes sur un moteur de recherche bien connu...

    Tout cela nous éloigne des Européennes. Je me demande si je ne vais pas voter pour le NPA. On en trouve encore ?

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  8. Mtislav : pour ne NPA, je crois que c'est en promo en ce moment, sans doute au rayon lessive mais je ne suis pas sûr qu'il en reste !!!
    :-))

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  9. Mon pauvre Poireau... Ta naïveté m'étonnera toujours ...
    (C'est mignon en même temps ;-)

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  10. Mademoiselle Ciguë : merci de ton soutien ;-))

    [Ce n'est pas de la naïveté, c'est de la pureté, d'abord !!!].

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  11. De la pureté ? C'est encore plus mignon ;-)

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  12. Cela n'arrange personne les vrais débâts à l'heure actuelle, surtout pas les politiciens, ils tournent toujours autour du pot et finissent toujours par se prendre à parti pour ... des riens... en gros, ils adorent noyer le poisson... pas vraiment ce que l'on devrait attendre d'eux...

    Vrai vous êtes un pur et plus "mignon" encore que ne veut bien le dire Melle Ciguë...

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  13. Grand moment d'excitation -d'ailleurs ça tombe au printemps. Je regrette autant que toi qu'il soit si peu question de la véritable Europe, pour laquelle tout reste à faire.

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  14. Jeffanne : je parle dans l'article suivant des "politiciens" justement. On leur laisse beaucoup trop la bride sur le cou !
    :-))
    Pour le reste, le côté mignon, je vous laisse entre filles pour en discuter ! ;-))

    Le coucou : nous sommes d'accord sur tout ça, je pense. La démocratie demanderait aussi, finalement, que les citoyens soient exigeants envers les médias. Ce n'est pas gagné ! :-))

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