jeudi 31 octobre 2013

La démission [Y'avait un ordre ?]

Considérez moi comme temporairement démissionnaire. Oui, si vous n'avez pas remarqué, j'ai disparu de Twitter en tant que @Le_M_Poireau. Je ne sais pas ce qui m'a pris à ce moment précis, je crois que ça macérait depuis un bout de temps, déjà. Il y a dû y avoir une goutte d'eau surnuméraire qui a mis le feu aux poudres parce que BLAM ! J'ai désactivé mon compte.

Il y a un climat sur les réseaux sociaux qui devient puant par rapport à ce que j'en attends. L'idée pour moi est simplement de pouvoir exprimer mon opinion sur ce qui m'entoure, rire de l'actualité ou en pleurer. Or, ces temps-ci, à peine ai-je affirmé que j'aime les tomates rouges qu'une horde de eux ou trois crétins vient m'expliquer combien les tomates vertes sont bien supérieures en goût.

Ça n'a l'air de rien comme ça parce que je parle de fruits et légumes mais le phénomène se reproduit de manière innombrable pour tout ce qui se dit. Je préfère la gauche à la droite pour l'idée de la répartition, j'aime les étrangers pour les richesses qu'ils transportent, je choisis plus souvent le lefargen* que la haine de premier réflexe. Il devient finalement impossible que je m'y exprime.

Quant à l'auditoire que je retrouve sur Twitter, j'ai obligation de me lancer bientôt dans le tri sélectif. Ma TL se compose en parts mêlées et confondues de #LT d'émissions télévisées sans autre intérêt que la mise en spectacle de la misère humaine et de toute une nuée de twitteuses et twitteurs aveuglés dans un concours de vannes capillotractées.

Je suis fatigué du tuyau de poële. Parlez-moi de vous.

Je veux pendant quelques temps retrouver le Twitter que j'apprécie, pouvoir parler à des personnes vraies, entendre d'autres avis qui ne me sont pas assénés de force mais par la conversation. Je sors un peu du poids qu'on m'attribue pour repartir vers un réseau à vocation social, déshabillé de toute cette mise en scène permanente des égos.

J'ai un autre compte ailleurs, dans les bas-fonds des petits twittos anonymes. Certains en qui j'ai confiance savent où me trouver. Oui, tu as vu, même toi, je te fais confiance, après tout. Les autres, tous les autres, pour l'instant, j'ai besoin de rester au calme des échanges…

Veuillez me considérer comme temporairement démissionnaire…

samedi 12 octobre 2013

L'épilation [la totale nue]




Tiens et si pour réveiller un peu ce blog, j'écrivais un article à propos de la chatte des filles ? Ne fais pas semblant de dire non non non d'un air faussement puritain. Il ne sert à rien de le nier, les gonzesses ont un sexe et ça les travaille tout autant que toi et ta petite zigounette.

Si on ne choisit pas sa famille, on ne choisit pas non plus son genre. Et le fait de naître avec ou sans queue influe sur toute la suite de ton parcours. Bon, les féministes au fond, vous vous calmez, j'explique et après on discute. Tous les métiers doivent être accessibles à tous et tous les rôles à chacun. En aucune manière le genre ne doit prédisposer à quoi que ce soit. Ça va comme ça ?

Il me semble que nous sommes enfin à une période où les choses, dans la société, changent. Et là où elles ne changent pas encore, la pression s'exerce pour les faire se bouger. Ce n'est pas encore une généralisation mais on assiste bien à une montée en puissance des femmes en tant que décideuses. Il était temps que soit reconnu que, bien que dépourvue de pénis, la femme est capable d'un tas de choses.

J'ai posé le contexte, voici maintenant le cœur du sujet :

pourquoi les filles d'aujourd'hui s'épilent la chatte ?

Quand le phénomène a commencé à se généraliser, j'ai été sincèrement déçu de lire ici ou là, sous le clavier de quelques copines très engagées dans un combat de libération de la pauvre femme étouffée par des siècles d’infamie masculine, des arguments d'une bêtise crasse. Celle-ci par exemple qui m'expliquait que l'homme, une fois de plus imposait au corps de sa victime un nouvel outrage.

Mais comment croire que les post adolescentes de 2013, éduquées et élevées dans ce bain sociétal de la montée des femmes au pouvoir, puissent ainsi se laisser manipuler ? Peut-être ces féministes pensent-elles que la stupidité de l'oie blanche est un caractère inné de la féminité ? Ces groupuscules poursuivent donc l'idée que la femme est forcément manipulable et manipulée par la gente masculine. Eternelle victime, être vulvée serait ainsi accompagné d'une formidable capacité à subir et accepter le diktat masculin, pour des siècles et des siècles, amen.

Tout au contraire, cette irruption de l'épilation intégrale est, à mes yeux, le signe dans le réel de la valorisation du rôle des femmes. L'apparition dans nos lits (je vous le souhaite) du résultat de toute une éducation consacrée non plus à la reproduction, mais à une sexualité comme partie prenante du bien-être individuel. Ainsi, effacer toute pilosité, est selon moi, au même titre que l'homme et son pénis parfaitement visible, vouloir afficher à la face du monde son sexe et son genre.

La moule imberbe est une revendication de genre, la fin d'un tabou du sexe caché. L'épilation intégrale devient l'affirmation du sexe physiquement féminin. Voici ma vulve, j'en suis fière, je la montre. Je ne la cache plus derrière un buisson pileux, j'en expose les détails, j'en dévoile la nature. L'épilation est une affirmation : j'ai une chatte et j'en suis fière. Tu veux la voir ?

