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vendredi 31 octobre 2008

Les groupes [par exemple !]

Les gens, c'est toujours mieux quand on les connait un par un.
Dès qu'il y a groupe, il y a déperdition quant à la qualité.
Exemple : d'un côté les Charlots et de l'autre, Charlie Chaplin…

mercredi 29 octobre 2008

Le parcours [C'est pas si long !]


[source]


Impressions du déménagement :


Passer la nuit, coincé sur l'emplacement du milieu entre les sièges du chauffeur et de la chauffeuse mais dans le froid et les pieds sertis dans le bas du tableau de bord, c'est assez sympa. Il y a moyen de dormir pour qui, comme moi, a la capacité de trouver le sommeil assez facilement. Bien entendu, il ne s'agit que de pioncer en pointillés tandis qu'une partie du cerveau reste tout à fait consciente de la route qui s'étire et des kilomètres qu'on digère.

Les villes défilent qui semblaient pourtant poches sur les cartes routières et les heures s'entassent comme indifférentes à nos efforts pour les franchir.

Il y a parmi le désert sombre de la nuit autoroutière, des oasis de lumière qui vous aveuglent comme les insectes dans les halos trompeurs. Chacun recroquevillé sur son gobelet de boisson bienfaisante à défaut d'être gouteuse, nous mimons bonne figure et bonne humeur tandis que les visages se creusent et s'étirent de fatigue. Les jambes rechignent à se remettre en ordre de marche, renaclent à nous tenir debout, nous marchons un peu voutés des genoux comme des qui trop longtemps se seraient égarés dans le nulle part.

La nuit n'est pas une chose uniforme. Le ciel se meut et la lumière mue constamment, glissant mollement vers le jour suivant dont les premières lueurs s'imiscent vers quatre heures du matin. On gagne en acuité et les nuages reprennent de la blancheur, leurs détails d'épaisseur réapparaissent.

Peu à peu, les cones de lumières retrouvent leur nature de véhicules motorisés et on s'étonne soudain de ne plus être si naufragés que cela. Il en sort de partout et de toutes sortes par les bretelles ou aux gares de péage et qui se pressent à l'assaut du bitume. Cela clignote, cela vrombit, cela avance dare-dare vers son destin lancé à vive allure.

La pluie cingle les valeureux et noie de ses flèches glacées leurs ambitions de capitaines.


Les heures dans leur mollesse emplissent les horloges.

Un camion, trop harassé de son parcours, a choisi de se coucher dans le virage d'accès à l'autoroute. Venu mourir d'épuisement à cet endroit où la route s'ouvre depuis le périphérique parisien vers Metz-Nancy-Lille, nous serons des milliers de véhicules à nous présenter au ralenti face à lui pour un dernier hommage. Magnifique cérémonie de funérailles d'une ampleur telle qu'elle durera deux heures avant que le corps du suicidé soit enlevé.

Je n'ai presque rien vu du trajet entre les deux capitales et ce n'est que sur la rocade bruxelloise que j'ai rouvert les yeux comme au petit matin. Il était quelque chose comme le début de l'après-midi. Il est quasiment impossible de conserver la notion exacte du temps dans ces conditions et, tandis que la vie suit son cours habituel pour l'ensemble des vivants, on se retrouve dans un calendrier parallèle où une journée complète fut absorbée sans qu'on en ait conscience.


Le temps que la police intervienne pour dégager les véhicules stationnés aux emplacements réservés, puis le temps que le monte-charge prévu pour nous éviter les trois étages d'escaliers à angle droit, j'ai enfin pu libérer Pixelle de sa boîte de transport. Sédatée pour le voyage, elle est aussi froissée que nous, le poil désordonné, l'oeil ahuri et la narine aux aguets.

