vendredi 30 décembre 2011

Dassier parle épais [il fallait le faire !]




Et la blague d'Arnaud Dassier qui découvre que l'UMP n'est pas démocratique*, on vous l'a déjà racontée ? Je vais commencer par faire les présentations, vous serez plus à l'aise. A ma droite, Nicolas Sarkozy et, à ma droite aussi, Arnaud Dassier, son conseiller internet de 2007.

Visiblement, ce n'est pas lui qui a le contrat cette année*. Je ne sais pas sur quels critères ça se décide. J'imagine qu'il doit y avoir quelqu'un qui regarde que tout ça se réalise dans les règles de l'art et de la comptabilité.

Cette année, il comptait se présenter dans une circonscription qu'il avait du repérer, je suppose. Je ne sais pas où il habite mais si c'est sa région de résidence, c'est très différent. Si non, voilà un type qui débarque avec toute son estime de soi pour choisir les électeurs à qui offrir le bonheur* de le faire député.

Tu penses que les caciques* en place l'ont reçu à coup de pelle*, on a déclenché des guerres pour moins que ça. Je ne vois pas de quel droit, on autoriserait n'importe quel freluquet, parce qu'il est ami du Président, à devenir député. Ce n'est pas encore un titre de noblesse que distribuerait le Château à ses plus fidèles partisans

[Non, ça, c'est pour les feuilles d'impôts !].

Arnaud Dassier exprime toute sa rancœur dans une interview qu'il donne au JDD de mardi dernier. Il ajoute que, bien entendu, il votera Sarkozy au second tour s'il se retrouve face au PS* ou au FN. En clair, la manœuvre ne consiste pas du tout à se venger de Nicolas Sarkozy pour le désintérêt qu'il lui manifeste.

Si vous aviez lu en détail le travail journalistique de Benjamin Bonneau, auteur* de l'article, vous auriez plutôt sursautés à la lecture de ce passage :

«De toute façon, je ne me retrouvais plus vraiment à l'UMP. J'avais déjà arrêté de cotiser en 2009/2010 et n'avais renouvelé ma cotisation en 2011 que pour Jean-François Copé. Mais le programme proposé par l'UMP pour 2012 m'a beaucoup déçu par son manque d'audace et de vision*. Ce parti est au bout du rouleau. Il est temps d'aérer les idées et de renouveler les hommes.»


Voilà, en clair, la guerre interne à l'UMP est officiellement déclarée. Le premier missile, sans doute envoyé par Jean-François Copé, s'appelait Arnaud Dassier…

Source photo*

mardi 27 décembre 2011

Nicolas Sarkozy, la rupture [Partie VI à IX]




Nicolas Sarkozy* nous annonce une «surprise» pour le mois de janvier. Un truc qui devrait booster sa campagne. Pour moi, le mieux, s'il veut espérer gagner, c'est de jouer la rupture. On sait qu'il a autant de scrupule à changer d'avis qu'un serpent à changer de peau, ce qui va lui permettre de virer de bord très facilement.

«Mes chers amis, je me suis présenté devant vous, il y a bientôt 5 ans, avec la sincère certitude que j'allais réussir.
Cette crise est venue qui m'a obligé à mettre un terme aux réformes*. Le capitaine du navire, est-ce qu'il sort la grand voile au plein milieu d'une tempête ? Non ! Il s'abrite et il pilote au mieux pour éviter au navire de s'échouer.


Aujourd'hui, je vous le dis : les décisions que j'ai prises, avec le gouvernement, ont évité à la France un naufrage dans lequel la spirale des marchés financiers* voulaient l'emporter. Le ciel est encore chargé, les nuages flottent encore sur nos têtes mais l'horizon s'éclaircit. Nous allons pouvoir reprendre le vent des réformes.


C'est pourquoi j'ai invité l'ensemble des partenaires sociaux à se rencontrer et discuter. Vous m'avez vu, ces derniers temps, aller à la rencontre du pays. Parce que, vous savez, je suis président de la République mais je n'oublie pas que ce ne sont pas que des dossiers, ce sont des gens.


Je suis allez voir la France et j'ai été frappé par la pauvreté. Par exemple, j'ai rencontré Martine qui est coiffeuse*. Madame Aubry voudra bien ne pas se sentir visée. Vous n'avez pas le monopole du prénom ! Martine, quand elle a fini son mois, il ne lui reste plus grand chose.

Des personnes comme Martine, qui bossent dur et qui s'occupent bien de leurs enfants, il y a en plein en France. C'est pourquoi j'ai demandé à Laurence Parisot* de préparer des propositions pour libérer les salaires.

C'est quand même incroyable, on a du boulot et on gagne pas sa vie. En France, aujourd'hui, on s'enrichit plus de l'assistanat* que de son travail et de ses efforts. C'est pourquoi nous allons permettre l'augmentation des salaires par la suppression d'une grande partie des charges sociales.


Je veux être le Président qui a libéré vos salaires.»


Et sinon, l'UMP peut surprendre tout le monde en ne présentant pas Nicolas Sarkozy mais François Fillon*. Un coup à la Poutine que ça s'appelle…

Photo*

lundi 26 décembre 2011

Le divin enfant [Il est né ?]




