mercredi 27 mai 2009

Le petit coin [sur les i !]


[source de la photo floue]


Je l'ai dit à ma femme tout à l'heure, après qu'elle m'ait encore fait remarquer une malheureuse goutte d'urine qui avait subrepticement trouvé le chemin de la liberté et du carrelage :

_ C'est bien beau que sous prétexte de libération de la femme, vous ayez décidé de brûler tous les bidets mais vous n'aviez qu'à nous laisser les urinoirs !

Non, mais qu'est ce que c'est que cette idée de disposer une cuvette à ras du sol tandis que l'homme, tel que d.ieu l'a voulu, est fait pour se soulager debout. Au lieu de cela, nous voilà obligés de courber l'échine afin de pouvoir vérifier visuellement si le point d'impact concorde avec l'objectif de la visée. Nous devons dès lors considérer comme du harcèlement et de la torture de disposer ainsi ce réceptacle et de demander d'exiger que pas un jet ne fut dévié.

Elles doivent vraiment confondre notre pénis avec un laser de précision puisqu'elles compliquent encore la manœuvre pourtant déjà délicate, avec l'ajout du couvercle des toilettes. Je n'aborde pas ici l'épineuse question de le maintenir soulevé ou non, tant la réponse me semble évidente mais bien celui de cette réduction supplémentaire du diamètre disponible au passage de la giclée libératrice.

Messieurs, il est temps de réagir ! Réclamons urgemment l'installation dans nos foyers des véritables urinoirs pour mâles qui nous permettrons de pisser bien campés sur nos deux pieds et en gardant un œil ouvert sur le lointain horizon à la recherche d'un avenir radieux…

mardi 26 mai 2009

Scène de la vie bruxelloise [intérieur nuit].


[source]


Mademoiselle Ciguë n'y connait rien en politique et encore moins pour ce qui concerne la France. Tout à l'heure, sur France 2, nous assistions à la diffusion de la campagne officielle pour les élection Européennes du 7 juin prochain. C'était au moment du clip pour le Nouveau Centre qui n'est pas le Modem mais l'ancien UDF.

En clair, c'est un Parti qui offre systématiquement ses voix à la Droite pour démontrer clairement son indépendance en toute chose.

C'est à cet instant qu'apparait donc Hervé Morin ci-devant grand prêtre du groupuscule et par ailleurs ministre de la Défense et des intérêts de Monsieur Dassault de la République.
Commentaire de Mademoiselle Ciguë face à l'illustre politicien que l'Europe entière nous envie :

_ Je ne sais pas qui c'est mais on dirait Elie Semoun avec une perruque…


L'autre fondateur du Nouveau Centre,
c'est André Santini, c'est vous dire
si c'est une affaire d'importance…

vendredi 22 mai 2009

Monsieur Poireau [c'est écrit dessus !]





« Bon, Mesdames, Messieurs, chers compatriotes, on parle beaucoup de l’anonymat dans les blogs mais au fond de nous-mêmes est-ce qu’on ne devrait pas s’en foutre royalement dans la mesure où la plupart des gens ne savent même pas ce qu’est un blog ? Ne serait-on pas un peu trop centrés sur nous-mêmes ? »


C'est une question de Nicolas qui nous somme de répondre sous peine de je ne sais pas quoi mais sans doute un truc horrible comme ma photo sur son blog. Un cliché qu'il aura pris subrepticement lors de l'une ou l'autre des soirées qu'il organise [et je me demande s'il ne le fait pas uniquement dans le but d'en faire chanter les convives après coup] et qui me représenterait en train de vomir lamentablement. Et croyez-moi, un Monsieur Poireau qui dégorge, ce n'est pas beau à voir, surtout pour lui-même.

Commençons par définir l'objet de la question : qu'est ce qu'un blog ? Par exemple ce n'est pas ça, ni ça mais par contre ici ou , oui. Pour la définition exacte, nous resterons vague afin de ne vexer personne. Nous avons un article à écrire.

J'ajoute ce paragraphe afin qu'il soit bien clair dans l'esprit de chacun des lectrices et des lecteurs de cet article que Monsieur Poireau n'est pas mon véritable patronyme. Si nous pensons constater un certain laisser-aller quant à l'attitude parentale ces temps-ci, il est heureux de considérer que mes géniteurs n'eurent pas l'idée saugrenue de me nommer Kevin ou Monsieur Poireau.

