samedi 29 novembre 2008

La lessive [c'est stupéfiant !]

238ème message



«Everyday is a washing day» par Salmonpink


Vous voyez ce qui se passe, messieurs-dames : jusqu'à présent, vous entreteniez une relation avec une lessive qui lavait votre linge suffisamment intime pour la considérer comme une compagne de vie. Vous en étiez plus ou moins satisfait et le marché vous laissait, quoiqu'il en soit, la possibilité d'en changer chaque semaine.


C'est sans doute face à cette accumulation de références toutes patronymement significatives [bien que Omo, ça laisse à désirer…] que Vanish a inventé l'efficacité : au lieu d'ajouter leur marque de savon à l'infini de l'étalage des détergents, ils ont créé une lessive qui améliore la lessive.

Une sorte de produit dopant pour poudre à laver mais légale.
Et que tu achètes en supplément.


Votre produit habituel a perdu de sa vigueur et de sa force ?
Redonnez-lui du tonus avec Vanish Action.
Ajoutez-le simplement à votre lessive habituelle et dites adieu aux taches.


[On imagine la scène lacrymale des adieux version Hollywood pour publicitaire].

Ce qu'il faut savoir, c'est que la tache est à la ménagère ce que la cravate de notaire est au curé du village : la honte de sa vie.
Avec Vanish Action, c'est donc une sorte de rédemption…

jeudi 27 novembre 2008

Les tribus [modèle déposé !]


[Source]


Tu prends un bout de terrain quelque part où habite déjà quelqu'un mais d'une autre espèce. Comme
une abeille à gros dard ou une fourmi marteau ; en tout cas, un genre à groupe social, un tant soit peu organisé en population.

Tu y introduis un nouveau genre, par exemple une abeille à rayure rouge ou une fourmi à grosse tête et tu t'installes. Tu regardes ce qui se passe, tu fais ton ethnologue amateur.

Par exemple, tu fais débarquer des caucasiens au milieu des peaux rouges, des protestants et des chrétiens au milieu des sauvages. En une grosse centaine d'années plus tard, ce sont les blancs qui s'occupent du commerce des peaux, devenu une industrie, et de la traite des squaws.

[Les squaw, c'est le blanc nous confirme Tonnégrande].

Et un demi siècle plus tard, c'est notre modèle culturel mondial, la référence en la matière qu'ils commercialisent à toutes les tribus de la planète. Le cow-boy armé jusqu'aux dents comme un héros et le business-man comme évolution de l'archétype.

Le tout nappé de leur morale à deux balles : il faut éduquer tous ces sauvages qui ne vont même pas au cinéma. Les indiens puis les vietnamiens puis les irakiens puis qui ?

[La blague abandonnée en cours de route :
A la police des mœurs, on met Julie les squaw ?]

dimanche 23 novembre 2008

Convaincus [mais jamais ne se rend !]


[phto par Humanoïde]

L'Etat, c'est moi, c'est toi, c'est nous ; c'est tout le monde, en fait et c'est même ma belle sœur qui n'est jamais au courant de rien. Il y a pourtant un tas de lois qui lui seraient utiles, il n'est même pas nécessaire qu'elle les comprenne car, pour le prix de cinq cents euros la première consultation, un bon avocat lui arrangera ça.


Nous votons pour des représentants qui, en notre nom, décident du fonctionnement de notre pays et c'est, année après année, scrutin après scrutin, que nous sommes parvenus jusqu'ici. Que cela plaise ou non aux réactionnaires de tout poil, [quand il leur en reste] il s'agit de la volonté commune d'un peuple encore plus nombreux qu'eux et qui décide pour l'ensemble au travers de leurs votes.

Les filles de treize ans ne sont plus contraintes au mariage et elles ont accès à une contraception dont elles décident librement. On n'achève plus les assassins mais ils accèdent librement au suicide dans nos prisons indignes. C'est ce lent travail de la démocratie qui creuse dans la pierre des années, le sillon profond de notre identité nationale. [il devait être fort en français, le gars qui a inventé la métaphore !].

Sachant cela, je m'étonne de l'amateurisme de l'élection au sein du deuxième parti de France. L'information importante n'est pas tant, pour moi, l'épaisseur du poil pubien qui sépare les deux finalistes que la belle brochette de bévues salées que la proximité mathématique à l'issue du scrutin révèle au grand jour.

On avait eu le gars avec des bulletins plein les chaussettes, voici les résultats à géométrie variable. Un peu comme si certains choix avaient été soigneusement pliés en forme d'avion afin de pouvoir les faire mieux planer d'un camp vers l'autre.

[De gauche à gauche, ce sont de tous petits vols un peu bancals !].