Quand on a appris que Carla Bruni était enceinte, on a soupçonné un plan communication vieux comme mes robes (de grossesses) et monté de toute pièce par l'Elysée*. On a aussi plaisanté sur l'identité du père mais c'était par pure méchanceté. A gauche aussi, on est méchants. Mais on le regrette…

On imaginait qu'on nous servirait dans cette campagne, «Le roman de Nicolas Sarkozy, de nouveau papa à 56 ans». Un récit mis au point pour faire pleurer dans les chaumières* et fendre le cœur de la ménagère de moins de cinquante ans. Je ne sais pas s'ils en sont capables mais je n'ai pas dû être le seul à avoir cru qu'ils auraient pu le faire.

Et puis finalement, la méthode diffère de ce que nous attendions. Le bébé est né, tout le monde est au courant, quelques images ont miraculeusement couvert les pages des magazines mais rien n'a paru exposé volontairement. A peine, un poids* emmitouflé dans les bras de sa mère à la sortie de la clinique.
Le Président lui-même, signale aussi souvent qu'il le peut, qu'il n'en parlera pas mais que tout va merveilleusement bien. La maman* et le marmot ont disparu des écrans. Carla serait en pleine dépression post-partum, à trainer chez elle en jogging informe et bourrée du soir au matin que rien ne filtrerait. Tout va merveilleusement bien dans cette paternité nouvelle.

A tout moment, on nous rappelle subrepticement l'existence du rejeton. En plein sommet européen, par exemple, tandis que les chef d'États se sont réunis pour sauver le monde d'une mort certaine (sans même avoir payé ses dettes, quelle honte !), Angela Merkel offre au paternel, un nounours* made in Germany.

Tout le monde aura compris que le locataire de l'Élysée* ne s'est pas soudainement remis aux peluches et que le cadeau est bien destiné au mioche. Ce lardon qu'on ne voit jamais, dont on ne nous parle pas mais qui est si fortement présent dans la campagne.

Les communicants* de Nicolas Sarkozy, candidat de l'UMP à l'élection présidentielle, nous abreuvent de cette absence du chérubin. Ils entretiennent une sorte de suspens qui signe le retour du story-telling. On pressent que la scène finale sera la présentation du divin enfant au bon peuple de France…

Illustration : «Ours Teddy bébé Fynn dans sa valise» de la marque Steiff

vendredi 23 décembre 2011

Printemps arabe [Le sens de l'Histoire !]



Elle l'a acheté finalement son appartement en Tunisie*, Michèle Alliot-Marie ? Non, parce que j'ai vu qu'elle revenait un tout petit peu sur le devant de la scène, j'aimerais bien avoir la fin de l'histoire.

Il faut vraiment qu'il n'ait plus personne d'autre, Nicolas Sarkozy, pour aller la chercher elle. Oui, je sais, les infos passent et on s'y perd un peu dans la chronologie*. Je vais vous rafraîchir la mémoire.

Pendant que le peuple tunisien retrouvait la mémoire quant à sa propre existence, madame était occupée à chercher un bien immobilier dans le pays de Ben Ali. Il me semble qu'elle avait profité du transport offert par un ministre* du gouvernement en place afin de faciliter sa prospection. Mais ma mémoire est une passoire et ma volonté d'enquêter sur le personnage assez limitée.

Elle a du quitter précipitamment sa carrière ministérielle quand on a découvert que de l'autre main, elle avait proposé l'aide de nos forces de l'ordre* pour ramener ses chiens à la niche. La bonne idée du peuple libyen a été de se soulever à peu près à ce moment-là.

Le Nicolas Sarkozy qui peu avant défendait avec force le concept d'un Khadafi «en route vers la démocratie» a sauté sur l'occasion. Les avions, les bateaux, les soldats, il a sorti la grosse artillerie pour tourner la page médiatique*. Et on a arrêté d'en parler.

Quand on pense que la révolution libyenne doit toute une partie de sa réussite au plan média de l'Élysée pour corriger l'image de ses ministres, ça relativise le sens de l'Histoire dont nous parlent les spécialistes de la chose.

Illustration*

jeudi 22 décembre 2011

Le tri sélectif [pur et bio à part…]





Quand tu es d'origine étrangère, tu adores tuer des gens. Pas seulement les méchants flingueurs de gentilles mamies*, les violeurs de caniches* ou les désosseurs de Citroën, non, tout ce petit monde, y compris dans un autre ordre.

Quand tu es d'origine étrangère, tu es haineux et révolté par nature. Tu vends du shit, tu voles des poules, tu te présentes à la présidentielle* et tu déposes partout des bombes de peinture après avoir écrit ton nom en gros sur les murs. Tu niques ta meuf en burqa pour l'engrosser* et toucher des allocs.

Autant le juif* a le sens de l'argent, autant l'arabe a la tactique du profiteur. L'italien est menteur, le wallon fainéant, le grec est sodomite* et le suisse est petit. Il n'y a que le portugais qui ne s'en sorte pas trop mal avec son problème de pilosité. Ce n'est pas parce qu'ils deviennent français* que les étrangers changent de nature.

Quand tu es d'origine étrangère et que tu adores abattre un policier au petit déjeuner, il va falloir prendre sur toi et changer d'habitude. Fini la collection d'uniformes pour amuser les enfants. S'il s'agit de leur apprendre les différents grades de la fonction, ils regarderont Navarro* ou Julie Lescaut* sur TF1*, comme tout le monde.


Illustration : "American propaganda" (tout droit réservé Nicolai_G)

[Reprise (sauf la fin) d'un article du 2 août 2010]

mercredi 21 décembre 2011

Le détail [existe aussi en XL !]




L'autre jour, pendant que j'étais convaincu de mourir d'un cancer*, je me disais que quarante-cinq ans, c'est tout de même un peu tôt. Je ne m'y attendais pas. Et dans le même instant, je passais en revue les quelques trucs qui me sont arrivés. Je me disais que quarante-cinq ans, c'est quand même pas mal de déjà vécu.

