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mardi 20 décembre 2011

BeGov [Obsession].




Ce soir, je découvre le résumé du documentaire présenté par France5, chaîne francophone. Obsédé comme je le suis par la crise nationaliste en Belgique*, je comprends :

«Il était une fois, au nord de la Tanzanie, un lac de feu appelé le lac Natron, l'un des ultimes sanctuaires sur Terre, berceau de la vie d'un million de flamands*... Dans cet environnement hostile et sauvage, on plonge au cœur de l'extraordinaire aventure d'un bébé flamand au destin hors du commun, Bart de Wever. Depuis sa naissance jusqu'à l'âge adulte, un incroyable périple parsemé de dangers l'attend, où le climat* et les grands prédateurs sont autant d'obstacles qu'il faudra vaincre pour accomplir* le cycle de la vie. L'un des derniers mystères de notre planète et une histoire que seule la nature peut nous révéler…»

Concluez comme vous voulez…


Source illustration*

jeudi 23 juin 2011

Le bordel belge [la valeur nationale…]



Sur Twitter, je me suis un peu moqué de Jean-Baptiste Giraud le rédacteur en chef d'Atlantico et me voilà puni, pour la peine, à écrire sur ce site [cf note de l'auteur en fin d'article]. J'oublie toujours qu'on ne rigole pas dans un journal de droite. Enfin si, mais pas des mêmes sujets*.

Je souligne à toutes fins utiles qu'il l'avait quand même bien cherché aussi avec son article* sur la situation politique belge que même un élève de terminale aurait su améliorer par quelques recherches Google entre deux partie sur la PlayStation*. Comme quoi la console de jeu, ça enseigne l'efficacité.

Il y a en Belgique, une poignée de nationalistes qui, depuis les débuts de la création, c'est à dire en 1830, considère que l'existence de cette nation enlève à la Flandre toutes ses possibilités de grandeur*.

Ils fantasment leur confetti* territorial, leur petit trou du cul* du monde comme un empire que les francophones n'auraient eu de cesse d'étouffer. On verra ce qu'on verra quand la Flandre volera de ses propres ailes de géant.

Il y a en Belgique, une poignée de parvenus qui s'appuient sur ce sentiment nationaliste pour diviser le pays. Maintenant que la Région flamande est sortie du marasme économique grâce aux effort de tous, maintenant qu'il s'agit d'aider la Wallonie qui à son tour aurait bien besoin de solidarité, se fait jour un tel antagonisme, un tel dégoût de son voisin que plus rien ne pourrait se faire ensemble.

La Wallonie coûte beaucoup trop cher à cause des Wallons qui sont fainéants parce que dirigés par un PS qui pense comme au XIXème siècle. C'est en résumé les arguments utilisés par l’extrême droite nationaliste flamande*.

Il est de notoriété publique que Bart de Wever, le leader nationaliste qui semble fasciner au Nord du pays, consulte et suit les avis du VOKA*, le syndicat patronnal patronal* flamand. Ils sont d'accord sur un point essentiel : l'enrichissement des vrais flamands est l'objectif à poursuivre et c'est un argument capable de séduire un très grand nombre d'électeurs*.

Pour le reste de l'histoire, vous passez au tamis d'un système électoral tellement proportionnel* qu'à peine rangées les urnes, chaque parti choisit la part qui lui convient, vous ajoutez un Roi que, suivant les époques, chaque camp déteste à son tour, qui a soit trop de poids, soit trop peu de pouvoir, c'est selon, et vous obtenez le bordel actuel.

Mais me direz-vous pourquoi ne se séparent-ils pas tout simplement ? Ils se mettent autour d'une table, ils négocient la garde des enfants* et le montant de la pension alimentaire et ils restent bons voisins*.

C'est qu'il n'y a pas que le Nord et le Sud, il y a aussi le Centre. Non pas François Bayrou, imbécile, je parle de Bruxelles*. Pour ne pas avoir l'air idiot en société, je vais vous donner un truc : ne dites plus brukselles, ça se prononce Brussel puisque c'est un nom flamand.

Une ville flamande en territoire flamand et habitée très majoritairement par des francophones*. Et comme dans toutes les zones urbaines, quand le centre devient trop cher, les gens déménagent pour habiter la périphérie* et emmènent avec eux leur culture.

Ça pourrait être la capitale du monde tant s'y côtoient des langues différentes entre l'Otan et l'Europe mais les flamingants* ne sont pas partageurs : en Flandre, on ne parle que flamand*. Même si la commune est habitée par plus de 80% de francophones, le droit du sol fait que tu ne peux t'exprimer qu'en flamand.