A l'heure où je tricote ce texte, c'est à dire 23h40, le vendredi 23 mai de l'année 2009, vous êtes vous-mêmes tout à fait absents de la scène. Je m'appelle Philippe Braye, je suis assis à mon bureau à Bruxelles, je porte un pyjama rayé bleu et blanc, j'ai un casque sur les oreilles par lequel m'atteint la musique que le hasard de mon iTunes choisit dans la playliste. Sur la droite est posée une lampe bleu et un cendrier dans lequel git la clope que je ranimerais quand je l'aurais décidé [je suis une sorte de d.ieu du tabac, de mes doigts naissent des cigarettes à qui j'insuffle la vie…].

De même, au moment où vous décortiquez cette grammaire, dans le lieu même où vous vous trouvez, en cet endroit précis, je ne suis pas. Peut-être à l'heure qu'il est, suis-je quelque part sur une pelouse au soleil à découvrir quelque merveille parmi les brins d'herbe. Ou bien grimpé sur une échelle, je tente d'attraper quelques cerises qui avaient jusque là échappé à ma sagacité.

Monsieur Poireau est mon employé, en quelque sorte. C'est vingt quatre heures sur vingt quatre et sept jours sur sept. Pas de pause pipi, pas de déjeuner, pas de stille nacht au pied du tannenbaum. Rien que des journées à compter les pixels sans jamais s'endormir. Je vous invite à vérifier par vous-même et à vous connecter ici à n'importe quelle heure du jour et de la nuit, même par surprise, vous ne le prendrez jamais en défaut, toujours au boulot.

Le mot «anonyme» a été créé par analogie avec les jeans dont le tissu de départ provenait de Nîmes et par association d'idée avec la Toile, l'autre nom d'internet [J'offre ici la possibilité au lecteur qui le souhaite, ou à toi, oui toi, chère lectrice, l'occasion de briller en commentaire en t'offrant l'accès au monde merveilleux du calembour : avec cette idée de toile, tu peux jouer avec "maille à partir" ou bien rappeler qu'internet est appelé à régner].

Mais revenons à nos bestioles : les anonymes sont un troupeau de commentateurs fous qui viennent de temps à autre exprimer à la face du monde qu'ils ont plus raison que toi parce que tu es un crétin. La meilleure manière de s'en débarrasser est encore de les laisser s'écouter. Ce qu'ils adorent faire à toute heure du jour et de la nuit.

Monsieur Poireau, bien au contraire, porte à la boutonnière et conformément au règlement, un badge qui vous permet à tout instant de déchiffrer son identité manuscrite. Mais c'est une sorte de façade, un mur simplement destiné à renvoyer les balles. Peu importe qu'il soit d'ici ou d'ailleurs, marié ou solitaire, un loup pour l'homme ou un végétarien, éleveur d'enfants ou de veaux sous la mère.

Monsieur Poireau est une sorte d'acteur qui épouse des personnages en fonction des humeurs du réalisateur. Il sera drôle aujourd'hui, chiant demain, intéressant parfois [car il n'est pas dénué d'estime de soi] tandis que je ferais tout autre chose de ma vie


Pour le total respect des règles du jeu du Tag,
je demande à trois blogueurs de bien vouloir,
à leur tour, traiter ce sujet.
Je les choisis au hasard et les préviens
en commentaire, On verra bien…
Un, deux, trois !!!

jeudi 21 mai 2009

La photo [les illustres !]




Pour commenter les détournements de fonds des députés britanniques et tenter un parallèle avec notre manière française de nous occuper du coût d'un député, Rue89 choisit une photo de l'Assemblée Nationale comportant uniquement des élus socialistes dont Julien Dray au premier plan.
Un hasard ?

En plus sur la photo, Julien Dray est en train de regarder la montre de Jean-Louis Bianco…

mercredi 20 mai 2009

Des livres et vous [papier inflammable !]


