Picsou, le personnage de Disney préféré de notre président [source]
Sujet du jour : comment faire croire qu'on sauve une banque pour en privatiser une autre.
Quand on est comme Nicolas Sarkozy président de la République et qu'on a d'un côté des amis très riches et d'autre part les moyens de l'Etat à sa disposition, il est assez facile de mélanger les genres. Ainsi, pour faire mine de sauver la Société Générale et renforcer la Frânce de l'argent roi [que le monde entier nous envie], je le soupçonne fortement de vouloir user des seconds au profit des premiers.
Vous vous souvenez de l'épisode A380 ?
Dans cette histoire, une erreur humaine dans la chaîne industrielle a permis de supprimer dix mille emplois et de programmer la délocalisation des usines d'assemblage. On n'avait pas encore inventé le Jérôme Kerviel en bouc émissaire mais l'idée était déjà la même : il faut sauver Airbus.
Pas un mot sur la volonté finale de pulser la rentabilité vers les sommets au profit d'actionnaires renommés tel que Monsieur Lagardère mais bien l'agitation du drapeau national utilisé comme leurre pour nous
Et vous verrez qu'à la fin de l'histoire de la Société Générale, on aura été leurrés de la même manière par la belle équipe de margoulins qui marche main dans la main avec nos (ir)responsables politiques.
Episode 1 : Où l'on apprend qu'un employé de bureau cache un dangereux terroriste au fond de son tiroir.
Jérôme Kerviel est un trader. A ce titre, sa direction lui demande de prendre un certain nombre de risques, c'est même à peu près ce qui doit être écrit dans son contrat de travail. Ne trouvez-vous donc pas étrange qu'on le licencie soudain pour avoir justement rempli ce qui est sa mission ?
Et s'il a vraiment réussi à pirater quelques milliards non pas pour son propre compte mais en espérant engraisser son employeur, il faut alors reconnaître que le patron qui se sépare d'un tel génie informatique en le traitant de terroriste est lui-même un sombre crétin.
Sauf s'il a une autre idée derrière la tête.
Episode 2. Les vierges et le pantin
Ainsi, c'est bien le conseil d'administration de la banque qui a décidé lui-même de liquider les prises de position [c'est le kamasutra, ce marché ma parole !] de son employé fantasque [en son absence] et d'en informer de toute urgence les médias dans la foulée.
Et c'est dans cette urgence créée de toute pièce que les journalistes nous servent alors la version voulue et écrite par la direction : Un dangereux individu a profité d'une faille du système pour leur piquer tout un tas de pognon [et c'est un très gros tas].
Episode 3. Il faut sauver la Société Générale
Alors même qu'elle est encore largement bénéficiaire, on nous annonce soudain que la banque serait une proie facile pour quelque ennemi de notre beau pays national et tricolore.
C'est ici que je subodore la magouille qui ne manquera pas de faire rosir plus d'un libéral en manque de sang frais. En effet, quoi de plus solide à opposer aux ennemis de la nation que l'Etat souverain.
Il suffirait par exemple qu'interviennent conjointement la Banque Postale et la Caisse des Dépôts et Consignation pour extirper des griffes ennemis la pauvrette pour que le tour soit joué.
Entre autre scénario, imaginons le montage suivant :
La Société Générale est découpée en deux parties. D'un côté, l'international qui est cédé à la BNP et de l'autre, le restant qui est partagé entre la Banque Postale et la Caisse des Dépôts [mettons 20% et 30%. Les 50% restant comprendront les 10% de participation des salariés et les 40% laissés au marché boursier].
Episode 4. La troisième dimension
Une fois que les choses se seront quelque peu calmées, on nous annoncera que «la Société de la Banque Postale Générale» (ou «la Banque Générale de la Société Postale», le nom qu'on lui donnera importe peu) a besoin d'augmenter son capital pour réussir à porter notre étendard tricolore dans un groupe de dimension internationale. Et c'est par un simple échange d'actions, que le gouvernement en place aura alors réussi la privatisation du siècle au profit des incendiaires eux-mêmes et avec notre pognon [car je te le rappelle, cher lecteur et toi aussi, chère lectrice, l'Etat c'est chacun de nous].
Au final, ce sera sans sortir un seul fifrelin de leurs poches déjà bien garnies que ces fieffés administrateurs de la Société Générale recevront en cadeau l'ensemble des agences de la Banque Postale. Sans parler des milliers d'employés qui sont comme un cadeau bonus avec lesquels ils pourront jouer quelques heures durant à ce jeu qui consiste à supprimer des postes sans jamais passer par la case licenciement.
On prend les paris ? Vous misez combien sur cette hypothèse ?