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jeudi 10 novembre 2011

Un soupir au menthol [Physique et cérébral !]

Je n'étais pas fan de Gainsbarre mais plutôt du Gainsbourg des débuts, quand il avait plus d'ambition que d'esbrouffe. Pour Bashung, c'est l'inverse. Autant l'un à mis des années à se perdre, autant l'autre a tardé à se trouver lui-même. Mais il s'est bonnifié* jusqu'au bout.

Les derniers temps, il travaillait à l'enregistrement de «L'homme à la tête de chou» de Gainsbourg dont je redécouvre la plume à travers l'interprétation qu'il en fait. Ecoutez, c'est pas dégueu…



Variation sur Marilou

Dans son regard absent
Et son iris absinthe
Tandis que Marilou s'amuse à faire des vol
Utes des sèches au menthol
Entre deux bulles de comic-strip
Tout en jouant avec le zip
De ses Levi's
Je lis le vice
Et je pense à Caroll Lewis.

Dans son regard absent
Et son iris absinthe
Tandis que Marilou s'évertue à faire

Des volutes des sèches au menthol
Entre deux bulles de comic-strip
Tout en jouant avec son zip
A entrebailler ses Levi's
Dans son regard absent et son iris
Absinthe dis-je

Je lis le vice
De baby doll
Et je pense à Lewis
Caroll.

Dans son regard absent
Et son iris absinthe
Quand crachent les enceintes
De la sono lançant
Accord de quartes et de quintes
Tandis que Marilou s'esquinte
La santé s'éreinte
A s'envoyer en l'air...

Lorsqu'en un songe absurde
Marilou se résorbe
Que son coma l'absorbe
En pratiques obscures
Sa pupille est absente
Mais son iris absinthe
Sous ses gestes se teinte
D'extases sous-jacentes
A son regard le vice
Donne un côté salace
Un peu du bleu lavasse
De sa paire de Levi's
Et tandis qu'elle exhale
Un soupir au menthol
Ma débile mentale
Perdue en son exil
Physique et cérébral
Joue avec le métal
De son zip et l'atoll
De corail apparaît
Elle s'y coca-colle
Un doigt qui en arrêt
Au bord de la corolle
Est pris près du calice
Du vertige d'Alice
De Lewis Caroll.

Lorsqu'en songes obscurs
Marilou se résorbe
Que son coma l'absorbe
En des rêves absurdes
Sa pupille s'absente
Et son iris absinthe
Subrepticement se teinte
De plaisirs en attente
Perdue dans son exil
Physique et cérébral
Un à un elle exhale
Des soupirs fébriles
Parfumés au menthol
Ma débile mentale
Fais tinter le métal
De son zip et Narcisse
Elle pousse le vice
Dans la nuit bleue lavasse
De sa paire de Levi's
Arrivée au pubis
De son sexe corail
Ecartant la corolle
Prise au bord du calice
De vertigo Alice
S'enfonce jusqu'à l'os
Au pays des malices
De Lewis Caroll.

Pupille absente iris
Absinthe baby doll
Ecoute ses idoles
Jimi Hendrix Elvis
Presley T-Rex Alice
Cooper Lou Reed les Roll
Ing Stones elle en est folle
Là-dessus cette Narcisse
Se plonge avec délice
Dans la nuit bleu pétrole
De sa paire de Levi's
Elle arrive au pubis
Et très cool au menthol
Elle se self contrôle
Son petit orifice
Enfin poussant le vice
Jusqu'au bord du calice
D'un doigt sex-symbole
S'écartant la corolle
Sur fond de rock-and-roll
S'égare mon Alice
Au pays des malices
De Lewis Caroll.
 