[source]


Ce qui marche bien en ce moment, c'est le livre politique. A croire que dès qu'un putatif dirigeant aligne trois chapitres dans un bouquin, tout le monde à travers le pays s'en va, toute affaire cessante, chez le libraire du coin pour s'en délecter.


Adieu la crise et la perte de pouvoir d'achat, finie la misère des fin de mois difficiles, oubliée l'inflation galopante et larvaire, chaque français veut aussitôt claquer 20 euros au moins pour se repaître de la haute pensée du potentiel potentat [qui est un potenciel tyran]. Il n'est plus question un seul instant de la baisse perpétuelle de la part du budget consacré par chaque ménage à l'achat de biens culturels, plus un mot à propos du serrage des ceinture généralisé [une crise de régime ?].

Au lieu de perdre du temps sur des lois prématurément décédées, ce pourrait être une bonne idée que notre élite d'élus profitent de ce véritable succès pour venir au secours des grossistes de CD en leur produisant quelques disques à haute teneur politique. J'ai toujours personnellement rêvé de voir Alain Juppé danser le jerk ou François Fillon s'éclater sur des beats affolants.

Il s'agit ici, bien sûr de la partie people de l'analyse politique composé de bien plus de petites phrases que de grands mots. Quand il y est question de profondeur, on y parle des seins de Roseline Bachelot et la durée ne se mesure pas en âge de l'Histoire mais en nombre de mandats.

On aurait vu déjà 80.000 habitants de France se précipiter sur le livre de François Bayrou. Pour mémoire, je vous rappelle que c'est le gars qui n'a pas réussi à se qualifier en finale à la dernière présidentielle et qui se retrouve à la tête d'une troupe de 4 députés. Toute une armée d'imprimeurs serait déjà au travail afin de ravitailler au plus vite jusqu'au moindre village du pays et l'on songe fortement, du côté de l'éditeur, à créer une chaîne de magasin entièrement dédiée à la diffusion des belles paroles du béarnais.

Sérieusement, un nouveau bouquin signé par François Bayrou, c'est un peu comme le calendrier des Postes au moment des étrennes : comme on connait par avance le contenu, on s'extasie à propos de la nouvelle photo choisie pour illustrer la couverture. Au cas où vous l'ignoreriez encore, le programme du Modem est assez simple à comprendre : il ne sert à rien d'être de droite ou de gauche puisqu'il y a François Bayrou [et qu'il est le grand tout]. Nous devrions cesser de ne pas avoir la même analyse de la société et simplement déléguer les meilleurs de chaque camp afin qu'ils travaillent ensemble sous les ordres de François Bayrou [qui est le grand centre].

Evidemment, il existe au-delà du show-buziness et des têtes de gondole, derrière les boîtes de cirage et les brosses à reluire, de véritables publications politiques. Des gens qui ne se contentent pas de vouloir produire et reproduire à l'infini ce système de société dans lequel nous tentons de survivre mais qui en cherchent la sortie. Ils posent des questions, soulèvent des interrogations, ouvrent des débats et interrogent notre intelligence collective. Ils ne se présentent pas à nous, un tournevis cruciforme à la main en nous racontant qu'ils ont trouvé comment tout réparer.

Nos dirigeants pensent que la crise que nous traversons pourrait être éteinte en versant des milliards de litres de liquide dans des paniers percés. Nous pouvons imaginer d'explorer d'autres solutions, de chercher l'entrée d'autres chemins qui nous sembleraient praticables. Nous pourrions lire d'autres avis dans d'autres livres que ceux qu'on présente en vitrine.

Il doit bien s'y dire des choses graves, d'ailleurs puisque voilà qu'on met aux fers les éditeurs responsables. Après la conduite au poste d'un directeur de publication de Libération pour une fouille avancée de son mobilier intérieur [la partie porte-plume !], le journaliste accusé d'espionnage pour avoir enquêté, l'invention de la littérature terroriste. On aurait même vu l'un de ces trois dangereux personnages passer près d'une gare TGV. C'est vous dire s'ils sont louches…

La censure n'a plus lieu dans ce pays depuis belle lurette. Les ciseaux sont rouillés qui découpaient la presse. On s'affaire à présent de bien organiser en amont la possibilité des parutions. La peur est leur nouvel outil, le régulateur. Nous nous amusions à suivre le procès de ces inoffensives poupées vaudous tandis qu'apparaissait déjà, au delà des broutilles, la main du pouvoir débutant son travail.

