mardi 27 avril 2010

Jérémy Michalak [genre d'humour…]


Houps, je crois que je me suis trompé de photo [source]



La moitié des interventions de Jérémy Michalak dans l'émission d'Alessandra Sublet sont construites sur la base de video chopées sur internet. On y voit la présentatrice de la télévision d'un pays lointain qui se casse la figure en plein JT ou le journaliste qui n'arrive pas à débiter son texte. J'avoue que le côté video-gag d'internet n'a jamais été pas mon préféré mais je découvre que, pour le prix d'un abonnement à rigolo.com*, tu as un chroniqueur dans «C'est à vous».

Je ne l'aimais déjà pas quand j'ai appris qu'il bossait aussi avec Laurent Ruquier. Le style de l'humour du jeune homme aurait du me mettre la puce à l'oreille. C'est le genre de personne à se moquer du physique de tout le monde mais à se vexer si on lui demande si l'herbe ne le chatouille pas trop sous les bras. Qu'on ne compte donc pas sur lui pour critiquer Nicolas Sarkozy.

Et l'autre moitié des chroniques consistent à se moquer de l'apparence des autres. Par exemple, lorsque Martine Aubry c'est retrouvée coincée en Inde à cause des avions cloués au sol par le volcan, il a écrit cette vanne : «Au moins dans un pays où la vache est sacrée, on sait qu'elle sera bien traitée». C'est vous dire le pourcentage de matière grasse que contiennent ses papiers.

C'est le genre de parisien dont on devine que ça le gène de marcher dans la boue du Loir-et-Cher, à trouver exotique que des gens se lèvent à cinq heures du matin pour traire des animaux et véritablement comiques toutes les sortes de malheurs qui arrivent aux autres. S'il a fait l'école du rire, il peut servir de baromètre pour constater la baisse effective du niveau scolaire. C'en est à tel point que Jean Roucas, à côté de Jérémy Michalak, tu le classes parmi les Mozart® du rire.

Sinon, l'émission elle-même se regarde agréablement, même si tu sens bien que c'est conçu pour n'être écouté que d'un œil. C'est une heure où les gens ont autre chose à faire. L'équipe semble plus impliquée que dans le lénifiant «Grand Journal» d'en face. L'idée de la préparation du repas et d'une sorte de conversation entre amis n'est pas mal. Les cuisinières ont l'air aussi délicieuses que leurs plats [surtout Julie !]. Alessandra est naturelle et d'une beauté à tomber. Elle a l'air parfaitement à l'aise de ceux qui bossent à fond leur dossier avant.

Quel chute énorme, alors, que d'enchaîner un Philippe Gaudin qui revient finement sur l'actualité, un Nicolas Poincaré qui explique, sous couvert de la colère du jour, la géopolitique comme personne et ce Jérémy Michalak à l'humour laborieux.

Un texte moyen, un comédien moyen est capable de te le sauver. Quand Stéphane Guillon n'a pas trouvé l'angle qu'il cherchait où la petite pique qui tue, quand il sent qu'il aurait pu mieux faire [mais qu'il ne sait pas comment], il compense largement par l'interprétation. Mais même un bon comédien face à un texte écrit à la va vite sur un coin de table que veux-tu qu'il invente ? Et Jérémy Michalak débite ça sans même avoir l'air de savoir qu'il existe des notions de rythme dans l'humour, tout en essayant de cacher qu'il n'a pas pris la peine d'apprendre son texte et le lit en grande partie.

Je n'ose pas imaginer par quel moyen il a réussi à entrer à la télé. Ce n'est quand même pas son frère, le rugbyman ? Quoiqu'il en soit, tu te retrouves dans ton canapé, à écouter le seul gars capable de te faire penser au bêbêtes-show avec regrets…


*En ajoutant les liens après l'écriture, je découvre sur sa fiche wikipedia qu'il a monté en parallèle de ses chroniques, un site internet de partage de video. Comme ça, il n'a même pas à chercher les films, les gens les lui apportent directement, cooool !

samedi 24 avril 2010

Lis les liens [qui nous lient…]


Little link, the elf [source]



Ceux qui suivent ma plume depuis
plusieurs identités l'ont sans doute remarqué, j'ai un usage assez étrange des liens dans les articles de blog. Hormis le rappel régulier des auteurs que j'aimerais que vous lisassiez lisates alliez lire. Au delà des sites d'informations que je souhaite faire découvrir ou qui constituent ma source du moment, j'essaie d'ajouter un autre sens aux mots dont j'ai changé le code HTML afin qu'ils apparaissent dans un style conforme au CSS prévu à cet effet.

