Pages

mardi 1 mars 2011

L'évolution [c'est dans l'air !]




Je pense que nous naissons conservateur. Il est dans notre manière naturelle de diriger nos vies vers le connu et l'expérimenté* plutôt que d'aller baguenauder dans les pâturages. Nous n'aimions pas, dans nos premiers âges, devoir changer de caverne. Nous n'aimons pas aujourd'hui bousculer nos petites habitudes. Le lundi, c'est ravioli, les clefs toujours dans la poche droite, le verre d'eau fraîche sur la table de nuit, nous accumulons des actes qui n'ont d'autres sens* que de nous garantir la tendre répétition des événements. Les choses sont en ordre et nous offrent un délicieux sentiment de sécurité.

La vie nous apprend, au contraire, que le changement est souvent le début d'autre chose. La fin d'un cycle qui en commence un autre, l'entame d'un chemin qui nous éloigne de la route. Ta femme* te quitte et tu te souviens comme tu étais alors prêt à te rapetisser, à devenir l'ombre de son ombre, l'ombre de son chien* plutôt que d'accepter son départ. 


Quand il nous quitte, l'autre ne fait jamais que choisir, selon son droit personnel, de modifier le cours de sa propre existence. Il n'agit pas directement contre nous, (oublions deux minutes les faits divers et revenons à notre sujet) même si l'idée que nous pourrions vivre sans, ne trouve véritablement aucun sens possible.  C'est au delà des mots* eux-mêmes qui sont encore de la matière. Alors que c'est à partir de cette rupture que nous aurons bâti ce qui est à présent notre vie.

Il ne sert à rien de vouloir garder en l'état ce qui doit évoluer. Notre identité*, nos mœurs, nos coutumes, nos costumes, nos menus, nos amours ne sont pas des choses figées. Nos traditions sont le fruit d'une histoire mais que nous le voulions ou non, nous sommes nous-même dans l'Histoire. Il ne sert à rien de préserver à tout prix, l'existant en l'état. Ce serait comme vouloir d'empêcher les arbres de croître*, les branches de se ramifier, tenter d'arrêter à mains nues l'évolution telle qu'elle a cours.

Ce qui n'empêche en rien de profiter de ces période de changements pour tenter d'améliorer les choses…



Illustration : Charles Darwin*

6 commentaires:

  1. "Il ne sert à rien de vouloir garder en l'état ce qui doit évoluer. "


    Oui, mais toujours faut-il définir ce qui doit évoluer...

    Nous avons un gouvernement qui a décidé qu'il fallait réformer... Je suis contre, me voila donc un affreux conservateur...

    RépondreSupprimer
  2. Nicolas : mais non, il y a la dernière phrase pour jalonner tout ça ! Ce n'est pas le changement pour le changement, c'est de ne pas se crisper sur des acquis mais évoluer dans le bon sens !
    :-))

    RépondreSupprimer
  3. D'accord avec toi M Poireau, nous naissons presque tous conservateurs.
    La réserve est pour ceux qui ruent dans les brancards à peine nés, ça existe...
    Nous marchons donc sur les traces de Darwin, tout en traînant les pieds pour les réformes et bannissant les conservateurs ... dans nos assiettes.
    Cohérence, vous avez dit cohérence ?

    RépondreSupprimer
  4. Solveig : le problème c'est qu'en terme de réforme, il s'agit en fait de régression. Le progrès quand il enlève des droits acquis, c'est juste le contraire de ce qu'il faudrait !
    :-))

    [J'ai écrit cet article parce que devant les coups de la droite, la gauche qui devrait être du côté du progrès se renferme sur les acquis à protéger au lieu de proposer des réformes avec du progrès social dedans ! :-))) ].

    RépondreSupprimer
  5. C'est juste et beau, dans le sens de la vie qui n'a aucun sens.
    Côté métaphore politique, il y a en effet un problème comme tu le dis en réponse à Solveig… Le changement d'aujourd'hui est à droite, et on attend avec une impatience grandissante l'amorce d'un cycle de gauche qui apporterait du nouveau…
    Mais les cycles ne sont pas infinis, il arrive toujours un moment où l'on décide de rester sur place : c'est aussi un choix de liberté, ou de lassitude. Par rapport à l'existence, ou à la politique.

    RépondreSupprimer
  6. Le Coucou : merci !

    Je suis un des rares à militer pour que la gauche (le PS ?) mette à son programme de négocier (avec les syndicaux toussa…) le retour de l'indexation des salaires. J'en fais la pierre angulaire d'un programme de gauche. Evidemment le PS n'y songe même pas. Je voterai quand même pour eux afin de mettre fin au cycle de la droite ! :-)

    RépondreSupprimer