Je garde trace de ce buzz lancé par @Le_M_Poireau*
Tweets concernant "#ProverbesErronés"
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lundi 9 décembre 2013
jeudi 31 octobre 2013
La démission [Y'avait un ordre ?]
Considérez moi comme temporairement démissionnaire. Oui, si vous n'avez pas remarqué, j'ai disparu de Twitter en tant que @Le_M_Poireau. Je ne sais pas ce qui m'a pris à ce moment précis, je crois que ça macérait depuis un bout de temps, déjà. Il y a dû y avoir une goutte d'eau surnuméraire qui a mis le feu aux poudres parce que BLAM ! J'ai désactivé mon compte.
Il y a un climat sur les réseaux sociaux qui devient puant par rapport à ce que j'en attends. L'idée pour moi est simplement de pouvoir exprimer mon opinion sur ce qui m'entoure, rire de l'actualité ou en pleurer. Or, ces temps-ci, à peine ai-je affirmé que j'aime les tomates rouges qu'une horde de eux ou trois crétins vient m'expliquer combien les tomates vertes sont bien supérieures en goût.
Ça n'a l'air de rien comme ça parce que je parle de fruits et légumes mais le phénomène se reproduit de manière innombrable pour tout ce qui se dit. Je préfère la gauche à la droite pour l'idée de la répartition, j'aime les étrangers pour les richesses qu'ils transportent, je choisis plus souvent le lefargen* que la haine de premier réflexe. Il devient finalement impossible que je m'y exprime.
Quant à l'auditoire que je retrouve sur Twitter, j'ai obligation de me lancer bientôt dans le tri sélectif. Ma TL se compose en parts mêlées et confondues de #LT d'émissions télévisées sans autre intérêt que la mise en spectacle de la misère humaine et de toute une nuée de twitteuses et twitteurs aveuglés dans un concours de vannes capillotractées.
Je suis fatigué du tuyau de poële. Parlez-moi de vous.
Je veux pendant quelques temps retrouver le Twitter que j'apprécie, pouvoir parler à des personnes vraies, entendre d'autres avis qui ne me sont pas assénés de force mais par la conversation. Je sors un peu du poids qu'on m'attribue pour repartir vers un réseau à vocation social, déshabillé de toute cette mise en scène permanente des égos.
J'ai un autre compte ailleurs, dans les bas-fonds des petits twittos anonymes. Certains en qui j'ai confiance savent où me trouver. Oui, tu as vu, même toi, je te fais confiance, après tout. Les autres, tous les autres, pour l'instant, j'ai besoin de rester au calme des échanges…
Veuillez me considérer comme temporairement démissionnaire…
samedi 12 octobre 2013
L'épilation [la totale nue]
Tiens et si pour réveiller un peu ce blog, j'écrivais un article à propos de la chatte des filles ? Ne fais pas semblant de dire non non non d'un air faussement puritain. Il ne sert à rien de le nier, les gonzesses ont un sexe et ça les travaille tout autant que toi et ta petite zigounette.Si on ne choisit pas sa famille, on ne choisit pas non plus son genre. Et le fait de naître avec ou sans queue influe sur toute la suite de ton parcours. Bon, les féministes au fond, vous vous calmez, j'explique et après on discute. Tous les métiers doivent être accessibles à tous et tous les rôles à chacun. En aucune manière le genre ne doit prédisposer à quoi que ce soit. Ça va comme ça ?Il me semble que nous sommes enfin à une période où les choses, dans la société, changent. Et là où elles ne changent pas encore, la pression s'exerce pour les faire se bouger. Ce n'est pas encore une généralisation mais on assiste bien à une montée en puissance des femmes en tant que décideuses. Il était temps que soit reconnu que, bien que dépourvue de pénis, la femme est capable d'un tas de choses.J'ai posé le contexte, voici maintenant le cœur du sujet :pourquoi les filles d'aujourd'hui s'épilent la chatte ?Quand le phénomène a commencé à se généraliser, j'ai été sincèrement déçu de lire