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jeudi 4 février 2010

La presse [ça s'achète ?]




Le matin, quand tu arrives à la station de Métro, il te faut slalomer entre les distributeurs de journaux gratuits. Encore, les SDF, tu peux éviter de les regarder. Eux se plantent devant toi avec leur sourire d'arracheurs de dents. Tu te sentirais presque plus coupable de ne pas leur prendre un exemplaire que de ne pas lutter concrètement contre la misère du monde.


J'exagère un peu, il y a des voyageurs qui s'en saisissent volontairement puisque c'est offert. De même, ils dévorent les catalogues publicitaires des grandes surfaces et comparent à chaque parution, le prix des nouilles au centime près. C'est pour le programme télé de la future soirée, ou bien c'est pour la grille de sudoku qu'ils rempliront aux toilettes durant l'après-midi, ils sont considérés comme des lecteurs à part entière.

On devrait toujours se méfier de ce qui est gratuit. Ici, du journaliste du recopieur de dépêches au dernier maquettiste, tout le monde est rémunéré sur la publicité. Des marques paient la location d'un emplacement ou parfois de plusieurs pages afin de te convaincre d'acheter leurs produits.

Entre une calamité et les dernières nouvelles du gouvernement, entre une catastrophe et l'annonce des prochaines réformes, entre un cataclysme et une interview de Claude Guéant, les yaourts P'tilait t'encouragent à la consommation.

A l'inverse, je me demande quelle part du prix de mes biscuits sert à rémunérer la presse gratuite ; combien pourrais-je économiser sur mes courses si je ne payais que le prix du produit lui-même ? De combien d'argent supplémentaire pourrais-je profiter pour m'acheter de véritables journaux ?


Nota benêt : le pouvoir d'achat, c'est peut-être
de pouvoir choisir d'acheter des journaux !



[source image]

mercredi 8 octobre 2008

Cette une [celle-là !]


La ministre est prise debout et nue des pieds sur la plage. Elle est habillée sobrement et a noué ses cheveux en chignon dont quelques mèches rousses s'échappent pour exprimer leur esprit d'indépendance. Elle marche vers la gauche et de profil. Elle semble avancer d'un pas décidé, comme une que rien n'arrêtera dans sa détermination.

Il y a ce symbole des pieds nus dans la marée. C'est assez dangereux parce qu'en matière de symbolisme, on pourrait facilement corréler avec tout un gouvernement qui prend l'eau.

En cette période un tantinet agitée [édition du 6 octobre, déjà surnommé "lundi noir" par les gazettes en mal de métaphores], ce choix de couverture pour ce journal ce prospectus à caractère informatif ne cesse de surprendre et d'interroger. Tandis que le monde s'écroule, absorbé par un trou noir gigantesque qu'ils ont créé artificiellement au cœur de la finance [et qu'ils sont incapables de reboucher telle une boîte de Pandore inversée], la ministre est à la plage.

C'est comme la concierge est dans l'escalier.

Sur la gauche, la bande verticale des titres s'étale comme un vague sommaire :

Nobel de médecine, p.4
Angolagate, p.2
Crise financière, p.4
Laure Manaudou, p.13

[Vous noterez de vous-mêmes la hiérarchie choisie]

Tout en bas et couvrant, à partir du genou, la jambe ministérielle, s'impose le titre. D'abord de hautes et fines capitales [en Helvetica ?] pour le nom de la notable :

NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET.

[C'est pour ceux qui ne l'auraient pas reconnue ?].

Les lignes suivantes seront les plus grandes de cette page. Il s'agit donc de l'accroche et l'on a choisit de graisser la police pour en augmenter la présence visuelle :

DÉFEND LE GRENELLE
DE L'ENVIRONNEMENT, p.6

Pour couronner le tout, le pied de page nous interroge : VOUS RÊVEZ D'ÉVASION ? et nous propose de partir en croisière en Méditerranée, à plusieurs et à prix promotionnel.

Nous voilà bien informés…

[source]


Je vous rappelle la lettre aux journalistes des éditions Filaplomb