Malgré toutes ces années d'affinage, notre volonté populaire en est encore là à ne pas demander qu'on légifère sur le fonctionnement des partis politiques. Si l'on se souvient que ce sont eux qui, majoritairement, vont occuper les bancs de notre Assemblée Nationale, nous pouvons légitimement nous effarer de cette absence totale de contrôle, de cette incroyable faille que nous laissons béante dans notre démocratie.

Du Parti Socialiste incapable d'assurer la tenue correcte exigée en ce genre d'occasion, d'organiser ce scrutin majeur de manière incontestable, à l'UMP dont nous connaissons les chefs sans savoir vraiment à quel moment a eu lieu l'élection, ni même s'il y en existe une par ailleurs, sans épargner un M. Bayrou, leader incontestable d'un Modem qui sans lui ne serait que vacuité [quand tu nous tiens], voilà aujourd'hui ceux qui nous représentent.

L'Etat ne devrait-il pas réguler la manière dont arrivent aux manettes ces dirigeants ? Assurer pour le moins qu'à chaque niveau où se joue le pouvoir que nous lui déléguons, il ne soit remis que de manière honnête et franche à des personnes qui nous auraient réellement convaincus ?

L'Etat, c'est moi, c'est toi, c'est nous. Et il va falloir que j'explique ça à ma belle-sœur !


[Bande son pour l'écriture de cet article : Girls in Hawaï].

vendredi 21 novembre 2008

Sans titre [ça va venir !]


Alfredo Lopez - Dans le sens du courant [source]


Parfois, je me demande si d.ieu est bien au courant de tout ce qui se passe par ici.


Attention, je dis d.ieu sans préciser, cela pourrait générer des amalgames [voire créer un véritable pâté de foi]. Il pourrait tout aussi bien s'agir du d.ieu des barbus ou de celui des moustachus, cela ne fait aucune différence. Même pour le d.ieu des rasés-de-près, je ne suis pas sectaire ; je ne fais aucune distinction quant au tout-puissant.

Est-ce qu'il sait, le divin, que d'aucuns s'entretuent en son nom et afin de lui rendre grâce ?

Est-ce qu'il sait que des enfants naissent et meurent aussitôt, depuis bien avant les centaines de milliards de dollars et d'euros qu'on déverse dans le trou noir qu'ils ont créé dans le système financier ? [comme une lessiveuse qui accidentellement ferait rétrécir le tissu économique mondial].

Est-ce qu'il se souvient qu'ils se sont gavés comme des porcs durant ces dix dernières années, tandis que nous nous serrions la ceinture, messieurs-dames ?

Est-ce qu'il sait que le parti socialiste m'accable ? Ségolène et Martine sont sur un bateau, Benoît rame pendant que Bertrand est tombé à l'eau. Mais quant à la destination du navire, ça, d.ieu seul le sait…

jeudi 13 novembre 2008

Le partage [c'est cadeau !]


[source]


Un bon blogueur, c'est un type capable de pondre des articles à la chaîne, tout en gardant la même distanciation par l'humour. Alors qu'on ne demande jamais à un journaliste d'être drôle, bien que certains le soient à bien des égards sans que cela paraisse toujours volontaire. Mais je digresse, je digresse alors qu'il est temps de revenir à nos moutons.

Cela ne l'empêche en rien, le bon blogueur, de glisser parmi des babioles langagières et grivoises, quelques éléments de sérieux. Juste un poil d'analyse entre deux blagues de cul en quelque sorte.

Depuis le temps que je connais Nicolas [je parle ici d'un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître], il n'a cessé de partager son avis avec une régularité digne du coup de pédale d'un Lucien Van Impe, le seul cycliste qui ne fût jamais dopé qu'à la bière [il est belge, il est tombé dedans quand il était petit !].

Il n'est jamais là où on l'attend, chacun de ses articles est une surprise et s'il arrive qu'un crétin de passage veuille le prendre en défaut dans son raisonnement, je me régale du ping-pong des commentaires

[Ne dites pas "ping-pong des commentaires", dites plutôt "bloguing de table" !].

Derrière la gaudriole et le jeu de mot [de cheval] qu'il affiche, Nicolas a un avis qu'il se construit par l'analyse, par l'écoute et par la lecture assidue des autres blogueurs. Le pour, le contre, il s'interroge avant d'habiller tout cela d'une cravate à chier et d'un nez rouge.

Pour tout dire, je le trouve utile : Les infos défilent, les news se suivent et se ressemblent tandis que son article, que dis-je ses articles du jour m'apporteront un autre éclairage, une autre manière d'aborder l'une d'entre elles.

Le seul problème avec son blog, s'il était instamment nécessaire d'en citer un seul, c'est l'accoutumance…

mardi 11 novembre 2008

Noms de rues [A coucher dehors !]

Dans mon quartier, je note que la rue des Plaisirs est parfaitement parallèle à la rue de la Béatitude.
En clair, elles ne se rencontrent jamais.
Par contre, elles débouchent toutes deux et à quelques mètres de distance, dans l'avenue de l'Optimisme.
C'est chouette, Bruxelles, non ?

samedi 8 novembre 2008

Le navire [C'est un fameux trois mâts !]