ici ou là, sous le clavier de quelques copines très engagées dans un combat de libération de la pauvre femme étouffée par des siècles d’infamie masculine, des arguments d'une bêtise crasse. Celle-ci par exemple qui m'expliquait que l'homme, une fois de plus imposait au corps de sa victime un nouvel outrage.Mais comment croire que les post adolescentes de 2013, éduquées et élevées dans ce bain sociétal de la montée des femmes au pouvoir, puissent ainsi se laisser manipuler ? Peut-être ces féministes pensent-elles que la stupidité de l'oie blanche est un caractère inné de la féminité ? Ces groupuscules poursuivent donc l'idée que la femme est forcément manipulable et manipulée par la gente masculine. Eternelle victime, être vulvée serait ainsi accompagné d'une formidable capacité à subir et accepter le diktat masculin, pour des siècles et des siècles, amen.Tout au contraire, cette irruption de l'épilation intégrale est, à mes yeux, le signe dans le réel de la valorisation du rôle des femmes. L'apparition dans nos lits (je vous le souhaite) du résultat de toute une éducation consacrée non plus à la reproduction, mais à une sexualité comme partie prenante du bien-être individuel. Ainsi, effacer toute pilosité, est selon moi, au même titre que l'homme et son pénis parfaitement visible, vouloir afficher à la face du monde son sexe et son genre.La moule imberbe est une revendication de genre, la fin d'un tabou du sexe caché. L'épilation intégrale devient l'affirmation du sexe physiquement féminin. Voici ma vulve, j'en suis fière, je la montre. Je ne la cache plus derrière un buisson pileux, j'en expose les détails, j'en dévoile la nature. L'épilation est une affirmation : j'ai une chatte et j'en suis fière. Tu veux la voir ?
Nota benêt : grandes lèvres, petites lèvres, clitoris, il ne reste à présent qu'à vous dévoiler le cœur, mesdames…
vendredi 12 juillet 2013
Nananère
Je n'ai pas de cancer et @raphaelportland (#FF) a bien aimé mon texte de chanson. Quel beau vendredi !
— Le_M_Poireau (@Le_M_Poireau) July 12, 2013
Comme te l'indique mon tweet de ce matin, le scanner démontre que je n'ai pas de cancer. Il y a bien "quelque chose" qui s'en prend à mes ganglions et titille mes globules blancs (à moins que les deux ne soit liés…) mais rien de dangereux dans l'immédiat.
Je n'ai pas fini mon parcours médical. Après trois ans d'entêtement, j'ai trouvé une doctoresse qui fait son travail et cherche le pourquoi. Il n'y a toujours pas de diagnostic. Je sais pour le moins que je vais rester un peu…
Merci à tous pour les messages de soutien, surtout toi.
dimanche 7 juillet 2013
Deux mouvements…
J'ai depuis longtemps compris que la vie est une petite idiote écervelée. Elle agit et nous propose des choix d'un air joyeux alors que ça va déclencher tout un tas de conséquences. L'existence n'a pourtant lieu qu'au présent. Nous sommes là, nous tentons un choix parmi les propositions du menu puis autre chose apparait que nous relions ou non à l'instant d'avant. Il n'y a que nous, humains, à tenter d'y coller un sens. Nous tirons des traits pour connecter des points isolés de l'histoire, ça trace des dessins qui ressemblent à une trajectoire. Nous appelons ça : la cohérence.
Je ne crois pas que tout cela soit écrit, notre parcours. Il n'y a que des hasards. Nous passons à cet endroit, à ce moment et ça tombe sur nous. Ça aurait pu tout aussi bien arriver à quelqu'un d'autre. Ce qui fait sens, ce sont nos choix. Ce que nous sélectionnons, parmi les possibles, pour meubler notre parcours et les leçons que nous pensons en tirer.
En ce moment et dans le même temps, ma vie s'agite de deux mouvements intimes. Une très jeune femme est passée dans ma vie et s'en éloigne. Mes analyses de sang m'indiquent que quelque chose dans mon corps a réveillé mes globules blancs.