Ne voter que pour des listes en flamand, pour des élus ne parlant que flamand, ne penser que flamand, des policiers qui t'arrêtent en flamand, des juges qui te condamnent en flamand, des commerçant qui ne commercent qu'en flamand. C'est tellement excessif que ça donne juste envie de se cacher pour parler français. Cela dit, de mon côté, je fais des efforts : j'arrive déjà à compléter les sudokus en flamand.

Vous avez maintenant à peu près toutes les cartes pour comprendre la situation en Belgique. Les mêmes en quelque sorte que les deux partis vainqueurs des élections du 13 juin 2010 et qui se retrouvent à neuf à table pour constater qu'il n'y a pas de solution.

S'il vous vient une idée*


Photo : 35000 personnes dans la rue le 23 janvier 2011 à la manifestation Shame pour la Belgique. © MonsieurPoireau

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Note de l'auteur* : comme il en était convenu, j'ai donc proposé cet article à Jean-Baptiste Giraud pour publication sur Atlantico. Sa réponse par mail fut très claire : «merci camarade ! j'ai lu les 2/3 tiers c'est pas inintéressant simplement je pense que (…) 99,999% des gens savent pas de quoi tu parles... et ca tue le papier ensuite... tu crois pas ?».
En clair, la Belgique politique, ça n'intéresse pas les français.
Alors, c'était pas intéressant ?

Merci à @rue89 quand même.

vendredi 23 avril 2010

Les belges [c'est un brassage…]


[source]


Je vois bien que vous venez sur mon blog de français expatrié à Bruxelles afin de trouver une explication aux événements de la journée d'hier. Votre enthousiasme me ravit mais je vais être obligé de le décevoir : je n'y comprends rien moi-même.


Il semble que la légende tenace qui attribue un humour surréaliste aux belges trouve véritablement sa source du côté des flamingants. Je peux me permettre de dire du mal, ils ne comprennent pas la langue. Je l'ai constaté moi-même, la seule et unique fois où je suis allé chez le marchand de vélos qui bosse dans ma rue. J'avais le vague projet de lui acheter une bicyclette au retour des beaux jours mais j'ai eu, en entrant dans sa boutique, le saugrenu réflexe de dire "bonjour", dans ma langue native.

Habituellement, ça n'arrive pas parce que les commerçants flamands font à l'oreille la différence entre un français et un wallon. Même si l'accent belge tel que l'imitent les français n'a que peu cours à Bruxelles, j'ai tout de même une intonation qui trahit mes origines. Et c'est exactement le genre de situations qui font que le sens du commerce redevient supérieur aux préoccupations linguistiques.

J'aurais été flatté que mon intégration soit réussie au point qu'on me confonde avec un gars du coin si la patronne, toute occupée à m'ignorer, avait daigné répondre à ma gentillesse orale. En 2010, dans une rue de Belgique, deux types du même pays font mine de ne pas se comprendre ! Que voulez-vous que je vous dise, c'est tellement con.

Je sais bien que Bruxelles est une enclave francophone dans un territoire flamand. Mais qu'elle soit l'un ou l'autre, elle reste avant tout belge, non ? Que serait cette ville engoncée dans un seul patois ? Elle est votre capitale de cette Europe dont la base au moins devrait être la tolérance et le respect [comme le soulignait brillamment Jean Quatremer dans son intervention sur la Une]. Que serait-elle en tant que grote dorp de la minuscule Flandre indépendante ?

La Flandre n'a de consistance qu'à l'intérieur de la Belgique.
La Flandre n'existe pas. Sinon, c'est du genre moins que rien. Exactement comme la Wallonie. Aucune des deux n'a le plus petit intérêt si elle se retrouve isolée. Les Pays-Bas [l'autre pays du Orange] ne se précipitent pas pour recevoir les voisins en cas de divorce. A l'inverse, les wallons devraient s'alarmer du soudain intérêt que leur porte la France. Vous êtes bien mieux lotis de ce côté-ci de la frontière. Si ce n'était bien sûr, votre incapacité à être belges, les uns avec les autres…


Dans un prochain article, nous traiterons
de la minorité germanophone dont nous aimons la discrétion…



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Pour souhaiter un joyeux anniversaire à Nicolas,

vous pouvez lui offrir un petit commentaire ici


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samedi 28 mars 2009

Coupée en deux [elle marche !]


«Divan belge», Cook and Book [source]


La Belgique est un pays coupé en deux et qui parle officiellement trois langues. Les flamands qui parlent couramment le flamand et aussi le français mais jamais avec les wallons. Il y a les allemands qui parlent allemand mais sans doute aussi d'autres langues parce que, pour une fois, ils ne sont qu'un détail de l'histoire. Et il y a les wallons qui outre une version de la langue, ont aussi gardé de français, cette manière entêtée de ne réussir jamais à bien parler les langues étrangères.