Si vous les avez loupés, à titre d'exemple, et pour répondre à un commentaire de See Mee [à moins que ce ne soit un DM sur Twitter], je me permets d'expliquer les derniers en date :

--> Pour illustrer ma phrase «Les Pays-Bas [l'autre pays du Orange]
» : j'ai trouvé un site à l'adresse «modem.be». Et ça tombe, bien c'est en flamand. Ils n'ont pas du traduire correctement les théories du «gouverner ensemble» de François Bayrou.

-->Dans un article relativement axé sur la sexualité, j'ajoute au ridicule jeu de mot «tourné les talons» une deuxième couche avec un lien vers un groupe de scouts nommés "les boute-en-train". On s'étonne après ça que les curés aient des pensées libidineuses.

[Je me rends compte que dans le même article, les termes «petit animal» envoient par erreur le lecteur sur le portrait d'Eric Besson. J'appelle immédiatement le chef de la rédaction pour faire virer le fautif webmaster].

--> Quoi de mieux pour souligner l'expression «les 400 coups» que le site personnel de Roger Casanova, précisément sur sa page «expérience» ?

J'essaie d'utiliser le lien comme un outil qui donnerait à l'écriture une deuxième dimension, d'y orienter votre imaginaire de lecteur, de vous amener à une certaine association d'idées. Après tout, écrire, n'est ce pas justement, transmettre des pensées ?


Si j'y pense, il faut que je vous raconte
le temps que ça me prend pour trouver l'image
et surtout le titre d'un article…


vendredi 23 avril 2010

Les belges [c'est un brassage…]


[source]


Je vois bien que vous venez sur mon blog de français expatrié à Bruxelles afin de trouver une explication aux événements de la journée d'hier. Votre enthousiasme me ravit mais je vais être obligé de le décevoir : je n'y comprends rien moi-même.


Il semble que la légende tenace qui attribue un humour surréaliste aux belges trouve véritablement sa source du côté des flamingants. Je peux me permettre de dire du mal, ils ne comprennent pas la langue. Je l'ai constaté moi-même, la seule et unique fois où je suis allé chez le marchand de vélos qui bosse dans ma rue. J'avais le vague projet de lui acheter une bicyclette au retour des beaux jours mais j'ai eu, en entrant dans sa boutique, le saugrenu réflexe de dire "bonjour", dans ma langue native.

Habituellement, ça n'arrive pas parce que les commerçants flamands font à l'oreille la différence entre un français et un wallon. Même si l'accent belge tel que l'imitent les français n'a que peu cours à Bruxelles, j'ai tout de même une intonation qui trahit mes origines. Et c'est exactement le genre de situations qui font que le sens du commerce redevient supérieur aux préoccupations linguistiques.

J'aurais été flatté que mon intégration soit réussie au point qu'on me confonde avec un gars du coin si la patronne, toute occupée à m'ignorer, avait daigné répondre à ma gentillesse orale. En 2010, dans une rue de Belgique, deux types du même pays font mine de ne pas se comprendre ! Que voulez-vous que je vous dise, c'est tellement con.

Je sais bien que Bruxelles est une enclave francophone dans un territoire flamand. Mais qu'elle soit l'un ou l'autre, elle reste avant tout belge, non ? Que serait cette ville engoncée dans un seul patois ? Elle est votre capitale de cette Europe dont la base au moins devrait être la tolérance et le respect [comme le soulignait brillamment Jean Quatremer dans son intervention sur la Une]. Que serait-elle en tant que grote dorp de la minuscule Flandre indépendante ?

La Flandre n'a de consistance qu'à l'intérieur de la Belgique.
La Flandre n'existe pas. Sinon, c'est du genre moins que rien. Exactement comme la Wallonie. Aucune des deux n'a le plus petit intérêt si elle se retrouve isolée. Les Pays-Bas [l'autre pays du Orange] ne se précipitent pas pour recevoir les voisins en cas de divorce. A l'inverse, les wallons devraient s'alarmer du soudain intérêt que leur porte la France. Vous êtes bien mieux lotis de ce côté-ci de la frontière. Si ce n'était bien sûr, votre incapacité à être belges, les uns avec les autres…


Dans un prochain article, nous traiterons
de la minorité germanophone dont nous aimons la discrétion…



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Pour souhaiter un joyeux anniversaire à Nicolas,

vous pouvez lui offrir un petit commentaire ici


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mardi 13 avril 2010

Partouze parfaite [ça tourne !]