Elle arrive en territoire inconnu, l'appartement étant déjà le logis d'une grosse chatte rousse [mots-clés] auprès de laquelle il est nécessaire de se faire accepter. Après quelques croquettes pour se retaper, les félins se rencontrent. Elles s'observent, grognent, feulent, soufflent, se hérissent de surprise coléreuse. Elles s'évitent soigneusement et gardent leurs distances.

A force de caresses à l'une et l'autre, Pastis et Pixelle s'amadouent. Il faut de la patience et du doigté pour que les chattes acceptent l'intromission de l'inconnue dans leur espace intime. Après quelques heures, elles commencent à se tolérer mais restent distantes, démontrant de la manière la plus sonore leur durable refus d'une plus grande proximité.

J'ai commencé à défaire les cartons et à remonter l'ordinateur encore épars (j'écris cet article sur le PC portable de Mag). Je suis allé prendre rendez-vous à la Maison Communale [mairie locale] afin de signaler mon statut d'étranger en ces terres et j'y ai reçu, en retour, un "Bienvenu chez nous" aimable et souriant. Ici, les fonctionnaires ont des noms, des prénoms et des e-mails qu'on peut contacter !

Encore quelques jours, quelques semaines pour trouver ma place et mon rythme. Juste le temps de me mettre en route...

vendredi 24 octobre 2008

La pause [carton !]


[source]

Le problème c'est que quand j'évalue le travail, je me dis qu'il ne reste pas grand chose à faire. Alors que dans la réalité, je remplis carton après carton avec le sentiment de ne plus avancer.
Si ça trouve quelqu'un me ramène des affaires qui ne sont pas à moi, juste pour me permettre de garder la cadence

Enfin, il faudra bien que je parvienne à terminer, demain après-midi, il y a le camion qui débarque. Les places de stationnement sont déjà réservées.

Aparté : tu appelles le service de la Mairie chargé de ce genre de chose et dès le départ la dame que tu as au bout du fil se marre. C'est un truc qu'ils doivent apprendre dans les stages commandos réservés aux personnes travaillant au contact de la population : Comme elle sait que ce qu'elle va annoncer va te faire hurler, elle commence par déminer le terrain. Le bureau ne reçoit de demande que par fax. Pour mémoire, il s'agit d'un service public, un machin pour les gens comme vous et moi, vous avez un fax, vous ?
Je pense bien un instant réussir à subrepticement utiliser le fax du lycée catholique et privé où j'étais employé rémunéré mais l'employée m'apprend qu'il me faut attendre deux fax en retour. Le deuxième étant l'arrêté d'autorisation de la police.
Ainsi équipé, à toi de te débrouiller pour trouver les panneaux adéquats auprès de l'une ou l'autre des entreprises dont on te faxe la liste. Laquelle te facture 70 euros de venir déposer aux emplacements demandés la dite signalisation qui doit être constatée présente sur le lieu 48 heures à l'avance, par écrit de la Force Publique [aussi identifiée sous le nom de Police Nationale].
J'ai bien tenté de négocier le truc du côté moderne de la force en posant la question : mais vous avez des e-mails ? Réponse de l'intraitable : ah oui, mais ils ne servent pas à ça ? Le premier qui trouve à quoi servent leurs adresses électroniques sinon qu'à communiquer avec le public, je lui sifle la Marseillaise jusqu'au dernier couplet et sans les mains !

Donc, j'y retourne en espérant terminer ce soir. Départ pour Bruxelles prévu dimanche à 22 heures, arrivée estimée entre 14 et 16 heures le lundi. D'ici là, peu de nouvelles sur le blog, vous imaginez bien…

C'est con, au plus je fais de cartons,
au moins j'ai de place pour les stocker…


mercredi 22 octobre 2008

Les faits [au berceau !]

Les faits : une canadienne, étudiante en journalisme à Londres, réalisait un reportage sur les squats qui ont remplacé le campement officiel des migrants, près de Sangatte. Elle y était déjà venue, connaissait le terrain et circulait sans escorte particulière. Elle a été agressée et violée le 26 août dernier.
Aujourd'hui, la police semble avancer dans la recherche du ou des coupables.