Des moments de l'enfance, je grimpais dans les arbres*, l'air chaud de l'été le long de la peau quand je roulais super vite à vélo, puis les baisers furtifs, les échanges corporels de plus longue durée, les fornications d'occasion, parfois mieux que des neuves, des lacs où je me suis baigné, des vagues dans lesquelles j'ai plongé, des apparts où j'ai logé, des yeux déjà lus, des sourires déjà bus*, le nombre de fois où j'ai conclu.

Les jours passent. Ils s'en vont et ne reviennent pas.

Depuis que je sais que je suis mortel, j'essaie d'y prendre garde et de noter* mentalement le soir, une chose agréable qui m'est arrivé dans la journée : une inconnue souriante croisée dans la rue, quelque chose que j'ai aperçu et qui m'a interpelé, une réussite momentanée, des mots qu'on aurait pu me dire, un texte que j'aurais pu écrire et qui, sur l'instant*, me semble à l'équilibre, un petit air de musique qui me glissait entre les lèvres, le goût parfait d'une tasse de café…

Ce peut-être anodin et sans aucune importance comme un parfum de fleur à l'entrée du jardin*. Mais c'est exactement cette senteur qui, en vous, tisse cette douceur du souvenir qu'il deviendra. Le goût de la Madeleine. Et vous, là, qui me lisez, dites-moi, à cet instant précis, qu'avez-vous noté d'agréable* en cette journée ? Quel bonheur a croisé votre vie aujourd'hui ?

Illustration

mardi 20 décembre 2011

BeGov [Obsession].




Ce soir, je découvre le résumé du documentaire présenté par France5, chaîne francophone. Obsédé comme je le suis par la crise nationaliste en Belgique*, je comprends :

«Il était une fois, au nord de la Tanzanie, un lac de feu appelé le lac Natron, l'un des ultimes sanctuaires sur Terre, berceau de la vie d'un million de flamands*... Dans cet environnement hostile et sauvage, on plonge au cœur de l'extraordinaire aventure d'un bébé flamand au destin hors du commun, Bart de Wever. Depuis sa naissance jusqu'à l'âge adulte, un incroyable périple parsemé de dangers l'attend, où le climat* et les grands prédateurs sont autant d'obstacles qu'il faudra vaincre pour accomplir* le cycle de la vie. L'un des derniers mystères de notre planète et une histoire que seule la nature peut nous révéler…»

Concluez comme vous voulez…


Source illustration*

jeudi 15 décembre 2011

L'humour [Je partage !]




L'humour est une chose très difficile à manier*. Comme l'esprit humain se lasse assez vite de la répétition, bien que cela puisse amuser tout autant, il faut sans cesse lui réinventer des surprises. Ce qui amène l'auteur humoristique à se rapprocher au plus près des limites.

Avez-vous déjà remarqué que, quand les enfants se marrent, mais qu'ils en sont en même temps gênés, ils ont ce O de la bouche et qu'ils mettent la main devant pour venir le cacher. Ce qui est assez stupide parce quitte à envoyer un message labial, autant qu'il puisse rester visible. Mais ce sont des enfants*, nous savons qu'ils ne sont pas comme nous.

Faut-il se moquer des enfants ? Ce qu'il faut en penser, bientôt dans votre télévision. Un «C dans l'air» avec des spécialistes du comique qui n'ont même pas un exemplaire sur eux. Les mêmes qui, dans leur obsession de gestionnaires*, m'obligent à glisser une vanne à cet endroit précis du texte. Parce que l'humour, c'est aussi une question de rythme.

Il n'y a aucune plaisanterie dans la phrase précédente. C'est le lecteur qui fait son texte, l'auteur ne peut que proposer des pistes. Certains d'entre vous ont, sans nul doute, pris le temps de la relire mot à mot afin de rechercher l'emplacement de la badinerie, convaincus qu'il y avait quelque chose à découvrir. Je vous ai déjà expliqué le comique de répétition ?

Il y a eu un drame à Liège, vous êtes au courant ? Un type connu de la police, 33 ans, qui balance deux grenades puis qui tire à la kalachnikov dans la foule. Quand on lit ça, on est content de n'être pas là-bas, de n'avoir pas eu à vivre ça et de ne pas devoir se souvenir toute la vie de ce à quoi on a réchappé ou ni de ne pas avoir eu à vivre* cela alors que la personne disparue, oui. Qui était notre personne.

Il y a chez l'humain*, cette qualité d'empathie envers les victimes. Un phénomène d'identification dont l'humour protège. Le rire est ce qui permet de mettre à distance ce qui nous atteint de trop près. Chacun d'entre nous possédons une certaine capacité d'empathie. Mais comme il y a les plus ou moins bons et les plus ou moins méchants, il y a les blagues plus ou moins drôles. C'est selon votre vécu, votre culture et votre niveau de contrôle sur les émotions.

Sur Twitter, à propos de la tuerie de Liège*, je me suis permis de chercher cette limite ténue entre le drôle et le pas drôle. Ce qui marque la distance entre ce qui nous touche et ce qui nous touche au point qu'on ne puisse pas encore en rire.

Le tueur, dont on ignore précisément (au moment où je rédige cet article) s'il s'est tiré une balle dans la tête* ou s'il a été abattu par la police, s'appelait Noredine Amrani. J'ai donc écrit : 
« Si tu t'appelles Noredine Armani, tu as doublement raté ta vie. Quoique ».