[c'est ici]


Avec ma femme, on a une sexualité, je vous remercie de vous en soucier. Néanmoins, il nous reste quand même un peu de temps pour regarder la télévision. Nous avons, il est vrai, la chance d'être de petits dormeurs. De ce fait, je ne sais pas dans quel sens se fait l'influence quand on se lance dans le concept de nouvelles émissions.
Tiens, ces derniers temps, nous avons décidé de créer «Une partouze presque parfaite».

Comme dans les dîners que diffusent M6 en France ou RTL-TVI en Belgique, il s'agit d'un jeu tout à fait social, destiné à créer des liens nouveaux dans une ville et sur la base de ses loisirs, en particuliers. Pour les derniers lecteurs troglodytes dépourvus d'écran plasma seize neuvième*, je vous rappelle le principe : du lundi au vendredi, cinq personnes d'une même ville ou zone géographique organisent une soirée, chez elles, en présence des caméras. Elles y reçoivent les quatre autres participants.

Tour à tour et au long la semaine, les convives visitent les logis des uns des autres, boivent des verres, s'en mettent plein la lampe, de l'apéro aux desserts, échangent entre eux et participent volontairement à des jeux
hilarants passionnants amusants variés. La porte à peine fermée, c'est dans le taxi gracieusement payé par la production qu'ils peuvent enregistrer leur témoignage et les notes qu'ils attribuent à la prestation fournie.

Le gars a passé toute la soirée à s'amuser avec toutes les gonzesses. Il a profité à fond de toutes les activités proposées. Je reconnais que, quand il s'est agit de sucer Patrick, il n'a vraiment fait que gouter, juste du bout des lèvres, plus par sens de la politesse et pour ne pas froisser. On lui a servi du cochon de plein air et de la dinde élevée sous la mère, que des mets de choix servis de belle manière et dès que l'hôte a refermé le gîte, et tourné les talons il se permet de critiquer :

_ Je suis désolé mais les fouets, ce n'était pas du fait maison. Les cuirs n'étaient pas entièrement naturels. Ce n'est pas correct, je lui mets 4.

Et le vendredi, après la cène finale, c'est le jour J des orgies : tu découvres qui étaient les judas qui t'ont ruiné la partouze. Le thème de Bécassine, malgré l'ajout de quelques épisodes cocasses, n'a pas reçu l'enthousiasme que tu avais imaginé. La mode est semble-t-il de sortir partout avec son petit animal et tu n'as personnellement jamais éprouvé d'autre passion que pour les têtards. Ce n'est malheureusement pas un ami que l'on garde très longtemps.

Mais là où nous butons pour la mise au point du concept final de l'émission, c'est comment repérer à coup sûr les masochistes qui ne manqueront pas de se glisser parmi les candidats afin de prendre du plaisir à perdre lamentablement. Mollir la performance, c'est un coup à vous basculer l'audience cul par dessus tête…



* La blague censuré par l'auteur :
«La seize-neuvième, je ne sais jamais,
c'est de Mozart ou de Beethoven ?»



Edit : sur Twitter, @LaPriss_Paris me signale un épisode délicieux de Monsieur Manatane sur le sujet.

jeudi 8 avril 2010

Les clés de bagnole [transport comique !]


Quand tu as Depardieu dans un film, tu te fous de savoir s'il joue Louis XIV ou un simple fromager. L'acteur est bon, tu te régales et ça devrait suffire. C'est ce que nous explique Laurent Baffie dans son film «Les clés de bagnoles».

Le pitch tient en quelques mots : l'histoire d'un gars qui a perdu le moyen d'ouvrir son véhicule passe une heure et demie à les chercher. Toi, t'es dans ton fauteuil de cinéma, tu es pris en otage par le réalisateur qui de toute façon à la maîtrise totale sur les événements.