Voici trois manière de traiter cette information :

1. Libération :
A Calais, un homme arrêté pour le viol de l'étudiante canadienne

2. 20Minutes :
Un Pakistanais suspecté du viol d'une étudiante canadienne à Calais

3. LCI :
Immigration - Le violeur d'une journaliste trahi par l'ADN ?

Comment à partir des mêmes faits raconter trois histoires différentes.
Voyez, si ça se trouve, les banques elles n'avaient même pas besoin d'argent !

[Cet article a été totalement écrit à genoux.
Non pas que le carnetier se trouvât soudain
pris d'une impérieuse envie de prière
suite au décès de sa sœur Emmanuelle
au point d'inventer le moine blogueur
mais bien qu'il avait vendu table et chaises
à un petit couple sympathique et avec enfant !
On s'allège avant de partir...].

lundi 20 octobre 2008

Les pleines nuits [souvenirs du futur]


[source]

C'est à cause de nos mémoires qui ne sont pas suffisamment durables. Il faudrait pouvoir se souvenir de comment c'était quand on s'aimait et qu'on se touchait la peau. La pleine nuit d'alors qui brillait d'épidermes, des sourires qu'on devinait naissants dans la pénombre, des frolements, des caresses, des départs en chute libre et l'invention de la troisième dimension dans toute son épaisseur.

Retrouver ses ambitions de minaret, de cathédrales, ses fiertés charnelles de phalocrate, restaurer l'apétit de la chair et la douceur des morsures.
Mais tout s'efface, poussière de la poussière dans le recoin d'un tunnel où il y a plus d'espace libre que d'habitants.
Reprendre le cheminement des découvertes, la pas du pélerin, l'Amérique et l'Asie, le route de la soie, le chemin des épices, les senteurs et les parfums, la beauté des tissus nouvellement portés, plonger à pleines mains dans les textiles...

vendredi 17 octobre 2008

La bourse [les liquidités ?]


La Fiat 500 [source]


Je ne crois pas que le communisme ait échoué politiquement. Je veux dire qu'en regardant les faits, on voit très bien que mis en concurrence directe avec un système entièrement profilé pour générer de la richesse, il a fait faillite.


La course à l'espace puis le concours du plus gros missile ont eu raison de la logique de répartition gérée par l'Etat. Après quelques années de poursuite, le communisme s'est simplement retrouvé à bout de force, à cours de liquidités et a déposé le bilan. Pas moyen de concurrencer une Ferrari avec des Ladas et c'est encore le marketing qui a gagné la bataille.

Et depuis 1989, depuis la date officielle de la cessation d'activité, on nous dit qu'il n'y a plus d'idéologie. Il y avait bien deux forces en présence dont l'une a cessé le combat et il n'en resterait aucune ? Mais il est caché où le capitalisme alors ?

La vérité, c'est que nous vivons maintenant totalement dedans et qu'il n'y a plus nulle part où se barrer [à part la Corée du Nord mais tu reconnaîtras, cher lecteur et très aimable lectrice, que pour faire chanter les matins, on pourrait trouver un air plus gai !]. Nous sommes tellement coincés dans cette spirale à faire du fric que nous ne parvenons même plus à concevoir un monde différent. Par exemple, dans chaque conversation désormais, si tu émets une idée un tant soit peu innovante, ton interlocuteur te coupe la parole pour te balancer :
— D'accord, c'est bien joli ton truc, mais ça va coûter combien ?

C'est à chaque coin de rue son petit savant de l'économie, son spécialiste des marchés, son diseur de bonne aventure boursière et le pire est qu'ils trouvent toujours oreille à qui étaler leur science. Même les hommes poltiques les écoutent et plutôt deux fois qu'une.

