jeudi 31 janvier 2008

La Société Générale [patriotisme et privatisation]


Picsou, le personnage de Disney préféré de notre président [source]


Sujet du jour : comment faire croire qu'on sauve une banque pour en privatiser une autre.


Quand on est comme Nicolas Sarkozy président de la République et qu'on a d'un côté des amis très riches et d'autre part les moyens de l'Etat à sa disposition, il est assez facile de mélanger les genres.
Ainsi, pour faire mine de sauver la Société Générale et renforcer la Frânce de l'argent roi [que le monde entier nous envie], je le soupçonne fortement de vouloir user des seconds au profit des premiers.

Vous vous souvenez de l'épisode A380 ?

Dans cette histoire, une erreur humaine dans la chaîne industrielle a permis de supprimer dix mille emplois et de programmer la délocalisation des usines d'assemblage. On n'avait pas encore inventé le Jérôme Kerviel en bouc émissaire mais l'idée était déjà la même : il faut sauver Airbus.

Pas un mot sur la volonté finale de pulser la rentabilité vers les sommets au profit d'actionnaires renommés tel que Monsieur Lagardère mais bien l'agitation du drapeau national utilisé comme leurre pour nous beurrer le trou bourrer le mou [alors même que c'est une entreprise tout à fait européenne].

Et vous verrez qu'à la fin de l'histoire de la Société Générale, on aura été leurrés de la même manière par la belle équipe de margoulins qui marche main dans la main avec nos (ir)responsables politiques.


Episode 1 : Où l'on apprend qu'un employé de bureau cache un dangereux terroriste au fond de son tiroir.

Jérôme Kerviel est un trader. A ce titre, sa direction lui demande de prendre un certain nombre de risques, c'est même à peu près ce qui doit être écrit dans son contrat de travail. Ne trouvez-vous donc pas étrange qu'on le licencie soudain pour avoir justement rempli ce qui est sa mission ?

Et s'il a vraiment réussi à pirater quelques milliards non pas pour son propre compte mais en espérant engraisser son employeur, il faut alors reconnaître que le patron qui se sépare d'un tel génie informatique en le traitant de terroriste est lui-même un sombre crétin.

Sauf s'il a une autre idée derrière la tête.


Episode 2. Les vierges et le pantin

Ainsi, c'est bien le conseil d'administration de la banque qui a décidé lui-même de liquider les prises de position [c'est le kamasutra, ce marché ma parole !] de son employé fantasque [en son absence] et d'en informer de toute urgence les médias dans la foulée.

Et c'est dans cette urgence créée de toute pièce que les journalistes nous servent alors la version voulue et écrite par la direction : Un dangereux individu a profité d'une faille du système pour leur piquer tout un tas de pognon [et c'est un très gros tas].


Episode 3. Il faut sauver la Société Générale

Alors même qu'elle est encore largement bénéficiaire, on nous annonce soudain que la banque serait une proie facile pour quelque ennemi de notre beau pays national et tricolore.

C'est ici que je subodore la magouille qui ne manquera pas de faire rosir plus d'un libéral en manque de sang frais. En effet, quoi de plus solide à opposer aux ennemis de la nation que l'Etat souverain.

Il suffirait par exemple qu'interviennent conjointement la Banque Postale et la Caisse des Dépôts et Consignation pour extirper des griffes ennemis la pauvrette pour que le tour soit joué.

Entre autre scénario, imaginons le montage suivant :
La Société Générale est découpée en deux parties. D'un côté, l'international qui est cédé à la BNP et de l'autre, le restant qui est partagé entre la Banque Postale et la Caisse des Dépôts [mettons 20% et 30%. Les 50% restant comprendront les 10% de participation des salariés et les 40% laissés au marché boursier].


Episode 4. La troisième dimension

Une fois que les choses se seront quelque peu calmées, on nous annoncera que «la Société de la Banque Postale Générale» (ou «la Banque Générale de la Société Postale», le nom qu'on lui donnera importe peu) a besoin d'augmenter son capital pour réussir à porter notre étendard tricolore dans un groupe de dimension internationale. Et c'est par un simple échange d'actions, que le gouvernement en place aura alors réussi la privatisation du siècle au profit des incendiaires eux-mêmes et avec notre pognon [car je te le rappelle, cher lecteur et toi aussi, chère lectrice, l'Etat c'est chacun de nous].

