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jeudi 26 janvier 2012

Nicolas Sarkozy [un père et passe !]

Dites, je retombe sur ce «portrait psychologique» de Nicolas Sarkozy que j'avais essayé de dresser le 1er mai 2007*. Ça ne me parait pas totalement désuet/ Non ?
Note : je republie tel quel, sans vérifier les liens. Pardon pour les bugs éventuels !


 

Moi, bêtement, j'avais cru que dans une élection présidentielle, il s'agissait de donner notre avis. De regarder le monde autour de nous, de voir ce qui s'y passe et, en fonction de ce que nous pensons être des blocages, décider de voter pour telle ou tel.

Au lieu de cela, nous assistons benoîtement, à une véritable psychothérapie du candidat de la droite désormais extrème.

Ainsi, après qu'il nous ait raconté, par l'entremise de M. Onfray, ne s'être jamais interrogé sur sa propre sexualité, être constitué d'un seul bloc hétérosexuel génétiquement inscrit en lui une fois pour toutes, voilà qu'il revient sur ce qui constitue, sans doute, le drame de toute son existence : Mai 68 et la libération qui s'en suivit.

Non pas la grève générale de tout un peuple contre ses élites dirigeantes qui le tenait sous l'éteignoir de ses valeurs bourgeoises,
non pas les 35% d'augmentation du Smic obtenus de haute lutte sur le terrain par 11 millions de grévistes, non pas l'ouverture des esprits dans les universités vers des domaines tenus jusque là pour vulgaires par les bien-pensants doyens de facultés d'alors, ni encore moins le premier pas des femmes vers une libération enfin possible.

Ce qui gène essentiellement Nicolas Sarkozy dans le souvenir qu'il a de cette période, c'est ce qu'il appelle la morale et les valeurs, notamment, le rapport entre le maître et l'élève.

Pour qui s'intéresse un peu à la psychologie, il est aisé de comprendre comment le drame que représente pour tout enfant le divorce de ses parents
articule et marque profondèment la personnalité. Combien pèse la part de culpabilité que porte celui qui, issu de ce couple et impuissant par son jeune âge, assiste aux orages parentaux.

Si l'on reprend pas à pas, les étapes de la construction de son être intime, on trouve continuellement chez Nicolas Sarkozy, ce rapport défectueux au père après le départ du sien propre du domicile conjugal au début des années 60.

Le général De Gaulle, Jacques Chaban-Delmas, Charles Pasqua, Jacques Chirac puis Edouard Balladur ont ainsi tour à tour été investis dans ce rôle.
Il est depuis comme un enfant qui cherche autour de lui un substitut paternel à la fois porteur d'une autorité symbolique et capable de lui donner en retour l'affection dont l'enfance l'a privé.

Je ne sais pas si le candidat de l'UMP, qui revendique ouvertement son désintérêt pour toute intériorité, a même conscience de l'autre conséquence de sa blessure narcissique initiale, à savoir le meurtre symbolique du père. En effet, à peine a-t-il trouvé chez l'autre la reconnaissance, une certaine forme d'affection virile, qu'il lui faut bientôt en détruire l'image publique et le pouvoir affirmé.
Adorer puis détruire. Aimer puis incendier. Cajoler puis mettre à sac.

Charles Pasqua le protège, il lui pique la mairie de Neuilly. Jacques Chirac l'adopte, il le trahit pour Edouard Balladur. Il se réconcilie avec le président sortant pour lui voler aussitôt son outil de pouvoir : l'UMP.

La longue litanie des vengeances ne comble pourtant jamais, bien entendu, son manque initial du regard paternel et il lui faut continuellement se remettre en quête d'un nouveau symbole porteur de cette autorité qu'il pourra briser.

Comme un balancier sans fin, une sorte de culbuto devenu fou, Nicolas Sarkozy traverse sa vie d'un bord à l'autre de l'extrème, sans jamais prendre le temps d'assagir en lui-même cette colère d'origine. Il se dépêche, il se presse, il éructe, s'exalte, s'agite, ne s'accorde aucun repos, étant sans aucun doute incapable de se penser lui-même en terme d'équilibre, en terme de paix intérieure.

A présent, au sortir de cette analyse à la va-vite, au vu de ce parcours d'Attila dans les prairies de la pensée politique, ce qui m'inquiète, c'est ce qu'il adviendra de notre pays si celui-ci l'accepte à sa tête.

Combien de temps faudra-t-il à Nicolas Sarkozy, enfant blessé de lui-même, pour en détruire l'autorité ?


Je note aussi que, comme son père biologique,
il est d'une grande instabilité amoureuse,
préférant sans doute l'assaut de séduction
des débuts
à la construction relationnelle…
Illustration : Nicolas Sarkozy et Edouard Balladur* 

5 commentaires:

  1. "A présent, au sortir de cette analyse à la va-vite, au vu de ce parcours d'Attila dans les prairies de la pensée politique, ce qui m'inquiète, c'est ce qu'il adviendra de notre pays si celui-ci l'accepte à sa tête."

    Maintenant, on sait...

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  2. Nicolas : oui, je trouve que toi, moi, les blogueurs avions bien senti le truc avant même son élection ! Gloire aux blogs ! :-)

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  3. Isidore Dolto, vous avez bien parlé !

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