On est prié de n'écrire que selon l'ordre établi et de se conformer à la vision du pouvoir. Tout manquement à cette règle vaudra emprisonnement…

dimanche 17 mai 2009

Cochon qui s'en déduit…




Tandis qu'ils se protègent derrière leur bouclier fiscal,
nous, on tousse
ensemble, tousse ensemble !
Décidément, nous n'avons pas gardé les cochons en commun…

vendredi 15 mai 2009

Les carrières [ça me laisse de marbre !]


[source : Benjamin Lemaire]


Le Parti Socialiste, aux dernières élections présidentielles, a rassemblé plus de dix-sept millions d'électeurs derrière la candidature de Ségolène Royal. Elle défendait un programme intitulé «Le Pacte Présidentiel» (c'est vous dire s'ils ont de l'imagination) qui a conquis suffisamment d'électeurs, dès le premier tour, pour réexpédier François Bayrou auprès de ses tracteurs et ses purs-sangs mais pas assez nombreux, malheureusement, pour renvoyer Nicolas Sarkozy à ses rêves de monarque imberbe.

Pour pas mal d'entre nous, la période Jospin s'enfonçait dans les limbes de l'Histoire et réapparaissait déjà sous la forme d'un bilan qui, éclairé par l'actualité d'une droite aux manettes, n'était finalement pas si négatif. L'utopisme de gauche était bien entendu laissé insatisfait mais il persistait un ensemble de choses tout à fait mesurables par la statistique et tendant à démontrer une influence sur la réalité sociale dans un sens plus en accord avec nos rêveries militantes.

A tel point que, malgré une campagne menée perpétuellement comme avec la nécessité de se justifier face à son propre camp, le Parti Socialiste a convaincu la quasi-majorité des électeurs que ce pays [c'est à dire eux-mêmes] serait en bien meilleure santé s'il avait le volant à gauche et était conduit par une femme.

Quarante-sept pour cent d'un pays mobilisés en sa faveur, ce n'est quand même pas du parti de tapettes, ça !

Alors pourquoi ne parle-t-on plus maintenant que des ces vieux messieurs qui, l'âge exécutant son office, n'ont d'autres solutions afin d'assouvir le seul objectif de leur carrière, trôner au sein d'un Ministère, que de trahir le peuple qui croyait en eux ? Pourquoi me montre-t-on, comme représentant du Parti Socialiste d'aujourd'hui, un Bernard Kouchner buvant la ciguë jusqu'à la lie ou bien un Jack Lang à l'avant-garde de lui-même ?

À propos du Parti Socialiste, dans les articles et dans les reportages, dans les avis des politologues sur les plateaux télé, dans les éditoriaux de la presse subventionnée, vous ne trouvez pas qu'ils oublient un peu vite les électeurs ?


Nota Bene : je sais bien que Messieurs Besson et Hirsch ne sont pas encore atteints par les limites que l'âge impose à la carrière. Je suppose que dans leur cas, c'est cette carrière elle-même qui posait avant tout problème…


Histoire drôle : Sur mon Mac, si je veux un «é» majuscule, j'enclenche la majuscule permanente et je tape sur la touche «é». À l'écran, ça fait : É
Sur ton PC, si tu suis la même procédure, à l'écran, ça fait : 2 !

lundi 11 mai 2009

Pov' con [ta gueule !]


[source]

Vous avez vu comme on fait gaffe sur les blogs à présent ? Plus aucune insulte n'est tolérée. Dès qu'un commentaire s'approche de la ligne jaune, hop, on efface. Evidemment, comme tu es sur blogger, tu t'en fous, tu reçois quand même l'intervention de l'internaute par e-mail. Du coup, ça devient un courrier privé et plus personne ne peut se plaindre.

L'autre jour, j'ai lu dans un commentaire, que quelqu'un associait, dans une phrase assez pauvre en métaphore, Nicolas Sarkozy au mot «connard». Le taulier a immédiatement effacé cet argument avancé sans preuve de crainte de se prendre un procès. Déjà qu'avec la crise ou la politique du gouvernement (on ne sait plus trop), on a du mal à joindre les deux bouts, s'il faut en plus qu'on se paie une armée d'avocats.