C'est ainsi que depuis quelques jours, nos plateaux télé et nos radios sont emplies des mêmes spécialistes qui hier nous vantaient le d.ieu marché et viennent aujourd'hui, lécher le cul et les bourses de l'État [tu parles, moi-même, à 360 milliards d'euros, je peux lécher n'importe quoi !]. Les même types qui nous spoliaient de nos biens communs, ce qui avait été bâti par nos pères, lancé et développé grâce à nos impôts, arrivent désormais la main sur le cœur pour nous supplier de les leurs reprendre.

Bien entendu, ils ne parlent pas de nous rendre les mirifiques plus values dérobées au passage.

Les responsables politiques n'ont pas d'argent pour les restos du cœur, pas de fric pour les sdf, pas de pèze pour ceux qui n'ont plus rien, pas de moyens pour le logement, plus rien dans les caisses pour combler le trou de la sécu et il suffit que leurs amis en cravate paniquent pour qu'ils retrouvent leur portefeuille.

Et toi t'es là, sur ton canapé à regarder les bourses s'effondrer dans ton écran plat et absorber tout cet argent sans même protester. Pour mesurer l'épaisseur de la liasse de billets offerts, j'ai entendu ceci : la somme mise sur la table représente l'équivalent d'une Fiat 500 toute neuve offerte à chaque français en âge de conduire !

N'est-il pas un peu temps de quitter ton canapé, gars ?

Tu ne veux quand même pas me dire que tu crois une seconde que ce sont ces dirigeants qui vont changer la situation ? S'ils ont l'air aujourd'hui de marcher sur des œufs, c'est simplement pour faire oublier qu'ils dînaient la veille encore avec des pontes. Ils ont tellement peur qu'on leur vole dans les plumes si l'on s'aperçoit qu'ils sont mouillés jusqu'au cou.

Nicolas Sarkozy parlait encore il y a peu de libéraliser le marché du courrier [en clair : privatiser la Poste] et ne jurait alors que par la bourse et ses bienfaits. Jean-Claude Juncker préside le Comité Monétaire de l'Union Européenne [un truc festif et dînatoire entre ministres des finances où personne n'est élu] et occupe l'emploi de premier ministre du Luxembourg, le plus gros paradis fiscal du coin.

Et ce sont ces deux-là et leurs amis qui vont refonder le capitalisme ?

jeudi 16 octobre 2008

Allez les verres [et il s'en ressert un !]*


[source]


Putain, les gars, c'est un match de foot, faut arrêter de déconner !
Vous venez de découvrir que la plupart des supporters sont des crétins ?

C'est vrai que ce n'est peut-être pas votre milieu. Vous n'avez pas du en boire souvent des bières à la canette avec les fesses vissées par le froid sur un misérable siège en plastique bleu, vous !
Etant enfants, nous ne fréquentions déjà pas les mêmes écoles.

[tiens, plus tard, je vous raconterai la vie à l'intérieur d'un collège-lycée privé et catholique. Un truc à gotha et à croquer…].

Paris, on t'encule - Mais i sont où, mais i sont OÙ - c'est dans l'ambiance habituelle des stades, mes chers ministres. C'est le même niveau de langage qu'a choisi depuis longtemps notre Président [L'économie française kärchérisée !]. On choisit son camp et on conspue l'adversaire, c'est preque écrit dans les règles du savoir-vivre en foule tel qu'il se pratique dans les arènes de notre territoire.

On imite le singe pour les nègres, on youyoute pour les bougnoules, on charrie un peu leur équipe, quoi ! C'est une sorte de tolérance accordée à ce sport, il me semble.
Bien qu'on n'y tolère pas encore les signes extérieurs nazis…

Je propose que tous ensemble,
on siffle nos banquiers !


*Cette phrase est tirée d'un sketch de Coluche !

mercredi 15 octobre 2008

Le montant [ça grimpe !]


360 000 000 000 de pièces de 1 euro !