Ce n'est pas banal qu'une demoiselle me choisisse pour vivre sa première fois. Ce n'est pas anodin d'être dans ce rôle, moi pour qui le plaisir féminin est sur un piédestal et qui trouve essentiel que les femmes s'épanouissent. Je suis construit de cette matière, il faut que le corps exulte. J'en ai croisé des cabossées du désirs, des démolies de la maltraitance, des accidentellement frigidifiées.
Nous sommes des gens civilisés. Oui, vous aussi, je vous assure. Nous vivons en société. Nous ne nous reniflons pas le cul dans la rue pour savoir si nous nous plaisons. Nous établissons une communication, un échange. Il s'installe des connexions entre les personnes. Nous partageons des anecdotes, nous nous dévoilons. Nous nous faisons reluire un peu pour capter la lumière. Sauf cas particuliers, nous prenons le temps de nous choisir entre individus.
Nous sommes des gens civilisés. Oui, vous aussi, je vous assure. Nous vivons en société. Nous ne nous reniflons pas le cul dans la rue pour savoir si nous nous plaisons. Nous établissons une communication, un échange. Il s'installe des connexions entre les personnes. Nous partageons des anecdotes, nous nous dévoilons. Nous nous faisons reluire un peu pour capter la lumière. Sauf cas particuliers, nous prenons le temps de nous choisir entre individus.
Nous nous sommes choisis à cet instant. Rien n'était prémédité et la vie nous a offert cette option. J'ai l'expérience d'un homme adulte de 47 ans. Elle a toute l'innocence de ses 20 ans. Ce furent des moments de partage et d'émotions charnelles. J'ai pris soin d'elle à ce moment précis où elle en avait besoin. Je suis passé par là par hasard et, peut-être pour échapper à sa situation du moment, j'étais la solution qu'elle attendait. Pour recevoir de l'attention, s'offrir, c'est exister.
C'était pour moi comme relire la chronique de ses propres débuts, la lampe-torche de l'expérience à la main avec les piles de l'émotion pour fournir l'énergie. J'invente les métaphores que je veux, c'est mon blog. Il y a eu des restaurants, il y a eu des mots, il y a eu les peaux, l'épiderme, il y a eu des cafés du matin, enroulée dans la couette. Il y a eu, entre nous, un de ces moments hors du cours de la vie. Une suspension, des parenthèses, un point de rencontre entre deux générations.
Je passe un scanner mercredi. Mes analyses de sang indiquent que j'ai possiblement un corps étranger quelque part dans mon organisme. Mes globules blancs forment des bataillons pour défendre la baraque. J'ai peur de la suite, je ne sais pas comment gérer cela. Ça ne s'apprend pas.
Elle est comme un printemps qui s'éloigne. Nos chemins se séparent parce qu'il n'y a pas d'histoire à écrire. Le possible a déjà eu lieu. Quand la magie opère, c'est comme un feu d'artifice, ça éblouit mais ça ne dure jamais longtemps. J'ai repris mon quotidien, elle a changé le sien, déménagé, démarré le chapitre suivant. Elle a regagné la surface. J'y suis peut-être pour quelque chose. Finalement elle ne s'est pas noyée. Elle est revenue à elle-même.
En ce moment et dans le même temps, ma vie s'agite de deux mouvements qui ont lieu en parallèle. Elle qui s'éloigne avec toute sa jeunesse et moi, le mal qui s'approche. Je résiste à la laisser partir. Paniqué par ce qui arrive après, je suis celui qui s'accroche pour ne pas laisser filer les mailles du temps qui se tricote. Qu'est ce qu'il y a avec mes métaphores ?
Elle a repris sa vie, je réintègre la mienne. Elle s'est offerte à mon expérience et j'ai reconnu la fraîcheur du désir. J'ai retrouvé le pétillant, l'imprudence, l'irréfléchi. Reliant ces points isolés de mon histoire, j'essaie de leur donner un sens. L'intensité des escapades, la magnitude des émotions, je peux maintenant faire face à la suite, armé de ces sourires supplémentaires…
dimanche 23 juin 2013
Gâteau de pommes de terre (la recette)
Cet article n'est pas une allusion politique.
