Quand les enfants sont encore petits, nous avons tellement honte du capitalisme ambiant, que nous préférons inventer le Père Noël. Nous évitons ainsi d'expliquer les hypermarchés Carrefour* qui positivent les actionnaires mondiaux aux dépens des producteurs du coin.
Nous n'allons quand même pas leur dire, aux mioches*, que les jouets dont ils s'extasient sont fabriqués par des pauvres basanés dont le salaire mensuel n'atteint même ce qu'ils nous coûtent en bonbons.
Et en dentiste par la suite car d.ieu que ce système est bien foutu pour nous tondre la laine par les deux bouts*.
L'ogre*, le méchant loup et les sorcières, pourquoi pas ! Nous pouvons toujours arguer qu'ils sont là pour compenser la tonne de bons* sentiments étalés un peu partout.
Pour l'Afrique et le tiers monde, nous pouvons toujours recourir à l'éducation. Il suffira d'expliquer le formidable travail réalisés par d'extraordinaires associations, tenues par des personnes* d'une telle générosité qu'il est de bon ton de leur filer un peu de thunes.
Surtout au moment des fêtes, le meilleur moment de l'année pour nous demander du pognon…
Mais comment pouvons-nous expliquer* la mondialisation du capitalisme à nos gamins ?
— Tu vois ma chérie, la petite fille* termine sa journée de quatorze heures de progrès social. Elle peut à présent profiter librement de ses dix heures de loisir.
Que c'est justement ça, le principe ! Qu'ils nous fabriquent des stations de jeu* video, des lecteurs mp3*, des Pikachu* en fourrure jaune et des télés grand écran sur lesquels nous pouvons suivre jour après jour, le grand bond en avant de l'humanité.
Il y a un gros bonhomme habillé tout en rouge, il a une voix aussi grosse que sa barbe et il regarde toute l'année pour savoir si tu es bien sage. Il a heureusement des centaines de lutins qui bossent dans ses usines pour son profit…
Source image : Santa Claus (courtesy of Coca-Cola ®)