Ce qui n'est absolument méchant pour personne, tu peux relire calmement. Je t'ai déjà expliqué le comique de répétition ?

Plus tard, comme il existe un moyen technique* de barrer du texte dans Twitter et de profiter de cette astuce graphique pour suggérer que l'auteur a lui-même biffé son manuscrit, j'ai diffusé :

« Tweet auto-censuré : Noël à Liège, ça sent le sapin ».

J'admet que ce dernier était vraiment la limite de ce que je me suis permis et c'est en découvrant que quelqu'un avait créé un groupe Facebook pour appeler* à une marche blanche en mémoire de Noredine Amrani, que je l'ai personnellement dépassée. Même si je continue de défendre l'idée qu'il nous faut rire de tout.


Illsutration : photo de Paul Farrer, droits réservés*

lundi 12 décembre 2011

Les puissants [un euro fort !]




C'est à croire que les financiers ont tout fait tout seuls. Ils sont arrivés un jour avec leur argent et ils ont acheté les gardes-frontière et les douaniers pour qu'ils tournent la tête, le temps de faire passer la marchandise. Ah oui parce que jusque là, chaque pays percevait pour l'entrée sur son territoire*, une taxe plus ou moins élevée selon la géographie.

A vrai dire, on le sait, ce ne sont pas les gabelous qui se sont enrichis* dans l'histoire. Les types étaient peinards dans leurs cahutes*. Ils n'allaient pas eux-mêmes scier la barrière sur laquelle ils étaient assis. Ce sont bien nos élus, ceux qu'on avait envoyés à la Capitale pour défendre nos Droits qui s'en sont occupé.

On ne sait pas vraiment pourquoi mais tout le monde s'est mis à croire que moins les États prélèveraient d'argent sur le commerce plus la population serait riche*. Oui, je sais ça a l'air stupide et c'est quand tu réfléchis bien, que tu te mesures combien ça l'est vraiment*.

On était sortis de la servitude par la construction d'un État Républicain. Le but était d'être plus puissant que les puissants*, tout en élisant de temps à autre nos dirigeants. Et voilà que les affairistes sont parvenus à corrompre la formule au point qu'on leur délègue la possibilité de nous attribuer des notes.

Nous avons décidé collectivement de rendre la monnaie* aux camelots en confiant la direction du pays à des acteurs du systèmes. Ils viennent jouer leur texte à la télévision à longueur d'expertise. Ils nous vendent la continuité d'une doctrine agonisante.

Si quel que soit notre vote, ils s'emparent du pouvoir, comme en Grèce, en Italie et indirectement en Espagne, à quoi bon, 2012, s'il n'y a pas auparavant cette remise en cause du modèle à perpétuer ?


Illustration*

lundi 5 décembre 2011

Républicain [à tout moment !]





Par une sorte de raccourci de la pensée, on imagine couramment qu'il y a eu 1789 et que la République fut une chose acquise pour les siècles et les siècles, amen. Mais ce n'est pas parce qu'on avait coupé court à la Royauté que les marquis et les bourgeois avaient accepté le principe d'égalité et de fraternité.

Napoléon, Louis XVIII, Napoléon III et quelques autres au passage* ont bien tenté de reprendre la main. Il a fallu qu'à plusieurs reprises le peuple redescende dans la rue, ressorte les fourches et les souvenirs de guillotine pour rappeler aux dirigeants qu'ils étaient un tout petit peu là parce qu'il le voulait bien.

Le pouvoir républicain est un compromis établi entre les intérêts des classes* présentes dans la société française. La moins mauvaise manière de faire cohabiter le riche marchand le trader plein aux as et l'adepte de l'ascèse sociale. L’État est là pour assurer la régulation* entre, d'un côté, les biens-nés et, de l'autre, les laissés-pour-compte. Il tente de rendre aux uns la vie agréable et d'éviter aux autres une trop profonde vallée de larmes.

S'il s'avère que son côté bourgeois bourgeonne* un peu trop, que la gangrène de l'argent facile le gagne, s'il arrive que les favorisés le soient un peu trop aisément, l'Histoire montre que le peuple s'occupe de remettre les équilibres à leur place*. La chose qu'on ignore encore, c'est la fréquence exacte des soulèvements.




Illustration : Republic of Dance*


dimanche 4 décembre 2011

Les faits [L'effet…]



Une fois n'est pas coutume*, je vais recopier un article sur LeSoir.be. Les enfants, si vous lisez ceci, ne le faites pas chez vous, ça peut être très dangereux. Cet article est recopié avec un maximum de sécurité assurée par des professionnels*. Je prends le risque mais c'est que j'en ai besoin pour mon sujet du jour. J'ai pris ce journal, j'aurais prendre n'importe quel autre, c'est un hasard (mais celui-ci est très bien !). Il ne s'agit que de la narration d'un fait divers :

Ixelles : deux adolescents rouent de coups une passante

Rédaction en ligne - samedi 03 décembre 2011, 15:43

Les faits se sont produits samedi matin à Ixelles quand deux mineurs ont agressé une passante qu’ils tentaient de voler. La victime a été rouée de coups de pieds et de poings puis a eu le visage aspergé de spray au poivre. Une patrouille de police qui passait par hasard sur les lieux de l’incident est ensuite intervenue. Les suspects, âgés de 16 et 17 ans, ont été déférés devant le juge de la jeunesse. L’un d’eux est en séjour illégal en Belgique. 