Pour 4 personnes
Préparation : 35 min | Cuisson : 25 à 30 min
Ingrédients : 250 g de pommes de terres cuites - 75 g de farine - 60 g de beurre - 2 œufs - 12,5 cl de crème fleurette - 1/2 cuillère à café de sel - 1/2 cuillère à café de sucre en poudre - 10 cl de lait - 50 g de lardons non fumés - 50 g de Cantal - 1 pincée de levure chimique.
Préparez une pâte à choux :
. Portez à ébullition le lait avec 60 g de beurre coupé en dés, le sucre et le sel.
. Hors du feu, ajoutez la farine.
. Remettez sur feu doux, remuez jusqu'à ce que la pâte se détache des parois.
. Hors du feu, ajoutez les œufs, un par un.
. Mettez la crème fleurette sur feu vif et réduisez de moitié.
. Faites rissoler les lardons puis égouttez-les et réservez.
. Beurrez les moules à soufflés.
. Entreposez-les au congélateur pour en faciliter le démoulage.
. Ecrasez les pommes de terre encore chaudes.
. Incorporez-les à la pâte à choux et mélangez.
. Ajoutez la crème, les lardons, la levure et le Cantal coupé en dés.
. Préchauffez votre four à 210° (th. 7).
. Remplissez les moules de pâte et cuire au four, durant 20 min.
. Sortez les gâteaux du four et laissez poser une dizaine de minutes.
. Passez une lame sur le bord des moules puis démoulez et servir.
Nota : à Bruxelles, je n'ai pas trouvé de Cantal, j'ai opté pour du Comté. La recette peut fonctionner avec plusieurs type de fromages, il faut tester.
Pour 4 personnes
Préparation : 35 min | Cuisson : 25 à 30 min
Ingrédients : 250 g de pommes de terres cuites - 75 g de farine - 60 g de beurre - 2 œufs - 12,5 cl de crème fleurette - 1/2 cuillère à café de sel - 1/2 cuillère à café de sucre en poudre - 10 cl de lait - 50 g de lardons non fumés - 50 g de Cantal - 1 pincée de levure chimique.
Préparez une pâte à choux :
. Portez à ébullition le lait avec 60 g de beurre coupé en dés, le sucre et le sel.
. Hors du feu, ajoutez la farine.
. Remettez sur feu doux, remuez jusqu'à ce que la pâte se détache des parois.
. Hors du feu, ajoutez les œufs, un par un.
. Mettez la crème fleurette sur feu vif et réduisez de moitié.
. Faites rissoler les lardons puis égouttez-les et réservez.
. Beurrez les moules à soufflés.
. Entreposez-les au congélateur pour en faciliter le démoulage.
. Ecrasez les pommes de terre encore chaudes.
. Incorporez-les à la pâte à choux et mélangez.
. Ajoutez la crème, les lardons, la levure et le Cantal coupé en dés.
. Préchauffez votre four à 210° (th. 7).
. Remplissez les moules de pâte et cuire au four, durant 20 min.
. Sortez les gâteaux du four et laissez poser une dizaine de minutes.
. Passez une lame sur le bord des moules puis démoulez et servir.
Nota : à Bruxelles, je n'ai pas trouvé de Cantal, j'ai opté pour du Comté. La recette peut fonctionner avec plusieurs type de fromages, il faut tester.
jeudi 13 juin 2013
Ma Chine [faut la brider !]
Tu as vu ce qu'on a appris à propos du système chinois ?
Non ?
Un de leurs agents a réussi à fuir à l'étranger avec pas mal de documents. Je crois qu'il est réfugié à Hawaï ou quelque chose comme ça. Des journalistes qui l'ont rencontré racontent qu'ils ont là-bas des ordinateurs tellement puissants qu'ils sont capables d'écouter n'importe quelle conversation, là maintenant, n'importe où dans le monde.