Par exemple, la sonde Rosetta qui a été lâchée dans l'espace il y a quatre longues années, vient de franchir les 360 millions de kilomètres. En clair, si elle continue sur ce rythme, d'ici 1 000 ans [vers le 15 octobre 3008 en soirée, donc] elle aura atteint, en kilomètres, le chiffre mirobolant du jour.

Ce matin sur la place, même les clodos locaux étaient plus souriants qu'hier : la crise est terminée, les marchés sont relancés.

La bête à terre et affaiblie, nous aurions pu en profiter pour lui passer licol et harnais histoire de mieux controler ses prochaines colères, lui modérer un peu les instincts. Ou bien la dresser à comprendre de nouvelles règles et jusqu'à cette notion elle-même.

Voilà, la bête est relachée et elle reprendra bientôt sa croissance.

Tout va bien.

lundi 13 octobre 2008

Les femmes [mystères et boule de gomme !]

Reprise d'un article plus ancien



Schéma descriptif d'un être féminin [source]



Les femmes sont un mystère que n'éclaire ni la durée ni le libertinage.
Vous pouvez en baiser aimer tant et tant que ça n'y change rien, elles restent à des lieux de la logique logique.

Par exemple, dans une soirée, vous entrez dans la pièce, la fille est occupée à papoter avec ses copines, c'est à dire occupée à raconter tout ce que quelqu'un lui a dit dans la journée [parce que les filles passent leur temps à rapporter la parole des autres, il faut le savoir].

Et quand elle vous voit enfin, elle flashe sur vous [si, à la lecture de cette phrase, tu penses que tu es trop laid pour cela t'arrive à toi, je te conseille d'apprendre à laisser aux autres leur propre regard]. A partir de ce moment là, elle fera tout pour vous dissimuler son sentiment, que vous ne sachiez surtout pas qu'elle meurt d'envie de ne plus être qu'une chose toute petite et fragile entre vos bras trop forts mais devenus délicats par la grâce de l'amûr pour sa personne.

[Ce n'est pas un tantinet narcissique comme pensées, ça ?].

Même si la fille vient de passer quatre ans sans apercevoir l'ombre d'un épiderme de mâle ni rien d'une chose un peu moins dans les détails à proximité de sa couette et que même le canard ne l'amuse plus vraiment, elle planquera sous des tonnes de banalités, voire de méciocrité, cette émotion qu'elle ressent soudain. Elle peut même pousser la duperie jusqu'à repousser vos avances au cas où vous l'auriez vous aussi repérée.

C'est dire si elles sont faciles à comprendre, non ? Ou alors, parfois elles les acceptent sans trop savoir pourquoi et de fil en aiguille, si je puis dire, se retrouvent avec des maris qui ne leur conviennent pas du tout. Elles n'ont avec eux aucun échange possible, aucun dialogue et chacun de leurs goûts leur semblent à elles comme une erreur de la nature. Mais elles les épousent en se disant qu'elles arriveront à les changer.

Un peu comme si, passionnés de tennis, vous vous achetiez des gants de boxe en étant tout à fait convaincu que les règles de ce sport de combat finiront par évoluer [tiens de la boxe avec un filet au milieu du ring, c'est un nouveau concept. Surtout si on ajoute des raquettes et une balle].

Et je reste convaincu, moi qui était ces temps-ci célibataire, que si je pouvais accompagner une femme sur une plus longue période, je ne le pourrais qu'au prix de cette incompréhension permanente qu'elles représentent à mes yeux.

Que voulez-vous, ce que j'aime dans la féminité, c'est la surprise…

jeudi 9 octobre 2008

Les maris [service et fidélité !]



[source]



Mesdames,


Si comme beaucoup d'entre les femmes, à ce qu'on m'a dit, vous souhaitez vivre heureuse dans un foyer harmonieux et emplit des senteurs parfumées de la chimie moderne, n'hésitez plus et offrez à votre compagnon une névrose.