Au final, ce sera sans sortir un seul fifrelin de leurs poches déjà bien garnies que ces fieffés administrateurs de la Société Générale recevront en cadeau l'ensemble des agences de la Banque Postale. Sans parler des milliers d'employés qui sont comme un cadeau bonus avec lesquels ils pourront jouer quelques heures durant à ce jeu qui consiste à supprimer des postes sans jamais passer par la case licenciement.

On prend les paris ? Vous misez combien sur cette hypothèse ?

15 commentaires:

  1. je vous tire mon chapeau M Poireau ....je ne ferais pas le pari j'aurais trop peur de perdre .

    dans la série des sous titres à références tu as aussi
    Nicolas aux jeux olymfriques

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  2. Je ne parie pas ! Tu dois avoir raison. Bravo !

    Au fait, les agences de La Banque Postale ce sont les 17000 bureaux de Poste !

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  3. J'ai absolument tout saisi du premier coup ! Bravo pour la clarté de cet article. On nous prend vraiment pour des zozos ! Depuis le début de cette affaire, on sent les grosses ficelles !
    Bien vu en tout cas, M. Poireau !

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  4. Ce qui m'a étonnée c'est que Jérôme Kerviel ait été laissé en liberté un temps certains après la découverte. Et qu'on veuilles nous donner impérativement le sentiment que chacun est bien à sa place et maîtrise tout.
    Le grand méchant loup est capturé, zorro est arrivé et tout le monde est content!
    Je n'y comprends pas grand chose mais je me dis aussi que c'est le monde édulcoré de Bisounours.
    C'est trop fastoche !

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  5. Non, pas besoin de passer par ce scénario compliqué : le cadeau sera fait directement à la BNP, on recapitalise maintenant (avec l'aval de l'état) et BNP achète cette banque désormais fragilisée. BNP lorgne depuis des années sur la SG mais leurs antagonismes sont trop ancrés. Cette situation rend la SG moins susceptible de faire le fine bouche et surtout de réclamer une fusion d'égal à égal.

    nb : la banque postale n'est pas une banque, elle a juste été créée pour que le jour où BNP possédera tout le reste elle ne soit pas en situation de monopole aux yeux de Bruxelles...

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  6. Moi je parie plutôt que c'est la faute de Bernard Tapie !

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  7. kesjendi,

    Non, je ne crois pas. La BNP récupérera les activités de "banque de marché" de la SG, mais pas tout...

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  8. 1) tu aurais du jouer dans Complots^^
    2) t'as fini de renvoyer sans arrêt sur ton annonce matrimoniale?^^

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  9. @ Nicolas,

    BNP absorbera ce concurrent et ensuite restructurera les activités comme bon lui semble.

    P.S. : une activité n'existe pas sans la clientèle qui va avec...

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  10. Alain : merci !
    Très bon titre, en effet !
    Pour la Société Générale, c'est amusant de suivre l'affaire pour voir les circonvolutions par lesquelles on passera pour arriver, je pense, à ma conclusion… :-)

    Nicolas : si j'ai raison, tant pis pour les uns et les autres. Ça risque de gueuler à la Poste…
    :-)

    Plumeau : Oui, on nous balade d'histoire en histoire… C'est triste qu'on nous prenne pour des cons, quand même, non ?

    MC : Kervile n'est qu'un ecran de fumee ! Patience, peut-être verra-t-on tout ça bientôt ! :-)

    Kesjendi : la suite des evenements lequel des scenarios etait le bon ! Pour l'heure, c'est un concours d'hypothèse ! Attendons ! :-)))

    Dorham : tu crois que c'est encore le Bernard Tapie masqué qui a frappé ? A cause des trente-cinq heures ?
    :-)

    Nicolas : on verra bien mais je partage mon avis ! :-)))

    nea :
    1. C'est peut-etre d'avoir regardé Dallas étant jeune qui m'a rendu comme ça ! Va savoir ! :-)))
    2. Ah non, ça m'amuse cette annonce ! Et puis si Mademoiselle Asperge passe par ici et que j'ai pas mis de lien, comment saura-t-elle qu'elle est arrivée à destination ? Hein ?
    :-))))

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  11. Seriez-vous Toulousain ?
    Je suis né près de chez vous, a Lannemezan.
    Il y fait plus beau que dans le Nord, je regrette vraiment de n'y etre pas resté.

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  12. Benjii : serais-tu nordiste ? Ah ah ah, j'ai fait le chemin inverse ! Je ne regrette pas d'habiter le sud. Sauf pour la sympathies des chtimis ! :-))

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  13. Hi there colleagues, fastidious article and fastidious arguments
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