Tu n'as pas le choix alors que, le type qui a écrit sa petite histoire, décide exactement de ce qu'il veut, quitte à ne pas paraitre réaliste. Mais ce n'est pas la vraie vie, c'est juste du cinéma et puisque tout est y possible, pourquoi se contenter des régles qui dirigent le monde ? L'auteur-réalisateur se régale à enchaîner les mises en abîmes et les ruptures, les personnages comme chez Tex Avery sortent du décor pour se permettre des commentaires.

Daniel Russo discute de son rôle avec Laurent Baffie en plein milieu d'une scène, se met à jalouser l'excessive sympathie du chien que le scénariste lui colle comme partenaire, les costumes ne sont volontairement pas raccord, les ellipses font exploser le récit, le font sortir de ses rails temporels et rebondir l'action. Le plus improbable devient alors possible et d'ailleurs, il arrive.

Les acteurs apparaissent derrière les personnages, le tournage est montré, l'équipe au travail et la mécanique de la fabrication, les trucages sont soulignés, détournés de leur fonction et les moyens dont le montage abuse pour tromper le spectateur (le flash-back pour la scène de cul par exemple) sont révélés. Sans cesse Laurent Baffie dénonce le mensonge que constitue le cinéma.

Mais, comme on se prête à croire aux extra-terrestres, à trouver touchant le petit chien qui pleure pile-poil au moment où la musique démarre, à vibrer lorsque l'héroïne reçoit enfin le baiser qu'elle espérait depuis trois bons quarts d'heure, il faut ici accepter le jeu que Laurent Baffie nous invente pour sentir des sentiers battus. A quoi servirait de nous refaire un énième film policier dans lequel le héros gagne à la fin, une comédie romantique dans laquelle le personnage masculin dépasse ses propres faiblesses, porté par un amour véritable ?

Laurent Baffie décide, au contraire, d'exploser le jeu lui-même avec un film dans lequel tourner un film est un des éléments de la narration. Il nous raconte que tout est faux, tout en nous emmenant à travers son histoire. On se marre de ses inventivités saugrenues, des répliques qui tombent juste et même des gags qui tombent à peu près juste.

Le film fourmille de trouvailles pétillantes, de clin d'œil en référence au cinéma [tiens, le magasin s'appelle «Les 400 coups»] et de cynisme quant au métier lui-même. Il pousse même le cynisme de la profession à son paroxysme en s'offrant une scène avec des dauphins, car comme le dit le Professeur Rolin en bon statisticien des succès de l'industrie cinématographique : «il faut une scène où vous nagez avec des dauphins : ils ont une cote de popularité incomparable».

J'ai pensé à la folie des Monthy Python, à l'univers éclaté de Marcel Gotlib [en guest star dans le film qui, soit dit en passant, se paie une sacrée brochette de grosses pointures !]. Un peu à Franck Capra dans l'utilisation des changements de rythmes dans le récit. Pour avoir lu les critiques à sa sortie, j'avais peur de m'ennuyer mais j'ai vraiment ri comme un crétin, je me suis fait avoir par cette non-histoire pour un vrai film. Je vous le conseille fortement.


mardi 6 avril 2010

Les uns, les autres [une équipe ?]


[source]


Chez les humains, certains sont doués pour diriger et d'autres pour collaborer. Il y a toujours des leaders et des followers. Les femmes de tête épousent des maîtres queux, les mangeuses d'hommes, des hommes sandwiches et les femmes de ménage de gros dégueulasses. Chacun finit par trouver chaussure à son pied sauf les cordonniers qui n'avaient qu'à choisir un autre métier.

Certains se satisfont de donner des ordres, d'organiser le monde tel qu'ils sont convaincus qu'il devrait être rangé. Redisposer dans le bon ordre est leur mission.
D'autres prennent leur pied à mettre la main à la pâte. Ils aiment travailler selon le modèle qu'on leur propose. Ils suivent le patron pour savoir où mettre la couture du pantalon. Ils sont les petites mains de la fabrication.

Il y a aussi ceux qui se contentent de réfléchir à tout ça mais nous traiterons de ce sous-groupe une autre fois.

Revenons à nos moutons et aux bergers qu'ils se choisissent. Certains sont doués pour jouer du bâton, d'autres pour marcher au pas et les uns ont besoin des autres. Un général sans armée, ça vaut une équipe sans capitaine. Et je me dis soudain que le pays est passé d'Aimé Jacquet à Raymond Domenech
comme il a glissé de De Gaulle à Sarkozy