Tu imagines qu'ils lisent déjà cet article alors que je suis seulement en train de l'inventer ?
Le président chinois est très vite intervenu pour rassurer son peuple.
Le système intérieur ne permet que de savoir qui appelle qui, par jour, par mois, par an et la durée exacte de chaque communication. En aucun cas, il ne s'agit d'écouter les conversations privées.
Cette activité est réservée aux pays étranger. C'est à dire nous.
Quoi ?
Ça ne se passe pas en Chine ?
T'es sûr ?
lundi 10 juin 2013
La plaine du Bourdon [comme son nom l'indique…]
Je peux faire un peu de politique locale ? Après tout, je suis citoyen européen, j'ai donc exprimé mon vote lors des dernières élections communales. Et je m'étonne de la manière dont le collège élu par les urnes, gère mon quartier. Ah je t'avais prévenu, c'est très local. Mais reste, tu vas voir, c'est exotique.
Mon coin, c'est entre la Plaine du Bourdon et la gare du Moensberg et entre ces deux dossiers, j'ai comme l'impression que personne ne travaille ensemble. Si tu n'as pas de carte sous les yeux, je t'explique la géostratégie de l'endroit. La plaine du Bourdon, par un besoin pressant de logements, parait-il, vient de passer de zone plus ou moins naturelle à un fort joli parc dessiné autour du cours d'eau.
A vue de nez, l'espace vert nouveau-né représente à peu près un tiers de la zone naturelle d'origine. Les associations de râleurs habituels ont réussi à grignoter ce petit bout de nature à force de manifestations mais le reste a bel et bien été bétonné. Des immeubles de chez Bouygues
Immobilier se dressent là et, me semble-t-il, sont déjà en vente, vous trouverez ça
aisément.
De manière tout à fait provisoire, sur cet espace laissé naturel et avec l'accord de la commune, un cirque s'était installé. Un de ces petits cirques de province sans prétentions mais qui reste une merveille si tu as gardé un peu d'enfance en toi. Le cirque est une sorte de double décimètre pour mesurer son âme d'enfant.
En dehors des représentations, le cirque avait également développé une fonction importante pour le quartier et les alentours : il proposait des cours et des stages de cirque. Si ce n'est pas pour faire carrière dans l'art forain, tu comprends que socialement, c'est un lien entre les gens.
Un quartier sans boulangerie, c'est un quartier qui ne se parle plus en attendant son tour. Ici, à défaut de pain, il y avait les cours de cirque. Pour le besoin urgent d'implanter ces projets de promoteurs, il a été déplacé à Watermael-Boisfort, une commune voisine. Soit à quarante-neuf minutes de la plaine du Bourdon en transports en commun.
Les gamins du coin qui profitaient de l'animation, tu crois qu'ils font quoi maintenant ? Que leurs parents fortunés envoient du personnel pour les amener là-bas ? Qu'ils se tapent sinon presque une heure trente de Stib aller-retour ? Bien entendu que non…
La ville avance, c'est le progrès. Je suis un peu triste de voir la campagne se muer en ville, les herbes folles se recouvrir de bitume et les enfants se voir priver de lieux de socialisation. C'est mon côté romantique. J'en suis parfaitement conscient et j'accepte l'idée qu'il faut bien loger de plus en plus de monde.
Le problème est que je connais le quartier pour y vivre. Que je n'ai pas besoin de carte pour saisir qu'à ce croisement de la chaussée d'Alsemberg et de la plaine du Bourdon, passe déjà un flot considérable de voitures venues de Flandre et d'ailleurs. A tel point qu'il n'est pas rare que la seule ligne de bus Stib qui nous transporte, la ligne 43, se retrouve embouchonnée bien en amont de la gare de Calevoet.