 

Le travail de journaliste n'est pas toujours évident. Il s'agit de rapporter les faits pour que le lecteur se forge une opinion. Il parait qu'il faut absolument rester objectif*. Comme si le journaliste, une fois sa carte de presse en main, n'était plus une personne humaine, comme s'il abandonnait son opinion, ses émotions, son ressenti.

Il arrive que cela échappe même au conscient. Tenez, dans l'article ci-dessus, rien ne vous frappe ? La dame a été agressée en pleine rue, ce qui n'est pas très cordial, nous sommes d'accord*. Mais relisez surtout la dernière phrase. Voilà.


Pouvez-vous m'expliquer le lien factuel qui existe entre la possibilité que l'un des agresseurs ne soit pas en possession de papiers* officiels et les actes commis sur la passante ? Est-ce qu'il existe une logique selon laquelle l'absence de titre de séjour transforme les gens en personne, pour le moins, dépourvue d'empathie ? Si oui, il est urgent messieurs-dames d'accélérer les régularisations, nous courons actuellement en très grand danger.


Mais, si cette théorie est exacte, son contraire* ne peut donc que l'être lui aussi : posséder d'une pièce d'identité offre magiquement aux individus une sorte de paix intérieure. N'avez-vous jamais entendu parler des bienfaits de la citoyenneté ?


Maintenant, modifions de nous mêmes, la chute de ce texte :

Les faits se sont produits samedi matin à Ixelles quand deux mineurs ont agressé une passante qu’ils tentaient de voler. La victime a été rouée de coups de pieds et de poings puis a eu le visage aspergé de spray au poivre. Une patrouille de police qui passait par hasard sur les lieux de l’incident est ensuite intervenue. Les suspects, âgés de 16 et 17 ans, ont été déférés devant le juge de la jeunesse. L’un d’eux était apprenti-coiffeur.

 

Devons-nous décider de nous méfier des capilliculteurs ? Et qu'en est-il des shampouineuses*, sont-elles également dangereuses ? Vous pouvez essayer avec autant de variantes qu'il vous plaira, c'est très distrayant. Par exemple : « Les deux suspects ont été déferrés. L'un deux est un célèbre journaliste », ça marche aussi. Vous voyez comme il suffit de peu de choses, un rien de bruit médiatique pour ré-orienter facilement votre manière de penser ?  

Illustration : A Maka, près de Liège, les derniers forgeurs d'opinion*.

mercredi 30 novembre 2011

Eva Joly [C'est du propre !]




Ça va peut-être vous surprendre mais moi je l'aime bien Eva Joly*. D'abord, le coup des lunettes, c'est génial. Ça y est, en quelques semaines, elle a implanté son image. C'est une épure, une esquisse, une personnalité toute entière résumée en une paire de lunettes rouges. Au niveau communication*, c'est fortiche.

Mais elle m'était sympathique pour une question de fond*, quand elle avait posé la question du défilé du 14 juillet. Et pourquoi est-ce devenu un truc militaire ? Si à l'origine, c'était l'armée du peuple dans les rues, c'est maintenant tout un boulevard de soldats professionnels*. Pourquoi est-ce eux qu'on met à l'honneur ? Et pourquoi pas plutôt une procession d'associations ? Un cortège de la fonction publique ? Un défilé de syndicat ?

Après tout, c'est bien là qu'on le trouve le plus, l'effort citoyen, non ? Vous imaginez comme ça aurait de la gueule : en premier les pompiers dans leur uniforme à boutons dorés, puis les infirmières modestement moulées de blouse, les maîtresses d'écoles en jupe [ah madame Berthelot et son enseignement des Sciences Naturelles !], les professeurs de littérature en veste de velours, les profs de sport en short haut de cuisse*. Elle aurait l'air un peu moins martiale, notre Fête Nationale, non ?

Et puis maintenant avec sa réaction à l'accord électoral intervenu entre le Parti Socialiste et Europe Ecologie. De la cuisine électorale en sous-main*, on s'échange des circonscriptions contre des promesses, des votes de citoyens contre des sièges à la Députation. Et pourquoi c'est devenu un truc réservés aux Partis ? Si à l'origine, c'étaient des élus du peuple, on a maintenant tout un troupeau de mercenaires*. Pourquoi c'est eux qu'on met à l'honneur ?

Evidemment, toute la classe politique et médiatique en a profité pour se réconcilier et lui tomber dessus. De quoi elle se mêle la mamie* à l'étrange accent ? Ça fait des siècles qu'ils procèdent ainsi, qu'ils traitent ces choses entre eux, en toute discrétion. Qu'est ce qu'il lui prend de vouloir casser ces petits arrangements entre amis ?


Ça va peut-être vous surprendre mais que je trouve qu'Eva Joly soulève de bonnes questions quant à l'état de notre démocratie*.



Citation de Cabu :
« C’est peut-être ça la politique,
le compromis perpétuel :
entre compromis et compromission. »*




Illustration : vous pouvez essayer à la maison, les lunettes ne font pas tout*.



[J'ai même pas parlé de Cécile Duflot, elle va être furax !] 

lundi 28 novembre 2011

L'incertitude [tu vas où ?]





Les croyants, dans un sens, ce sont ceux qui ont le moins d'imagination*. Ils acceptent la théorie qu'on leur présente comme vraie et ne cherchent pas à aller plus loin. Quant à savoir s'il s'agit de leur part, d'une peur de l'inconnu, d'une fainéantise neuronale ou d'un excès de naïveté…

Les athées, à l'inverse, sont en questionnement. Ils admettent l'incertitude. Il y a bien sûr une part importante de cartésiens, pour qui un caillou est un caillou*. Ils nient jusqu'aux forces telluriques. Mais la plupart des impies ne sont au contraire limités par aucune religion.