Un mari névrosé, c'est le bonheur assuré.

Grâce à sa névrose, votre mari en aura fini de son égo et deviendra nerveusement serviable. Sa fidélité exacerbée ainsi que les doutes qui l'assailleront sans cesse quant à sa capacité à vous satisfaire, en feront un amant puissant, durable et attentif.

Attention : ce produit nécessite un quantité importante et supplémentaire de réconfort en complément et il est, à titre, à réserver aux femmes particulièrement câlines…


Monsieur Poreau s'envole en TGV jusqu'à Paris pour le week-end.
Prochain article, au mieux,
lundi soir.
(sauf inspiration subite !).

mercredi 8 octobre 2008

Cette une [celle-là !]


La ministre est prise debout et nue des pieds sur la plage. Elle est habillée sobrement et a noué ses cheveux en chignon dont quelques mèches rousses s'échappent pour exprimer leur esprit d'indépendance. Elle marche vers la gauche et de profil. Elle semble avancer d'un pas décidé, comme une que rien n'arrêtera dans sa détermination.

Il y a ce symbole des pieds nus dans la marée. C'est assez dangereux parce qu'en matière de symbolisme, on pourrait facilement corréler avec tout un gouvernement qui prend l'eau.

En cette période un tantinet agitée [édition du 6 octobre, déjà surnommé "lundi noir" par les gazettes en mal de métaphores], ce choix de couverture pour ce journal ce prospectus à caractère informatif ne cesse de surprendre et d'interroger. Tandis que le monde s'écroule, absorbé par un trou noir gigantesque qu'ils ont créé artificiellement au cœur de la finance [et qu'ils sont incapables de reboucher telle une boîte de Pandore inversée], la ministre est à la plage.

C'est comme la concierge est dans l'escalier.

Sur la gauche, la bande verticale des titres s'étale comme un vague sommaire :

Nobel de médecine, p.4
Angolagate, p.2
Crise financière, p.4
Laure Manaudou, p.13

[Vous noterez de vous-mêmes la hiérarchie choisie]

Tout en bas et couvrant, à partir du genou, la jambe ministérielle, s'impose le titre. D'abord de hautes et fines capitales [en Helvetica ?] pour le nom de la notable :

NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET.

[C'est pour ceux qui ne l'auraient pas reconnue ?].

Les lignes suivantes seront les plus grandes de cette page. Il s'agit donc de l'accroche et l'on a choisit de graisser la police pour en augmenter la présence visuelle :

DÉFEND LE GRENELLE
DE L'ENVIRONNEMENT, p.6

Pour couronner le tout, le pied de page nous interroge : VOUS RÊVEZ D'ÉVASION ? et nous propose de partir en croisière en Méditerranée, à plusieurs et à prix promotionnel.

Nous voilà bien informés…

[source]


Je vous rappelle la lettre aux journalistes des éditions Filaplomb

mardi 7 octobre 2008

Le soutien [y'en a pas d’eux !]


Les éditions Filaplomb, sur
leur blog, font un courrier aux journalistes. Parce qu'il n'y en a pas deux comme elles pour soutenir la nouvelle, je me permets de recopier ici leur lettre et vous encourage à faire de même [enfin, c'est comme vous voulez, bien sûr !] :


Lettre aux journalistes


Madame, mademoiselle, monsieur, bonjour !

Créées il y a un an, les éditions Filaplomb publient des nouvelles sous forme de livre de 24 pages. Imprimés localement, sur du papier recyclé et à l'encre sans solvants, ils peuvent être commandés directement sur le site de la maison d'édition : www.filaplomb.fr. Parallèlement, j'ai ouvert le blog filaplomb, éditeur de bonnes nouvelles pour y raconter un tant soit peu, les coulisses de la vie d'éditeur et de créateur d'entreprise.

