samedi 28 juillet 2018

Ce qui se dit [Hors champs]




Je trouve cette vidéo bouleversante. Il s'y raconte ce qui se dit dans la rue, sans le filtre du journaliste.

L’étudiante : C’est pas possible d’être devant le McDo pour filmer la violence quoi ! La violence c’est les CRS qui nous la…
Une femme hors-champs : ça montre des vitres cassées plutôt que des gens qui se font tabasser. Sérieux, c’est drôle !
L’étudiante : on s’est fait casser toute l’après-midi, on s’est fait casser toute l’après midi, vous voulez qu’on fasse quoi ? (elle pleure)
(brouhaha)
L’étudiante : c’est vous ! C’est vous qui allez montrer au public ce qui s’est passé aujourd’hui, montrez-leur qu’on s’est fait casser la gueule (…) qui sont en train de se faire embarquer par des policiers quoi. Juste parce qu’ils ont voulu manifester un premier mai. Un premier mai, quoi ! Ça sert à quoi ? On peut même plus manifester, c’est quoi ce pays ? Elle est où la démocratie ? Elle est où la liberté, l’égalité, la fraternité ?
Un homme, hors-champs : y’en a pas ! Y’en a pas !
L’étudiante : ben oui, y’a pas et du coup, c’est pour ça, on se fait gazer. C’est pour ça !
Un homme, hors-champ : moi, je suis avec vous, en tout cas, je suis pas…
L’étudiante : et après du coup, on filme un McDo qui a été cassé parce que, ouais, on en a marre de tout ça, on en a marre et après on se fait nasser et il y a des collègues à nous qui se font embarquer par le commissariat. Juste parce qu’ils ont voulu manifester, qui sont, ouais, un peu typés, qu’ils ne sont pas blancs avec des yeux bleu, quoi !
Une femme, en arrière plan : ce sont des étudiants pas des casseurs qui sont en train de se faire nasser là.
L’étudiante : des étudiants ! On a des partiels, on a des études à faire, (…) pour prouver que nous, on veut encore avoir l’égalité des chances, on veut encore pouvoir aller à la fac, payer normalement nos études, et pas à quinze mille balles notre année. Et là, bah voilà, on ne peut plus faire ça parce que du coup, on se fait frapper, on se fait frapper et on se fait gazer, il n’y a plus rien qui va dans ce pays. On se fait nasser, c’est n’importe quoi ce pays, c’est n’importe quoi ! C’est fatigant, tous les jours, de redire la même chose.
Un homme, en arrière plan : un petit peu d’honnêteté journalistique en filmant aussi ce qui se passe autour.
L’étudiante : vous filmez un McDo pour les violences parce qu’il y a un «black bloc» qui a fait ça quoi.
Une femme, en arrière plan : on travaille dans l’image aussi, on a quelques notions (…) la manipulation d’image on sait ce que c’est.
Brouhaha. 

La femme de l’arrière plan, hors-champs : on est dans le cinéma, on sait très bien comment on manipule les images, donc arrêtez !
L’étudiante, hors champs : on a tous vingt ans, vous voulez qu’on crève à vingt ans ? C’est quoi, ça ? C’est quoi la future jeunesse de la France ?
Une femme, hors champs : ben, y’en aura pas, on sera tous…
L’étudiante, hors champs : c’est des étudiants qui auront 23 ans qui vont devoir payer vingt milles balles, quarante mille balles, leur année en primaire pour pouvoir apprendre que un + un, ça fait deux…



[La vidéo est de SylvainErnault. J'ignore qui sont ces personnes filmées, n'hésitez pas à vous signaler en commentaire !]

—> D'autres plans tournés ce même jour

vendredi 20 juillet 2018

Donkey Kong Country [Le(s) bracelet(s)]


Je ne sais pas si c'est à cause de ma formation en cours mais en ce moment, je focalise beaucoup mon attention sur la manière dont sont fabriquées toutes les images qu'on nous montre. C'est à dire que quand tu commences à en tourner toi-même, tu analyses forcément la façon dont les autres s'y prennent.

Du coup je repère des erreurs que même nous, à notre petit niveau de débutants, on éviterait de commettre. Je parle ici de cette publicité pour la version de Donkey Kong Country sortie sur la Nintendo Switch. Si tu veux voir la vidéo originale, c'est ici —> <—

Tu n'es pas obligé d'aller voir, c'est une publicité mais c'est un bon test de la regarder avant de lire la suite de cet article. C'est pour évaluer ton attention aux images.

Alors ?

T'as vu ?

Non ?

Je t'ai fait un montage de tous les plans foireux dans la continuité du récit, il s'agit d'une histoire de bracelet(s) : un seul au poignet, puis trois sur le gros plan puis un seul, c'est la suite du plan antérieur, puis aucun sur le plan de demi ensemble, etc. J'ai ralenti la vitesse pour que tu aies le temps de bien voir !



(c'est la 1ère fois que colle une vidéo sur blogger, j'espère que ça fonctionne parce que sur la prévisualisation, pas du tout ! *emoji peur*)

Je ne sais pas s'ils ont oublié de payer le ou la scripte, je ne sais pas s'ils savent même ce que recouvre ce terme mais je trouve qu'à ce niveau de bévue, on atteint les limites du comique. Tu crois qu'ils l'ont fait exprès ?

Nota-benêt : le copyright de cette vidéo
appartient à son propriétaire, qu'il se dénonce !




       
                                                                                                                                                 
PS : j'en profite si tu passes par là et que tu es un professionnel de la profession : je cherche un stage de technicien audiovisuel (sans obligation de rémunération) du 24 septembre au 14 novembre prochains. J'aime le montage et la musique. Je suis à Perpignan mais si je peux m'organiser, je suis mobile.
                                                                                                                                                        

samedi 14 juillet 2018

Le temps d'attente [tout va trop vite !]



Tu te souviens des téléphones d'avant, ceux qui avaient un fil à la patte, qu'on posait dans le couloir de l'entrée, souvent sur un napperon de coton macramé et qui possédaient un cadran rotatif ? Les gens devaient introduire leur doigt ou n'importe quel objet faisant office, dans la cavité proposée juste en face du chiffre désiré pour ensuite faire pivoter l'ensemble autour de son axe jusqu'à la butée prévue.

Une fois atteinte cette extrémité, il fallait relâcher l'engin et attendre que le cadran, grâce au retour de force d'un ressort tendu lors de l'opération précédente, regagne sa position initiale. Pendant ce temps, dans le combiné collé contre l'oreille, on pouvait entendre le codage numérique résultant de l'opération, une série de claquements sourds et électriques pour indiquer à une machine située à l'autre bout du pays, qu'on venait de composer le 7.

Le jour où les numéros de téléphone sont passés à dix chiffres, il y a eu des suicides face à tant d'ennui.

Constatant que selon la science, le présent n'a pas changé son rythme de battement, je me demande ce qui nous pousse ainsi à ne plus supporter aujourd'hui la moindre attente, la moindre durée sans évènement. Où sont passées notre patience et l'épaisseur du temps ?
 
Ce n'est pas notre environnement qui nous pousse à la vitesse, c'est nous qui trouvons trop lente la normalité temporelle. L'ascenseur à qui l'on a commandé d'arriver sur l'instant semble se traîner en chemin, ce train pensé pour la très grande vitesse s'étire à 160 km/h à travers le paysage d'une campagne monotone, le colis qui devait être livré hier sans faute arrivera insupportablement plus tard et l'amour que l'on espère, il s'est encore perdu en chemin….

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