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samedi 3 octobre 2015

Le rugby [Tous ensemble !]



[Mathieu Bastareaud en pleine conquête du territoire canadien]

Le rugby est un sport qui fonctionne sur une logique très ancienne d'occupation de la terre. Au début de la partie, chacune des deux équipes en possède exactement la moitié et va essayer d'envahir la partie opposée. Le but est d’en coloniser le plus possible jusqu’à réussir à déposer le ballon au-delà de la ligne de but, marquant ainsi que l’adversaire a perdu son territoire. La base du jeu, c’est de conquérir du terrain et de l’occuper. L’équipe qui domine le jeu est donc celle qui progresse.
C’est la possession du ballon* qui octroie le droit d’avancer. C’est pour ça qu’il est interdit de le lancer vers l’avant : c’est de tenir la balle qui permet d’avancer, pas de lui courir après. Celui des joueurs qui s’en retrouve porteur essaie de faire quelques pas jusqu’à se retrouver arrêté physiquement dans sa progression. S’il en a le temps, il peut envoyer le ballon vers un coéquipier avant que le joueur adverse ne tente de s’en saisir pour offrir à son équipe la possibilité d’avancer à son tour.
Il peut arriver qu’une équipe, surtout si elle constate qu’elle reste coincée par la défense, envoie le ballon d’un coup de pieds loin vers l’avant en espérant le récupérer quand il retombera. Ou bien il peut arriver qu’elle l’envoie volontairement en touche (mais il ne faut pas que le ballon sorte sans avoir rebondi une fois au moins à l’intérieur des limites du terrain) comptant sur la remise en jeu qui s’en suivra pour reprendre possession de l’ovale de cuir. Mais la plus belle manière d'avancer reste de porter le ballon de main en main jusqu'à l'en-but adverse.
Pour affronter une équipe de quinze joueurs bien décidée à ne pas te laisser passer, tu as intérêt à avoir des potes qui courent avec toi pour te pousser si nécessaire ou pour reprendre à ta suite, l'avancée du ballon. Le rugby est un sport essentiellement collectif où il y a peu d'exploits individuels. Chaque type de joueur a une égale importance vers la victoire : du gros gabarit très efficace pour stopper frontalement une tentative d'avancée adverse au type tout maigre et rapide pour essayer de se faufiler parmi la défense. 
La plupart des fautes que sifflera l’arbitre sont des actions qui empêche le principe du jeu de se réaliser. Par exemple si tu es par terre et que tu essaies de jouer le ballon, comme tu ne pourrais pas avancer si tu l’attrapais, c’est interdit. Ce genre de fautes se lavent par un affrontement direct entre les packs : les huit plus forts de chaque équipe qui poussent épaules contre fesses contre épaules contre fesses contre épaules pour faire reculer le groupe adversaire.
On appelle ça une mêlée, même si en réalité, les joueurs ne se mélangent pas entre eux. C’est le moment du match où la ligne de propriété du territoire est la plus nettement visible, à l'exact point de rencontre des deux packs ; surtout si l’une des deux équipes domine et amène l’adversaire à reculer sous la poussée.
Comme dans tous les sports, il y a tout un tas de règles pour l’organiser. Il n’est pas très utile de les énumérer ici. Tu les découvriras assez vite en suivant quelques matchs du XV de France. Il est à noter que l’un des intérêts de suivre le rugby sur la durée est de voir comment ces règles évoluent, année après année, dans l'objectif clairement établi de fluidifier le jeu. Si tu retiens qu’au rugby, «tout ce qui ralentit la circulation du ballon est proscrit» ça va bien te simplifier la compréhension de ces règles et du jeu.


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