[source]


Ce qui est assez drole, en général, c'est de croiser ensemble plusieurs infos.
Par exemple, la veille du départ de la course à la voile en solitaire, il y avait le vote au parti socialiste. C'est vrai que de vous l'annoncer maintenant, c'est un petit peu tard. Mais, visiblement, il y a quand même une bonne partie des encartés qui n'étaient pas non plus au courant. Ou ils avaient inopinément brûlé leur carte, ou ils n'ont rien à faire de ce qui se passe là-haut.

En même temps, c'est vrai que ce n'était pas très bandant, ils avaient le choix entre A, B, C, D ou E. Même au scrabble, il n'y a pas de quoi se mettre en joie le cervelet. A tout casser, tu peux caser un ABC dans un coin et garder le DE. Avec un peu de chance, à la prochaine pioche, tu auras de l' A I D E. Ou si non, un S U I C I D E .

Il semble qu'en conclusion du scrutin, Royal est en tête, suivie de Aubry, Delannoe et Hamon. Il parait que Bertrand fait la gueule à cause de son petit score tandis que Benoît, qui a pourtant fait moins, se réjouit. Ce que c'est que l'ambition, tout de même…

Les adhérents ont voté pour des idées, une équipe, un groupe. Ils ont choisi une orientation politique qu'ils jugeaient importante dans le contexte de leur propre vie. C'est un processus collectif et pourtant, les médias nous sortent à nouveau les conflits de personne : Untel contre Machin, Bidule contre l'Autre, il se dit que l'Un est isolé. Aucune analyse de sens, aucune réflexion de fond. De la stratégie de comptoir pour remplir les colonnes journalistiques.

En vérité, ce n'est pas le Parti Socialiste qui est perdu. Il débat, propose, s'oppose et [parfois] se rallie autour d'un front commun. C'est bien l'image qu'on en donne qui est erronée. Quoi de plus sain qu'un parti qui s'exprime, qui cherche, qui réfléchit, qui ne s'aligne pas en une seule ligne derrière l'avis du chef du moment.

Mais c'est tellement plus vendeur, cette pipolisation. C'est «Plus belle, la vie !» pour le côté scénario simplifié et rembourré aux rebondissements [100% naturels]. Entre deux pages de pub, ça permet plus sûrement de captiver le client de passage devant la vitrine. La sociale Démocratie a-t-elle du plomb dans ses ailes de géant qui l'empêchent de voler ? Vous le saurez en suivant notre prochaine épisode…

Il pourrait être utile à l'auditeur
de savoir
si Jean-François Kahn,
quand il répète ses sempiternelles analyses
sur tous les plateaux télé
de France et de navrant, le fait
en tant qu'ex-journaliste
ou bien comme néo candidat du Modem.
Ça change tout, non ?

dimanche 2 novembre 2008

La crise [depuis quand ?]

Tu as entendu les infos ces jours-ci mon garçon ? Tu as vu ?

C'est la crise !

Nous voilà dans de beaux draps. Des banquiers à bretelles ont perdu leur chemise sur un tapis vert et, pour éviter qu'ils se retrouvent sur la paille, voilà qu'il te faut te serrer la ceinture. Plastron à tous les étages et toi, tout en bas du bastringue, qui va payer tes fringues ?

Remarque que, question crise, tu as un peu d'entraînement. Vingt-cinq ans de parcours, vingt-cinq ans que tu cours de petit boulot en petit boulot. Salaire en promo et chomage à tout âge. Avec la dèche et la précarité en compagnes, l'ascenceur social est en panne, vingt-cinq ans d'escaliers à gravir, tu te demandes comment ça pourrait s'aggraver, comment ça pourrait être pire.

Pas un sou de côté, que veux-tu qu'on t'enlève ?

Pas de berline, pas de piscine, même pas de toit où t'es chez toi. Un quart de siècle que tu crois sans grandir à tout ce qu'on t'embobine. A chaque petit déjeuner, on te tartine du discours de la veille. De la phrase qui émerveille de la part d'un candidat à l'une ou l'autre des élections [elles sont devenues permanentes pour que ça décoiffe et réitère les espoirs]. Tu es bonne poire. On est tous frères sur la Terre et il fera beau demain sur l'ensemble du pays, en route pour la joie et l'embellie planétaire.

Vingt-cinq ans de tribunes, de tribuns, de parlote pour en arriver là : la crise est morte, vive la crise !

Comme si la veille du jour de la catastrophe financière, ils avaient déjà tout réglé et qu'on vivait heureux. Comme si l'eden et le palais des délices avaient force de Lois dans nos vies avant cela. Comme si nous étions heureux avant que les banques ne nous volent un peu plus...