Ils peuvent décider un jour d'explorer la thèse du Monde* en tant que sphère posée sur le dos d'un éléphant et plus tard, la ranger définitivement au placard. S'il s'agit d'une chose amusante par la liberté qu'elle procure, l'absence de foi est aussi une confrontation avec l'angoisse.

Là où le religieux se tourne vers la prière, vers la présence rassurante d'un ami imaginaire et bienveillant, le mécréant est seul face à la réalité du monde. Nul paradis ne vient adoucir la mort des êtres chers*, nulle montée au ciel à laquelle recourir contre notre petitesse…


Illustration : le d.ieu Ganesh [qui c'est ?]

dimanche 27 novembre 2011

La barbarie [stop !]




Au début, ils se battaient comme des barbares, à l'épée, au marteau et s'il fallait défoncer un crâne ou deux à coup de pierre* pour terminer, ce n'était pas de refus. Et puis, je ne sais pas si c'est la vue du sang ou à cause des taches difficiles à enlever sur le linge — à une époque où les lessives modernes n'étaient encore qu'une promesse marketing* — mais les combats se sont un peu améliorés.

Je veux dire en terme de bien-être humain. Par exemple, on a cessé de systématiquement torturer les prisonniers. On a accepté l'idée que d'avoir choisi le camp d'en face, ça peut tout aussi bien être un coup du sort. On a intégré qu'à la place des prisonniers ennemis, on apprécierait soi-même un peu plus de confort*.

Plutôt que de laisser la liberté à chacun de pratiquer la boucherie* selon son bon vouloir, il a été décidé de réguler l'exercice de la guerre. Ça nous a globalement plutôt bien réussi puisque nous sommes aujourd'hui plus de sept milliards pour en témoigner*. Et ça n'a en rien empêché le progrès technique vu que nous disposons du moyen de les tuer tous en seulement quelques minutes.

C'est donc bien par la régulation* que ce fait le progrès. Voilà.




Illustration : Boucherie Perennes, 1974*

jeudi 24 novembre 2011

Le vécu [Merci d'être venu !]




Je n'ai pas trop de mal à répondre à la question tarte de savoir pourquoi je suis de gauche. Je n'ai pas choisi mon camp politique pour avoir entendu mon père maugréer d'un humour méchant contre les fonctionnaires autour de la table familiale ni parce que maman* œuvrait dans une association d'aide aux plus démunis.

Je viens d'une famille un peu bizarre où l'absence de parole avait valeur d'échange. Je l'ai compris plus tard même si concrètement, je me suis barré de là dès que j'en ai eu l'occasion avec sous le bras, mon instinct de survie par la maîtrise des mots. Je me retourne sur cette histoire qui est la mienne et j'y porte la lumière de mon présent, de mon âge*.

Je perçois aujourd'hui ce qui a mené certains de mes pas, emmené certains de mes choix. Je suis repassé tout seul par la case départ, je n'ai pas palpé dix mille euros et j'ai pour l'instant toujours échappé à la prison*. Je n'ai pas touché le gros lot à la naissance et comme je ne suis pas doté de patience, j'ai préféré avancer que de l'attendre.

Je ne m'en serais sans doute pas sorti sans un système social solidement bâti. Si j'ai reçu de l'aide quand j'avais touché les fonds [eh tu l'as vue la vanne ?], c'est de la part de la communauté. Je n'ai vu aucun riche me porter secours*. Je les ai côtoyés avec respect et je leur ai toujours payé mes loyers mais aucun n'a jamais pensé à fournir autre chose.

Je ne dis pas que je suis malheureux de ce que j'ai vécu, que je regrette quoi que ce soit de cette enfance particulière, bien au contraire. Sans cette période un peu étrange*, sans cet enfermement ouaté, sans cette prison de silence aux barreaux de mutisme,  je n'aurais certainement pas la chance d'être celui que je suis désormais devenu.

Je ne vous oblige pas à partager ce sentiment mais je vous assure que, tel que je me vis de l'intérieur, je suis quelqu'un de vraiment intéressant à découvrir*. Sous le vernis de l'apprentissage, sous les apparences de la norme acquise, dans l'au-delà de l'apparence identitaire, derrière le mimétisme familial, je déterre qui je suis.
Et même si on m'a inculqué que la prudence* est mère de tout, malgré les interdits qu'on m'a collés sur le paletot comme autant d'adhésifs publicitaires pour les valeurs familiales, nonobstant la peur et l'effroi installés sur le canapé comme s'ils habitaient chez moi, j'espère toujours retrouver trace du gars d'origine.


PS : donc le cadeau que je souhaite
m'offrir pour le Noël mes dix ans*,
c'est juste la capacité de comprendre
tout ça un peu plus vite. :-)


Illustration* 
 

mardi 22 novembre 2011

Dix ans [le cadeau !]



Vous avez une machine à remonter dans le temps à votre disposition. Il n'y a que vous et vous n'avez droit qu'à un seul voyage*, afin de garantir au maximum de vous éviter le coup de l'aile de papillon.

Vous avez le droit de ne modifier qu'une seule chose dans le passé : le cadeau* du Noël de vos dix ans. Souvenez-vous de qui vous étiez alors, quel genre d'enfant avez-vous été, quelle grande personne souhaitiez-vous peut-être devenir, quel cadeau* voudriez-vous offrir à votre vous-même âgé de dix ans ?

