mardi 23 novembre 2010

CSS




Toutes les filles que je rencontre sont petites et brunes.
Elles se présentent* perchées sur des talons de 17px;
leur chevelure ondule de boucles aussi brunes que souples.


Habituellement, lorsque mon regard s'y pose,
elles s'animent de manière colorée.
Leurs lèvres roses remuent tandis qu'elles se parent
de vêtements finement assortis selon le code source.
Elles occupent et agrémentent aisément tout l'emplacement* que je leur réserve*.


S'il arrive que je les frôle="elles changent d'apparence".
Certaines se retirent, virent au gris et se figent.
D'autres au contraire conservent leur style* et se dénudent avec class…



Source :

.img
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Karen par Just.K = "droits réservés"
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}

lundi 15 novembre 2010

Du soleil [un ciel sans taches…].






J'ai demandé à quitter ce climat de poudre grise, ce ciel de draps salis, pour retrouver de la chaleur. J'ai demandé à laisser derrière moi cette pluie qui succède aux averses entre deux orages*. Je suis étendu au bord d'une piscine dont le clapotis compose une musique d'accompagnement au soleil* de l'Andalousie.

J'ai beaucoup maigri des suites d'une longue maladie. Je souris en pensant que j'ai enfin atteint le poids* après lequel j'ai couru toute ma vie. Moi qui ai toujours détesté courir voilà qu'on annonce la ligne d'arrivée.

J'ai beaucoup attendu, branché au bout d'une aiguille, qu'un goutte à goutte* écoule sa marchandise pendant que je twittais des bêtises en haut-débit. J'ai beaucoup patienté dans des salles* plus ou moins prévues pour cela.

Je trompe le temps qui file en additionnant les carreaux sur le sol puis le nombre des anneaux du rideau. Compter me permet de laisser passer le temps pendant que je regarde ailleurs*. La piscine a les bords lisses et le ciel au-dessus de moi reste sans tache.

J'ai beaucoup usé du son à fond sur le mp3, revisité mes classiques d'Alain Bashung* en passant par Roger Waters*. Et quelques autres qui m'ont fait bouger les orteils. C'est amusant la manière dont s'articule un pied, les différents mouvements qu'il est capable de produire.

J'ai refait le tour de la propriété, visité les recoins*, les hectares de mes vies antérieures. J'ai désherbé ici ou là, reprécisé certains massifs dans leurs détails. J'ai moi-même parcouru toute cette route et choisi seul tous ces chemins qui arrivaient ici. A quoi bon regretter ce qui ne peut être recommencé ? Je suis sans regrets, parvenu au présent.

L'endroit où l'on ampute la conjugaison.

Je suis paisible sous le soleil d'Andalousie*. Il fait chaud, mon corps se met à fondre, à se liquéfier. Je pèse soudain beaucoup plus lourd. Mais c'est un poids bienfaisant, comme celui d'un édredon lorsque la chambre tout autour est emplie d'un air glacé indésirable. Ma Lou est là qui me sourit…


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Je ne sais plus qui avait lancé cette chaine de blog à propos de notre propre mort. Peut-être Sarkofrance* mais je ne suis plus très sûr. C'est en tout cas ma contribution au sujet. Pour la fin, ça peut attendre par contre, dès aujourd'hui, j'veux du soleil !


Photo de cubn6, tout droit réservé.

samedi 6 novembre 2010

La recherche [mort ou vif…]





Pour les besoins de la démonstration, je vous invite à faire une expérience : prenez un enfant par la main. N'importe lequel, un wallon, un flamand, même un petit enfant bruxellois* handicapé, on s'en fout, c'est seulement pour figurer dans le décor. Mais pas celui-ci, c'est le mien, on ne sait jamais.

D'autre part, voici une pomme*. Posez la pomme sur la tête de l'enfant. Si vous n'avez trouvé qu'une petite fille, c'est encore mieux, rapport à la joliesse de la figuration. Ce sera vraiment un beau décor. Reculez de quelques pas, encore un peu. Voilà.

Maintenant, sortez lentement l'arbalète* que vous cachiez sous votre veste. Ou que vous aviez glissée dans votre sac à main, si vous êtes une dame. Insistez auprès de l'enfant pour qu'il se tienne tranquille.