Du coup, les flamands ont un peu l'impression de ne plus avoir de copains et restent seuls en Flandre à bouder en flamand tandis que les wallons s'affairent en wallonie qui est l'autre moitié de la Belgique. Jusque là, ça va, le problème est relativement simple mais accrochez-vous, je vous explique la suite.

Il y a aussi Bruxelles qui, en plus d'accueillir le Comité Central de la Communauté Européenne, est installée sur des terres tout à fait flamandes tout en parlant généralement le français.

Sauf qu'ici, ils disent septante et nonante qui, s'il l'ont veut bien se poser trois minutes la question, sont bien plus logiques et surtout bien moins laids que notre soixante-dix et notre quatre-vingt dix. On ne trouve pas ici de «cartouches» de cigarettes mais des «fardes» ce qui désigne aussi cette pochette cartonnée, généralement dotée de rabats maintenus par une bande élastique de couleur, dans laquelle on range des feuilles de papier, des cours de néerlandais par exemple…

[Oefening 1 : zijn de woorden die je hoort gelijk = of niet gelijk ≠]
(ça se prononce : oufeninsh één : zeïn deu wôrdeun di yeu Hôrt shheuleïk = of nit' shheuleïk)

Tout cela, malgré toute la difficulté qu'on peut avoir à en comprendre la machinerie, semble ne pas mal fonctionner. Il résulte de cette guerre fratricide bien qu'amicale, un tas de situation qui finalement rend les choses plus justes. Il y a ainsi entre les uns et les autres, une sorte d'émulation très saine. Les belges voient souvent leur pays bien plus délabré qu'il ne l'est en réalité. Il y a même de multiples sujets sur lesquels mon point de vue de français fraichement expatrié penche largement à leur avantage.

Puisqu'ils ne s'entendent qu'à peine entre eux, les belges ont découpé leur pays en zone de pouvoirs régionaux qui, du fait sans doute de la proximité des organes de décision de la population qui subit les conséquences ou récolte les bienfaits, assument pleinement leur charge.

La multiplicité de langues nationales et la présence permanente d'un tas de représentants d'européens parlant en étranger font que l'immigration trouve plus facilement sa place. On ne s'offusque pas ici des tours de Babel, on se côtoie et le temps fait son travail de grand mélangeur du monde. Le médecin de famille s'appelle Ahmed et l'échevin [conseiller municipal] peut tout aussi bien être d'origine turque pourvu qu'il remplisse honnêtement son mandat.

Chacun occupe sa place et essaie de faire avancer sa partie de démocratie. Il y a bien un Roi quelque part dans un de ses palais mais il est incomparablement plus discret que votre Sarkozy. Il ne se permettrait jamais, par exemple, d'intervenir pour faire savoir publiquement qu'il désapprouve tel ou tel humoriste travaillant pour une chaine du service publique. Et s'il s'y essayait, cela serait traité, je pense, à hauteur d'un scandale d'État, une atteinte à une partie fondamentale de l'équilibre national.

Ici, on ne mélange pas les torchons et les serviettes et le souverain est toujours au-dessus de la pile…


Prochainement, je vous explique le système politique belge

mais il faut encore que je comprenne qui est qui…

jeudi 12 février 2009

Le marché [bananes et cacahuètes !]


Banana shot with a .22 cal pellet [souce]


Tout au début de la crise, quand la première vague de peaux de bananes lui arrive dans les pattes, Fortis est une banque privée. Elle a alors «un excellent positionnement régional, voire mondial dans plusieurs produits et métiers, [qui] nous permet de saisir toutes les opportunités de croissance». A tel point qu'elle sera l'une des première à déraper sur les fruits de la croissance.

Pour éviter qu'elle ne tombe dans les pommes, tout de suite, le gouvernement belge [plus ou moins de gauche], se presse de trouver une solution. Le plan arrive très vite à maturité : une partie aux Pays-Bas, une autre à la France, la Belgique garde le reste et vogue la galère.

C'est le moment que choisissent les actionnaires de l'établissement pour rappeler à tout le monde qu'il ne sont pas là seulement pour compter les cacahuètes mais aussi pour participer aux grandes décisions par l'intermédiaire de leur vote. La justice leur rend bien entendu leur droit et voilà qu'ils se réunissent en Assemblée Générale pour exprimer leur vœu quant à l'avenir de cette banque : NON à l'arrivée de la BNP-Parisbas et NON aux hollandais.

Résultat des courses : des actionnaires libéraux viennent de faire nationaliser une banque par un gouvernement [plus ou moins de gauche] qui voulait plus que tout la laisser sur les marchés !
C'est le monde à l'envers, non ?