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dimanche 4 décembre 2011

Les faits [L'effet…]



Une fois n'est pas coutume*, je vais recopier un article sur LeSoir.be. Les enfants, si vous lisez ceci, ne le faites pas chez vous, ça peut être très dangereux. Cet article est recopié avec un maximum de sécurité assurée par des professionnels*. Je prends le risque mais c'est que j'en ai besoin pour mon sujet du jour. J'ai pris ce journal, j'aurais prendre n'importe quel autre, c'est un hasard (mais celui-ci est très bien !). Il ne s'agit que de la narration d'un fait divers :

Ixelles : deux adolescents rouent de coups une passante

Rédaction en ligne - samedi 03 décembre 2011, 15:43

Les faits se sont produits samedi matin à Ixelles quand deux mineurs ont agressé une passante qu’ils tentaient de voler. La victime a été rouée de coups de pieds et de poings puis a eu le visage aspergé de spray au poivre. Une patrouille de police qui passait par hasard sur les lieux de l’incident est ensuite intervenue. Les suspects, âgés de 16 et 17 ans, ont été déférés devant le juge de la jeunesse. L’un d’eux est en séjour illégal en Belgique. 

 

Le travail de journaliste n'est pas toujours évident. Il s'agit de rapporter les faits pour que le lecteur se forge une opinion. Il parait qu'il faut absolument rester objectif*. Comme si le journaliste, une fois sa carte de presse en main, n'était plus une personne humaine, comme s'il abandonnait son opinion, ses émotions, son ressenti.

Il arrive que cela échappe même au conscient. Tenez, dans l'article ci-dessus, rien ne vous frappe ? La dame a été agressée en pleine rue, ce qui n'est pas très cordial, nous sommes d'accord*. Mais relisez surtout la dernière phrase. Voilà.


Pouvez-vous m'expliquer le lien factuel qui existe entre la possibilité que l'un des agresseurs ne soit pas en possession de papiers* officiels et les actes commis sur la passante ? Est-ce qu'il existe une logique selon laquelle l'absence de titre de séjour transforme les gens en personne, pour le moins, dépourvue d'empathie ? Si oui, il est urgent messieurs-dames d'accélérer les régularisations, nous courons actuellement en très grand danger.


Mais, si cette théorie est exacte, son contraire* ne peut donc que l'être lui aussi : posséder d'une pièce d'identité offre magiquement aux individus une sorte de paix intérieure. N'avez-vous jamais entendu parler des bienfaits de la citoyenneté ?


Maintenant, modifions de nous mêmes, la chute de ce texte :

Les faits se sont produits samedi matin à Ixelles quand deux mineurs ont agressé une passante qu’ils tentaient de voler. La victime a été rouée de coups de pieds et de poings puis a eu le visage aspergé de spray au poivre. Une patrouille de police qui passait par hasard sur les lieux de l’incident est ensuite intervenue. Les suspects, âgés de 16 et 17 ans, ont été déférés devant le juge de la jeunesse. L’un d’eux était apprenti-coiffeur.

 

Devons-nous décider de nous méfier des capilliculteurs ? Et qu'en est-il des shampouineuses*, sont-elles également dangereuses ? Vous pouvez essayer avec autant de variantes qu'il vous plaira, c'est très distrayant. Par exemple : « Les deux suspects ont été déferrés. L'un deux est un célèbre journaliste », ça marche aussi. Vous voyez comme il suffit de peu de choses, un rien de bruit médiatique pour ré-orienter facilement votre manière de penser ?  

Illustration : A Maka, près de Liège, les derniers forgeurs d'opinion*.

14 commentaires:

  1. Arrête de stigmatiser les coiffeurs, honorable profession que la rumeur dit qu'elle est composée majoritairement d'homosexuels.

    Ce billet à des relents d'homophobie.

    Et en plus, vu ta coupe de cheveux...

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  2. Nicolas : tu sais ce qu'elle te dit ma coupe de cheveux ? Ispice de breton ! :-)

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  3. C'est là tout le drame de la presse belge (smiley). Exécrables méthodes.

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  4. Captainhaka : je crains que ça n'ait contaminé toute la presse, voire l'ensemble des médias ! :-)

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  5. Il s est produit exactement la même chose lorsqu une femme SdF a accouché dans la rue, et pourtant personne n asignalénles dérives de ce fait divers. : 01012369140-une-femme-sdf-accouche-dans-la-rue-son-enfant-est-decede

    ...

    Ca n a pas choqué : ce jour la, Charlie hebdo etait incendié et les journaux etaient bcp plus interesses : http://www.eebook-coaching.com/article-naitre-et-mourir-dans-la-rue-87824065.html

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  6. Je ne vois pas de quoi tu parles . (resmiley )

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  7. Une analyse comparative avec d'autres médias ? Tu sais, ceux qui rajoutent des qualificatifs à toutes les phrases :

    "Samedi matin à Ixelles, alors qu'il faisait si froid, deux méchants jeunes ont agressé une pauvre vieille dame, pour lui voler son sac à main qui contenait sa maigre pension reçue par le facteur la veille... La victime a été battue à mort, mais heureusement, une patrouille de police vigilante et efficace est intervenue pour mettre sous les barreaux les coupables, âgés de 16 et 17 ans, et des étrangers apprentis- coiffeurs sans papiers."

    Toute inacceptable que soit la dernière phrase, ils sont encore sobres, au Soir.

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  8. mb : jen e comprends pas le rapport que tu établis avec cette sdf. Explique-moi steuplait.

    Nora Gaspard : ce sont les "journalistes" que j'interroge plutôt que LeSoir en tant que média. TF1 est particulièrement friande dec e genre d'adjectif : "la pauvre enfant morte sous les roux de cet automobiliste irresponsable" :-)

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  9. Le lien est : ils sont tous deux nés en France, une distinction comparable a : l un deux est sans papiers, a savoir : est il mportant de noter qu il na pas de papiers dans ce fait fivers, et est il important de noter que ces parents sdf sont Francais "nés" en France. Parce que s ils etaient français naturalisés ou pire, non français le cas aurait été différent?

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  10. mb : ah d'accord. Une sorte de contre exemple ! Oui, le "nés en France" n'a pas d'intérêt en tant qu'info !
    :-)

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  11. Pour suivre l'idée de Nora, je propose en 4 colonnes à la UNE :

    A IXELLE, UN GARCON COIFFEUR REALISE UN BRUSHING FORT DE CAFE

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  12. Il ne faut pas jouer à l'autruche, cette petite phrase est malheureuse mais elle sous-entend un énorme problème et nous pousse au questionnement: comment font toutes ces familles auxquelles on a supprimés l'aide sociale, en espérant que cela les feraient quitter le pays, oui comment font-elles ?

    Il faut que la Belgique prenne le taureau par les cornes et régle en vitesse le problème des sans-papiers.

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  13. Nadezda : c'est en réalité, à mes yeux, un faux problème. Proportionnellement, à l'échelle économique d'un pays, l'intérêt est de régulariser ! :-) Fin du problème. :-)

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