L'homme à la tête de chou, chez Monsieur Poireau, il fallait s'y attendre…
 

samedi 14 novembre 2009

7 chansons [épisode 2]

Je ne sais plus qui m'a tagué à ce propos, l'exercice consiste à présenter 7 chansons de son choix. Une chanson de Bashung me semble indispensable. Puisqu'il faut en choisir une, je prends «légère éclaircie» telle que je l'ai découverte en live et en 1995. Un texte bourré de sous-entendus, un son rock et un Bashung en forme comme plus jamais



Alain Bashung - Légère éclaircie
Boris Bergman - Alain Bashung, 1989.


Légère éclaircie sur ta nuque dégagée
L'amour t’a tant fait luire j’me vois dedans
Ribaude inspirée
Chefs-d'oeuvre inachevés

Secoue secoue secouez-moi avec méthode
Secoue secoue secouez-moi aux antipodes
Pauv' caribou déshonoré par cheval fou

Petit cumulus à verser au dossier
Jouez ma vertu, m’évertuez
Si je suis novice, pourras-tu m enseigner ?
Love is easy, love is not true
Je veux quand même me souvenir de tout
C’est beau, c’est busy, pauv' caribou
Légère éclaircie sur ta nuque dégagée

Secoue secoue secouez-moi avec méthode
Secoue secoue secouez-moi aux antipodes

Dissipez ce flou
N’avions-nous pas rendez-vous ?
Là j’ai pied, là j’ai pas pied
Là j'ai pied, là j’ai pas pied

Légère éclaircie sur ta nuque dégagée
Le soleil passe à l'ouest
Rien à cirer
Le temps pour demain restera incertain

Love is easy, love is not true
Je veux quand même me souvenir de tout
C’est beau, c’est busy, pauv' caribou
Légère éclaircie sur ta nuque dégagée

Secoue secoue secouez-moi avec méthode
Secoue secoue secouez-moi aux antipodes

Pauv'caribou déshonoré par cheval fou
Là j'ai pied, là j'ai pas pied …



jeudi 4 décembre 2008

Alain Bashung (spectacle vivant !)




Chaque concert d'Alain Bashung est, ces temps-ci, un concert particulier. On sait le mal qui le ronge et même s'il n'en parle pas (pourquoi le ferait-il ?), sa présence physique en porte les stigmates. Les musiciens sont déjà là quand un assistant l'accompagne sur scène jusque la chaise haute sur laquelle il grimpe. Terriblement amaigri, sa pâleur se cache sous des lunettes noires et un chapeau dont il se couvre pour masquer les traitements en cours. On lui tend une guitare dont il se saisit péniblement. Il place ses mains pour le premier accord et avec la musique qui démarre la magie opère et le présent prend place dans la réalité de chaque instant. Celui-là se soigne à la musique, au rock et au partage avec le public. Celui-là vibre du chemin parcouru, du travail accompli pour en extraire quelques pépites. Celui-là vient reprendre vie sur scène. Et c'était hier soir, un instant de vie très particuliers. Imaginez qu'une salle entière interrompe un concert pour d'une voix unanime déclarer sa flamme, imaginez cette communion entre l'artiste et son public au point que ce soit les personnes réunies pour l'entendre qui prennent la parole et, sachant le frisson que cela donne d'y être mêlé, imaginez ce que cela représente d'en être la cible. Il vient ici donner aux autres quelque chose qui passerait par la musique et les mots et il se retrouve lui-même spectateur de ses propres spectateurs. Alain, on t'aime chantait chacune des voix solitaires, Alain on t'aime battait chaque paire de mains individuelle, Alain, on t'aime improvisait la foule tissée de nos personnes.
Je ne sais pas si c'est cela qui agit, cet amour reçu de salle en salle, mais au delà de sa fragilité apparente, Alain Bashung était hier soir un grand monsieur. Des musiciens impeccables, des éclairages léchés au millimètre, une voix qui a retrouvé toute sa puissance, son vibrato et un public grandiose nous ont fabriqué un de ces moments de vie qu'on est heureux d'avoir vécu et partagé


mardi 15 juillet 2008

J'y étais debout [agité dans la boue]













Festival les Ardentes à Liège [Belgique]. Concerts de Arno, les pieds dans la boue et de Bashung, à l'étouffée en intérieur. Deux moments magnifiques…

[Je reviens un peu avec l'impression que Toulouse est une ville morte]


Photos : ©Mag et ©Monsieur Poireau.
Aucune retouche sauf cadrages.
Ne pas utiliser sans autorisation.

