Au début, ils se battaient comme des barbares, à l'épée, au marteau et s'il fallait défoncer un crâne ou deux à coup de pierre* pour terminer, ce n'était pas de refus. Et puis, je ne sais pas si c'est la vue du sang ou à cause des taches difficiles à enlever sur le linge — à une époque où les lessives modernes n'étaient encore qu'une promesse marketing* — mais les combats se sont un peu améliorés.
Je veux dire en terme de bien-être humain. Par exemple, on a cessé de systématiquement torturer les prisonniers. On a accepté l'idée que d'avoir choisi le camp d'en face, ça peut tout aussi bien être un coup du sort. On a intégré qu'à la place des prisonniers ennemis, on apprécierait soi-même un peu plus de confort*.
Plutôt que de laisser la liberté à chacun de pratiquer la boucherie* selon son bon vouloir, il a été décidé de réguler l'exercice de la guerre. Ça nous a globalement plutôt bien réussi puisque nous sommes aujourd'hui plus de sept milliards pour en témoigner*. Et ça n'a en rien empêché le progrès technique vu que nous disposons du moyen de les tuer tous en seulement quelques minutes.
C'est donc bien par la régulation* que ce fait le progrès. Voilà.
Illustration : Boucherie Perennes, 1974*
C'est donc bien par la régulation* que ce fait le progrès. Voilà.
Illustration : Boucherie Perennes, 1974*