82 appartements nouveaux ajoutent potentiellement 82 nouveaux véhicules dans le trafic. Implanter à cet endroit de nouveaux logements, fort bien, mais qu'en est-il des conditions de circulations pour y accéder ? Parce qu'à moins de mettre en sens unique la chaussée d'Alsemberg entre le Globe et Calevoet, je ne vois pas. Les voitures s'empilent déjà par dizaines soir après soir.
(et je suis bien conscient qu'une partie de cette circulation pense pouvoir simplement contourner Brugman/ De Stalle et gagner un peu de temps…).
Peut-être que le RER sera une bonne solution. Quand quelques pinailleurs flamingants ne s'occupent pas de contester n'importe quoi d'écrit en français, les travaux avancent. Concrètement, ils déplacent l'ancienne gare du Moensberg pour qu'elle s'occupe de desservir deux lignes importantes. Une vers la Flandre, une vers la Wallonie.
Autant te dire qu'avec ce point d'entrée sur le territoire bruxellois, Uccle pourrait connaitre un développement considérable en terme de circulation automobile. En s'appuyant d'un côté, sur une offre de parking et d'accessibilité du centre ville grâce au RER, et de l'autre en s'assurant d'une évolution urbanistique maîtrisée, y compris en terme de services et de commerces, la commune peut devenir la plaque tournante de la région Capitale.
Enfin, c'est mon analyse de simple citoyen. Je crois sottement que l'arrivée d'une nouvelle gare de RER dans une zone d'habitat demande pour le moins réflexion quant à la manière dont on souhaite que cela se passe. Et quant à la meilleure manière d'attirer et d'ancrer cette population afin qu'elle ne soit pas que de passage. Une sorte de gouverner c'est prévoir mais à l'échelle locale.
La rue du Bourdon (photo ci-dessus) qui va de la plaine du même ruisseau à la gare du Moensberg sature déjà matin et soir de la circulation. C'est une zone scolaire et la route directe vers Linkebeek et la Flandre pour les navetteurs que la SNCB a réussi à faire craquer. Deux bus s'y croisent difficilement. J'ai du mal à imaginer que la commune n'ait pas étudié cette situation.
La rue du Bourdon va devenir l'axe principal d'un tas d'allées-venues. Le RER directement vers le quartier européen, le rêve de la ville sans voitures, c'est tentant. Combien va-t-il falloir accueillir de passagers par jour ? Quelles études ont été faites sur ce point ? Quels aménagements futurs ont-ils été décidé pour d'ores et déjà désengorger la zone ?
Sur le terrain, rien ne change, ça bouchonne, le bus 43 de la Stib a des horaires aléatoires, des immeubles sortent de terre, des ministres inaugurent des parcs et le train fait comme il peut. Sur le terrain, tout se passe comme si la priorité de ce collège communal était plus concentrée sur le nombre d'immeubles disponibles et que sur la manière dont on y pourrait y habiter si on n'arrivait pas tout le temps en retard…
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Pour aller plus loin :
Calevoet-Bourdon : un quartier sous pression brochure de l'IEB - Oct 2010 (PDF).
Des nouvelles gares RER pour Bruxelles ? Enjeux, méthodes et contraintes - Brussels Studies - Janv. 2012 (PDF).
samedi 4 mai 2013
Nathalie Mercier : «La communication n’est pas le grand Satan du monde moderne»
Suite à l'article paru dans Marianne* que j'ai twitté parce que le sujet de la communication politique m'intéresse, Nathalie Mercier, qui y est présentée comme «la communicante de Valérie Trierweiler», m'a interpelé afin d'en corriger le contenu erroné. Je lui ai donc proposé de répondre à une interview pour le blog ce qu'elle a accepté.
Dans plusieurs articles de presse, dont Marianne*, vous êtes citée comme «la communicante Euro-RSCG déléguée auprès de Valérie Trierweiler», ce n’est pas le cas ?
J’en tombe de ma chaise ! Non, mais sérieusement, mon expertise de conseil en communication hors d’Euro RSCG s’exerce depuis suffisamment longtemps – début 2005 - pour que quiconque ne puisse prétendre aujourd’hui me « placer » comme j’ai pu le lire à plusieurs reprises.
