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mardi 25 août 2015
Crans-Montana. Un désert, un nouvel état ?
Billet invité, signé @Annesobru
C'est un mot posté régulièrement par elle sur les réseaux sociaux, accompagné de photos, qui m'a fait me poser la question.
Crans-Montana, c'est en Suisse. Je n'en ai jamais entendu parler. C'est un lieu célèbre des années 60-70 où insouciance et argent allaient de pair.
Elle, c'est Monica Sabolo, écrivain, ex journaliste, que j'ai découverte par hasard - car je ne lis pas d'auteurs français d'aujourd'hui - avec son livre. Tout cela n'a rien à voir avec moi que j'ai adoré, étrange livre-objet fragile comme un Francesca Woodman.
Savoir qui est Monica importe peu. Elle se défend de parler de ses propres souvenirs. Elle dit qu'elle invente. Sa plume est langoureuse et pique parfois. Bien sûr elle n'invente pas. Les douleurs de cette jeunesse huppée est vécue et la mère, présente déjà dans le précédent livre, imprègne encore de son insolence de nombreux passages du nouveau livre. Elle cherche un père à sa fille, et l'amant français comme l'amant chinois balance fric et diamants.
Ce livre a trois héroïnes. La beauté est partagée entre elles, les secrets, les soirées. On n'y entend pas Blue Moon mais sans doute du disco. Qu'est ce qui tient lieu de Campari comme dans les petits chevaux de Tarquinia ? Je l'ignore. Résumer l'histoire n'est pas mon propos. Monica me parle, à moi, comme autrefois MD m'a parlé. Quand je la lis, je deviens une oreille, un cœur, une perception. Ses mots me sont immédiatement donnés, la lire tient du bonheur et de la souffrance, comme disait Truffaut.
Monica c'est une découverte, un mirage, un fil tendu. Elle parle d'amour avec une fausse légèreté qui est sans doute une tragédie. Monica et ses mots sont des photos de Todd Hido, de S. Shore, tout en douleur rentrée. Le temps passe sur la vie insensible, sur le mystère qui plane dans ces lieux qui comme un Saïgon rêvé, pourraient tout aussi bien ne pas exister.
Une lecture que j'ai terminée avant-hier - très différente du précédent roman de l'auteure. Je ne suis jamais allé à Crans-Montana, mais la station existe toujours! En revanche, il m'est déjà arrivé de boire un coup dans un carnotzet (cf. p. 76).
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