Pages

dimanche 13 décembre 2009

d.ieu [Pan !]


[source]


«Au nom d'une “redéfinition ethnique de la culture”, le relativisme est devenu un concept fourre-tout permettant de qualifier de raciste toute remise en cause de la tendance intégriste des religions, ou toute critique spécifique du sort réservé aux femmes dans les ghettos urbains. Dans un monde si parfaitement retourné, la critique de la religion n'est plus le préalable à toute critique, elle en est même l'ennemie. […] Analyser la religion en termes de relativisme culturel et de différencialisme ; nier que, sans contre-pouvoir laïque et effectif, la tendance naturelle de toute religion est l'intégrisme, c'est rendre inattaquable la religion et ses conséquences prévisibles.

Le combat pour la liberté a toujours été mené contre la religion, sa volonté proclamée de controler la société civile et d'imposer par la violence ses mœurs et ses coutumes. C'est par des luttes sans merci qu'en Europe, les religions ont été cantonnées à la sphère de la vie privée ; que le droit au blasphème a pu préfigurer le refus de toute censure ; que le prolétariat s'est opposé au fétichisme religieux avant de s'attaquer au fétichisme marchand. Simulacre postdémocratique, la prétendue amélioration du niveau de vie ne règle en rien la question religieuse et l'exemple des États-Unis en fournit quotidiennement la preuve. La société laïque n'a pas à renégocier la séparation qu'elle a imposée entre l'Église et l'État, ni à dialoguer avec les religions au nom de la religion. Défendre des exclus s'identifiant à une religion centralement totalitaire, c'est soumettre la société laïque à une attaque aux conséquence fatale : sa dissolution.»

Jordi Vidal - Servitude & simulacre [Éditions Allia, 2007]

Le livre est apparemment disparu du catalogue. Le titre complet de l'ouvrage est : «Servitude & simulacre en temps réel et flux constant - Réfutation des thèses réactionnaires et révisionistes du postmodernisme»

16 commentaires:

  1. Salut Monsieur Poireau, c'est un plaisir de voir que tu apportes ton soutien à la cause anticléricale pour laquelle nous combattons avec Gwendal. Merci.

    RépondreSupprimer
  2. Rimbus : je crois sincèrement qu'on ne s'est pas embêté à virer les cathos du pouvoir pour se retrouver à se laisser influencer par d'autres aujourd'hui !
    La laïcité n'a pas à discuter avec les religions mais à les limiter à la sphère privée !
    :-))

    RépondreSupprimer
  3. Défendre des exclus s'identifiant à une religion totalitaire, c'est soumettre la société laïque à une attaque aux conséquences fatales : sa dissolution.

    Tu as bien raison.
    Luttons contre les burqas avant qu'elles ne deviennent une épidémie. Quand il y aura trop de musulmans intégristes, effectivement la société sera dissoute.
    Et il y en a de plus en plus.

    Francis

    RépondreSupprimer
  4. Francis : le but n'est pas de lutter contre les burqas mais bien pour un espace public laïque. C'est toutes les religions qui doivent reculer et pas uniquement une d'en elles !
    :-))

    [Sarkozy à la messe et qui se signe pendant les heures de boulot, c'est tout autant choquant ! :-)) ].

    RépondreSupprimer
  5. Tiens, Didier Goux a piqué le mot de passe de Poireau.

    RépondreSupprimer
  6. Nicolas : ah non ! Bien au contraire !
    L'auteur se pose en laïc face aux religions, en humaniste face aux réactionnaires, ...
    C'est vraiment un bouquin très utile pour contrer toutes les thèses anti-tout du moment !
    :-))

    (l'anti-tout, c'est comme l'hiver de la pensée !).

    RépondreSupprimer
  7. Jésus, ce grand laïcard, proposait de rendre à Dieu ce qui est à Dieu et à César ce qui est à César.

    RépondreSupprimer
  8. Chr. Borhen : César ? Combien de divisions ?
    :-))

    RépondreSupprimer
  9. J'ai du retard... Pas de bol, le texte et les commentaires (que je n'ai pas lu méritent réflexion). Je reviens !