La nouvelle est un genre dont vous regrettez vous-mêmes et régulièrement l'absence de visibilité. Ma passion pour elle m'a donc poussé à lui inventer ce support, frustré que j'étais de la voir engoncée dans les revues ou noyée dans les recueils, pour la sortir de cette sorte de noman's land dans laquelle elle vit.

Si vous doutez de sa vitalité, il suffit de voir le nombre d'auteurs qui concourent plusieurs fois par an et les discussions animées des jurys chargés de les primer. Ces auteurs aiment leurs enfants, souffrent de ruptures, font réviser leur voiture s'ils en ont une, paient leur loyer en temps et en heure, tissent un autre regard — amusant, touchant ou interpellant — et le couche sur papier. Loin d'être de la littérature de salon, ils puisent dans leur quotidien une écriture pleine peau, foncièrement vécue. Il s'agit d'une expression de la disparité humaine, telle que nous la croisons à chaque instant.

L'Europe francophone fourmille d'auteurs de talent qui s'expriment jour après jour sur leur blog et à travers les nouvelles que publient les éditions Filaplomb. Depuis un an, de nombreux lecteurs nous ont découvert et nous soutiennent ; certains, puisqu'ils bloguent nous consacrent, de leur seule initiative, d'élogieux articles [hier, par exemple]. Je dois à leur fidélité sans faille de pouvoir continuer et de rencontrer de nouveaux lecteurs.

Et malgré tout cela, vous n'en parlez pas…

La plupart d'entre vous ont reçus plusieurs de ces nouvelles, parfois le catalogue entier et en plusieurs exemplaires, à votre demande et vous ne faites aucun article. Vous qui écrivez, vous savez pourtant combien il est précieux d'avoir l'avis d'un professionnel sur son travail et sa création. Combien il est précieux de se savoir lu…

Au fond, la seule chose qui manque aujourd'hui aux éditions Filaplomb, c'est que vous vous en fassiez l'écho, que vous parliez d'elles ! Puisque j'ai déjà convaincu les "initiés", que plus de gens, par votre intermédiaire de passeurs, puissent connaître mon travail et surtout celui des auteurs.

La seule chose qui manque aujourd'hui aux éditions Filaplomb, c'est que vous parliez d'elles. Alors, je peux compter sur vous ?


Philippe Braye
Créateur des éditions Filaplomb


PS :
Ça tombe bien, les éditions Filaplomb ainsi que plusieurs des auteurs seront présents les 11 et 12 octobre prochains au salon "blogs et livres" à la mairie du XIème, à Paris.


Merci aux blogueuses et aux blogueurs
qui voudront bien relayer cette lettre aux journalistes.

lundi 6 octobre 2008

La reprise [un volet !]


Tant de fois échoué

J'ai joué des dissonnances
Averti les serins
Des meurtrissures à l'avance
J'ai rompu des reins
Usé des genoux
Et ça recommence

Le manège a repris
Un cheval, des licols
L'adhérence des épidermes
Et les soies de son regard
Qui s'abandonnent
Repris le pas de deux
Les yeux dans les yeux
Et les guiboles qui flageolent

Le cœur qui bat la métaphore
Tout un harem en une seule
Les adieux des eunuques
L'instant porté aux nues
Les galops, les cavalcades,
Et comment c'est quand elle rigole
Et comme c'est quand elle sourit

Tout s'ouvre et se transforme
Elle se dévoile et me dénude...

mercredi 1 octobre 2008

Les gestionnaires [ils ne sont pas qualifiés !]


Costume de sumo gonflable [en vente ici]


Ces types, ils sont tellement forts, tu comprends pourquoi ils sont ministres !


Jusqu'à ces derniers jours, tout allait bien, ils avançaient droit en avant, la réforme à la main et ils traçaient à grands coups de lame, la belle route droite de l'ultralibéralisme. Ils marchaient fièrement à travers le fouillis que les acquis corsent et ne laissaient derrière eux ce qu'ils appellent liberté et que, pour notre part, nous nommons dénuement.