Ma fonction, en tant que chargée de mission, au sein de l’équipe de campagne présidentielle de François Hollande relève de ma seule démarche, directement auprès du candidat. Cette fonction, non spécifiquement liée à Valérie Trierweiler et qui couvrait un champ large dont les réseaux culturels et économiques, je ne la dois qu’à moi-même. Mais je n’en reste pas moins surprise d’être un « sujet » de questionnement.
Qu’est-ce qui peut générer cette confusion? De 1995 à début 2005, auprès de Bernard Sananes, Stéphane Fouks et Laurent Habib chez Euro RSCG C&O, j’ai participé à la conception de la stratégie de communication de grandes entreprises et de celles de leurs patrons, de délégations interministérielles, de campagnes gouvernementales, de collectivités locales...
Airbus, SFR, Harrods, La Redoute, l’Olympique de Marseille, la ville de Quimper, la Sécurité Routière, la délégation Interministérielle de lutte contre la Sida, entre autres, étaient quelques-uns de mes dossiers. Le champs de la culture, des médias et de l’entertainment fait également partie de mes expertises. A cette époque, à titre personnel et en toute transparence avec la hiérarchie d’Euro RSCG, j’ai également conseillé Viviane Reding, commissaire européen à la Société de l’information et aux médias. Puis début 2005, je suis devenue la directrice de la communication du musée du quai Branly où je travaille toujours. Mon parcours est limpide donc je ne trouve pas d’explication à cette confusion.
Quel est votre travail auprès de Valérie Trierweiler ?
C’est simple : aucun ! Plus intense comme cadre professionnel qu’une campagne présidentielle, je ne connais pas. Ce qui amplifie et consolide des liens, forcément. Dont ceux qui se sont développés avec Valérie Trierweiler dans ce contexte. La campagne terminée, il m’a été effectivement proposé de rejoindre l’Elysée.
Par choix personnel, j’ai souhaité reprendre mon poste de directrice de la communication au musée du quai Branly, ayant pris des congés exceptionnels, non rémunérés par le musée, de quelques mois pour la campagne. Ce qui est totalement usuel et autorisé dans la fonction publique. Mais je n’en ai pas moins gardé une relation amicale avec Valérie Trierweiler par la suite.
En quoi une «1ère dame» a-t-elle besoin de conseils en communication ?
Si la question m’est posée, je répondrai : rester soi-même. Ce qui dans le cas présent relève du bons sens et non de la stratégie. La communication n’est pas un sujet de préoccupation pour Valérie Trierweiler, me semble-t-il.
Valérie Trierweiler assume un rôle « officiel », et non une fonction, auprès du Président de la République. Un rôle non défini qui donne donc lieu à toutes les interprétations quant à la façon de s’y impliquer. En l’état, c’est même potentiellement 66 millions d’ «hypothèses» du rôle qui sont envisageables. A chaque français d’imaginer ce qu’il attend d’elle quelque part. Un peu complexe comme position non ?
Alors ce que j’en vois, c’est justement quelqu’un qui ne cherche pas à « fabriquer » une image. Qui ne pense pas en terme de « communication » quand elle prend des décisions liées à ce rôle, à ces attentes. Qui répond aux nombreuses sollicitations dont elle est l’objet et ce avec discrétion. Quelqu’un qui s’inscrit avant tout dans un postulat de femme active du 21ème siècle, autonome financièrement et vigilante à protéger sa vie privée et celle de ses proches.
A sa façon, Valérie Trierweiler fait évoluer le rôle et bouscule les conservatismes. Sans qu’il soit question pour elle de problématiques de communication. N’en déplaise à tous ceux qui ont décidé, exilés fiscaux et twittos de droite inclus, d’en faire une cible trop facile de leurs critiques stériles et malveillantes.
Vous avez travaillé avec Stéphane Fouks jusqu’à il y a huit ans. Quelles leçons tirez-vous de cette expérience ?