Pourtant, j'ai quand même le droit de dire, sur mon lieu d'expression personnelle que Nicolas Sarkozy est un con, non ? Même si je le pense ?

N'est-il pas de tradition française et de la manière la plus joyeusement populaire d'user de l'invective, de verdir le langage en cas de désaccord afin d'en souligner l'outrance ? N'est-il pas d'usage dans notre francophonie, d'aller dans l'exagération afin de caricaturer la victime langagière ?

Evidemment, il y a l'abus de langage amusant et la véritable insulte passible de justice parce que réellement outrageante. Je peux pour rigoler, glisser dans un article de ce blog : «tout de même, force est de constater que Sarkozy est sévèrement burné» [j'ai un humour assez particulier, il est vrai]. Par contre, si pour le ridiculiser, j'écris : «notre Président actuel souffre d'Elephantiasis avancé», cela devient blessant.

Tout est dans l'art de la nuance.



Par contre, je peux sans aucun problème analyser que le retour de la mode du mâle barbu, c'est à cause de l'Islam qui vient tout saloper la joue imberbe de l'Europe, ou affirmer sans gène à la face du monde : les juifs ont des chapeaux ronds.

Et Benoît XVI, si je révélais qu'il était allemand dans sa jeunesse ?

Nota Bene : Monsieur Poireau est lui-même un con sévèrement burné…

dimanche 10 mai 2009

Seule à seul {la chambre n'est pas froide !]

Dans la chambre des lordoses
Où grandit inserein
Mon apétit d'oiseau
Je considère le sidéral où je cogite
Comme un espace où te rejoindre

Nul n'est venu, nous voilà seule à seul

Tu bas des cils et me regardes
Je grimpe à des hauteurs
Phéromonales
Sans même connaître
La peur bleue du ciel

L'équilibre précaire de mes cellules
Se met en place
Tu te pavanes
Avant nos incendies
Dans ta robe légère et parfumée

De près, le très léger duvet de ta joue
Prolonge ta beauté
Lèvres à peine ouvertes
Un souffle
Blancheur d'une canine
Indiscrète

Ta bouche a la fraîcheur des fontaines
Ta langue vive comme un poisson
Filant dans l'onde

Tes doigts m'invitent à exister
Dans d'autres dimensions
Ton sourire de femme curieuse
Avide des détails
Regard d'attention

Petite machine se balance
Muscles, doigts, visage
Tu me compostes,
Tu m'oblitères,
Tu me valides

Lent glissement vers le sol
Où git déjà le matelas
Sans perdre le contact.
Tu t'étends et m'attends

Dehors, la neige redessine le monde
L'enveloppe de surdité
Pendant qu'en ce silence
Nous partageons la joie
Ainsi qu'un peu de feu…



J'avais déjà publié ce poème sur un ancien blog.

vendredi 8 mai 2009

L'enjeu [Ça rapporte ?]


The umbrella shop [source]


Je pense que je vais voter Nicolas Sarkozy aux prochaines élections européennes. J'ai suivi son discours l'autre jour, ça m'a tout à fait convaincu.
Déjà, je trouve que le gars qui conçoit d'aller de Paris à Nîmes en avion pour défendre un projet à l'échelle continentale est quelqu'un qui a tout compris aux enjeux du moment.

Au début, je pensais qu'il avait refilé le bébé à Rachida Dati. Il faut dire qu'au lieu de consacrer son temps au service des victimes odieusement agressées par des hordes de sauvages repris de justice multi-récidivistes, mineurs et violeurs de pauvres enfants, elle œuvrait à la réinsertion des grands Couturiers au sein des Ministères. Il y avait urgence à ce qu'elle soit ailleurs [<- tu l'as vu le jeu de mots ?] tant il est de notoriété publique qu'en matière de Créateurs, seul le Président est habilité à s'exprimer. A moins qu'il n'y ait derrière ces manœuvres, la main de Carla gantée de jalousie…

Quoiqu'il en soit et comme c'est encore la chose qu'il fait le mieux, parmi la multitude de celles dans lesquelles il excelle, il a visiblement décidé de mener la campagne électorale au nom de l'UMP. Quelqu'un peut-il lui rappeler que s'il est mon président puisque que je le reconnais élu par la majorité [ce qui est la moindre des choses en démocratie], je conserve tout de même mon libre arbitre face au scrutin ?