Jusqu'à ce que Nicolas Sarkozy, après un très long silence médiatique, ne s'accorde à noircir le tableau.

Soudain, nous sommes passés de la grisaille d'un gouvernement en échec complet à la noirceur d'une crise de 1929. Tous les superlatifs sont sortis des placards pour l'occasion et c'est à celui qui fera le meilleur mot : un tsunami s'abat sur la bourse, un 11 septembre de la finance, une quasi fin du monde s'étend sur la corbeille.

[Personne ne parle de bévue, de boulette, de sabordage, de hold-up mondialisé. Il s'agit, pour la plupart des qualificatifs, de phénomènes naturels imprévisibles].

Et voilà que même Christine Lagarde commence à parler de la crise, c'est vous dire combien ils tiennent à ce que nous y croyions. Tu parles, les types, après avoir réussi à complètement vider le peu qu'il restait dans les caisses de l'Etat, il faut bien qu'ils sortent un évènement gravissime pour justifier qu'ils grattent les fonds de tiroir.

Tranquillement, voilà que l'argent pépère des épargnants est prié de se mobiliser. Le coquet magot pour le petit fils, ça lui paiera le permis s'il a son bac du premier coup, réquisitionné ! L'argent de la marraine pour son neveu s'il trouve enfin à marier, au rapport ! Les petites sommes des petites gens amassées patiemment, sous les drapeaux ! C'est qu'il s'agit d'unité nationale, messieurs-dames : tous doivent participer.

On ne parle plus ici de la gestion en bon père de famille dont ils nous ont rebattu les oreilles en d'autres temps. Du temps où il était question que les socialistes au pouvoir allaient ruiner la France. On ne parle plus non plus des richesses promises en échange de la perte de nos droits acquis et qui, pour le moins, tardent à poindre. On ne parle plus surtout de laisser au marché sa liberté suprême [sa liberté de dinde]. Fini l'ordre naturel et le chaos fécond, la création destructrice et la main invisible du marché dans la culotte du zouave. Maintenant qu'ils ont asséché le marigot, il leur faut liquider nos économies.

Comment ils ont, depuis dix ans, laissé faire les banquiers. Une décade qu'aucun argent ne s'investissait dans l'économie réelle et le plus souvent locale. Il faut voir, pour cette défaillance,
le succès de l'Adie qui pourtant vend son aide aux plus pauvres à sept pour cent d'intérêts. Une décade que les argentiers nous dépècent sous la protection de chacun de nos élus.

Et ce serait à nous aujourd'hui de fournir aux PME, le bel argent finalement évaporé sur les marchés ? A nous de renoncer à plus de logement sociaux, d'appartements pour ceux qui gagnent moins en travaillant autant, pour aider le banquier à terminer de régler le leasing de la Mercedes toute neuve qu'il vient d'acquérir ?

Ne dites pas le prix, c'est vulgaire.

Tu te souviens, lecteur, comment ils t'ont vendu la fin du code du travail parce que «des règles établies à l'échelon national ne sauraient s'adapter à chaque cas particulier». Le contre-poids du sur-mesure pour démoder le tissu social, c'était une belle saison. Et maintenant qu'ils viennent avec leur gueule de parfait spécialiste de l'ennui nous dire qu'ils vont «encadrer les parachutes dorés».

Pas interdire, pas supprimer, juste encadrer.

Maintenant qu'ils ont les clés du coffre, voyez comme ils renoncent à réguler. Voyez ces mensonges étalés sur leur visage. Ils ne montrent aucune gène à, d'un jour à l'autre, changer d'opinion et défendre soudain un point de vue contraire. Ces types là sont tellement forts, tu comprends pourquoi ils sont ministres.

Aux Etats-Unis, c'est dommage,
la proximité des élections empêche
les élus de voter en faveur
du cadeau fait aux marchés.
C'est chiant la démocratie !