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mercredi 9 novembre 2011

Les grosses dettes [C'est pas drôle !]




On dirait qu'on a oublié une évidence que je me charge de rappeler : ni les banquiers* ni les marchés ne sont là pour le bien de tous. Il s'agit d'un ensemble d'intérêts privés que nous avons laissé s'établir, année après année. Je veux bien admettre que nous avons du ne pas tout comprendre au départ ou rater quelques explications au passages mais les conséquences sont là, sous nos yeux.

Personnellement, j'étais un tout jeune citoyen* quand on m'a demandé si j'étais d'accord ou non avec le Traité de Maastricht. J'ai fait mon boulot d'électeur, avant de répondre à la question qu'on me posait, j'ai essayé de le lire dans son intégralité. J'avoue que je n'ai pas tout compris et que j'ai donc décidé de voter blanc. Pourquoi j'irai donner ma voix à des gens incapables de s'expliquer clairement ?

Il y était écrit, parait-il que désormais, les pays s'engageaient à ne plus fabriquer l'argent pour eux-mêmes mais à ne passer que par les banquiers. En gros, jusque là, quand le Président Raymond Costner avait besoin de cent cinquante deux millions de Francs pour construire une autoroute, il appelait la Banque de France et il demandait qu'on lui fabrique l'argent.

Comme d'un seul coup, il y avait plus de pognon en circulation, ça diminuait d'autant sa valeur sur le Marché et les factures libellées dans la monnaie augmentaient d'autant. Ça créait de l'inflation* artificiellement, même si tu notes au passage que la communauté s'était enrichie d'une autoroute*.
L'argent c'est toujours la promesse d'un échange à venir*. Si tu as cent vingt euros à disposition sur ton compte, tu sais que tu pourras acheter douze kilos de viande à dix euros chaque, même si, pour l'instant, tu n'as rien dans ton assiette.

Si tu as dix milliards d'euros, tu as du mal à trouver suffisamment de bouchers pour t'approvisionner et le tas de congélateurs à prévoir pour entreposer la barbaque. Tu es obligé de reporter tes achats à plus tard. Comme le prix de la viande augmente, plus tu attends, moins tu peux en acquérir. L'inflation, c'est la ruine de l'épargne, ce qui n'aide pas les banquiers à remplir* leurs caisses.

De ton côté, ne t'inquiète pas, ton salaire est évidemment indexé* sur l'augmentation du panier de la ménagère*. Tu as la garantie de conserver ton pouvoir d'achat intact. Ce qui soulève la question de l'absence de ce sujet dans les programmes présidentiels pour 2012 mais c'est un autre débat dont nous reparlons ailleurs.

Par notre accord au Traité de Maastricht, nous avons interdit à l'État de pomper ses liquidités* auprès de l'Imprimerie Nationale et de sa planche à billets. La tuyauterie communautaire, c'est une banque Centrale* qui loue de l'argent aux marchés financiers au taux directeur (soit 1,25% au moment de la rédaction de cet article) pour qu'ils puissent le reprêter aux États (c'est nous !) à un taux plus ou moins supérieur.

Ce qui aide énormément les banquiers à remplir les caisses, avec nos intérêts…


Illustration : Chez les Gilbert, on est tailleur d'euros de père en fils - Source*