Stéphane Fouks est l’un des talents Havas. C’est indéniable et il serait stupide de le nier. Et quels que puissent être les commentaires divers et variés lus à son sujet actuellement, il est reconnu depuis longtemps comme un stratège visionnaire et créatif. Ce serait malvenu et malveillant de ne pas tirer un bilan plus que positif de ces 10 années passées au contact quotidien des dirigeants d’EuroRSCG, dont Stéphane Fouks. Certes, son côté quelque peu extraverti en irrite certains.
C’est dommage mais c’est ainsi que le temps médiatique le perçoit en ce moment. De surcroît, ce que je lis, de ci de là , au sujet des communicants d’Havas, me laisse perplexe. Ce n’est pas l’entreprise que j’ai connue et que j’ai pratiquée. Je n’ai pas de raison de croire fondamentalement que cette grande maison, alliant à la fois transparence et discrétion, a changé globalement de ligne déontologique en 8 ans.
Pourquoi avoir mis fin à votre collaboration avec Stéphane Fouks et Euro-RSCG ?
Au début de l’année 2005, une formidable opportunité professionnelle s’est présentée. Devenir directrice de la communication du musée du quai Branly représentait la synthèse parfaite, à mes yeux, de mes affinités professionnelles au confluent des problématiques culturelles et de politique internationale.
Après 10 ans de collaboration avec Euro RSCG, dont j’étais également directrice de la communication du Groupe en France quand j’en suis partie, il était totalement normal de réfléchir à une nouvelle étape. Passer du côté de l’annonceur, créer un nouveau territoire de communication et participer à l’ouverture d’un grand musée international, c’est une opportunité qui ne se loupe pas.
Donc pour toutes ses raisons, il ne s’agissait pas de la fin d’une collaboration avec les dirigeants d’Euro RSCG mais d’une nouvelle étape professionnelle qui s’est ouverte pour moi. Et qui se poursuit toujours aujourd’hui.
Dans l’affaire Cahuzac, on assiste à une mise en cause du travail des communicants auprès des responsables politiques. Comment observez-vous cette tournure des événements ?
Le choc dans l’opinion a été violent. Dans le travail de décryptage des causes et conséquences que sont en droit d’exercer les médias, dans leur rôle de 4ème pouvoir, j’assiste de nouveau à une forte cristallisation des critiques autour des communicants. Trop simple de résumer ainsi le problème.
Dans ce contexte, Euro RSCG suscite des débats dont une grande part de fantasmes, il faut le souligner. Ce n’est pas une pseudo secte, avec des desseins pernicieux, aux réseaux ayant pour ambition de noyauter le pouvoir. Cessons la plaisanterie, cela va trop loin. C’est totalement faux et injuste. Et quand je dis cela, je pense aussi à tous mes ex-collègues compétents dont une grande partie fait encore partie d’Havas et qui voit l’opprobre jetée sur leurs métiers. Sur nos métiers.
La communication n’est pas le grand Satan du monde moderne tels que certains «moralistes» d’horizons divers voudraient le faire croire. Nous sommes au 21ème siècle. La communication fait partie intégrante de l’époque dans laquelle nous vivons. Tout va très vite. Une information se juxtapose à une autre en quelques minutes.
L’image est également un vecteur majeur et instantané de diffusion de l’information par le biais de tant de canaux désormais. C’est un état de fait qui ne s’inversera pas.
La communication, c’est tout simplement un ensemble de professionnels, des médiateurs en quelque sorte, adossés à des métiers. Des professionnels qui sont une courroie de transmission entre l’émetteur et le récepteur, l’opinion publique. J’aurai tendance à dire que là où certains voudraient ne voir qu’une réalité, il y a des réalités. A chacun de faire alors valoir ses arguments, dans la mesure du respect d’une parole juste.
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Conditions de l'interview: j'ai envoyé mes questions par mail et j'ai reçu les réponses quelques jours plus tard. Quelques corrections de formes ont été faites avec l'accord de Nathalie Mercier avant publication. Merci de ne pas copier mon travail sans demander mon accord*.