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mercredi 30 janvier 2008

Le vieux Bertrand [l'apparence du vide !]


Xavier Bertrand, ministre de pleins de trucs [photo Reuters]


Ce qui est assez pratique avec les petits vieux c'est qu'on peut leur promettre à peu près n'importe quoi.

Déjà, une bonne partie d'entre eux disparaîtra pour cause d'interruption du service vital avant l'application de quoique ce soit [FATAL ERROR SYSTEM], tandis qu'un grand nombre de ceux qui resteront en mode veille aura la mémoire peu à peu envahie par la vase d'Alzheimer dans les mois qui suiveront le glissement de leur bulletin dans l'urne [pas encore funéraire].

Nicolas Sarkozy le sait bien qui, durant la campagne électorale, avait flatté leur vieille croupe fripée en s'engageant à augmenter vite fait les petites retraites de pas moins de vingt-cinq pour cent sans évidemment passer à l'acte.

C'est qu'il avait calculé, le bougre, que se pointait à l'horizon l'échéance des municipales et que l'argument bien qu'un peu froissé pouvait encore paraître neuf. Et pour le resservir à l'intention du troisième âge, à la sauce "votez pour mes maires" [sans que cela paraisse politique], il nous envoie Xavier Bertrand.

Ne vous inquiétez de l'état de vos neurones si vous ne vous souvenez pas très bien de ce type, c'est tout à fait normal. Il a l'air tellement banal qu'il est comme ces seconds rôles du cinéma français [enfin, du temps où l'on réalisait encore quelques films avec des personnages un peu construits], dont on connait le visage sans jamais pouvoir l'identifier.

La désagréable impression d'avoir son nom sur le bout de la langue sans jamais pouvoir mettre la main dessus, si vous voyez ce que je veux dire.

C'est un type qu'on imagine assez bien en VRP multicarte perdu au fin fond de la Lozère ou de la Bourgogne et convaincu de pouvoir fourguer n'importe quelle marchandise à n'importe quel gogo par l'utilisation de tout le cynisme commercial dont sont seuls capables les endurcis de la profession.

Qu'il s'agisse du service minimum anti-grève, de l'instauration d'une taxe pour tous sur les frais médicaux ou de la suppression pure et simple du pouvoir d'achat de nos aînés, il est aussi à l'aise qu'un tueur d'Al Capone venu réclamer le paiement des intérêts de retard auprès d'une famille endettée mais néanmoins amie.

L'argumentaire éculé mais sans haine qu'il emploie est digne à ce titre de figurer au tableau d'honneur des usagers de la langue de bois en milieu hostile.

Je résume :
Notre politique est très bonne et vous ne tarderez à le comprendre vous, socialistes, qui sans notre merveilleuse arrivée au pouvoir, auriez mené le pays à sa perte à cause des trente cinq heures.

Je détaille :
Le service minimum [qui respecte le droit de grève] est très bon pour le pays et nos concitoyens le savent bien qui depuis notre merveilleuse arrivée au pouvoir ont compris que vous, les socialistes archaïques, meniez le pays à la ruine à cause des trente-cinq heures. Les franchises médicales [qui respecte les plus démunis] sont une mesure qui appelle à la responsabilité de chacun que vous socialistes passéistes, sans notre merveilleuse arrivée au pouvoir, conduisiez à l'assistanat par l'instauration forcée des trente-cinq heures. Nous augmenterons le pouvoirs d'achats des petites retraites [et notamment des plus nécessiteux] en assouplissant les trente-cinq heures que vous socialistes archaïques aviez mis en place pour les conduire à la précarité.

Il est ainsi comme ces vendeurs de foire qui, pour écouler l'incroyable invention d'un énième coupe légumes révolutionnaire, répète à l'envi le geste et la parole, au point que les foules fascinée et sans très bien comprendre pourquoi, finissent par acquérir l'outil culinaire qui passera les dix prochaines années tout au fond d'un placard.

