mercredi 24 septembre 2014

Connexion [en plastique !]




A force de tout dématérialiser, je me demande si nous-mêmes n'allons pas devenir des pixels fondus dans le grand paysage numérisé. Plus sérieusement, il y a un truc qui me chiffonne dans l'infini univers d'internet, à tel point que je décide d'en faire un article, c'est te dire si c'est grave.

Tu as depuis longtemps, je l'espère pour toi, la gestion en ligne de ton compte en banque. Fini les relevés papier, tu peux suivre en continu et en direct, la baisse de ton pouvoir d'achat grâce au paiement électronique de tes factures. C'est assez pratique et en plus, ça économise du papier, c'est à dire des forêts pour la matière et de l'énergie pour le fabriquer. Sans parler de la pollution que tu épargnes à la planète en évitant le transport d'un courrier postal.

De l'autre côté, s'il te reste encore un peu d'argent, grâce à ton adsl méga-rapide, tu peux faire l'acquisition d'un tas de marchandises sur des sites marchands, sans même bouger le cul de ta chaise. C'est bientôt Noël et, comme tu as cessé de croire depuis longtemps au gros barbu tout rouge qui voyage en traineau volant, il faut bien penser aux cadeaux des gosses. C'est assez pratique et en plus ça t'économise la cohue des supermarchés du samedi. Comme si les gens n'avaient pas autre chose à faire que d'aller aux courses au même moment que toi. Mais je m'égare, c'est un autre sujet.

Tu as donc d'un côté ta banque en ligne et de l'autre des magasins virtuels. Tout est connecté, c'est magique. Et pourtant, pour passer l'argent de l'un à l'autre par la voie numérique, on t'oblige à posséder et à sortir de ton porte-feuille, un bout de plastique tout à fait réel et bien souvent payant : la carte bancaire.

Tu pourrais te dire que puisque tout est relié à internet, il suffit d'un petit protocole sécurisé pour effectuer un virement directement de ton compte vers celui du commerçant mais non. Rien de tout cela. Dans le grand univers dématérialisé, la plupart des achats passent encore par la possession obligatoire de cet objet physique.

Et pourquoi ? Pourquoi ne peut-on pas payer directement le commerçant à l'aide de son compte en ligne ?  Pour quelle raison nous oblige-t-on ENCORE à faire fabriquer ce truc en plastique, c'est à dire à base de pétrole, simplement pour effectuer un transfert électronique d'argent virtuel ? Je ne sais pas vous mais, moi, ça m'énerve.

3 commentaires:

  1. Ah ! Un billet. Il faudrait un professionnel de la carte pour te répondre. Je vais voir si j'ai ca en stock. Ah ! Oui !

    Si on oublie le chèque qui va disparaître, il y a quatre moyens de paiement qui existent dans le SÉPA (Google est ton ami) :
    - le liquide,
    - le prélèvement (tu autorises un tiers à prendre du pognon sur ton compte),
    - le virement (tu envoies du pognon sur un compte de quelqu'un),
    - la carte bancaire (tu autorises ta banque à faire ce quel veut si tu tapes ton code).

    Le premier n'est pas possible par internet. Les deux suivants nécessitent des accords entre les parties donc une signature.

    Il reste donc le quatrième. L'objet de ton billet. Avec internet, il n'est pas possible de contrôler le code confidentiel. Il faudrait que ton code circule dans des réseaux informatiques et il pourrait être intervepte. Les banques ont donc imaginé des systèmes alternatifs : le cryptogramme visuel (celui que tu as au dos de la carte) pour s'assurer que l'utilisateur a physiquement la carte dans la main (ou l'a eue), il y a aussi les machins où il faut un deuxième circuit (un sms donc avec ton numéro de téléphone, un code de ta banque, l'authentification sonore (la reconnaissance de ta voix). Je crois que j'ai oublié de fermer une parenthese.

    Ta banque te couvre avec les paiements par carte. Si tu contestes une opération, elle te donnera raison puisqu'elle n'a pas le droit d'accepter un paiement sans code. Le reste est une relation de confiance. Sauf si la banque arrive à trouver tes torts, ce qui arrive en cas d'abus (le type qui conteste souvent sera considéré comme suspect).

    Si les sites de commerce sur internet (ou même de proximité, sauf pour le liquide, ils ont pas le droit en dessous de 5000 euros si ma mémoire est bonne) refusent les autres modes de paiement, le virement ou le prélèvement (et le chèque, mais en ligne, tu comprendras facilement pourquoi elles le refusent), c'est leur problème, une question de confiance et de responsabilité.

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    1. Ceci est le commentaire le plus pertinent de l'histoire de la blogosphère).

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  2. Nicolas : merci !
    Il reste donc à inventer un processus sécurisé pour s'identifier en ligne sans passer par une carte bancaire. Mon article est surtout une réaction au fait que la carte bancaire est un moyen de paiement payant qui vient en supplément de ton compte en banque lui-même souvent payant.
    Je souhaite qu'on évite ça et qu'on invente un process d'identification bancaire pour pouvoir payer sans avoir à acheter un bout de plastique !
    En Belgique, ils ont un système de carte bancaire (Maestro) qui, s'il ne permet pas de payer sur internet, permet de payer sur les sites belges via une connexion au site de la banque avec la carte et un boitier personnel : tu y insères ta carte, tu entres ton code, tu tapes certaines parties qui détaillent l'opération demandées par le boitier qui génère un code à 8 chiffres, tu valides ces 8 chiffres sur le site de paiement, ça permet de t'authentifier.
    Bref, un système de virement en ligne sécurisé par une carte gratuite, c'est déjà pas mal ! :-)

    Il reste le paradoxe d'avoir tout dématérialisé sauf le moyen de paiement ! :-)

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