J'aimerais bien qu'il précise simplement s'il compte siéger au parlement européen. A moins qu'il n'ait inclus dans le grandiose projet de Grand Paris qu'il présentait récemment [et que j'ai la flemme d'aller lire en détails], de relocaliser la capitale de l'Union Européenne près du palais de l'Élysée. Voilà qui enflerait encore un peu, et pour le moins, son égo-droitisme [l'égo-centrisme étant propriété de Monsieur Bayrou].

Sérieusement, on en est là de la construction de notre union commune ? A se dire que le vote se fait pour ou contre Nicolas Sarkozy ? Qu'il s'agit en quelque sorte d'un vote sanction contre cet élu que de plus en plus considèrent comme un usurpateur ?

Sérieusement ?

Et si nous allions sur le terrain des idées ; si nous parlions du choix crucial, alors que nous ne sommes même pas secs de la dernière averse en date, du type de société que nous voulons. Plutôt le marché libre du parapluie vendu une fortune bien que fabriqué à bas prix par des ouvriers moins chers que des travailleurs chinois désargentés parce que des actionnaires en toute amitié avec les siégeants des Conseils d'Administrations décident qu'au dessous de quinze pour cent, ce n'est même plus du placement mais de la charité ou bien un service publique des imperméables qui permet à chacun de trouver un abri minimum ?

[Message personnel pour Franssoit : aucune réclamation ne sera admise quant à la longueur des phrases.]

Depuis trente ans, cette Union est allée vers plus de libéralisation. Elle a privilégié avec une régularité dogmatique, le marché libre contre tout autre système. Elle s'est acharnée à remplacer partout les services rendus par les États à leur population par des propositions commerciales suffisamment couteuses pour permettre l'enrichissement des actionnaires [voir plus haut].

Toutes ces idées qui sont exactement derrière la politique de la Droite partout en Europe. La même Droite qui dirige ce pays depuis dix ans dans ce même sens [et avec Sarkozy dans les ministères]. Les fanatiques de la privatisation et de la libre concurrence en faveur des copains, ceux qui laissent au riche le privilège de bien vouloir ruisseler de son plein gré, ceux qui pensent que c'est un bienfait de mesurer ses coûts, pour qui des employés sont des variables d'ajustement, ceux qui, enfin, ont décidé de déréguler aussi le secteur bancaire. Ceux qui ont laissé entrer le loup dans la bergerie, le renard dans le poulailler, l'éléphant parmi notre porcelaine familiale.

Cette élection européenne n'a pas pour enjeu d'approuver ou non le mandat d'un Nicolas Sarkozy qui n'est qu'un accident de l'Histoire mais de bien voir derrière lui, l'ensemble des partis de cette droite européenne qui depuis trop longtemps nous égare. Qu'il en soit fini de cet ultra-libéralisme qui a transformé nos débats enflammés à propos du sens de la vie en palabres interminables à propos du dernier portable à la mode [qui coûte un pont mais ne protège même pas de la pluie !].

Voyons ensemble si nous souhaitons donner à ces mêmes qui ont trahi notre vote contre le projet de Constitution Européenne de mai 2005 [4 ans, ça se fête !] et s'arrangent depuis pour ne plus nous demander notre avis, de confortables sièges en cuir de Député Européen [l'auteur tient à préciser qu'il n'a aucune information avérée quant la qualité des dits sièges et qu'il s'agit ici d'une élucubration de sa part. Il n'imagine pas néanmoins que de si importantes personnes puissent confier leur valeureux postérieurs à de piètres fauteuils]. Ou bien souhaitons-nous entendre d'autres voix qui prônent d'autres voies ?

mercredi 6 mai 2009

La crise [vous êtes revenus ?]

