vendredi 5 décembre 2025

Chronique parlée 04 : Les animaux par millions

 Ceci est le quatrième épisode d'un exercice d'écriture de chroniques radio. 
 Ce texte est conçu pour être prononcé à voix haute 
 et interprété derrière un micro.
  
 
 
Sur cette planète, nous avons asservi toute une série d'espèces pour les faire se reproduire et que nous les mangions.

Si au début, on les laissait baguenauder dans les pâturages, on est depuis longtemps passé au flux tendu de viande fraîche.

Nous violons leurs femelles pour qu'elles procréent plus vite et quand elles mettent au monde leurs petits, nous les privons de leur bébé afin de conserver pour nous seuls leur lait qu'elle produit pour le nourrir et qu'il est devenu sans destination.

Nous mangeons également son nouveau-né. Faut pas gâcher.

Même en imaginant qu'un animal soit parfaitement bien traité tout au long de son élevage, il sera toujours né d'un viol. Toute sa vie, le fait qu'il existe, l'objet même de son existence, sera toujours de ne vivre que pour être tué au top de sa forme et finisse découper en morceau dans notre bouche. C'est important qu'on se délecte de sa chair.

Au plus nous avançons dans notre connaissance du monde, au plus se dévoile que les animaux sont des êtres vivants dotés de sensibilité, d'intelligence voire d'une forme de culture, au plus nous devons mettre en regard de ces savoirs, la manière dont nous traitons les autres espèces que la nôtre.

Ces milliards d'individus animaux n'existent, ne sont mis au monde que pour nous servir d'aliment.

Oui, des parents chimpanzés qui transmettent à leurs enfants la manière de casser des noix à l'aide d'un certain type de caillou, c'est déjà de la culture.

Sais-tu qu'un cochon, à l'état naturel a une intelligence qu'on estime supérieure à celle de ton adorable petit chien ? Dans les tests que les scientifiques ont mené avec tout le sérieux dû à leur titre de scientifiques, les truies dépassent les chimpanzés.

Remarquez que le sort que nous réservons à l'espèce chimpanzé en particulier et aux grands singes en général n'est guère enviable. C'est juste qu'on ne mange pas de côtelette de singe, c'est un fait culturel. Ça n'empêche qu'ils prennent cher.
 
Comme quoi, c'est pas parce qu'on est de la même famille qu'on se respecte mieux.