Edit du 16 juillet : le compte-rendu de Mag à propos des concerts

jeudi 3 avril 2008

Alain Bashung - Bleu pétrole [c'est tout beau !]


[photo Ludovic Carème]



Le problème avec le nouvel album d'Alain Bashung, c'est qu'après un certain nombre d'écoutes, on ne sait plus quel titre a notre préférence.
On se demande même, on ne sait pourquoi, laquelle parmi toutes ces chansons sera le tube de l'été et on se retrouve devant l'embarras et le choix réunis au sommet.

Peut-être est-ce dû à ce son de guitare sèche qui accompagne la quasi totalité du disque qui inévitablement emmène notre oreille vers un ouest américain musical.

Imaginant n'y rien mieux comprendre à la langue de Sheakspeare que sur la moitié du top cinquante actuel, on entendrait alors le travail de Bashung pour parvenir à cet univers particuliers, inévitablement ensoleillé. Le far-West comme l'illustre impeccablement Jérôme Witz, l'illustrateur de la pochette qu'il faut mentionner.

J'en arrive à croire qu'il n'était pas si mal qu'on puisse un peu pirater la musique. Ça oblige les maison de disque à nous motiver pour qu'on achète les albums. Ici, il s'agit d'un véritable livre de 60 pages avec des illustrations originales autour de l'univers sonore de «Bleu pétrole». Une quadruple page au centre avec le fameux tableau dont ne nous étaient montrés que des fragments.

L'espace est prévu pour glisser dans la couverture, à gauche le cd audio et à droite le dvd qui va avec. Trois video de sessions acoustiques entre Alain Bashung et Gaëtan Roussel et un documentaire d'interview sur le pourquoi cette collaboration [mais il y en a un qui ne se montre jamais et donc on ne le voit pas !]. Je pense que ça vaut le coup d'acquérir l'original ! Ça m'a même rappelé la beauté des pochettes de vinyl, que les moins de vingt ans ne doivent pas connaître, dont la surface nous faisaient un tout autre effet esthétique que les riquiquis boitiers des cd.

Délaissant l'univers torturé à l'extrème de «l'imprudence» son précédent album, dont la noirceur annonçait donc la prochaine rupture, ayant trouvé la borne infranchissable du possible, du réalisable, du duo d'écriture avec Jean Fauque.

Voici le chanteur et compositeur de nouveau en départ vers autre chose, d'aussi essentiel mais plus proche des racines. Comme à chaque embarquement, il a choisi avec soin son équipage, non seulement à la réputation établie (Gaëtan Roussel de Louise Attac et Tarmac) mais aussi à quelques chose d'attirant et de neuf dans l'univers musical (Armand Méliès).

Et en co-équipier suprême, Gérard Manset [qu'on ne voit jamais, donc !] dont Alain Bashung, par son travail mélodique d'un équilibre incroyable — je pense ici à «comme un lego» où sur le thème d'une certaine vision de l'humanité, vue de très haut, et avec très peu de moyens, même pas de grand solo du guitariste électrifié qui rien qu'à lui tout seul occuperait les trois quarts du morceau, guitare voix comme base de départ et ça se ballade pendant plus de neuf minutes. Et tu penses même pas au temps qui passe !

Evidemment, il serait injuste de ne pas évoquer la qualité des textes tissés d'une poésie d'équilibriste du sens, la métaphore ça passe ou ça casse et que là, ça coule de source sans que tu l'aies vu venir ! Des phrases deviennent des gimmicks sans rien perdre de leur qualité de départ :

Je t'ai manqué / Pourquoi tu me visais ?