Nota benêt : grandes lèvres, petites lèvres, clitoris, il ne reste à présent qu'à vous dévoiler le cœur, mesdames…


vendredi 12 juillet 2013

Nananère



Comme te l'indique mon tweet de ce matin, le scanner démontre que je n'ai pas de cancer. Il y a bien "quelque chose" qui s'en prend à mes ganglions et titille mes globules blancs (à moins que les deux ne soit liés…) mais rien de dangereux dans l'immédiat.
Je n'ai pas fini mon parcours médical. Après trois ans d'entêtement, j'ai trouvé une doctoresse qui fait son travail et cherche le pourquoi. Il n'y a toujours pas de diagnostic. Je sais pour le moins que je vais rester un peu…

Merci à tous pour les messages de soutien, surtout toi.

dimanche 7 juillet 2013

Deux mouvements…


J'ai depuis longtemps compris que la vie est une petite idiote écervelée. Elle agit et nous propose des choix d'un air joyeux alors que ça va déclencher tout un tas de conséquences. L'existence n'a pourtant lieu qu'au présent. Nous sommes là, nous tentons un choix parmi les propositions du menu puis autre chose apparait que nous relions ou non à l'instant d'avant. Il n'y a que nous, humains, à tenter d'y coller un sens. Nous tirons des traits pour connecter des points isolés de l'histoire, ça trace des dessins qui ressemblent à une trajectoire. Nous appelons ça : la cohérence.

Je ne crois pas que tout cela soit écrit, notre parcours. Il n'y a que des hasards. Nous passons à cet endroit, à ce moment et ça tombe sur nous. Ça aurait pu tout aussi bien arriver à quelqu'un d'autre. Ce qui fait sens, ce sont nos choix. Ce que nous sélectionnons, parmi les possibles, pour meubler notre parcours et les leçons que nous pensons en tirer.

En ce moment et dans le même temps, ma vie s'agite de deux mouvements intimes. Une très jeune femme est passée dans ma vie et s'en éloigne. Mes analyses de sang m'indiquent que quelque chose dans mon corps a réveillé mes globules blancs.

Ce n'est pas banal qu'une demoiselle me choisisse pour vivre sa première fois. Ce n'est pas anodin d'être dans ce rôle, moi pour qui le plaisir féminin est sur un piédestal et qui trouve essentiel que les femmes s'épanouissent. Je suis construit de cette matière, il faut que le corps exulte. J'en ai croisé des cabossées du désirs, des démolies de la maltraitance, des accidentellement frigidifiées.

Nous sommes des gens civilisés. Oui, vous aussi, je vous assure. Nous vivons en société. Nous ne nous reniflons pas le cul dans la rue pour savoir si nous nous plaisons. Nous établissons une communication, un échange. Il s'installe des connexions entre les personnes. Nous partageons des anecdotes, nous nous dévoilons. Nous nous faisons reluire un peu pour capter la lumière. Sauf cas particuliers, nous prenons le temps de nous choisir entre individus.

Nous nous sommes choisis à cet instant. Rien n'était prémédité et la vie nous a offert cette option. J'ai l'expérience d'un homme adulte de 47 ans. Elle a toute l'innocence de ses 20 ans. Ce furent des moments de partage et d'émotions charnelles. J'ai pris soin d'elle à ce moment précis où elle en avait besoin. Je suis passé par là par hasard et, peut-être pour échapper à sa situation du moment, j'étais la solution qu'elle attendait. Pour recevoir de l'attention, s'offrir, c'est exister.

C'était pour moi comme relire la chronique de ses propres débuts, la lampe-torche de l'expérience à la main avec les piles de l'émotion pour fournir l'énergie. J'invente les métaphores que je veux, c'est mon blog. Il y a eu des restaurants, il y a eu des mots, il y a eu les peaux, l'épiderme, il y a eu des cafés du matin, enroulée dans la couette. Il y a eu, entre nous, un de ces moments hors du cours de la vie. Une suspension, des parenthèses, un point de rencontre entre deux générations.

Je passe un scanner mercredi. Mes analyses de sang indiquent que j'ai possiblement un corps étranger quelque part dans mon organisme. Mes globules blancs forment des bataillons pour défendre la baraque. J'ai peur de la suite, je ne sais pas comment gérer cela. Ça ne s'apprend pas.

Elle est comme un printemps qui s'éloigne. Nos chemins se séparent parce qu'il n'y a pas d'histoire à écrire. Le possible a déjà eu lieu. Quand la magie opère, c'est comme un feu d'artifice, ça éblouit mais ça ne dure jamais longtemps. J'ai repris mon quotidien, elle a changé le sien, déménagé, démarré le chapitre suivant. Elle a regagné la surface. J'y suis peut-être pour quelque chose. Finalement elle ne s'est pas noyée. Elle est revenue à elle-même.

En ce moment et dans le même temps, ma vie s'agite de deux mouvements qui ont lieu en parallèle. Elle qui s'éloigne avec toute sa jeunesse et moi, le mal qui s'approche. Je résiste à la laisser partir. Paniqué par ce qui arrive après, je suis celui qui s'accroche pour ne pas laisser filer les mailles du temps qui se tricote. Qu'est ce qu'il y a avec mes métaphores ?

Elle a repris sa vie, je réintègre la mienne. Elle s'est offerte à mon expérience et j'ai reconnu la fraîcheur du désir. J'ai retrouvé le pétillant, l'imprudence, l'irréfléchi. Reliant ces points isolés de mon histoire, j'essaie de leur donner un sens. L'intensité des escapades, la magnitude des émotions, je peux maintenant faire face à la suite, armé de ces sourires supplémentaires…