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samedi 4 février 2012

L'épopée [la fable !]

 
 
 
Un jour à petits pieds allait je ne sais où
Sarkozy d'un pas sec sans plier le genou*
Il côtoyait une rivière.
L'onde était transparente ainsi qu'aux plus beaux jours ;
Ma commère la carpe y faisait mille tours
Avec le brochet son compère.

Sarkozy en eût fait aisément son profit :
Tous approchaient du bord, l'Élu* n'avait qu'à prendre ;
Mais il crut mieux faire d'attendre 
Qu'il eût un peu plus d'appétit.

Il vivait de régime*, et mangeait à ses heures.
Après quelques moments l'appétit vint ; l'Élu
S'approchant du bord aperçu
Des tanches qui sortaient du fond de ces demeures.
Le mets ne lui plut pas ; il s'attendait à mieux, 
Et montrait un goût dédaigneux
Comme le rat du bon Horace.
Moi des tanches ? dit-il, moi Élu que je fasse
Une si pauvre chère ? Et pour qui me prend-on ?
La tanche rebutée, il trouva du goujon*.
Au dîner d'un Élu, pensez donc du goujon !
J'ouvrirais pour si peu le bec ! Aux dieux ne plaise !
Il l'ouvrit pour bien moins : tout alla de façon 
Qu'il ne vit plus aucun poisson.
La faim le prit ; il fut tout heureux et tout aise 
De rencontrer un limaçon*.
 
Ne soyons pas si difficiles :
Les plus accommodants, ce sont les plus habiles :
On hasarde de perdre en voulant trop gagner.
 
Gardez-vous de rien dédaigner ;
Surtout quand vous avez à peu près votre compte…
 
A peine modifié de Jean de La Fontaine, bien sûr*

Illustration : un tableau de Bernard Guedon
 

3 commentaires:

  1. La Fontaine serait fier de toi.
    Je viens de passer un excellent moment.
    Une autre! :)

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  2. JeanDeLaXR : après s'être pris une poule… :-))

    Io : c'est La Fontaine qui a fait tout le boulot, c'est mon nègre ! :-)) #Merci.

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