Il arrive que la vue de l'arme éveille chez eux je ne sais quel instinct primaire, comme des larmes ou des cris mais aussi d'autres manifestations physiques* plus inattendues. Je ne doute pas que vous saurez le calmer. Les gosses* sont parfois tellement chiants qu'on regrette qu'ils ne soient livrés avec un interrupteur.

À présent, mettez en joue et alignez votre dard avec le fruit joufflu. Ne bougez plus. Que se passe-t-il ?

Rien.

La pomme est là, au cœur d'un drame qui la fera disparaitre
à coup sûr, mais elle ne songe pas un instant à faire un pas de côté. Aucun mouvement pour éviter sa fin. Elle reste là, inconsciente de son sort, fière et snobe face au décès. Aucun geste, elle reste offerte* au destin que vous déciderez pour elle.

Comme elle ne se meut pas, nous en conclurons que la pomme n'est pas un être vivant.

Vous savez que c'est compliqué cette histoire de séparer ce qui vit de ce qui ne vit pas. Il ne faut pas confondre ce qui est mort avec ce qui ne fut jamais doué de vie. L'idée de déterminer le mouvement,
la capacité* de se mouvoir comme critère principal s'est assez vite retrouvée dépassée par l'épreuve des faits.

Les arbres ont toujours l'air de faire du sur-place même si la forêt progresse et que le bois avance. Et les végétaux sont pourtant bien des êtres vivants puisqu'ils vieillissent et se reproduisent. Mais que faire alors de ces méduses* dont les cycles de vie se répètent ad libitum æternum et de ces anémones* de mer à qui il suffit de se tirer sur le haricot pour se faire des héritiers ?

Ça faisait un bout de temps qu'on se posait la question pour les virus : vifs ou inertes ? Selon où on se place les périphrases* se compliquent pour ne pas affirmer : un amas de cellules, un regroupement de particules biologiques, toute sorte d'expression pour contourner la difficulté à savoir où les caser.

Si vous laissez un virus tout seul dans un endroit neutre*, il ne se passe rien. Même posé sur la pomme qui est posée sur la tête de l'enfant, il n'aura pas un geste et reste offert au destin que vous choisirez pour lui. Aucune réaction.

Aussi longtemps qu'il ne trouve pas l'hôte qu'il attend, le prince charmant* qui viendra pour le sortir du sommeil, le virus est non-vivant. Il n'EST pas. Il ne prend vie qu'à l'intérieur de la cellule de quelqu'un d'autre. Une sorte de Tanguy* mais avec quelques milliers d'amis à la maison. Et qui se reproduisent, voyez, c'est dégoûtant.

Parfois vivant, parfois non.

Les scientifiques* se grattaient la tête en débattant entre eux du statut de ce "machin". Et vous savez quoi ? A force d'observations, ils ont fini par tomber sur un virus malade. Un virus qui avait attrapé un virus ! Or, comme le rappelle Wikipedia* :

«Tous les êtres vivants peuvent être infectés par des virus.»

CQFD. Fin de l'expérience1.



Nota-benêt : pensez à rendre l'enfant à sa mère
qu'on n'ait pas d'ennuis avec les autorités…



1. J'avais lu cet info sur Science@Vie mais je n'en ai pas trouvé trace sur internet.



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La photo originale est de Lola Mansurov*

mardi 2 novembre 2010

Les fruits mûrs [chanter tout l'été !].

un vieil homme barbu chante devant une cabane en bois



Le problème quand tu es un chanteur vieillissant, ce n'est pas tellement le physique. Pourvu que tu saches accepter de perdre tes cheveux et de prendre du bide, tout se passe plutôt bien ; c'est dans l'ordre des choses. Si les années préserve ta voix et ton souffle, c'est à peine si l'on remarquera l'absence de ton déhanché* légendaire.

Le véritable soucis, c'est que tes fans* vieillissent au même rythme que toi. Elle est loin la période de tes débuts où tu faisais danser des corps souples comme des lianes gorgées de vie.* Il faut bien reconnaitre que, tandis qu'à leur visage, la lignification avançait dans son ouvrage, tu conservais pour toi, l'intégrité de ta mémoire*. Tu as aussi une très bonne vue.

Et s'il arrive que tu tombes sur une minette* qui aime assez les fruits trop mûrs, tu apprends dans la conversation qu'elle n'a, en guise de désir le plus sincère, que de connaitre de près cet archétype* masculin qui avait tant fait vibrer sa mère, au mieux de sa jeunesse…


C'est Stuart Chalmers* l'auteur de cette photo.