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samedi 19 novembre 2011

Sans travail [le progrès !]




C'est vers 1850 que ça a commencé*. On a appelé ça l'industrialisation. De grandes usines capables de produire des tonnes de machins et bien évidemment, il a fallu des bras pour faire marcher les machines. Les fils qui ne voulaient pas faire comme papa, suer sang et eaux pour produire du blé sans rien gagner, sont partis pour la ville, s'engager dans la société moderne.

Des horaires fixes, la paie garantie à la fin du mois, un logement* fourni par la patron, ce n'était pas si mal. Au début.

Plus tard, on a embauché les fils qui ne voulaient pas faire comme papa, suer sang et eaux pour produire des biscuits* sans jamais en croquer, et on les a fait bosser à l'amélioration des machines. Il fallait augmenter la productivité à cause des villes qui devenaient énormes et jamais rassasiées*. Et bien évidemment, il a fallu de moins en moins de bras pour que les machines fonctionnent.

C'est vers 1975 que l'Europe est sortie de la société du travail* pour entrer dans l'ère financière. Avec l'apparition de l'électronique grand public est apparue la possibilité de fabriquer et vendre des tonnes de machins* sans presque d'intervention humaine. Et à bas coup pour générer un chiffre d'affaire confortable.

C'est fini, il n'y aura plus jamais de retour à l'emploi pour tous. Les Trentes Glorieuses* et l'ère industrielle sont derrière nous. Notre société a déjà muté vers autre chose. Elle génère plus de richesse qu'elle n'en a jamais rêvées et une quinzaine de pour cent de la population ne sert plus à cette production.


Mais ils ne sont pas exclus du système, ils en sont le résultat.


Nota benêt : une publicité disait
que le progrès ne vaut
que s'il est partagé par tous.
Alors, pourquoi les chômeurs
seraient-ils seuls
à en profiter ?


Illustration : Usine Catin (année non précisée*)