259ème article


Paris, siège historique de la Société Générale sur le boulevard Haussmann, lors des Journées du Patrimoine 2008. [source]


Vous avez remarqué comment les banquiers et nos élus se ressemblent ? Quand ce ne sont pas les tenues entières, ce sont des détails du costume de fonction, des chaussures cousues patiemment à la main, des chaussettes tricotées en pur fil d'Écosse ou bien l'un ou l'autre des accessoires qui marquent l'appartenance au même groupe social.


Ils dînent en ville et fument ensemble les même cigares, partagent la même passion pour les montres aux cadrans taillés dans le saphir le plus pur et jouissent du même plaisir au volant des mêmes sportives de haut de gamme.

Les premiers ont failli sombrer corps et biens pour avoir fabriqué des châteaux sur du sable avec des matériaux qu'ils s'étaient contentés d'emprunter. Un sacré paquet de briques à rembourser.

Le plus simple quand tu dois de l'argent autour de toi, c'est d'avoir des amis sur qui compter. Si possible des gens assez haut placés pour porter la clé du coffre. Ça évite le mouron d'y laisser des plumes ou de se faire plomber. Des gens avec des espèces sonnantes et trébuchantes, du grain à moudre sous la patte et en grande quantité.

Les seconds sont justement de ceux là. Ils ont depuis des décennies et grâce à notre naïveté, tous les moyens à leur disposition. Nous les avons élus et réélus à tour de rôle, nous les avons crus et recrutés à nouveau. Nous les avons laissés faire et nous refaire et ils ont dirigé selon leurs intérêts et servi leurs amis.

L'État qui est notre régulateur commun, le résultat de toutes nos forces mises ensemble a été utilisé volontairement au service des richesses privées. Toutes les barrières ont été une par une éliminées légalement. Il s'est agi de lui donner l'allure d'un progrès, l'apparence formelle de la modernité pour que la bête soit nourrie plus souvent qu'à son tour.

La boîte de Pandore a craché et recraché ses miasmes sur la planète. La voracité, l'avarice, le désir infini du papier-monnaie, la rapacité se sont saisis de l'économie mondiale pour l'essorer convenablement. En aspirer la moelle suave et langoureuse : la richesse.

Les Assemblées élues de tous les pays se sont laissées berner et ont cédé aux chants des sirènes. Une par une, elles ont sapé les défenses qu'avaient bâties nos pères et nos grands-pères contre ces maux. Ils avaient de l'expérience et en avaient tiré des leçons : séparer le public du privé, cloisonner l'activité bancaire classique de la folie pure des marchés où tout s'achète, où tout se vend et garder sauvagement pour les élus du peuple, le droit de fabriquer de la monnaie…

Cette crise n'est pas arrivée par le hasard du temps qui passe. Elle est le fruit de plus de ces vingt-cinq années de libéralisation à marche forcée à travers le monde. Elle est le résultat des politiques qui ont permis et favorisé une économie détachée de toute réalité sociale.

Si les banquiers, les traders et autres affairistes sont à blâmer, qu'ils ne le soient pas seuls. Ils ont marché main dans la main avec les dirigeants politiques qui leur ont ouvert toutes les portes et facilité toutes les démarches. S'il faut se souvenir de la crise de 1929, c'est non pas sous l'emprise de la peur mais à la lumière des solutions que nos aînés avaient appliquées pour en sortir une fois pour toute.

Ils sont revenus ensuite avec leur désir capitaliste, leur appétit multi-national [le world-food est à la mode] et leur éternel chantage corrupteur. Le poids que donne la richesse sur les décisions de nos élus est parfois surprenant…

vendredi 1 mai 2009

Musulman [Radio-Paris aussi !]


Gypaete barbu [source]

Quand tu es catholique ou juif, ça peut encore aller. Quelques soucis de temps à autre, mais rien de suffisant pour se mettre à douter.


Musulman, par contre, là, ça craint !

Par exemple, tu dois expliquer à ta femme que non, elle n'a pas grossi et que ce n'est pas du tout à cause de cette hypothétique surcharge pondérale que tu lui demandes de s'habiller de ridicule, de pied en cape. La jupe lui allait si bien…
Ensuite, tu dois te laisser pousser la barbe. Mais pas comme un playboy de magazine, bien taillée au cordeau et traitée comme un élément de séduction. Au contraire, il faut du poil rebelle, du poil convaincu par la cause et qui le manifeste en pointant fièrement sa foi désordonnée.