Résidents, résidents de la république / Où le rose a des reflets bleus

Mon ange je t'ai puni / A tant me sacrifier


A chaque chanson, sa gamme de petites pépites du langage dont on le sait friand.
Peut-être est-ce annonciateurs, allez savoir, d'un retour dans les sunlights du hit parade d'un Alain Bashung qui se contente pourtant de poursuivre sa route, sans concession mais avec une sincérité à toute épreuve.

D'ailleurs, j'ai bloqué la touche repeat depuis quatre jours et je n'en suis pas encore rassasié !


En plus, si t'y connais rien à Alain Bashung,
c'est le bon disque pour le découvrir, cool !

mardi 1 avril 2008

La chanson [une autre lumière !]


Le groupe Polyglotte en live



Quand vous avez un blog, ne mettez jamais en ligne des poèmes qui ne vous servent à rien, dans l'unique but de tenir le rythme de publication que vous vous êtes fixé. Un billet quotidien, c'est pas évident tous les jours.

Il fut un temps où j'écrivais de la poésie millimétrée à longueur de cahiers. Je composais des odes amoureuses pour des filles qui, pour la plupart n'entendaient rien. Soit qu'elles étaient trop loin, soit qu'elles étaient déjà parties mais passons, ce n'est pas vraiment le lieu pour vous raconter ma vie [bande de voyeurs !].

L'avantage du blog, c'est qu'il y a toujours de gentils lecteurs pour se dévouer à lire nos avis, nos fictions et nos rêves. Il y en a même qui jouent d'un instrument et qui décident de vous mettre en musique. Autant dire que le blog, ça mène à tout, y compris à d'autres choses.

Comme Alain Bashung ne se décide toujours pas à entendre que je veux écrire pour lui, c'est Tom Rety du groupe Polyglotte qui lui grille la politesse. J'ai ainsi depuis quelques jours, leur nouvel album près de ma platine sur lequel figure l'un de mes textes.

C'est étonnant d'entendre ses propres mots repris à son compte par un interprète et dans une rythmique différente de celle imaginée initialement. Ça remet les phrases dans une autre lumière et rien que pour ça, cette expérience est réussie.

Vous pourrez d'ailleurs le vérifier aussi en live puisque Polyglotte passe demain soir, le 2 avril, au Bikini à Toulouse (enfin à Ramonville mais c'est presque pareil, on leur a même piqué le maire !) dans un concert en soirée de clôture du Festival de l'humanitaire [en partenariat avec Enfance et Partage, au profit des enfants de Madagascar]. Sachez que je serais discrètement dans la salle.

Et, histoire de récupérer les millions d'euros de droits d'auteur que va me rapporter ce tube (il parait que Calogero et Mika sont sur les rangs pour en faire une reprise), il me faut dare-dare m'inscrire à la Sacem®. Et là, faut pas rêver, on tombe en plein chez les cyniques.

Ainsi, pour obtenir le droit d'être compté comme auteur, il faut d'abord payer. En clair, selon une logique qui m'échappe, ils te réclament cent seize euros pour être rémunéré plus tard. Peut-être. Car enfin, quels frais ont-ils à couvrir ? Et ne serait-il pas plus logique de répartir ces frais au pourcentage plutôt que sous cette forme de cotisation obligatoire ? C'est tellement forfaitaire, qu'ils ne t'indiquent même pas l'objet de ce versement ! A croire qu'il s'agit d'une succursale de l'UIMM !



Si je compte la chanson de Polyglotte,
il me faut quatre autres textes
pour être accepté à la Sacem.
Je pense prendre les poèmes diffusés
un peu partout sur ce blog…



Emmené par un accordéoniste électrique et électrifiant (Man.x) ; un guitariste chanteur énergique et inspiré (Tom) ; un bassiste (Bart) et un batteur (Bruno) décapants, groovy et sans compromis, l’énergie est à tous les postes !!! Tous chanteurs, c’est d'une voix unanime qu’ils s’expriment [à écouter ICI et LA] - Le 3 avril 2008 à Paris au Café de la Danse.