C'est vers 1850 que ça a commencé*. On a appelé ça l'industrialisation. De grandes usines capables de produire des tonnes de machins et bien évidemment, il a fallu des bras pour faire marcher les machines. Les fils qui ne voulaient pas faire comme papa, suer sang et eaux pour produire du blé sans rien gagner, sont partis pour la ville, s'engager dans la société moderne.
Des horaires fixes, la paie garantie à la fin du mois, un logement* fourni par la patron, ce n'était pas si mal. Au début.
Plus tard, on a embauché les fils qui ne voulaient pas faire comme papa, suer sang et eaux pour produire des biscuits* sans jamais en croquer, et on les a fait bosser à l'amélioration des machines. Il fallait augmenter la productivité à cause des villes qui devenaient énormes et jamais rassasiées*. Et bien évidemment, il a fallu de moins en moins de bras pour que les machines fonctionnent.
C'est vers 1975 que l'Europe est sortie de la société du travail* pour entrer dans l'ère financière. Avec l'apparition de l'électronique grand public est apparue la possibilité de fabriquer et vendre des tonnes de machins* sans presque d'intervention humaine. Et à bas coup pour générer un chiffre d'affaire confortable.
C'est fini, il n'y aura plus jamais de retour à l'emploi pour tous. Les Trentes Glorieuses* et l'ère industrielle sont derrière nous. Notre société a déjà muté vers autre chose. Elle génère plus de richesse qu'elle n'en a jamais rêvées et une quinzaine de pour cent de la population ne sert plus à cette production.
Mais ils ne sont pas exclus du système, ils en sont le résultat.
Illustration : Usine Catin (année non précisée*)
C'est fini, il n'y aura plus jamais de retour à l'emploi pour tous. Les Trentes Glorieuses* et l'ère industrielle sont derrière nous. Notre société a déjà muté vers autre chose. Elle génère plus de richesse qu'elle n'en a jamais rêvées et une quinzaine de pour cent de la population ne sert plus à cette production.
Mais ils ne sont pas exclus du système, ils en sont le résultat.
Nota benêt : une publicité disait
que le progrès ne vaut
que s'il est partagé par tous.
Alors, pourquoi les chômeurs
seraient-ils seuls
à en profiter ?
Illustration : Usine Catin (année non précisée*)
Comme tu le dis dans le titre, on appelle ça le progrès.
RépondreSupprimerTu te souviens de Viviane Forrester et de son livre "L'horreur économique" ? Tout le monde lui était tombé dessus, d'autant qu'elle n'était pas "économiste".
RépondreSupprimerPareil pour "La fin du travail" de Jeremy Rifkin...
Comme disent mes voisins septuagénaires , "on s'est bien fait avoir par les promesses de progrès" ; en fait , le progrès n'était pas pour nous , on avait pas compris ! Les machines ont produit à la place des hommes , elles sont plus compétitives que nous et ne demandent rien ...
RépondreSupprimerAmitiés
Nicolas Jégou : le progrès vers la pauvreté, c'est nuuUuul ! :-)
RépondreSupprimerestelle92 : ah merci de rappeler ce livre. Elle avait évidemment raison ! :-)
Je n'ai pas lu Rifkin par contre… :-)
Mamie rebelle : le progrès n'est pas conçu pour être partagé ! :-)
Merci !
Pourtant les gouvernements libéraux continuent à considérer que les chômeurs sont les seuls responsables de leur situation. Ces derniers sont méprises et considérés à peu près comme l'était toute personnes de confessions juive dans l'Allemagne des années trente.
RépondreSupprimerPourtant, il n'y a aucune évolution ni des mentalités de de la société ou on continue à considérer le travail ou esclavage salarié comme la seule alternative alors que d'autres pays ont poussé un peu plus la réflexion.
http://www.lecourrier.ch/un_revenu_de_base_pour_tous_pas_si_utopique_que_cela
ah tiens, j'allais taper l'incruste pour causer du revenu garanti, mais jvois que y'a deja quelqu'un qu'est passé
RépondreSupprimer(coucou teskajb),
allé, juste pour le plaisir celui la :
http://www.peripheries.net/article326.html
"Revenu garanti, « la première vision positive
du XXIe siècle »
Et vous, quel travail feriez-vous si votre revenu était assuré ?"
voili voilo :)
J'ajouterai à ce constat la question de la surproduction (alors qu'il n'y a qu'à aller sur le bon coin pour trouver des tas d'objets quasi-neufs, c'est révélateur), une spirale sans fin pour assurer la croissance et l'employabilité, au détriment de la planète (pollution et épuisement des ressources). Mais on continue à prôner toujours plus de production et de croissance, à fustiger ceux qui n'ont pas accès à l'emploi (parasites !), à promouvoir la compétitivité au lieu de renforcer les solidarités...
RépondreSupprimerCe commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerOh il est temps que je réponde !
RépondreSupprimerteskajb : si l'économie a toujours raison c'est parce que les politiques ne regardent que ce critère. A plus ou moins long terme, les libéraux auront besoin de "subventionner" les consommateurs et leur garantir la possibilité d'acheter un minimum. Déjà Wallmart aux Etats-Unis se retrouve tout con, ses clients ne viennent plus, trop pauvres pour cela. Le changement est déjà en route ! :-))
Toto : depuis 1850, on explique aux gens que le lien travail = honneur est inaliénable. Il faut leur laisser un peu de temps pour comprendre que ce n'est plus vrai. On y arrive ! :-)
See Mee : Il y a un problème de surproduction mais pour le coup, je ne vois pas comment le gérer. Le recours au communisme et à la régulation par l'Autorité a déjà été essayé avec les résultats qu'on connait. Je n'ai pas de solutions en vue. Remarque, la planète va nous limiter de toute façon ! :-))
"une quinzaine de pour cent de la population ne sert plus à cette production."
RépondreSupprimerUne bonne guerre et voila que tes 15% n'existe plus... Je vote pour une bombe nucléaire, avec un peu de chance, on suprimerai plus des 15% prévu initialement ce qui laisserai souffler encore quelques années...
C'est sûr qu'on peut partager le travail… avec les outils actuels il suffirait de travailler 2h par jour pour se procurer l'essentiel – mais pas tous les gadgets superflus ;-)
RépondreSupprimerMais non, on abrutit de travail ceux qui ont la *chance* d'en avoir un, et on fait languir les autres, on les culpabilise !
Ben oui, le chômage organisé, ça crée une "tension sur les salaires", tu as des bac + n payés des clopinettes (et en plus ils ne peuvent plus se loger) ;->
Alors, le revenu de base (ou autre), tu penses qu'ils n'en veulent absolument pas ! Ils seraient obligés de payer décemment des boulots de m*** dont personne ne veut…
Allez, sur ce, Bonne année 2013 atoutes zéatous :-)
Médard : il y a une piste économique qui commence à poindre que je trouve intéressante.
RépondreSupprimerIl s'agirait de détacher la notion de travail de la notion de salaire.
Les entreprises produisent et vendent en conséquence de quoi elles paient des "charges" à l'Etat qui s'occupe de les répartir en salaire parmi la population.
Ainsi, tout le monde y gagne.
C'est encore une utopie mais cette idée contient un concept intéressant qui sépare la rémunération de l'utilité sociale !
Nous évoluons !
:-)