Un cocktail molotov dans les bureaux, pour le moins, ce n'est pas très gentil. De là à crier à la liberté de la presse outragée, à la liberté de la presse brisée, à la liberté de la presse martyrisée*, je me demande si ce n'est pas un petit peu exagéré.
Si j'ai bonne mémoire, nos amis les journalistes enquêtaient il y a peu sur ce gouvernement qui, pour chasser le traitre jusque dans les chiottes des ministères, s'était permis de pister tous les coups de fil* de l'un des leurs. Les médias dont le financement est assuré en grande partie par les liquidités de l'État, avaient hurlé à l'atteinte au secret des sources.
Si j'ai bonne mémoire, il y a quelques mois, plusieurs affaires de cambriolages dans des locaux occupés par les gazettes avait laissé quelques plumitifs* supposer un lien entre la réforme des services secrets voulue urgemment par Nicolas Sarkozy et la disparition régulière d'ordinateurs portables et de disques durs au contenu supposé "sensible" pour les affaires* en cours.
Entendre aujourd'hui les mêmes Guéant, Fillon et toute la troupe des trompettes de l'offense couiner* contre l'oppresseur enturbanné qui menace d'empêcher nos fouineurs de fouiner en paix, c'est assez cocasse. Même TF1 relaie les appels à manifester pour soutenir Charlie Hebdo. C'est beau tout cet amour qu'ils vivent.
Cet «attentat» dont on ne connait ni la cause ni les auteurs, on peut dire qu'il tombe à point et tout rôti dans dans la bouche des rédactions*. La lutte contre l'infâme intégrisme des étranges étrangers, ça les occupera bien quelques semaines. Sans jamais souligner combien les thèmes de la sécurité et de l’immigration sont chères à la communication de la majorité en place.
De l'autre main, notre encore-Président de la République exerçait un chantage clair afin d'éviter que la Grèce ne demande l'avis de son peuple* quant à la manière de sortir de la crise de la dette. La stratégie inventée par nos élites consiste essentiellement à s'assurer que les marchés financiers ne puissent vraiment manquer de rien, tu imagines facilement quel aurait été l'opinion des hellènes face à la cure de pain sec.
De là à crier à la liberté d'expression outragée, à la liberté d'expression brisée, à la liberté d'expression martyrisée, je me demande si ce n'est pas un petit peu exagéré. Les ministres UMP continuent de discourir sur tous les plateaux* télés pour te convaincre de voter pour eux, ça démontre par les faits, qu'on est encore libre de manipuler comme on veut.
D'un côté, la dette qui nous guette, de l'autre le terrorisme à nos portes*. Il n'y a pas de doute, la campagne électorale est lancée.
La blague à laquelle vous avez échappé :
quelles bonnes poires ces hellènes !
L'illustration vient de Wallcoo.net*
Quelle liberté ?
RépondreSupprimerLa liberté de la Presse en Belgique est morte en 1989, lors de la disparition tragique du "Pourquoi Pas" et de ses journalistes extraordinnaires.
RépondreSupprimerNadezda : merci de cette remarque, c'est un peu hors sujet… :-)
RépondreSupprimerNicolas Jégou : la liberté de penser sans pression ? ;-)
J'ai entendu ce matin, je ne sais plus le chiffre mais la vente du journal a atteint des recours. D'ailleurs il n'y en a plus en kiosques !
RépondreSupprimerGildan : ils ont réussi leur plan com ! :-)
RépondreSupprimerJ'ai lu quelques billets qui soulignaient que Charlie Hebdo, c'était commercial, que finalement ils n'étaient pas très courageux, etc. Certes, le courage admirable qui symboliserait la lutte pour la liberté de la presse est sans doute plus éclatant ailleurs avec un beau mort torturé dans une république tropicale. Mais ce n'est pas tout à fait notre combat. Nous avons notre petit problème. Un carreau cassé ? On voudrait que dans notre pays, on puisse s'exprimer sans avoir à être courageux... Beaucoup de "petits événements" se déroulent quotidiennement et montrent qu'il faut du courage pour exprimer certaines opinions dans notre beau pays...
RépondreSupprimermtislav : dans l'article je ne dis aucun mal de Charlie Hebdo. On est loin de l'acidité de la génération précédente mais ils ont le courage de le faire.
RépondreSupprimerJe souligne que par l'arrivée de cet "attentat", on se retrouve dans une info qui privilégie les arguments de la droite : l'immigration et la dette.
En 2002 puis en 2007, on avait eu droit au même schéma, déjà…
:-)