Illustration : time machine*

samedi 19 novembre 2011

Sans travail [le progrès !]




C'est vers 1850 que ça a commencé*. On a appelé ça l'industrialisation. De grandes usines capables de produire des tonnes de machins et bien évidemment, il a fallu des bras pour faire marcher les machines. Les fils qui ne voulaient pas faire comme papa, suer sang et eaux pour produire du blé sans rien gagner, sont partis pour la ville, s'engager dans la société moderne.

Des horaires fixes, la paie garantie à la fin du mois, un logement* fourni par la patron, ce n'était pas si mal. Au début.

Plus tard, on a embauché les fils qui ne voulaient pas faire comme papa, suer sang et eaux pour produire des biscuits* sans jamais en croquer, et on les a fait bosser à l'amélioration des machines. Il fallait augmenter la productivité à cause des villes qui devenaient énormes et jamais rassasiées*. Et bien évidemment, il a fallu de moins en moins de bras pour que les machines fonctionnent.

C'est vers 1975 que l'Europe est sortie de la société du travail* pour entrer dans l'ère financière. Avec l'apparition de l'électronique grand public est apparue la possibilité de fabriquer et vendre des tonnes de machins* sans presque d'intervention humaine. Et à bas coup pour générer un chiffre d'affaire confortable.

C'est fini, il n'y aura plus jamais de retour à l'emploi pour tous. Les Trentes Glorieuses* et l'ère industrielle sont derrière nous. Notre société a déjà muté vers autre chose. Elle génère plus de richesse qu'elle n'en a jamais rêvées et une quinzaine de pour cent de la population ne sert plus à cette production.


Mais ils ne sont pas exclus du système, ils en sont le résultat.


Nota benêt : une publicité disait
que le progrès ne vaut
que s'il est partagé par tous.
Alors, pourquoi les chômeurs
seraient-ils seuls
à en profiter ?


Illustration : Usine Catin (année non précisée*)
 

jeudi 17 novembre 2011

Responsable [bande de malades !]




Moi, ce que j'adore, c'est quand les hommes politiques viennent nous parler de responsabilité. Je fais bien sûr référence à monsieur Wauquiez* pour sa déclaration : «être rémunéré lorsqu'on est malade, c'est dé-responsabilisant». Je vous demande de la relire calmement, c'est du lourd.

Voilà des gens qui depuis 1983, nous expliquent le cœur sur la main que le libéralisme, c'est le bonheur* pour tous et pour pas cher, qui ratent systématiquement lorsqu'ils sont aux commandes [d'où l'expression la Foire du Trône] et qui viennent nous expliquer que tomber malade, c'est une responsabilité personnelle.

Collectivement, on ne peut pas dire qu'ils assurent. A part Emmanuelli* qui, je ne sais pour quelle raison stupide, serait-ce une vieille grandeur d'âme ? s'est retrouvé à l'ombre, les quelques uns qu'on attrape se comptent sur les doigts d'une seule main.

C'est incroyable comme le talent qu'ils ont d'embellir par les mots une réalité toute autre, leur offre par ailleurs de s'en sortir toujours.

Pris la main dans le pot de confitures*, ils sont capables de te lancer un débat de société sur pour ou contre l'augmentation du diamètre d'ouverture des bocaux. Ou de créer une commission d'enquête sur la recrudescence des vols dans les récipients de marmelade. S'il arrive que l'un ou l'autre se retrouve tout de même à passer en jugement, il y a dans la plupart des cas, rassurons-nous, de quoi plaider le non-lieux*.

Remarquez que, quand il y a condamnation, il arrive que des années plus tard, on soit obligés de payer des sommes abracadantesques comme s'il avait fallu qu'on s'excuse d'une sorte de bug du système. Erreur de la banque en votre faveur, vous repassez par la case départ et touchez les 285 millions d'euros, monsieur Tapie*.

Je vous propose de vous dévoiler dès à présent le prochain sujet qu'abordera l'UMP : «être rémunéré lorsqu'on est en vacances est-elle une charge excessive pour la compétitivité nationale ?».

Quelle bande de malades…


Notre illustration : «Comment avoir l'air responsable» Schéma n°1 [source]


jeudi 10 novembre 2011

Un soupir au menthol [Physique et cérébral !]

Je n'étais pas fan de Gainsbarre mais plutôt du Gainsbourg des débuts, quand il avait plus d'ambition que d'esbrouffe. Pour Bashung, c'est l'inverse. Autant l'un à mis des années à se perdre, autant l'autre a tardé à se trouver lui-même. Mais il s'est bonnifié* jusqu'au bout.

Les derniers temps, il travaillait à l'enregistrement de «L'homme à la tête de chou» de Gainsbourg dont je redécouvre la plume à travers l'interprétation qu'il en fait. Ecoutez, c'est pas dégueu…



Variation sur Marilou

Dans son regard absent
Et son iris absinthe
Tandis que Marilou s'amuse à faire des vol
Utes des sèches au menthol
Entre deux bulles de comic-strip
Tout en jouant avec le zip
De ses Levi's
Je lis le vice
Et je pense à Caroll Lewis.

Dans son regard absent
Et son iris absinthe
Tandis que Marilou s'évertue à faire

Des volutes des sèches au menthol
Entre deux bulles de comic-strip
Tout en jouant avec son zip
A entrebailler ses Levi's
Dans son regard absent et son iris
Absinthe dis-je

Je lis le vice
De baby doll
Et je pense à Lewis
Caroll.