Si tu peux échapper facilement à l'égorgement du mouton dans la baignoire [juste à côté des chiottes, génial !], ne crois pas que ta conversion allègera ta part de travail envers ton d.ieu : cinq fois par jour, tu l'honoreras et attention, pas avec de la petite génuflexion à la berrichonne mais à genou et quasiment couché à chaque fois.

C'est là qu'on voit que c'est une toute jeune religion qui n'a pas encore eu à adapter le dogme à l'âge de ses fidèles.

La ceinture d'explosif n'est pas du tout obligatoire contrairement à ce qu'on pourrait penser mais tu dois cesser immédiatement de te gâcher la vie avec de la cochonnaille. Adieu saucissons, jambon et rôti dans l'échine, adieu lardons et pâtés, saucisses de Montbéliard ou de Morteau, adieu cotelettes et filets mignons…

Et si ce n'était pour la saveur, comment peut-on imaginer une religion qui prive ses adeptes de déguster du porc, quand même de là-haut [oh oui, là !], on doit bien se rendre compte de l'évolution du prix de la viande. Difficile d'adorer le veau à prix d'or et les yeux de la poule du même métal.

A force de lire et d'entendre dire tout un tas de spécialistes de la religion [ou bien du fait divers, je ne sais plus trop…], on en oublierait presque que la foi est du domaine privé. Qu'il s'agit à chacun de se déterminer quant à la façon dont tourne la grande machine secrète du monde, la grande rotative sur laquelle nous gambadons jusqu'à ce que mort s'ensuive. Mais que nous autres, ici en tant que groupe uni et réuni à cause de quelques accidents de l'Histoire, avons décidé, il y a plus d'un siècle, que l'État n'avait pas à s'en mêler.

On en oublierait presque que ces musulmans communautaristes ne voient pas non plus leurs salaires augmenter et que chez Carrefour, ce n'est pas leur pouvoir d'achat qui positive. Qu'ils ont des enfants au chômage et trop de crédits sur le dos. Ils prient comme certains d'entre vous pour que tout aille bien.

Qu'ils se demandent comment financer les années de fac de Mohamed, leur petit-fils, maintenant qu'il ne leur reste que la retraite parce que le peu d'économie placé totalement en bourse, sur les conseils de leur conseiller, a totalement foutu le camp. Qu'au fond, quant à savoir sur quel d.ieu, ils parient pour la jour de la sainte finale [The battle of Gods III - La résurrection], cela ne change rien à l'affaire.

Ils mangent des Danones et fument des Marlboro. Ils aiment les merguez et les épices. Ils se lèvent le matin quand ils ont du boulot. Ils continuent de candidater partout malgré l'amertume des refus douteux quand ils sont au chômage. Il y a parmi eux, la même proportion de crétins que dans n'importe quel groupe d'humains.

Avant d'être ceci ou cela pour lesquels, on les préjuge, ce sont des personnes des bas-fonds de l'échelle sociale qui galèrent plus souvent qu'à leur tour. Qu'au lieu de débattre sottement des rapports entre nos règles et les leurs, nous devrions questionner les rapports sociaux qui soutiennent ce genre de débats.

Qui nous met sur la table, la question de l'immigration étiqueté comme partie intégrante des sujets religieux ? Qui efface derrière des crucifix, des kipas et des mains de Fatima, les moyens mis en place pour que les classes populaires se dévorent entre elles ? Qui cherche tant à diviser la masse des gens du pays pendant que le bateau qu'il était censé conduire à meilleur port, prend l'eau de toute part ?

Si le seul miracle de la religion, c'est de faire de l'homme un agneau, celui de l'époque est de parvenir à voiler la réalité sociale par une transformation habile des dégâts du libéralisme, les résultats de vingt années de privatisation ou d'étouffement systématique de nos outils de régulation, en autant de problèmes de la société.

Et puisqu'aucun de nos élus ne veut plus assumer sa part de responsabilité dans nos affaires, il leur suffit de prétendre qu'on a vu d.ieu passer dans les parages…