    RépondreSupprimer
  10. Anonyme : reviens quand tu veux mais pense surtout à signer, bon sang ! :-)

    RépondreSupprimer
  11. Heu... j'ai rien compris... Surchauffe sur mes deux neurones... Tu m'expliqueras en terme genre Mickey-Donald ? C'est plus abordable pour moi...
    Merci Chou !

    RépondreSupprimer
  12. Mademoiselle Ciguë : je te ferai un cours de rattrapage en privé !
    En résumé : si tu ne crois pas en d.ieu, t'es pas obligée de discuter foi avec des croyants. C'est une perte de temps !
    :-))

    RépondreSupprimer
  13. J'ai appuyé sur la touche entrée sans avoir tapé mon nom infâme. Encore désolé mais bon je n'avais pas abordé le fond. Je ne sais pas si j'en suis capable... J'essaye quand même...

    Les religions ont-elles une "tendance naturelle" ? L'idée me semble bizarre. Où trouve-t-on une religion sans corps social ? Tout le monde n'est pas chaman dans la tribu... Je me souviens, adolescent, de m'être fait river mon clou dans une discussion où je prônais un certain relativisme culturel : "alors tu dois accepter l'excision !" Ce sont certaines pratiques sociales qui semblent tout d'un coup disposer d'un blanc-seing lorsque dans le débat entre nature et culture on les place du côté des premières.

    Je viens de relire une nouvel fois cet extrait. Je ne dis pas que tout est faux, loin de là. Dans le deuxième paragraphe, la première phrase a de quoi à faire sursauter. Le combat premier dans la France des Lumières a été celui contre les privilèges. Et les émigrants du Mayflower cherchaient à conquérir la liberté religieuse ! Bien entendu, et ce ne serait pas tout à fait faux, on pourrait me répondre que les souverains de l'Ancien régime exerçaient un pouvoir religieux... De la même manière, dans notre Etat laïc, les responsables politiques sont nimbés de l'aura quasi-religieuse dont on a paré la République... Ce n'est pas la société laïque qui a imposé la séparation de l'Eglise et de l'Etat mais un rapport de force politique d'ailleurs trouvé entre des "éradicateurs" et des partisans de la neutralité de l'Etat. Une démocratie s'honore lorsqu'elle accepte de renégocier le contrat social. Plutôt que de donner des coups de canifs discrets à celui-ci (telle ou telle mesure favorisant les écoles confessionnelles, tel ou tel discours ou manifestation ostensible en faveur des idées religieuses les plus réactionnaires).

    RépondreSupprimer
  14. mtislav : je ne suis pas sûr de bien comprendre ta position. Ça mériterait une longue discussion autour d'un verre !
    Je pense, avec Jordi Vidal que la laïcité telle qu'elle est maintenant établie dans nos contrées ne doit pas être rediscutée et que, sous couvert de respect de ceux-ci ou ceux-là, on n'arrivera juste à l'affaiblir.
    Ce sera mon prochain billet, encore à écrire !
    :-))

    RépondreSupprimer
  15. Je pense qu'il y a des croyants qui n'ont pas besoin de la laïcité pour être des hommes irréprochables et qu'ils donné des lettres de noblesse au combat contre la liberté que ne parviennent même pas à imaginer ceux qui s'imaginent que toute forme de foi a quelque chose à voir avec l'intégrisme.

    Je pense aussi qu'Emile Combes ne défendait pas la même laïcité que Clémenceau, qu'il y aurait beaucoup à dire sur la conception de la laïcité de Bayrou ou de Sarkozy, que l'abbé Pierre en avait une idée plus noble qu'il a d'ailleurs exprimé dans ses actes, avec quelques errements sans doute mais l'aveuglement n'est pas le propre des croyants.

    J'envie ceux qui embrassent cette "cause anticléricale" qui leur épargne d'avoir à penser à ce qu'autrui engage dans le débat avec les hommes et sa conscience.

    RépondreSupprimer
  16. mtislav : ce que tu dis me semble juste. Nous avons tous foi en la bonne intelligence mais personne n'arrive à démontrer son existence, en somme !
    :-))

    [Pour l'abbé Pierre, notamment, qui était plus laïc que Bayrou et Sarkozy, j'en suis convaincu ! :-)) ].

    RépondreSupprimer