[Ceci est le deuxième épisode d'un exercice d'écriture de chroniques radio.
Ce texte est conçu pour être prononcé à voix haute
et interprété derrière un micro]
Je ne sais pas si vous avez vu la situation ces derniers jours, ça canarde dans tous les coins.
Enfin, ça tire surtout beaucoup dans la région d'Israël.
Maintenant, à chaque fois que je vois un truc se pointer dans le ciel, je me demande si c'est juste un avion qui passe ou bien si c'est l'arrivée de la démocratie et de la liberté qui nous sont envoyées sous forme de missile.
Comme dit tata Jacqueline : «C'est quand même pas en les tapant qu'on va améliorer la vie des gens».
Officiellement, ils bombardent les Iraniens pour les encourager à changer de régime. C'est pas comme si, depuis des mois, les habitants du lieu manifestaient leur mécontentement contre toutes les interdictions qu'on leur impose.
Et sortir manifester en Iran, c'est autrement plus courageux que de larguer des bombes depuis un avion.
FEMME - VIE - LIBERTÉ - MISSILE !
Cherchez l'intrus.
ÉGALITÉ - FRATERNITÉ - ÉDUCATION - CANON !
Cherchez l'intrus.
Allez, un dernier pour la route.
ÉQUILIBRE - BIEN-ÊTRE - BONHEUR - BOMBARDEMENT !
Cherchez l'intrus !
On voit tout de suite que la méthode utilisée n'est pas en concordance avec l'objectif visé.
Mais Donald Trump ou Benyamin Netanyahou n'inventent rien. C'est une vieille tradition, de croire qu'en faisant mal aux gens, on peut leur faire comprendre qu'il faut changer de comportement.
Des esclaves aux enfants, on a déjà tapé sur pas mal de personnes. Y compris les femmes. Avec à chaque fois le même argument : c'est pas que ça nous fait plaisir d'être violent mais c'est parce que cette personne ne veut rien comprendre. On est obligés.
Ce sont toujours les victimes qui se retrouvent coupables des coups qu'elles reçoivent. Les frappeurs ne font que répondre à la nécessaire remise en ordre du monde.
Ce n'est pas de gaieté de cœur que le policier fracasse le crâne d'un manifestant, que le parent bat son enfant ou qu'un président bombarde une population. Ce n'est pas pour son bon plaisir qu'un gouvernement prive les demandeurs d'emploi des moyens de vivre ou nos aînés de toucher une bonne retraite.
Oui, c'est aussi de la violence. Y'en a partout.
On s'est tellement habitués que plus personne ne le remarque. Par exemple, les Iraniens se prennent des bombes de plusieurs tonnes sur la tête et le monde médiatique s'inquiète.
Deux points ouvrez les guillemets :
«ce qui serait vraiment grave c'est si l'Iran décidait de fermer le détroit d'Ormuz». Fin de citation.
Faudrait pas que la guerre nuise au commerce international, il y a des priorités. Les gens qui meurent sous les décombres, les femmes et les enfants, merci de vous laisser bombarder en silence. S'il vous plait.
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