Xavier Bertrand est comme l'apparence de la modernité en politique avec l'odeur du moisi dont fleurissent ses idées. Un bon vieux capitalisme à la papa fait de promesses rutilantes et de chiffre ridicule au bas de la feuille de paie.

Tout lui est bon pourvu qu'il serve le chef, pourvu que le chef le regarde et le mette dans la lumière. Il correspond pour moi à la définition que faisait Guy Bedos de Mireille Mathieu : Xavier Bertrand n'est ni de droite ni de gauche, il est là où Sarkozy le pose.

Dès qu'un problème se présente, il saute sur le micro de l'assemblée nationale armé de son cynisme de bon aloi avec mépris assorti et aligne les perles de son vide intérieur.

Tout est de la faute des gauchistes d'avant qui n'ont rien fait parce qu'il ne comprennent rien à la modernité et vous allez voir ce que vous allez voir quand les réformes auront porté les grappes juteuses d'un avenir fruité. Et c'est avec la même assurances qu'il nous annoncera bientôt que pour gagner plus les vieux n'ont qu'à travailler plus…

10 commentaires:

  1. Très drôle...

    Effectivement ces apolitiques de droite...

    Je préfère l'autre Bertrand, Delanoë.
    Il vient soutenir Pierre COhen à Toulouse le 8 février, j'irai le voir. (enfin, je sais pas s'il y a un meeting ou quoi)

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  2. Le monsieur sur la photo, il ne serait pas un peu grassouillet ?

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  3. Et telle une étoile filante - le gros caillou ainsi que les tout petits formant sa queue - la lumière, un temps incandescente, expira dans les ténèbres...

    Je parle des sondages, là !

    PS - très bon texte mon cher, tu es en verve (je n'ose dire : tu as le poireau bien droit)

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  4. Jani-Rah : bienvenu par ici. Pas de lien vers ton eventuel blog, c'est dommage ! :-)))
    En fonction des horaires de la venue de Delannoe, j'y serais aussi ! Si tu as des infos n'hesite pas a les mettre en commentaire ici ! :-)))

    Nicolas : je pense qu'il devrait un peu surveiller sa ligne, en effet. En meme temps ca lui donne un air "bonhomme" dont il joue… :-)

    Dorham : en même temps les sondages ne sont pas électifs. Peut-être écrirais-je là dessus bientôt !
    Je suis ravi de constater la chute. Oui parce qu'a cette vitesse de descente, c'est bien une chute et plus une baisse !
    Pour l'inspiration, c'est de la faute de Xavier Bertrand. Je l'ai vu hier a l'Assemblee nous ressortir son argumentaire éculé (mais sans N !) et ça m'a bien énervé !
    Comme je l'écrivais, ce type est nul politiquement, c'est juste une grosse caisse creuse ! :-)))
    Merci du compliment ! :-)))

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  5. Clair qu'on essaie de nous faire prendre des vessies pour des lanternes ! La modernité, c'est travailler plus, payer des franchises médicales, moins taxer les milliardaires, et libéraliser le marché du travail !

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  6. dorham,
    c'est un compliment avoir "le poireau bien droit"? t'es sûr?^^

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  7. Il faut réformer la cervelle des poireau , c'est bien connu !
    Des fois que notre "CHER?" Président se recycle en Alzheimer lui-même , car personne n'est à l'abri d'un incident de parcours(je ne sais plus quel ex-président américain en soufre, il prépare sa retraite. C'est sa caisse de prévoyance !

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  8. Tietie007 : eh mais t'es partout toi ! :-))
    Fallait pas voter pour lui, les gens ! On a le président qu'ils ont choisi, n'est ce pas ? Ça craint ! :-)))

    nea : t'aime pas le côté rectiligne ? :-)

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  9. Ben , t as pas l air d apprécier notre merveilleux Xavier !

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  10. Mattioli : j'avoue que l'expression "wonder Xavier" n'est pas dans mon vocabulaire ! :-)

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