Dans son regard absent
Et son iris absinthe
Quand crachent les enceintes
De la sono lançant
Accord de quartes et de quintes
Tandis que Marilou s'esquinte
La santé s'éreinte
A s'envoyer en l'air...

Lorsqu'en un songe absurde
Marilou se résorbe
Que son coma l'absorbe
En pratiques obscures
Sa pupille est absente
Mais son iris absinthe
Sous ses gestes se teinte
D'extases sous-jacentes
A son regard le vice
Donne un côté salace
Un peu du bleu lavasse
De sa paire de Levi's
Et tandis qu'elle exhale
Un soupir au menthol
Ma débile mentale
Perdue en son exil
Physique et cérébral
Joue avec le métal
De son zip et l'atoll
De corail apparaît
Elle s'y coca-colle
Un doigt qui en arrêt
Au bord de la corolle
Est pris près du calice
Du vertige d'Alice
De Lewis Caroll.

Lorsqu'en songes obscurs
Marilou se résorbe
Que son coma l'absorbe
En des rêves absurdes
Sa pupille s'absente
Et son iris absinthe
Subrepticement se teinte
De plaisirs en attente
Perdue dans son exil
Physique et cérébral
Un à un elle exhale
Des soupirs fébriles
Parfumés au menthol
Ma débile mentale
Fais tinter le métal
De son zip et Narcisse
Elle pousse le vice
Dans la nuit bleue lavasse
De sa paire de Levi's
Arrivée au pubis
De son sexe corail
Ecartant la corolle
Prise au bord du calice
De vertigo Alice
S'enfonce jusqu'à l'os
Au pays des malices
De Lewis Caroll.

Pupille absente iris
Absinthe baby doll
Ecoute ses idoles
Jimi Hendrix Elvis
Presley T-Rex Alice
Cooper Lou Reed les Roll
Ing Stones elle en est folle
Là-dessus cette Narcisse
Se plonge avec délice
Dans la nuit bleu pétrole
De sa paire de Levi's
Elle arrive au pubis
Et très cool au menthol
Elle se self contrôle
Son petit orifice
Enfin poussant le vice
Jusqu'au bord du calice
D'un doigt sex-symbole
S'écartant la corolle
Sur fond de rock-and-roll
S'égare mon Alice
Au pays des malices
De Lewis Caroll.
 

L'homme à la tête de chou, chez Monsieur Poireau, il fallait s'y attendre…
 

mercredi 9 novembre 2011

Les grosses dettes [C'est pas drôle !]




On dirait qu'on a oublié une évidence que je me charge de rappeler : ni les banquiers* ni les marchés ne sont là pour le bien de tous. Il s'agit d'un ensemble d'intérêts privés que nous avons laissé s'établir, année après année. Je veux bien admettre que nous avons du ne pas tout comprendre au départ ou rater quelques explications au passages mais les conséquences sont là, sous nos yeux.

Personnellement, j'étais un tout jeune citoyen* quand on m'a demandé si j'étais d'accord ou non avec le Traité de Maastricht. J'ai fait mon boulot d'électeur, avant de répondre à la question qu'on me posait, j'ai essayé de le lire dans son intégralité. J'avoue que je n'ai pas tout compris et que j'ai donc décidé de voter blanc. Pourquoi j'irai donner ma voix à des gens incapables de s'expliquer clairement ?

Il y était écrit, parait-il que désormais, les pays s'engageaient à ne plus fabriquer l'argent pour eux-mêmes mais à ne passer que par les banquiers. En gros, jusque là, quand le Président Raymond Costner avait besoin de cent cinquante deux millions de Francs pour construire une autoroute, il appelait la Banque de France et il demandait qu'on lui fabrique l'argent.

Comme d'un seul coup, il y avait plus de pognon en circulation, ça diminuait d'autant sa valeur sur le Marché et les factures libellées dans la monnaie augmentaient d'autant. Ça créait de l'inflation* artificiellement, même si tu notes au passage que la communauté s'était enrichie d'une autoroute*.
L'argent c'est toujours la promesse d'un échange à venir*. Si tu as cent vingt euros à disposition sur ton compte, tu sais que tu pourras acheter douze kilos de viande à dix euros chaque, même si, pour l'instant, tu n'as rien dans ton assiette.

Si tu as dix milliards d'euros, tu as du mal à trouver suffisamment de bouchers pour t'approvisionner et le tas de congélateurs à prévoir pour entreposer la barbaque. Tu es obligé de reporter tes achats à plus tard. Comme le prix de la viande augmente, plus tu attends, moins tu peux en acquérir. L'inflation, c'est la ruine de l'épargne, ce qui n'aide pas les banquiers à remplir* leurs caisses.

De ton côté, ne t'inquiète pas, ton salaire est évidemment indexé* sur l'augmentation du panier de la ménagère*. Tu as la garantie de conserver ton pouvoir d'achat intact. Ce qui soulève la question de l'absence de ce sujet dans les programmes présidentiels pour 2012 mais c'est un autre débat dont nous reparlons ailleurs.

Par notre accord au Traité de Maastricht, nous avons interdit à l'État de pomper ses liquidités* auprès de l'Imprimerie Nationale et de sa planche à billets. La tuyauterie communautaire, c'est une banque Centrale* qui loue de l'argent aux marchés financiers au taux directeur (soit 1,25% au moment de la rédaction de cet article) pour qu'ils puissent le reprêter aux États (c'est nous !) à un taux plus ou moins supérieur.

Ce qui aide énormément les banquiers à remplir les caisses, avec nos intérêts…


Illustration : Chez les Gilbert, on est tailleur d'euros de père en fils - Source*