Ces
derniers temps, les religions sont très présentes dans les médias mais
essentiellement pour les opposer les unes aux autres. En tant que personne (j'ai reçu une
éducation catholique mais je n'ai pas trouvé la foi),
je trouve qu'on en parle mais sans jamais expliquer en quoi cela
consiste. Ainsi, catholique, juif, musulman, … deviennent de simples
éléments du
langage dont la réalité quotidienne n'a plus aucun contenu.
J'ai
eu
envie, en tant que blogueur, de revenir à la dimension humaine de la
religion et de faire une série d'articles sur le sujet. Via Twitter,
j'ai cherché et trouvé des pratiquants de chaque religion. A chacun,
j'ai posé les mêmes questions par mail.
Jusqu'à vendredi, je te présente leurs réponses. L'ordre de parution a été tiré au sort.Bonjour @Thierry_PELTIER
Pour illustrer l'article, peux-tu me trouver une image sur internet qui représente, symbolise ou fait sens dans ta foi catholique ?
Ils se ressemblent : même taille, même silhouette, même regard, même rayonnement de lumière. Ils ne sont pourtant pas identiques : leurs couleurs,
leurs amples vêtements et leurs gestes diffèrent. Ils ne sont pas face à face
dans une relation qui nous exclurait, mais ils partagent la même perspective.
Leurs visages silencieux, leurs yeux larges ouverts nous accueillent en paix.
Le Christ est reconnaissable par la croix évoquée dans son nimbe.
A son côté un compagnon de route. Jésus pose son bras sur son épaule
d’un geste qui ne retient pas mais qui montre le lien qui les unit et aussi
la responsabilité qu’il lui confie. Il s’appuie sur son ami et l’envoie au devant de lui.
Le compagnon montre le Christ et bénit. Ce dernier geste du Christ sur la terre
(Luc 24.50), propre au Sauveur sur les icônes, est accompli ici par le disciple, encouragé par son Seigneur. Bénir, c’est manifester et célébrer que Dieu veut donner la vie en plénitude. Le Christ porte un gros volume, le disciple un rouleau :
la Bonne Nouvelle. Le Christ est la Parole en personne, il a transmis à ses amis
tout ce qu’il a reçu de son Père et leur demande de proclamer
l’Evangile par toute la terre.»
Peux-tu m’expliquer pourquoi tu es devenu catholique ?
Quel a été le parcours personnel qui a fait de toi, aujourd'hui, un croyant ?
J’ai été élevé dans une famille catholique, mais je peux dire que ce n’est qu’à l’âge de 20 ans que je le suis devenu réellement. A cette époque, j’ai connu une communauté qui proposait aux croyants une spiritualité très vivante et très simple. Cette communauté s’appelle les Focolari. Elle est née en Italie, mais s’est répandue partout dans le monde maintenant. Ils proposent de vivre vraiment l’Evangile par sa mise en pratique toute simple dans le milieu même où nous vivons. Ses grandes valeurs sont l’amour réciproque, l’unité, la relation avec Jésus sur la croix…
Est-ce que tu es pratiquant ?
As-tu déjà pensé pouvoir être croyant sans être dans la pratique ?Oui, pratiquant régulier. Je vais aussi à la messe en semaine bien souvent.
Non. Pour moi, c’est essentiel. A-t-on déjà entendu dire «je suis un nudiste non pratiquant» ou «je suis un haltérophile non pratiquant» ?
En quoi consiste concrètement ta pratique religieuse, par exemple sur une semaine ? Quelles sont les actions que tu dois mener ?
Est ce qu’être pratiquant dans ta religion t’a déjà posé des problèmes dans ton quotidien ? Par exemple : dans les relations amoureuses, au travail, des phénomènes de rejet en société, …La journée : je prie le matin et le soir, parfois la messe, temps de lecture de la Parole de Dieu dans la Bible.
Pour la semaine : messe le dimanche.
Toutes les 3 semaines environ : sacrement de la réconciliation.
3 fois par an : récollection ou retraite en silence.
Oui, il y a des milieux où ma façon d’être ne plait pas du tout. Mais très curieusement, je n’ai aucune difficulté avec les athées. C’est avec certains catholiques que ça ne tourne pas bien. J’ai même été cité en justice par l’un d’eux. Ils ne supportent pas mon ouverture et mon esprit de tolérance. Mais à part ça, je n’ai jamais eu de problèmes avec d’autres croyants ou des incroyants.
Est ce que tu trouves qu’être catholique est une bonne chose ?
Oui, si on place résolument sa relation à Dieu comme plus importante que tout ce qui en découle : l’obéissance à l’Eglise, par exemple. Si je n’ai pas une relation soumise et régulière avec Dieu, inutile de défendre quoique ce soit. On est alors dans la peau des Pharisiens de l’Evangile.
Est-ce que c'est une croyance que tu recommandes autour de toi ?
Jamais, je ne prêche. Mais ma façon de vivre a déjà interpellé des gens qui me demande de me justifier. Alors, oui, je recommande.
Si oui, pourquoi ? Dans l'absolu, qu’est-ce que cela pourrait m’apporter de devenir pratiquant dans ta religion ?
Rien. Fréquente d’abord Dieu, laisse-toi séduire par Lui, guette chacun des signes qu’Il t’adresse dans ta vie. Après, il te montrera lui-même l’importance de ta pratique.
Quelles sont les contraintes de ta religion ? Par exemple au niveau alimentaire ou dans la vie quotidienne, que t’impose-t-elle ?
Que sais-tu des autres religions ? Est ce que tu sais ce que c’est être catholique, bouddhiste, juif, ou musulman ?Le catholicisme n’est pas une religion des contraintes. Il n’impose aucune façon de s’habiller, de se nourrir, etc. Il demande aux chrétiens de faire pénitence le vendredi et pendant le carême et de jeûner le mercredi des cendres et le vendredi saint. En Belgique, il n’y a plus aucune obligation de ne pas manger de viande.
Oui, cela m’intéresse beaucoup.
Si oui, est-ce que tu as des amis dans ces autres religions ?
J’ai des amis Juifs, musulmans, protestants, orthodoxes et je connais des bouddhistes.Si oui, est-ce qu’il arrive que vous discutiez ensemble de vos croyances respectives ?
Oui, bien sûr. Comment peut-on aimer sans connaître l’autre ? Cela se fait dans un esprit d’ouverture et de tolérance.
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Déjà en ligne : être juif, être musulman, être protestant. Demain, ultime épisode de la série avec : être bouddhiste.
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